Québec

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Cet article concerne la province canadienne. Pour l'article sur la capitale, voir Québec (ville). Pour les autres significations, voir Québec (homonymie)
Québec
Drapeau duQuébec Armoiries duQuébec
(Détails) (Détails)
Devise : Je me souviens
Autres provinces et territoires du Canada
Pays Canada Canada
Capitale Québec
Plus grande ville Montréal
Lieutenant-gouverneur Pierre Duchesne
Premier ministre Jean Charest (Libéral)
Superficie 1 542 056[1] km² (2e)
 - Terre 1 365 128 km²
 - Eau 176 928 km² (11,5%)
Population (2007)
 - Totale 7 719 993[2] hab. (2e)
 - Densité 4,96 hab./km² (5e)
Admission dans la Confédération (Provinces) ou Création (Territoires)
 - Date 1er juillet 1867
 - Rang 1e
Représentation au Parlement
 - Sièges à la chambre des communes 75
 - Sièges au sénat 24
Abréviation postale QC
Préfixe de code postal G - H - J
Gentilé Québécois, Québécoise
Fuseau horaire UTC -51
Domaine internet .qc.ca
1 UTC -4 dans le cas des Îles-de-la-Madeleine et l’extrême est de la Basse-Côte-Nord du Saint-Laurent)

Le Québec (API : /kebɛk/) est une province de l’est du Canada, bordée au nord par le Nunavut, à l’ouest par l’Ontario, au sud par les États-Unis d’Amérique et à l’est par les provinces du Nouveau-Brunswick, de l’Île-du-Prince-Édouard et de Terre-Neuve-et-Labrador. Sa capitale est la ville de Québec et son agglomération principale est Montréal. Le Québec est seulement l'une des deux provinces canadienne à être officiellement francophone (le Nouveau-Brunswick, qui est bilingue, est l'autre). La Chambre des Communes du Parlement canadien et l’Assemblée nationale du Québec ont, chacune à leur façon, adopté une résolution déclarant que les Québécois forment une nation[3],[4].

Le Québec est la province ayant le plus grand territoire (1 667 441 km2[1]) et la deuxième plus importante population au Canada (7 719 993 habitants[2]). C'était l'une des quatre provinces fondatrices de la Confédération canadienne en 1867.

Au Québec, le droit commun[5], en matière de droit privé, est établi par le Code civil du Québec, d’inspiration française, tandis qu’ailleurs au Canada c’est le système de la common law qui est en vigueur.

Le français est la langue officielle du Québec. Quelque 80 % des Québécois sont de langue maternelle française[6]. L’anglais est la langue maternelle de près de 8 % de la population ; malgré leur déclin démographique, 71 % des Anglo-Québécois se considèrent bilingues, c’est-à-dire qu’ils ont une maîtrise suffisante du français pour soutenir une conversation[7]. Quant aux allophones, ils comptent pour près de 12 % des Québécois[6] ; la langue qu’ils utilisent le plus souvent à la maison est le français pour 51 % d’entre eux, 71 % pour ceux de moins longue date (depuis 1971)[8]. On recense 159 905 Autochtones au Québec, soit 2,2 % de la population, dont 9 600 Inuits vivant au Nunavik (le Grand Nord québécois)[9].

L’aérospatiale, les biotechnologies, l’industrie pharmaceutique, le génie-conseil, la métallurgie, les technologies de l’information et l’industrie culturelle sont parmi les secteurs clés de l’économie post-industrielle diversifiée du Québec moderne. Étant donné leur grande disponibilité, les ressources naturelles demeurent un important facteur de création de richesse.

Sommaire

[modifier] Étymologie du nom « Québec »

À l’origine, le nom « Kebek » était employé par certains Amérindiens, soit les Algonquins, les Cris et les Micmacs[réf. nécessaire]. Pour ceux-ci, sa signification était « là où le fleuve rétrécit ». Aussi, le nom servait à désigner le rétrécissement du Saint-Laurent près de l’actuelle ville de Québec. En 1632, le fondateur de cette ville, Samuel de Champlain, décrivit ainsi l’endroit :


« (…) un détroit dans le fleuve, comme le disent les indiens (…) »

[10].

Au fil du temps, le terme connut plusieurs orthographes : Qvebecq, Quebeck, Kébec et Kebbek[10].

[modifier] Géographie du Québec

Icône de détail Article détaillé : Géographie du Québec.
Carte du Québec en 2001 avant les Réorganisations municipales québécoises.
Carte du Québec en 2001 avant les Réorganisations municipales québécoises.

Le Québec occupe une position dominante dans l’est du continent nord-américain. D’une superficie de 1 667 441 km2[1], le Québec pourrait contenir près de trois fois la France métropolitaine[11],[12], quatre fois l’Allemagne, ou cinq fois le Japon[12].

Du sud au nord, le Québec s’étend sur un peu plus de 17 degrés de latitude, et de l’est à l’ouest, sur plus de 22 degrés de longitude.

Il partage une frontière avec quatre États du nord-est des États-Unis – l’État de New York, le Vermont, le New Hampshire et le Maine – ; trois provinces canadiennesTerre-Neuve et Labrador, le Nouveau-Brunswick et l’Ontario ; en plus d’une frontière maritime avec le territoire du Nunavut.

