Virus du Nil occidental

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Virus du Nil occidental
Virus du Nil occidental au microscope
Virus du Nil occidental au microscope
Classification classique
Règne Virus
Groupe Groupe IV ((+)ssRNA)
Famille Flaviviridae
Genre Flavivirus
Espèce
Virus du Nil occidental
Virus du Nil occidental au microscope électronique

Virus du Nil occidental
au microscope électronique

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Le virus du Nil occidental (en anglais : West Nile Virus) est un flaviviridae du genre Flavivirus (qui comprend également le virus de la fièvre jaune, le virus de la dengue, le virus de l'encéphalite de Saint Louis et le virus de l'encéphalite japonaise).

Son nom vient du district de West Nile en Ouganda où il a été isolé pour la première fois en 1937 chez une femme souffrant d'une forte fièvre. Il a ensuite été détecté chez des hommes, des oiseaux et des moustiques en Égypte dans les années 1950, et a depuis été retrouvé chez l'homme ou l'animal dans divers pays.

Des cas humains de fièvre, liés au virus du Nil occidental, ont été rapportés en Afrique, au Moyen-Orient, en Inde, en Europe, et plus récemment sur le continent américain, où une première épidémie s'est déclarée dans la ville de New York en 1999.

Sommaire

[modifier] Tableau épidémiologique

1999 États-Unis 149 cas 18 décès
1999 Canada 1 décès
2000 Israël 120 cas 10 décès
2001 Canada 10 cas
2002 États-Unis 4156 cas 284 décès
2002 Canada 416 cas
2003 États-Unis 9858 cas 264 décès
2003 Canada 1000 cas 7 décès
Août 2003 France (Var) 7 cas
Août 2006 Canada 1 cas


Culex quinquefasciatus, l'un des vecteurs du virus
Culex quinquefasciatus,
l'un des vecteurs du virus

[modifier] Mode de transmission

Les moustiques, et en particulier les Culex, sont les principaux vecteurs du virus du Nil occidental, et tous les facteurs favorisant la pullulation des moustiques (pluies abondantes, irrigation, températures plus élevées que la normale...) sont susceptibles d'augmenter l'incidence de la fièvre liée à ce virus dans les secteurs géographiques où il circule.

Les principaux hôtes sont les oiseaux, qu'ils soient sauvages ou domestiques (canards, pigeons...), car ils jouent un rôle crucial dans la dissémination de ce virus. Les oiseaux migrateurs permettent notamment le passage du virus de l'Afrique aux zones tempérées d'Europe et d'Asie au printemps. Une fois arrivés, les moustiques locaux s'infectent lorsqu'ils piquent ces oiseaux pour leur repas de sang, disséminant sur d'autres oiseaux sains le virus et perpétuant le cycle moustiques/oiseaux essentiel à la circulation du virus.

Les mammifères (bétail, chiens, chats, chevaux, humains ...) sont quant à eux considérés comme des hôtes accidentels du virus.

[modifier] Symptômes chez l'homme

Les symptômes de l'infection par le virus du Nil occidental, sont semblables à ceux de la grippe, mais la majorité des gens n'en ressentent aucun. Elle se caractérise par la survenue brutale d'une fièvre importante après 3 à 6 jours d'incubation, accompagnée de maux de tête et de dos, de douleurs musculaires, d'une toux, d'un gonflement des ganglions du cou, et souvent d'une éruption cutanée, de nausées, de douleurs abdominales, de diarrhées et de symptômes respiratoires. Dans moins de 15% des cas, des complications peuvent survenir telles que méningites, encéphalites, hépatites, pancréatites ou myocardites.

Généralement le malade récupère spontanément, parfois avec des séquelles, mais la maladie peut s'avérer mortelle, chez les personnes âgées ou immunodéprimées dans 3 à 15% des cas.

[modifier] Dépistage et traitement

Il existe un test de dépistage, mais il n'existe pas de traitement spécifique, ni de vaccin contre le virus du Nil occidental. Les traitements proposés visent uniquement à atténuer les symptômes de la maladie.

