Ours polaire

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Wikipédia:Lecture d'une taxobox
Comment lire une taxobox
Ours polaire
L'ours polaire Ursus maritimus
L'ours polaire Ursus maritimus
Classification classique
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Classe Mammalia
Ordre Carnivora
Famille Ursidae
Sous-famille Ursinae
Genre Ursus
Nom binominal
Ursus maritimus
Phipps, 1774
Répartition géographique
Statut de conservation IUCN :


EN A3c : En danger

Statut CITES : Annexe II ,
Révision du 04/02/77
Synonymes
  • Ursus eogroenlandicus
  • Ursus groenlandicus
  • Ursus jenaensis
  • Ursus labradorensis
  • Ursus marinus
  • Ursus polaris
  • Ursus spitzbergensis
  • Ursus ungavensis
  • Thalarctos maritimus
L'ours blanc est un très bon nageur (Parc aquarium du Québec)

L'ours blanc est un très bon nageur
(Parc aquarium du Québec)

D'autres documents multimédia
sont disponibles sur Commons
Parcourez la biologie sur Wikipédia :

L'ours polaire ou ours blanc (Ursus maritimus ou Ursus arctos maritimus) est un grand mammifère originaire des régions arctiques. C'est d'ailleurs le plus grand des carnivores terrestres[1] et il figure au sommet de sa pyramide alimentaire.

Parfaitement adapté à son habitat, il possède une épaisse couche de graisse ainsi qu'une fourrure qui l'isolent du froid, la couleur blanche de son pelage lui assure un camouflage idéal sur la banquise et sa peau noire lui permet de mieux conserver sa chaleur corporelle. Pourvu d'une courte queue et de petites oreilles[2], l'ours possède une relativement petite tête fuselée et un corps long adaptés à la natation.

L'ours polaire est un mammifère marin semi-aquatique[3], dont la survie dépend essentiellement de la banquise et de la productivité marine. Il chasse aussi bien sur terre que dans l'eau.

Sommaire

Aspect physique

Taille et poids

L'ours polaire est – avec l'ours kodiak – le plus grand carnivore terrestre vivant. Les mâles adultes pèsent entre 400 et 600 kg et peuvent parfois atteindre les 800 kg pour une taille de 2,4 à 3 mètres de long. L'ours présente un dimorphisme sexuel important : les femelles sont généralement deux fois plus petites que les mâles, pèsent de 200 à 300 kg et mesurent de 1,9 à 2,1 mètres. À la naissance, les oursons ne pèsent seulement qu'entre 600 et 700 grammes[4]. Le record de poids pour un ours blanc est actuellement de 1102 kg[5].

Les ours blancs ont des prises de poids assez spectaculaires. Par exemple, au Canada, un ours blanc femelle a pris plus de 400 kilos en neuf mois. En novembre, elle pesait 92 kg, mais au mois d'août, elle a été pesée à 505 kg. Ceci s'explique par la graisse des phoques qui sont mangés au printemps[5].

Des données récentes suggèrent que le poids des ours blancs décline. Ces données peuvent être prises comme une indication des pressions qui pèsent sur eux. Une étude de 2004 de la National Geographic Society a montré que le poids des ours blancs, en moyenne, était 50% inférieur à leur poids dans les années 1970[6]. Pour exemple, en 2007, les femelles de la Baie d'Hudson avaient un poids moyen de seulement 230 kg, contre un poids de 300 kg dans les années 1980[7].

Leurs poids ne les empêchent pas d'être très véloce sur la terre ferme. Ils peuvent sans problème dépasser un homme en course.

Les ours blancs sont d'excellents nageurs grâce à leur couche de graisse. Ils peuvent être vus en pleine mer à des centaines de mètres de toute terre. Ils nagent en utilisant leurs pattes avant pour se propulser et leurs pattes arrières comme gouvernail.