Vu de l’espace, le Québec se démarque par l’abondance de ses cours d’eau. En effet, le Québec dispose d’une des plus importantes réserves d’eau douce du monde[13], qui occupe 12 % de sa superficie totale[14]. Il possède sur son territoire 3 % de l’eau douce renouvelable du globe, alors qu’il ne représente qu’un dixième de 1 % de la population[15]. Pas moins d’un demi-million de lacs[13] – dont 30 d’une superficie supérieure à 250 km2 – et 4 500 rivières[13] déversent leurs torrents dans l’Atlantique, par le golfe du Saint-Laurent, et dans l’océan Arctique, par les baies James, d’Hudson et d’Ungava.

Quatre saisons très contrastées se succèdent au Québec, dont un printemps doux et bref et un automne frais et coloré. Les saisons les plus marquées restent l’été et l’hiver. Les étés sont chauds et souvent très humides. Les hivers sont froids, plutôt longs et neigeux, et très humides eux aussi. Les températures varient énormément, pouvant atteindre les 35 °C en été[16], et descendre jusque sous la barre des -40 °C en hiver[17].

Ce climat et les conditions du sol sont propices à la croissance d’une forêt dense sur une grande partie du territoire. On estime que la forêt québécoise s’étend sur 750 300 km2[18]. Au nord, cette forêt est composée de conifères comme le pin et l’épinette. À ces deux essences, s’ajoutent graduellement le bouleau blanc, puis le bouleau jaune et d’autres feuillus, en se rapprochant du fleuve, vers le sud. Le sud du Saint-Laurent possède une forêt mixte, composée d’essences comme l’érable, le bouleau jaune, le tilleul et le caryer cordiforme.

Si le Québec est vaste, il est néanmoins très faiblement peuplé (densité de 4,9 habitants par kilomètre carré) et la répartition de la population est très inégale. Le nord du Québec est très peu peuplé alors que 80 % de la population québécoise vit près des rives du fleuve Saint-Laurent. Ainsi, en 2006, pas moins de 1 873 971 personnes s’agglutinaient dans les 498 km2 de l’île de Montréal (pour une densité de 3 761,6 hab./km²). En revanche, seulement 40 637 Québécois habitaient la région du Nord-du-Québec, qui compte pourtant pour 43 % du territoire[19].

[modifier] Histoire du Québec

Icône de détail Article détaillé : Histoire du Québec.

[modifier] Les autochtones

Les premiers occupants humains – ceux qui, dans la terminologie officielle datant de la fin du XXe siècle, sont nommés Amérindiens ou Premières nations – se seraient établis dans ce qu’on appelle aujourd’hui le Québec il y a 10 000 ou 11 000 ans, au terme d’un long périple qui a accompagné la fin de la dernière période glaciaire[20].

Ces nomades, partis de l’Asie il y a 20 000 ans, auraient, selon l’hypothèse encore acceptée en ce début de XXIe siècle, traversé le détroit de Béring, pour ensuite traverser l’Amérique du Nord et s’établir dans différentes régions du continent américain[20].

De cette colonisation progressive, des groupes ethnoculturels distincts ont émergé pour donner naissance à 3 groupes autochtones (les Iroquoiens, les Algonquiens et les Inuits), divisés en 11 nations amérindiennes et la nation inuit – reconnues officiellement par le gouvernement du Québec[21]. Les dix nations amérindiennes incluent les Innus, les Micmacs, les Malécites, les Abénaquis, les Atikamekws, les Naskapis, les Algonquins, les Cris, les Hurons-Wendat et les Mohawks.

Il existe plusieurs familles autochtones, mais il faut distinguer les nations dites « nomades » (les Algonquiens, pas exemple les Cris et les Innus) de celles plus « sédentaires » (les Iroquoiens, par exemple, les Mohawks et les Hurons-Wendat). Ces dernières ont une tradition d’organisation sociale plus importante. Les nations dites « nomades », quant à elles, suivent la migration des troupeaux d’animaux qui leur servent de proie, comme le bison, l’orignal ou le phoque[22].

Traditionnellement, les Algonquiens et les Inuits vivent en petits groupes de chasse et de pêche, alors que les Mohawks et les Hurons ont opté pour une organisation matriarcale basée sur la « cabane longue », ou « longue maison » (une traduction littérale de l’expression « longhouse »), qui regroupe plusieurs familles sous l’autorité d’une doyenne[23].

Avant l’arrivée des premiers Européens, les nations autochtones du Québec, comme celles du reste de l’Amérique du Nord, ne forment pas un front monolithique. Même lorsque plusieurs nations iroquoises sont alliées, comme c’est le cas des Cinq-Nations (une alliance Iroquoienne), la fin des hostilités avec un des membres de la confédération n’interrompt pas nécessairement le conflit avec les autres nations qui auraient pu être partie prenante au conflit[24].

[modifier] Premiers contacts avec le Nouveau Monde

L’Anse aux Meadows, à Terre-Neuve, témoigne d’une présence viking.
L’Anse aux Meadows, à Terre-Neuve, témoigne d’une présence viking.
Portrait de Jacques Cartier par Théophile Hamel, vers 1844.
Portrait de Jacques Cartier par Théophile Hamel, vers 1844.