[modifier] Zones à risque

Dans les zones tempérées, les cas d'encéphalites dus à ce virus se produisent généralement en fin d'été ou au début de l'automne. Dans les autres régions plus chaudes, le virus est susceptible d'être transmis tout au long de l'année.

Dans le sud de la France, la première endémie humaine décrite a eu lieu en 1962 avec 50 cas d'encéphalites dont 10 cas sévères, et entre 1975 et 1980, de nouveaux cas humains ont été identifiés en Camargue et en Corse.

[modifier] Prévention

Au niveau individuel, les moyens de prévention traditionnels contre les moustiques sont efficaces : moustiquaire, insecticide, crème anti-moustique. Le port de vêtements couvrants protège également.

Il est recommandé d’éviter tout contact à mains nues avec des animaux morts.

Les campagnes de désinsectisation par voie aérienne sont le seul moyen d’éliminer les moustiques et les larves sur de grandes surfaces dans les étangs et les marais.

En 2003 :

  • Une recherche faite aux États-Unis, sur les dons de 6,2 millions de donneurs de sang a permis de trouver 1 000 donneurs positifs et deux cas probables de transmission d’encéphalite, liée à ce virus, par transfusion sanguine (0,00016 %).
  • Une même étude faite dans le département du Var en France, a permis, sur un panel test de 200 donneurs de sang de mettre en évidence que deux d’entre eux avaient été en contact avec le virus (1 %). D’autres donneurs ayant été au contact avec le virus ont été trouvés en 2003 aux Antilles françaises, en Guyane et à la Réunion.

La Croix-Rouge suisse a également pris des mesures préventives : toute personne revenant des zones où sévit le virus, dont les États-Unis, est sous le coup d'une interdiction de donner son sang pour une période de six mois. L'Etablissement Français du Sang interdit également le don de sang pendant une durée d'un mois après un voyage aux États-Unis.

[modifier] Histoire

Selon des chercheurs américains, l'épidémiologiste John Marr et le microbiologiste Charles Calisher, le conquérant Alexandre le Grand aurait été victime, non pas du paludisme ou de la fièvre typhoïde, mais du virus du Nil occidental.[1] Ils fondent leur hypothèse sur une relecture du récit de l'auteur grec Plutarque et de ceux des autres historiens contemporains au décès du jeune empereur de 32 ans.

Jusqu'à présent, il était communément admis que sa mort avait été causée, à son retour du sous-continent indien, soit par un empoisonnement, soit par une des nombreuses maladies infectieuses qui sévissaient alors en Mésopotamie. Au moment de pénétrer dans Babylone, il éprouva les premiers signes de sa mystérieuse maladie, avant de succomber deux semaines plus tard, épuisé par la conjonction d'une fièvre croissante et d'un grand affaiblissement qui dégénérera en encéphalopathie.

Dans Les vies des hommes illustres, Plutarque raconte : « Lorsque Alexandre fut près des murs de la ville, il vit plusieurs corbeaux qui se battaient avec acharnement et il en tomba même quelques-uns à ses pieds ». Selon les chercheurs, cette observation qui jusqu'à présent était passée inaperçue, rappellent étrangement les nombreux décès d'oiseaux observés en 1999, au Zoo du Bronx ou au Wildlife Conservation Park à New York, quelques semaines avant la survenue des premiers cas humains de fièvre causée par le virus du Nil occidental.

La Mésopotamie, région de l'Irak actuel, régulièrement inondée par les crues du Tigre et de l'Euphrate, est un havre de choix pour le moustique Culex. Cependant certains détracteurs objectent que les épidémies de fièvre sont actuellement seulement observées au mois de juillet alors qu'Alexandre le Grand est décédé au moi de mai.[2] Il est quand même à noter que certaines années les premiers cas apparaissent dès le mois de juin.

[modifier] Notes et références

  1. Emerging Infectious Diseases, décembre 2002.
  2. Emerging Infectious Diseases, décembre 2003.
  • Cet article a été en partie rédigé à partir du bulletin de liaison n°98, édité par l'Établissement Français du Sang - site de Haute-Savoie.

[modifier] Voir aussi