Peau et fourrure

L'ours blanc est immédiatement reconnaissable à sa fourrure blanche. À la différence d'autres mammifères arctiques (tels que le renard arctique), il ne change jamais ce pelage pour une couleur plus foncée en été. Les poils ne sont pas réellement pigmentés en blanc ; ils sont non-pigmentés et creux, comme les cheveux blancs chez l'homme.

Une caractéristique intéressante de sa fourrure est qu'elle apparaît noire si elle est photographiée sous des rayons ultraviolets. Certaines personnes ont émis l'hypothèse que les poils creusent des rigoles captant la lumière vers la peau noire de l'ours pour l'aider à rester au chaud pendant les hivers froids et sans soleil, mais cela est contredit par des études plus récentes[8]. Les mesures montrent que les poils absorbent fortement les rayons violets et ultra-violets. C'est pourquoi la peau de l'ours blanc semble souvent jaune.

Les ours blancs renouvèlent leur fourrures de mai à août[9]. La fourrure est habituellement de 5-15 centimètres sur la majeure partie du corps[10]. Cependant, sur les pattes antérieures, les mâles ont des poils plus longs et grandissant en longueur jusqu'à lâge de 14 ans. On suppose que cela est une forme d'attrait pour des femelles, à la manière de la crinière du lion[11].

Ces ours sont extrêmement bien isolés ; au point qu'ils attrapent chaud à des températures supérieures à 10 °C. De ce fait, ils se prélassent parfois sur la glace pour se refroidir; et sur terre, ils peuvent creuser à la recherche de la couche de permafrost plus froide sous le sol.

Évolution

Spéciation

Les ratons-laveurs et les ours ont divergé il y a environ 30 Ma. L'ours à lunettes s'est séparé des autres ours il y a environ 13 Ma. Les six espèces distinctes d'ours sont apparues il y a environ 6 millions d'années. Les témoignages fossiles et l'analyse de leur ADN ont permis de montrer que l'ours blanc et l'ours brun ont divergé il y a environ 200 000 ans.

Les ours blancs ont cependant la possibilité de produire une descendance fertile en s'accouplant avec des ours bruns[12], suggèrant qu'ils ont un ancètre commun proche[13]. Ce qui, selon les définitions classiques d'une espèce (la capacité à avoir une descendance normalement fertile[14]), devrait faire classer les ours blancs et les ours bruns au sein de la même espèce.

Dans un article largement cité de 1996, une comparaison de l’ADN de différents ours brun des îles Admiralty, Baranof, et Chichagof de l’Alaska montre d'ailleurs que ces groupes d'ours partagent un ancêtre commun plus récent avec les ours blanc qu’avec les autres populations d’ours bruns du monde[15]. Du point de vue de l'ascendance, définir l'ensemble des ours noirs comme un groupe génétique (un taxon monophylétique) séparé des ours blancs ne semble donc pas pertinent.

Autre indice de proximité entre ours blancs et ours noirs, on peut noter que les ours blancs possèdent encore la substance HIT (« Hibernation Induction Trigger », qui aide à l'hibernation) dans leur sang, mais sans l’utiliser comme le fait l’ours brun. Ils peuvent cependant et occasionnellement entrer en état de somnolence (pour les femelles en gestation en particulier), même si la température de leur corps ne diminue pas pendant cette période comme cela pourrait être le cas pour des mammifères hibernants caractéristiques[16].

Bien que la définition traditionnelle de l'ours blanc comme espèce séparée de l'ours noir apparaisse comme contestable selon les critères taxinomiques traditionnels, aucune des deux espèces ne peut survivre dans la niche écologique de l’autre. C’est pourquoi, en plus d'une morphologie, d'un comportement social, d'une alimentation et de caractères phénotypiques assez différents, les deux espèces restent aujourd'hui classées comme différentes.