L’historiographie contemporaine rapporte que le premier contact entre les nations autochtones et des explorateurs venus d’Europe remonte au Xe siècle. Il est maintenant admis que les Vikings furent les premiers à entrer en contact avec les Amérindiens et les Inuits, à Terre-Neuve, au Labrador, sur l’Île de Baffin et au Groenland. Cependant, les établissements scandinaves furent finalement abandonnés[25].

Il fallut la chute de Constantinople, le 29 mai 1453, pour pousser les monarchies européennes à considérer des alternatives pouvant faciliter la poursuite du commerce des épices avec l’Orient. La recherche de la route des Indes a autant motivé les Portugais et les Espagnols, au sud, que les Anglais et les Français, au nord. Mandaté par le monarque anglais, Jean Cabot aurait circulé dans le golfe du Saint-Laurent en 1497.

Contrairement aux autres puissances de l’époque, la France tarde à entreprendre un programme d’exploration, d’autant plus que les guerres d’Italie, au début du XVIe siècle, accaparent l’attention du souverain. Financé par des banquiers italiens de Lyon, et avec la permission de François Ier, Giovanni da Verrazano entreprend, en 1524, la quête d’un passage vers l’ouest entre la Floride et Terre-Neuve. Il ne trouvera pas le passage désiré, mais sa reconnaissance de la côte est américaine lui permettra de rapporter des cartes d’une terre alors inconnue.

Considéré comme le premier explorateur européen en terre canadienne, Jacques Cartier est parti de Saint-Malo le 20 avril 1534, avec 61 hommes sur deux navires. La même année, il planta une croix à Gaspé. Puis, en 1535, il navigua sur le fleuve Saint-Laurent lors d’un second périple. Cartier s’aventura jusqu’au village d’Hochelaga (aujourd’hui Montréal), où l’équipage passa l’hiver : 20 personnes moururent du scorbut avant que Cartier n’obtienne des Iroquoiens du Saint-Laurent une recette à base de feuilles de thuya (appelé cèdre au Québec) contre cette maladie.

En 1540, le Royaume de France, décidé à établir une colonie, donna le commandement d’une nouvelle expédition à Jean-François de la Rocque de Roberval. La nouvelle colonie connut un hiver difficile, qui coûta la vie à plus de 50 individus. Ayant d’autres préoccupations, en particulier les guerres européennes, la France cessa, durant le demi-siècle suivant, de s’intéresser au Canada. Cette période est communément appelée les « vaines tentatives »[réf. nécessaire].

[modifier] La Nouvelle-France

Icône de détail Article détaillé : Nouvelle-France.

Les débuts de la Nouvelle-France, et, par le fait même, du Canada, province de cette colonie, remontent à 1600. De fait, cette date correspond à la fondation, par Pierre de Chauvin, Sieur de Tonnetuit, du comptoir de Tadoussac, soit du premier établissement français en Amérique du Nord.

En 1603, les premiers colons français, menés par Samuel de Champlain, s’allièrent aux tribus amérindiennes des Hurons-Wendats et des Algonquins contre les Iroquois. À cette époque, on comptait environ 30 000 Wendats et 15 000 Iroquois, mais une série d’épidémies abaissa la population des Wendats à 12 000, tandis que celle des Iroquois demeura inchangée. En 1608, le père de la Nouvelle-France, Samuel de Champlain, fondait la ville de Québec, alors utilisée comme simple comptoir de traite.

En 1627, la création, par le cardinal de Richelieu, de la Compagnie de la Nouvelle-France (ou Compagnie des Cent-Associés) permit à cent actionnaires de développer le Canada. L’année suivante, cette compagnie lançait sa première expédition. Celle-ci, qui comptait 400 personnes, ne parvint jamais à destination, tombant entre les mains des Britanniques.

De 1629 à 1632, suite à la capitulation de Québec face aux frères Kirke, les Anglais occupèrent le territoire de l’Acadie et de ce qui, aujourd’hui, constitue le Québec. Samuel de Champlain fut fait prisonnier et il s’ensuivit la faillite de la Compagnie des Cent-Associés. À la suite du traité de Saint-Germain-en-Laye, en 1632, le Royaume de France reprit toutefois possession de la colonie. Deux ans plus tard, la ville de Trois-Rivières était fondée.

En 1640, la Nouvelle-France ne comptait que 500 personnes. Les guerres iroquoises et les maladies étaient les principales causes de mortalité dans la colonie. En 1642, Paul de Chomedey de Maisonneuve fonda Ville-Marie (future Montréal). À l’époque, il ne s’agissait que d’un fort servant de protection contre les attaques des Iroquois (la première grande guerre iroquoise dura de 1642 à 1667).

Carte géographique de la Nouvelle-France, dessinée par Samuel de Champlain en 1612.
Carte géographique de la Nouvelle-France, dessinée par Samuel de Champlain en 1612.

De 1627 à 1663, la population passa de 100 habitants à quelques 2 500. En 35 ans, environ 1 250 immigrants français vinrent se joindre à la colonie. Pour ce qui est de la natalité, elle doubla le contingent.

Durant cette période, les immigrants vinrent de l’Île-de-France et des provinces du nord-ouest, du centre-ouest et du sud-ouest de la France (la Normandie, l’Aunis, le comté du Perche, le Poitou, le Maine, la Saintonge, l’Anjou et la Bretagne). Les régions du Midi et des Alpes françaises, quant à elles, ne participèrent que très peu.

En 1663, le ministre français de la marine, Jean-Baptiste Colbert, et le roi Louis XIV, mirent en place un gouvernement royal en Nouvelle-France. Ainsi, le territoire devait être administré comme une province française, c’est-à-dire par un gouverneur.

Deux ans plus tard, le régiment de Carignan-Salières (régiment d’élite) arriva dans la colonie. Ce régiment, envoyé par le roi de France, devait vaincre les Iroquois.

En 1666, l’intendant de la Nouvelle-France, Jean Talon, organisa un premier recensement, dénombrant 3 215 habitants. Grâce aux politiques d’encouragement des naissances de Talon, ainsi qu’à l’envoi, par Louis XIV, de 900 jeunes filles à marier (les fameuses Filles du Roy), la population de la colonie passa, en 1672, à 6 700 habitants.

En 1684, encouragés par les Britanniques, les Iroquois dirigèrent une seconde série d’attaques contre les établissements français. Puis, en 1686, les Français s’emparèrent de trois forts anglais de la baie d’Hudson. Peu de temps après, soit en 1690, ils menèrent, sous la gouvernance de Frontenac, une série de raids contre des postes de la Nouvelle-Angleterre. Du même coup, ils chassèrent les Anglais de l’Acadie et de Terre-Neuve.

En 1697, la France et l’Angleterre signèrent le traité de Ryswick, mettant fin à la première guerre intercoloniale. Puis, à l’aube des années 1700, Français et Iroquois s’entendirent pour faire la paix. Enfin, avec la signature des traités d’Utrecht (1713), la France céda à la Grande-Bretagne l’Acadie (actuelle Nouvelle-Écosse), Terre-Neuve et la baie d’Hudson.

La guerre de Sept Ans (17561763), entre la Grande-Bretagne et la France, prit un tournant décisif en Amérique du Nord. En effet, les colonies britanniques s’unirent pour en finir avec la Nouvelle-France.

Dès 1755, les Britanniques déportèrent plus de 7 000 Acadiens, soit la plupart des Français établis en Nouvelle-Écosse[26]. Craignant leur intervention dans le conflit, le lieutenant-gouverneur de cette province, Charles Lawrence, privilégia en effet cette mesure. De tous les exilés, bon nombre furent transportés plus au sud, vers la côte américaine.

En 1756, Louis-Joseph de Montcalm, général français, arriva en Nouvelle-France avec 3 000 hommes. Trois ans plus tard, James Wolfe, son homologue britannique, jetait l’ancre près de Québec.

Wolfe et son armée assiégèrent Québec pendant dix semaines. Puis, au terme d’une célèbre bataille, près de la ville (bataille des Plaines d’Abraham), les Français durent capituler. Quant à Wolfe et Montcalm, ils furent mortellement blessés durant le combat.

Le printemps suivant, le général Lévis, fort d’une nouvelle armée en provenance de Montréal, poussa les Britanniques à se retrancher, assiégés, dans Québec[27]. Toutefois, cette victoire ne fut pas décisive : les Britanniques bénéficièrent eux aussi de renforts, puis s’emparèrent de Montréal et de Trois-Rivières, prenant pour de bon possession de la Nouvelle-France.

[modifier] Le régime britannique (1763-1867)

Icône de détail Article détaillé : Province de Québec (1763-1791).
Le Bas-Canada après l’Acte constitutionnel de 1791.
Le Bas-Canada après l’Acte constitutionnel de 1791.

La Grande-Bretagne prit possession de la Nouvelle-France proclamée par le traité de Paris en 1763 qui mit fin à la guerre de Sept Ans. Celle-ci avait vu la destruction de parties importantes du Québec (Québec, Côte-du-Sud, Bas-du-Fleuve) et surtout le drame du Grand Dérangement. Un grand nombre d’Acadiens fuirent cette déportation qui sépara les familles à jamais et provoqua une forte mortalité, en se réfugiant au Québec. Il y aurait un million de Québécois aujourd’hui qui auraient en partie des origines acadiennes.

Au Traité de Paris de 1763, la France sauvait les meubles en Europe, mais perdait son premier empire colonial, aux Indes et en Amérique. Suite à ce traité, plusieurs colons français retournèrent en France, dont toute l’élite et la bourgeoisie canadienne française, abandonnant les 60 000 habitants et causant une blessure qui perdure dans le Québec moderne. Les habitants restants se tournèrent alors vers le clergé, au lieu de prêter allégeance à l’Angleterre.