Sous-espèces et sous-populations

Ours blanc sur un banc de glace de Wager Bay (Parc national d'Ukkusiksalik, Nunavut, Canada)
Ours blanc sur un banc de glace de Wager Bay (Parc national d'Ukkusiksalik, Nunavut, Canada)

On croit généralement qu'il n'existe pas de sous-espèces chez l'ours blanc[17]. En réalité, puisque les croisements entre ours bruns et ours polaires donnent des hybrides fertiles[18], l'ours blanc est quelques fois considéré comme un sous-représentant de l'ours brun. On considère donc qu'il n'existe pas de sous-espèces de l'ours blanc, mais des sous-populations.

Le nombre de sous-populations dépend beaucoup de l'organisme chargé du dénombrement. L'IUCN/SSC PBSG (Polar Bear Specialist Group), un important corps international de recherche et de gestion sur l'ours blanc, reconnaît actuellement une vingtaine de sous-populations dans le monde [19], [20]. Parmi les plus connues on peut noter :

De ces sous-populations, on en compte 13 au Canada, comptant environ 15 000 individus au total.[21]

Toutefois, certaines sources distinguent deux sous-espèces : Ursus maritimus maritimus[22] et Ursus maritimus marinus [23].

Le nombre de populations d’ours blancs en déclin a augmenté, en passant d’une en 2001 à cinq en 2006. Il y a seulement 19 populations d’ours blancs dans le monde, ainsi ce déclin représente plus d’un quart des populations de l’espèce.

Le déclin des populations d’ours blancs indique que l’Arctique entier est soumis à un immense stress dû au changement climatique. Avec le réchauffement de l’Arctique, qui est plus de deux fois plus important que le reste du monde, et le fait que la banquise doit disparaître l’été avant la fin du siècle, les ours blancs sont face à de sérieux problèmes, surtout parce qu’ils dépendent de la banquise pour vivre, chasser et se reproduire[24], [25].

Selon un rapport nouvellement publié par le groupe spécialiste des ours blancs de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), les deux sous-populations les mieux étudiées d’ours blancs dans le monde, la population de l’ouest de la Baie d'Hudson au Canada et la population du sud de la Mer de Beaufort (USA/Canada), ont connu un déclin respectivement de 22% et 17% pendant les deux dernières décennies. Les trois autres populations en déclin sont celles de la Baie de Baffin et du Bassin de Kane – partagé entre le Groenland et le Canada – et de la Baie de Norvège au Canada.

La population des ours polaires est estimée dans les années 2000 entre 16 000 et 35 000 individus dont 60% vivraient au Canada et 25 % en Alaska[26] (États-Unis).

Répartition géographique et habitat

Ours blanc avec ses petits
Ours blanc avec ses petits

L'ours polaire est une espèce vivant au niveau du pôle nord, au bord de l'océan Arctique, dont l'habitat se limite quasiment à la banquise. Le point le plus méridional de leur habitat se situe dans la baie James au Canada. Bien que les effectifs décroissent au nord de 88° de latitude, on peut en rencontrer dans tout l'Arctique.

Les populations les plus nombreuses se trouvent :

L'étendue de son territoire est limitée par la disponibilité de bancs de glace flottants sur la mer, qu'ils utilisent comme plate-forme de chasse au phoque, sa nourriture principale. La destruction de son habitat sur la banquise arctique menace la survie même de l'espèce, l'ours blanc pouvant alors s'éteindre à la fin du siècle. Des signes avant-coureurs ont été observés aux extrémités sud-ouest de son territoire.

Mode de vie

Comportement social

Les ours blancs sont des animaux solitaires.

Régime alimentaire

Dans la famille des ours, l'ours blanc est le membre au régime le plus carnivore, puisqu'il se nourrit principalement de phoques.

En tant que prédateur carnivore, consommateur de poissons, l'ours blanc ingère de grandes quantités de vitamine A, qui sont stockées dans son foie : dans le passé des explorateurs de l'Arctique ont souvent été empoisonnés en mangeant le foie d'un ours blanc, en raison d'une surdose de vitamine A.

Reproduction

Ourse avec ses oursons.
Ourse avec ses oursons.

Les femelles ont des petits (un ou deux en général) tous les trois ans. Ils viennent au monde pendant que la mère s’est retranchée dans sa tanière pour hiverner : ils ne la réveillent pas, se contentant de se nourrir du riche lait maternel en tétant pendant plusieurs semaines. La mère ne les emmène hors de la tanière que lorsqu’ils sont âgés de trois à quatre mois : c’est à ce moment seulement qu’ils découvrent le monde qui les entoure. Les jeunes restent longtemps auprès de leur mère. C’est elle qui fait toute leur éducation : chasse, choix d’une tanière, etc. Ils ne se séparent définitivement de la mère qu’à l’âge de trois ans.

Lors de cette période, les petits prennent beaucoup de poids grâce au lait produit par la femelle et qui contient 50% de matières grasses[5].

Menaces

Ursus maritimus. L'ours polaire / dessiné par Maréchal,gravé par Miger. [cote : d11267]
Ursus maritimus. L'ours polaire / dessiné par Maréchal,gravé par Miger. [cote : d11267]

L'ours blanc fait partie de la liste rouge des espèces menacées de l'UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Auparavant classé dans la catégorie « risque faible, dépendant des efforts de conservation » selon la liste rouge établie en 1996, l'ours blanc est désormais classé dans la catégorie « vulnérable »[27]. On estime que l'espèce pourrait disparaître d'ici un siècle à cause d'une réduction de la superficie et de la qualité de son habitat[réf. souhaitée].

En avril/mai 2008, des discussions sont en cours aux USA à propos de son éventuel classement sur la liste nationale des espèces protégées. Le gouvernement fédéral n'ayant pas donné de réponse à la proposition de classement du Fish and Wildlife Service (faite en janvier 2007), un Juge fédéral a ordonné au Ministre de l'intérieur (Interior Department) jusqu'au 15 mai pour prendre sa décision. Le tribunal a rejeté l'argument du gouvernement selon lequel l'affaire était trop compliquée pour qu'il puisse se décider avant le 30 juin, et il a déclaré qu'une fois la décision prise, elle prendrait effet immédiatement[28].

L'habitat des ours blancs est naturellement limité par l'étendue de la banquise et des plaques de glace dérivantes dont ils se servent comme plate-forme pour la chasse au phoque.

La survie de l'ours polaire est donc menacée par le réchauffement climatique qui restreint leur habitat en faisant fondre la banquise. Les premiers signes d'un déclin ont déjà été observés dans les zones les plus méridionales de leur habitat, comme la baie d'Hudson. Aucune solution alternative telle que l'introduction de l'ours polaire en Antarctique n'est actuellement sérieusement envisagée.

Les découvertes d’ours blancs noyés, de cannibalisme, le nombre en augmentation d’ours « à problèmes » – des ours cherchant de la nourriture près des communautés arctiques – sont rapportés de plusieurs régions à la portée des ours. Ces observations sont cohérentes avec les changements prédits causés par le réchauffement du climat[24].

De plus, les matières toxiques répandues dans la mer sont consommées par le phytoplancton puis le zooplancton qui sont à leur tour consommés par les poissons, qui sont eux-mêmes mangés par les phoques, ces derniers étant la proie des ours. C’est ainsi que les ours emmagasinent les poisons qui se sont accumulés dans l’organisme des animaux qui constitue la chaîne alimentaire des ours blancs. On peut citer également l'exploitation du pétrole et du gaz comme menaces pour les populations.

Chasse à l'ours blanc

Chasseur d'ours inuit
Chasseur d'ours inuit

La chasse à l'ours blanc est pratiquée par les Inuits et les chasseurs de trophées.