Le roi Louis XV et ses conseillers tâchèrent de se consoler en conservant la Guadeloupe et les îles à sucre et en minimisant la perte du Canada, alors considéré comme une colonie coûteuse, un vaste territoire de glace sans grande importance pour le royaume de France. Seules les îles de Saint-Pierre-et-Miquelon restèrent françaises (pour permettre aux Français de pêcher en Amérique). Mais la France ne tarda pas à vouloir prendre sa revanche en aidant les États-Unis dans la guerre d’Indépendance.

La Grande-Bretagne, alors souveraine, rédigea une constitution (la Proclamation Royale) pour la Nouvelle-France qui devint la « Province of Quebec » (qui se traduit en français par « Colonie de Québec », car le terme Province de Québec désignera plus tard la province dans le Canada). Cette constitution prévoyait l’assimilation à plus ou moins long terme des Canadiens français. Les catholiques étaient aussi dépourvus de droits que ceux d’Irlande : toutes les fonctions publiques étaient réservées à la très petite minorité de protestants. L’Armée britannique se partageait un grand nombre de seigneuries, tandis que le fonctionnement des écoles québécoises était compromis, notamment par la fermeture à l’Église catholique. Ainsi, pendant 200 ans, les Canadiens français furent privés de contact avec la France, et brimés dans leurs droits à la langue et la religion.

Jusqu’en 1766, les Britanniques luttèrent contre des tribus amérindiennes (tels que les Abénakis) alliées à la France qui se révoltèrent sous la direction du chef Pontiac. Pour éviter que les troubles dans les colonies américaines ne se répandent jusqu’au Canada, le gouvernement britannique décida d’être plus ouvert face aux Canadiens (français) et révoqua la Proclamation Royale qui, entre autres, faisait de la religion protestante la seule religion officielle. En 1774, on rédigea l’Acte de Québec qui venait atténuer les velléités d’assimilation exprimées 11 ans plus tôt et établissait les droits du peuple canadien dont la langue française, le droit civil et la religion catholique et qui agrandissait le territoire de la province (elle engloba les Grands Lacs et s’étendit même jusqu’à Saint-Louis). Cette nouvelle constitution, rédigée suite à l’indépendance américaine, visait à réduire le mouvement indépendantiste au Canada, afin de conserver une colonie en Amérique.

Les Américains (avec à leur tête Montgomery et Arnold) décidèrent de rallier les Canadiens par la force à leur lutte pour l’indépendance. Ils commencèrent l’invasion de la province de Québec en 1774 (toute la région de Montréal passa entre leurs mains), mais, l’année suivante, ils échouèrent dans leur tentative de prendre la ville de Québec. Des renforts britanniques arrivèrent en grand nombre et les Américains furent forcés de quitter la province. Les Canadiens français restèrent plutôt neutres dans le conflit, suivant les recommandations de l’Église catholique qui prenait le parti des Britanniques. Suite à l’indépendance américaine, des Loyalistes américains s’installèrent au Québec. Insatisfaits des nombreux droits accordés aux Canadiens (français), les Anglais demandèrent des réformes et on leur répondit par l’Acte constitutionnel de 1791 qui divisait le territoire depuis la rivière des Outaouais, créant le Haut-Canada (l’Ontario d’aujourd’hui) et le Bas-Canada (le Québec d’aujourd’hui). Le parlementarisme britannique fut adopté, mais les limites du système colonial furent très vite critiquées et contestées.

En 1834, des membres du Parti Patriote (tels les Papineau, Elzéar Bédard et Augustin-Norbert Morin) rédigèrent et présentèrent, à titre de programme politique et de revendications, 92 résolutions qui exprimaient une véritable perte de confiance dans les institutions monarchiques britanniques. Pour contrer ce pouvoir monarchique abusif envers les Canadiens français, Papineau et son Parti réclamaient un gouvernement responsable élu qui contrôlerait les revenus et voterait les lois du Bas-Canada. En 1835, Lord Gosford arriva à Québec pour tenter de se lier rapidement avec les patriotes, ayant reçu le mandat de se concilier l’Assemblée. Mais en 1837, ayant épuisé toutes les stratégies pacifiques et devant un refus catégorique de Londres de considérer les 92 résolutions, le Parti Patriote tourna en faveur d’une rébellion armée. Simultanément, certains Britanniques rebelles du Haut-Canada aspiraient aux mêmes revendications, soit obtenir des gouvernements responsables (c’est-à-dire des gens élus qui prendraient les décisions à la place d’un gouverneur imposé par Londres). Le Bas-Canada prit les armes, avec à sa tête Louis-Joseph Papineau (député nationaliste et chef du Parti Patriote). Le Haut-Canada se révolta sous les ordres de William Mackenzie. Ces deux soulèvements furent écrasés par Londres.

La déroute des Patriotes marqua la fin de l’emprise des esprits libéraux sur la société québécoise, le clergé reprenant désormais les commandes et étendant son pouvoir. L’échec du soulèvement bas canadien ne permit pas au peuple d’échapper à l’étau du sous-développement : l’accès aux nouvelles terres demeurait problématique pour les Canadiens (français), puisqu’elles étaient monopolisées par le Family Compact tout comme le commerce avec la Métropole coloniale. C’est alors que commença le formidable mouvement d’émigration canadienne-française aux États-Unis qui marque le XIXe siècle : environ 1 million de Canadiens français émigrèrent vers les États-Unis pour refaire leur vie. On trouve aujourd’hui ainsi des Browns, White et Lavigne comme noms de famille d’origine française aux États-Unis.