Les États-Unis ont passé le Marine Mammal Protection Act en 1972 parce que la population de beaucoup d'espèces marines avait descendu drastiquement. L'acte interdit d'harceler, blesser ou tuer toutes les espèces marines mammifères, dont les ours blancs. Elle interdit aussi l'importation de « trophées » d'ours blanc aux États-Unis[29].

L'année suivante, 1973, vit la création de l’International Agreement on the Conservation of Polar Bears (aussi connu sous le nom de l'« Accord d'Oslo »)[30], signé par les cinq nations dont les territoires arctiques sont habités par cette espèce : les États-Unis, le Canada, la Norvège et le Danemark (via le Groenland) et la Russie (à l'époque encore l'URSS). Il vit des restrictions sur la chasse aux trophées et commerciale et bannit la chasse depuis les engins volants et les brise-glace. Depuis cette année la Norvège a complètement banni la chasse à l'ours polaire et les États-Unis, le Groenland, la Russie et le Canada le permettent au sein de leurs peuples autochtones, partant sur le principe que c'est une partie de leur culture[31]. Le Canada et le Groenland permettent la chasse aux trophées.

Le Canada, qui abrite davantage d'ours polaires que les autres pays, permet une chasse aux trophées restreinte. Les chasseurs paient un lourd tarif aux organisateurs de chasse pour chasser des ours polaires. En 2005 le gouvernement du Nunavut augmenta le quota à 518 ours[32], malgré des protestations de plusieurs groupes scientifiques ; environ 50 furent vendus à des chasseurs de trophées[33], le nombre restant donné à des Inuit. Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest maintient son propre quota de 72 à 103 ours polaires au sein de la communauté Inuvialuit ; certains sont donnés à des chasseurs de trophées.

Jusqu'en 2005 le Groenland n'imposait pas de limite sur la chasse aux ours polaires par la population autochtone. Cette année-là elle imposa une limite de 150 ours pour 2006 et autorisa la chasse aux trophées pour la première fois[34].

En 1994 les États-Unis modifièrent le Marine Mammal Protection Act, permettant l'importation de trophées d'ours blancs chassés par des chasseurs de trophées et préparant le terrain pour une éventuelle augmentation de la chasse. Depuis cette année, plus de 800 trophées d'ours blancs ont été importés aux États-Unis[35]. En mai 2007 une législation fut présentée au Congrès[36] pour annuler la décision de 1994 et interdire l'importation des trophées[37].

Beaucoup d'associations de protection des animaux et environnementaux en général craignent que le réchauffement climatique n'ait un impact énorme sur la survie de la population d'ours blancs et que la continuation de la chasse aux trophées n'ait encore des conséquences négatives[38].

État de la protection

Les cinq pays se partageant la population mondiale d'ours polaire, soit le Canada, les États-Unis (via l'Alaska), le Danemark (via le Groenland), la Norvège et la Russie ont signé en 1973 l'Accord international sur la conservation des ours blancs (polaires) et leur habitat. Cet accord indique que ces pays doivent "agir comme il convient" pour protéger l'ours blanc et son habitat[39]. La protection de l'ours polaire fait l'objet d'une classification particulière sur certains territoires :

  • États-Unis : Le 27 décembre 2006, en réponse à un ultimatum venant à échéance un an après ordre de la cours suite à une poursuite engagée par Greenpeace et deux autres groupes écologistes, le Département de l'Intérieur du gouvernement américain a proposé de "chercher activement des commentaires et de l'information scientifique" afin de déterminer si l'ours polaire devait être inscrit sur la liste des espèces menacées. Si une telle décision était prise, le gouvernement américain aurait obligation de protéger l'espèce et son habitat, la banquise. Selon le parlementaire démocrate Ed Markey et le porte-parole de Greenpeace Kert Davies, cela pourrait résulter en une nouvelle politique américaine sur les changements climatiques affectant la banquise[40]. Pour des raisons économiques liées aux contraintes que cela entraînerait sur l'exploitation pétrolière dans son état, la gouverneure de l'Alaska, Sarah Palin, a écrit une lettre de protestation au gouvernement fédéral pour protester contre l'inscription éventuelle de l'ours blanc parmi les espèces protégées[41].
  • Canada : En novembre 2002, l'ours polaire a été classé dans la catégorie des « Espèces préoccupantes », c'est-à-dire parmi les espèces sensibles aux effets de la dégradation de leur habitat par l'homme ou les phénomènes naturels, mais sans être menacé de disparition, par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada[40],[42]. Des inuits seraient en défaveur d'une protection plus importante de l'ours blanc qui entraînerait l'interdiction de sa chasse, activité traditionnelle de leur peuple et importante économiquement pour eux[43].
    • Québec : L'espèce est classée « susceptible d'être désignée menacée ou vulnérable »[40].

Exagération de la menace ?

Ours Blanc
Ours Blanc

Le docteur Mitchell Taylor et d'autres spécialistes de la faune arctique estiment que la situation est loin d'être dramatique.[réf. souhaitée]

Sur les 13 populations d'ours polaires au Canada, 11 sont stables ou en croissance. Bien que la population actuelle d'ours polaires ait décliné de 25 000 à 22 000, il y a encore un demi-siècle cette population était de seulement de 8 000 à 10 000 ours polaires et une grande part de la croissance de cette population est attribuée aux restrictions dans la chasse aux ours polaires.

En ce qui concerne la perte de poids constatée sur les ours, il semble que ces populations en croissance soient en compétition pour la même nourriture, laquelle nourriture risque d'être augmentée par le réchauffement :

  • La réduction du manteau de glace crée un meilleur habitat pour les phoques, qui sont la principale nourriture des ours.
  • Moins de glace signifie plus de soleil donc plus de phytoplancton, ce qui augmente les sources d'autres nourritures.
  • À terre, les myrtilles, dont les ours raffolent, seraient plus abondantes[44].

Cette interprétation est cependant contestée par d'autres spécialistes, qui invoquent qu'il y a là une question de perspectives comportant une part de déni (comme celui de certains spécialiste concernant la baisse du stock de morue des Grands Bancs de Terre-Neuve dans les années 1980) et de facteurs sociopolitiques et économiques liés à l'exploitation des ressources du grand-nord[21]. Louis Fortier, professeur à l'Université Laval et membre de la chaire de recherche sur la réponse des écosystèmes marins au réchauffement climatique, considère que la situation des ours blanc va tout d'abord s'améliorer pour ensuite se détériorer. Il explique ce phénomène par le fait que la fonte des glaces arctiques, dans un premier temps, permet à davantage de lumière d'atteindre l'océan, et donc à davantage de phytoplancton puis de zooplancton de prospérer, jusqu'à l'ours situé au sommet de cette pyramide alimentaire. Cependant, la disparition de la banquise, terrain de chasse de l'ours, entraînera à plus long terme son déclin. En effet, selon Fortier, l'ours, carnivore fortement spécialisé, n'est pas en mesure de concurrencer à terre ses compétiteurs originaires du sud, plus généralistes[21]. La directrice générale du Service canadien de la faune, Michelle Brenning, ajoute que selon les chiffres du gouvernement du Canada, parmi les 13 sous-populations canadiennes, deux sont en augmentation, cinq sont en maintien du nombre d'individus, cinq sont en déclin et une population n'a pas fait l'objet de recensement, créant une situation hétérogène de sous-population en sous-population[21].

Ours blanc et imaginaire humain

Knut, quelques mois après sa naissance.
Knut, quelques mois après sa naissance.

Mythologie

Icône de détail Articles détaillés : Mythologie inuit et Nanuq.

Nanuq est le terme inuit pour l'ours blanc, mais aussi le nom d'un dieu de la mythologie inuit. Cet ours blanc particulièrement imposant est considéré comme le chef des ours polaires. Il peut décider si les chasseurs se sont comportés conformément aux règles rituelles afin de déterminer si une chasse à l'ours blanc est réussie.