Lord Durham fut envoyé par Londres pour faire enquête. Dans son célèbre rapport (le rapport Durham), il recommanda qu’il fallût procéder à l’assimilation intégrale de la collectivité canadienne-française par une unification des deux Canada et l’adoption d’un gouvernement responsable. Son rapport mentionnait entre autres que les Canadiens français étaient un peuple inférieur, sans histoire et sans culture. L’Acte d’Union de 1840 fut voté à Londres. Il donna au Haut-Canada le même nombre de députés qu’au Bas-Canada et fit de l’anglais la seule langue officielle. Le Canada-Uni comptait alors 500 000 anglophones et 600 000 francophones. Le Haut-Canada anglophone et peu peuplé devenait donc l’égal du Bas-Canada francophone fort peuplé, ce qui satisfaisait les intentions assimilationnistes des Britanniques. Lord Durham prévoyait que les anglophones seraient bientôt plus nombreux et qu’ils domineraient ainsi l’Assemblée. Graduellement, les anglophones adoptèrent le nom de « Canadians » (gentilé que les habitants d’origine française se réservaient depuis le XVIIe siècle). En réaction, ceux-ci commencèrent donc à s’appeler les « Canadiens français ».

Les troubles politiques continuèrent, atteignant un nouveau paroxysme en 1849, alors que des émeutiers incendièrent le parlement du Canada-Uni situé à Montréal depuis 1843. Le gouvernement avait voté une loi pour rétablir les droits du français et dédommager les victimes innocentes des troubles de 1837-1838, ce qui enragea des extrémistes britanniques. Le parlement migra alors entre Québec et Toronto jusqu’en 1867.

Ce n’est qu’en 1849 que s’établit le gouvernement responsable par le parti réformiste. Les Canadiens (français) n’étant plus majoritaires, le parti réformiste fut alors dirigé par Robert Baldwin dans le Haut-Canada et Louis-Hippolyte Lafontaine dans le Bas-Canada, ces deux divisions territoriales formant le Canada-Uni. Grâce à l’obtention du gouvernement responsable, un certain calme régna sur la scène politique canadienne. En 1864, les élites politiques entamèrent des discussions concernant une potentielle confédération canadienne. Londres donna alors son appui au projet d’union fédérale et fit même pression sur les gouverneurs en poste dans les colonies pour qu’ils l’acceptent.

[modifier] La fédération canadienne (1867)

Suite à un accord de principe conclu entre le parti conservateur de John Alexander MacDonald et le parti libéral de George Brown, appuyé par George-Étienne Cartier, l’Acte de l’Amérique du Nord britannique créa la confédération canadienne qui fut proclamée le 1er juillet 1867 et à laquelle se joignirent le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse. Elle aboutira en une seconde division administrative qui forma les provinces de Québec et de l’Ontario.

Évolution de la population québécoise[28]
Année Habitants
1851 890 261
1861 1 111 566
1871 1 191 516
1881 1 359 027
1891 1 488 535
1901 1 648 898
1911 2 005 776
1921 2 360 510
1931 2 874 662
1941 3 331 882
1951 4 055 681
1956 4 628 378
1961 5 259 211
Année Habitants
1966 5 780 845
1971 6 137 306
1976 6 396 767
1981 6 547 705
1986 6 708 468
1991 7 064 586
1996 7 246 896
2001 7 396 990
2002 7 445 745
2003 7 493 958
2004 7 547 728
2005 7 598 146
2006 7 669 100
Source : Institut de la statistique du Québec

Cet Acte de l’Amérique du Nord britannique (la Loi constitutionnelle de 1867, de son nouveau nom) définit la répartition fondamentale des pouvoirs entre le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux. Les fondateurs du Canada étaient déterminés à créer un gouvernement central fort tout en attribuant d’importants pouvoirs aux assemblées législatives des provinces. Plus précisément, John A. MacDonald avait dû renoncer à ses velléités d’État unitaire entre autres à cause de la détermination de G.-É. Cartier à restaurer un État québécois, provincial certes, mais foyer national où les Canadiens français étaient assurés de conserver la majorité et ainsi une maîtrise de leur destin comme une forme de garantie contre l’assimilation. On attribua au parlement fédéral la responsabilité de la défense et de la politique étrangère, du commerce, des transports, des communications et des terres réservées aux Amérindiens ainsi que des pouvoirs extraordinaires, notamment les pouvoirs résiduaires (la responsabilité de tous les secteurs qui n’ont pas été expressément assignés aux assemblées législatives provinciales), le pouvoir de désaveu (qui lui permettait de désavouer des lois provinciales) ainsi qu’un pouvoir de taxation illimité (ne laissant aux provinces que le pouvoir de percevoir des impôts directs dans les limites du territoire provincial). Les assemblées législatives provinciales reçurent compétence dans les domaines tels que l’éducation, les hôpitaux, la propriété, les droits civils, les ressources naturelles et les « travaux et entreprises d’une nature locale ». Dans deux secteurs, l’immigration et l’agriculture, la compétence fut partagée entre les deux paliers de gouvernement.