Ce mythe est bien connu y compris dans d'autres peuples arctiques avec de légères variantes.

L'ours blanc vu par les arts

L'Ours Blanc de François Pompon.
L'Ours Blanc de François Pompon.

L'une des plus célèbres représentations artistiques de l'ours blanc est sans conteste la sculpture en taille réelle effectuée par François Pompon en 1922, où l'artiste, dans un style devenu sa marque de fabrique, représente un ours légèrement stylisé et aux pattes disproportionnées, ce qui lui donne une saisissante impression de vie. Si l'original en marbre est aujourd'hui présenté au musée d'Orsay à Paris, une copie le remplace au jardin Darcy de Dijon, où il fut longtemps présenté. C'est d'ailleurs aujourd'hui l'un des symboles les plus connus de la ville, après la chouette de Notre-Dame.

Utilisation de son image

Icône de détail Article connexe : Knut (ours polaire).

L'ours blanc est le symbole de plusieurs zoo, tel que celui de Saint-Félicien au Québec ou de Berlin avec Knut ou de régions comme le Groenland.

L'ourson blanc Knut a, depuis sa naissance au Zoo de Berlin, attiré beaucoup l'attention si bien que « Knut » a été déposé comme marque par le Zoo et est même côté en bourse[45]. Différentes utilisations de l'image de l'ourson ont été faite, de la friandise[46] au disque pour enfant[47], avec un succès commercial indéniable.

En 1993, Coca-Cola est également connu pour avoir utilisé l'image de l'ours blanc pour une de ses campagnes de publicité[48]. Les ours étaient montrés avec des manchots, bien que ces animaux vivent naturellement dans des régions opposées.

La pièce de monnaie canadienne de 2 dollars comporte l'image d'un ours blanc. Un ours blanc a été choisi comme mascotte pour les Jeux Olympiques d'hiver de 1988 à Calgary et pour l'université Bowdoin.

Plaque d’immatriculation
Plaque d’immatriculation

Les habitants des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut au Canada ont une plaques d'immatriculation en forme d'ours blanc.

Annexes

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur l'Ours blanc.

Sources

répartition : Ursus maritimus Phipps,1774 (fr+en)

Notes et références

  1. Il partage la première place avec l'ours kodiak.
  2. Ces extrémités d'une taille réduite lui permet également de réduire les pertes de chaleur.
  3. Lire à ce sujet cet article
  4. (en) U.S. Fish and Wildlife Service
  5. abc WWF junior Belgique : article sur les ours
  6. T. Appenzeller and D. R. Dimick, « The Heat is On », National Geographic 206 (2004): 2-75. cited in Tim Flannery, The Weather Makers, Toronto, 2005 : HarperCollins, 101-103. (ISBN 0-00-200751-7).
  7. (de) Eisbären müssen fasten, NZZ Online.
  8. Is Polar Bear Hair Fiber Optic?, Daniel W. Koon, Applied Optics LP, vol. 37, Issue 15, pp.3198-3200, 1998.
  9. Kolenosky G. B. 1987. Polar bear. Pp. 475–485 in Wild furbearer management and conservation in North America (M. Novak, J. A. Baker, M. E. Obbard, and B. Malloch, eds.). Ontario Fur Trappers Association, North Bay, Ontario, Canada.
  10. Uspenskii, S. M. (1977). The Polar Bear. Moscow: Nauka. 
  11. Andrew E. Derocher, « Sexual dimorphism of polar bears », dans Journal of Mammalogy, 86, p. 895–901
  12. Report of wild hybrid bear
  13. Gunderson, A. 2002. "Ursus maritimus" (On-line), Animal Diversity Web. Accessed July 28, 2006
  14. « une espèce est une communauté reproductive de populations (isolée au plan reproductif d'autres communautés) » - Ernst Mayr, 1989, cité dans l'article « A propos de la notion d'espèce », de Louis Allano et Alex Clamens, Bulletin de l'APBG (Association des Professeurs de Biologie et de Géologie) n°3, 1996, Pages 471-472.
  15. Lisette P. Waits, Sandra L. Talbot, R.H. Ward and G. F. Shields (April 1998). Mitochondrial DNA Phylogeography of the North American Brown Bear and Implications for Conservation 408-417. Conservation Biology. Retrieved on August 1, 2006.
  16. Stirling 1988, Polar Bears...& also... Bruce et al.,1990 in Pharmacol. Biochem. Behav., 35: 705-711.
  17. [1] BBC - Science & Nature - Wildfacts - Polar bear
  18. [2] Animal Diversity Web
  19. [3] Center for Biological Diversity
  20. [4] Polar Bears International
  21. abcd Moreault, Éric, En danger, la population d'ours polaires augmente pourtant journal Le Soleil (Québec), 7 mars 2007, p.2
  22. [5] Integrated Taxonomic Information System: Ursus maritimus maritimus
  23. [6] Integrated Taxonomic Information System: Ursus maritimus marinus
  24. ab [7] Polar bear populations on the decline, 16 Dec 2006
  25. [8] Experts Predict Polar Bear Decline, 7 Jul 2005
  26. Philippe Randrianarimanana, « Bush recule devant les ours polaires », dans Courrier international du 02/01/2007, [lire en ligne]
  27. Réevaluation de la liste rouge, version de 2006 : http://www.iucn.org/themes/ssc/redlist2006/going_updown.htm
  28. Brève du New-York Times, Rubrique Sciences, 2008 05 02]
  29. (en) What You Can Do to Protect Polar Bears ; Humane Society of the United States
  30. (en) Polar Bears and Conservation ; Polar Bear International
  31. (en) Polar Bears
  32. (en) Nunavut hunters can kill more polar bears this year ; 10 janvier 2005
  33. (en) Brian Carnell ; Optimizing Polar Bear Hunting and Fees in Nunavut ; 28 septembre 2005
  34. (en) Hitting Polar Bears When They Are Down ; Humane Society of the United States ; 16 février 2006
  35. (en) Support the Polar Bear Protection Act ; Humane Society of the United States
  36. (en) H.R. 2327, appelé le Polar Bear Protection Act
  37. (en) [http://www.hsus.org/legislation_laws/federal_legislation/marine_mammals/2007_protect_polar_bears_trophy.html Polar Bear Protection Act ; Humane Society of the United States
  38. (en) Threats to the Polar Bear's Survival ; Humane Society of the United States
  39. Moreault, Éric, Ours sans frontières, journal Le Soleil (Québec), 7 mars 2007, p. 2
  40. abc Drolet, Anne, L'Ours polaire menacé, Journal Le Soleil, Québec, 28 décembre 2006, p. 5.
  41. Moreault, Éric, Des enjeux financiers et pétroliers, journal Le Soleil (Québec), 7 mars 2007, p. 2.
  42. Moreault, Éric, Espèce préoccupante, journal Le Soleil (Québec), 7 mars 2007, p. 2.
  43. Moreault, Éric, Des enjeux financiers et pétroliers, journal Le Soleil (Québec), 7 mars 2007, p. 2.
  44. Last stand of our wild polar bears, Dr. Mitchell Taylor, U.S. Fish and Wildlife Service, 1er mai 2006
  45. (en) Berlin Zoo Stock Leaps as Polar Bear Fever Grows
  46. (en) Haribo expands Knut gummy bear production
  47. (en) Girl releases baby bear song
  48. Saga Coca-Cola

Liens externes


Ours

Ours de l'AtlasOurs noirOurs brun • Ours brun de Syrie • Ours blancOurs à collier • Ours Isabelle • Ours lippuOurs malaisOurs à lunettesGrizzliGrizzli mexicainOurs kodiak