La Loi constitutionnelle de 1867 renfermait des dispositions et des clauses spécialement conçues pour préserver et reconnaître le caractère distinct du Québec. Elle consacrait la reconnaissance du Code civil du Québec en ce qui a trait au droit privé comparativement à la Common law britannique en vigueur dans les autres provinces, prévoyait l’utilisation du français et de l’anglais au Parlement ainsi qu’au sein de la Législature et des tribunaux du Québec, et établissait des écoles séparées financées par les fonds publics pour les minorités protestantes et catholiques du Québec et du Canada.

[modifier] De Chauveau à Duplessis

Le 15 juillet 1867, Pierre-Joseph-Olivier Chauveau, du Parti conservateur, devint Premier ministre. Dès 1868, il créa le ministère de l’Instruction publique dont il devint titulaire. Mais ce ministère fut vite dénoncé par le clergé qui rejetait ainsi l’école neutre, gratuite et obligatoire, qu’il crût une menace maçonnique depuis que le Parti patriote en avait instauré le premier développement, anéanti par les conséquences de l’échec des Rébellions. Boucherville abolit le ministère en 1875 et le système de 1867 fut rétabli. En 1876, un candidat libéral de Charlevoix[29], qui fut défait aux élections à cause de la pression de l’Église sur les électeurs, réussit, à l’aide d’une nouvelle loi fédérale, à faire annuler l’élection. L’année suivante, le Pape envoya son représentant pour forcer l’Église québécoise à minimiser ses interventions dans le domaine électoral. En effet, en 1887, les religieux représentaient 48 % des instituteurs des écoles catholiques.

Après l’échec politique des réformes du républicain Mercier, qui allaient dans le sens du nationalisme économique et de l’instruction publique, son beau-fils et autre premier ministre, Lomer Gouin, entreprit une série de réformes plus modestes, mais également destinées à résoudre les défis du sous-développement canadien-français. C’est ainsi qu’il imposa la fondation d’une série d’écoles professionnelles sous l’égide de l’État provincial, dont les HEC (1905) fut l’une des plus notables, instrument inestimable au service du nationalisme économique au XXe siècle.

Henri Bourassa
Henri Bourassa

En 1910, le petit-fils de Louis-Joseph Papineau, Henri Bourassa, fonda le journal « Le Devoir », qu’il consacra à la défense des Canadiens français. Bourassa s’opposa vigoureusement à l’implication du Canada dans la guerre des Boers (1899). Puis, durant la Première Guerre mondiale, il s’éleva contre le recours à la conscription.

Dans l’ensemble, l’appui des Canadiens français à cette guerre fut assez mitigé. Alors que certains s’enrôlaient dans l’armée canadienne, en autres dans le 22e bataillon (canadien-français), l’ancêtre du Royal 22e Régiment, d’autres luttaient contre la conscription ou le règlement 17 adopté par l’Ontario, qui interdisait l’enseignement du français. Des 400 000 militaires canadiens envoyés outre-mer, plus de 60 000 Canadiens moururent au combat.

La génération Bourassa des nationalistes mit fin à son aventure politique après l’élection de 1911 qui, malgré son succès à renverser Laurier et à faire élire un grand nombre de députés, fut considérée un fiasco puisque la seule alternative était un gouvernement conservateur encore plus impérialiste et anti-français, dirigé par Borden, francophobe et orangiste reconnu. Cependant, elle pouvait mettre quelques réussites à l’actif de son militantisme politique, obtenu non pas à Ottawa, mais lorsque les mêmes, Armand Lavergne et Henri Bourassa notamment, se firent élire à Québec. Lavergne réussit à faire passer une loi en faveur des droits du français dans l’espace public, exigeant notamment des services publics bilingues des compagnies au Québec - à cette époque, le train, le téléphone, etc. ne reconnaissaient pas la langue majoritaire du Québec. Les nationalistes obtinrent également du gouvernement Gouin une loi obligeant à transformer sur place le bois et la pâte à papier du Québec : ce qui multiplia les centres industriels du type Shawinigan. L’espoir étant que le Québec exporterait désormais davantage ses produits finis que sa main d’œuvre aux États-Unis !

Le « successeur » de Bourassa en tant que défenseur des droits de la nation canadienne-française fut l’historien et chanoine Lionel Groulx, considéré par plusieurs comme le père spirituel des indépendantistes québécois. Il n’est pourtant nullement le père de cette aspiration puisqu’elle remonte aux Patriotes (Déclaration d’indépendance de 1838), a été ravivée par le Parti national d’Honoré Mercier au pouvoir de 1886 à 1893. Les préférences de Groulx allaient à l’action politique de LaFontaine et à l’ultramontanisme de Tardivel, dont le roman Pour la Patrie (1895) projetait l’indépendance du Québec en 1950. En 1931, il a obtenu une grande crédibilité en participant à la Première Guerre mondiale et aux négociations qui suivirent, le Canada se vit accorder par le Royaume-Uni une pleine autonomie par le Statut de Westminster (formation du Commonwealth).

En 1936, l’Union nationale, fondée en 1935, prit le pouvoir au Québec. Son chef, Maurice Duplessis, fut au pouvoir jusqu’en 1939, puis de nouveau de 1944 à 1959. Il se voulut autonomiste, protégeant son esprit conservateur sous le couvert du nationalisme. Duplessis maintint le Québec en retard sur le reste du Canada en matière d’éducation, d’économie et dans les lois sociales. Le pouvoir religieux occupa une place prépondérante dans les affaires sociales, économiques et politiques du Québec. En effet, l’Église catholique, en étroite collaboration avec le gouvernement, usa de son influence pour convaincre les citoyens de la nécessité de préservation du gouvernement conservateur de Maurice Duplessis, qui prit, en outre, des mesures contre les réformes sociales et le syndicalisme. Après sa mort, le pouvoir de l’Église s’affaiblit rapidement sous le gouvernement libéral de Jean Lesage. Durant les années 1960, le Québec entra dans une grande phase de modernisation accélérée, grâce notamment à une série de réformes d’ordre économique entreprises par le gouvernement Lesage. D’ailleurs, au cours de son premier mandat, il se dota de plusieurs personnes qui formèrent l’équipe du tonnerre, dont René Lévesque, Paul Gérin-Lajoie et Georges-Émile Lapalme. Cette période est généralement qualifiée par les historiens, sociologues ou politologues de Révolution tranquille.

[modifier] Modernisation et contestation (1960 à aujourd’hui)

La nationalisation de l’électricité fut l’un des grands chantiers de la Révolution tranquille. Sur la photo, le barrage Daniel-Johnson.
La nationalisation de l’électricité fut l’un des grands chantiers de la Révolution tranquille. Sur la photo, le barrage Daniel-Johnson.

La Révolution tranquille fut lancée par l’élection du gouvernement Lesage, dont le slogan en 1960 était « Il est temps que ça change » et en 1962 : « Maîtres chez nous ». En 1960, le gouvernement Lesage entama une très vaste et ambitieuse série de réformes, dans les domaines de la politique sociale, de l’éducation, de la santé, du développement économique. René Lévesque convainquit Lesage de rallier Eric Kierans qui permit le développement financier du Québec au service de la majorité, notamment de la Caisse de dépôt. Il ne faut pas oublier non plus l’enjeu principal de la campagne de 1962, la nationalisation de la production électrique : celle-ci était entre les mains d’un oligopole anglais dont étaient exclus tous les non-WASP, donc les Canadiens français. En nationalisant le secteur dans Hydro-Québec, l’initiative de Lévesque permit un essor formidable de l’économie québécoise, mais aussi d’accession des Québécois à des carrières qui leur étaient jusque-là presque inaccessibles.

La modernisation et l’émancipation du Québec ravivèrent l’idée de l’indépendance et le mouvement souverainiste prit corps. Ces revendications indépendantistes se firent plus nombreuses et une Maison Québécoise ouvrit ses portes à Paris en 1961, faisant office de Délégation officielle. Ce mouvement prit une ampleur sans précédent dans la seconde moitié des années 1960, les revendications indépendantistes se faisant largement entendre et s’organisant sous des formes diverses, comme le Rassemblement pour l’indépendance nationale qui lança le slogan : « le Québec libre ».

Le 23 juillet 1967, le général Charles de Gaulle débarqua à Québec en provenance d’un navire de guerre français pour un voyage de quelques jours au Québec. C’était la première visite officielle d’un chef d’État français dans l’ancienne colonie. Ces retrouvailles symboliques franco-québécoises étaient hautement importantes pour les deux pays, bien qu’avec de grandes réserves de la part du gouvernement anglophone canadien. De Gaulle prononça un discours dans la ville de Québec, dans lequel il insistait sur l’identité commune des Français et des Canadiens francophones. Le lendemain, il emprunta le Chemin du Roy qui relie la ville de Québec de celle de Montréal. À chaque étape, il fut salué comme un libérateur par une foule qui agitait des pancartes sur lesquelles était inscrit : « France libre », « Québec libre », « Vive le Canada français ! ». Arrivé à Montréal, il fut reçu par le maire, Jean Drapeau, et s’adressa du balcon de l’hôtel de ville à une foule débordante d’enthousiasme, terminant son discours par les mots célèbres : « Vive Montréal ! Vive le Québec ! Vive le Québec… libre ! Vive le Canada français et vive la France ! ». Selon l’anecdote, rapportée dans les mémoires de ses principaux collaborateurs, mais également de son fils (l’amiral Philippe de Gaulle), il n’était pas prévu par les autorités montréalaises que le Général s’adressât à la foule; au contraire le maire avait prévu une très conventionnelle adresse aux notables dans une simple salle de réception. Quelque peu étonné par le caractère étroit de ce programme, alors que la population réclamait que le Général puisse s’adresser à elle, De Gaulle vit un micro du balcon qui n’avait pas été débranché, et il prit alors l’initiative de s’adresser directement aux Montréalais rassemblés devant l’hôtel de ville, à la stupeur du maire qui aurait voulu « cantonner » le général à une petite réception mondaine … C’était mal connaître le général de Gaulle ! La célèbre phrase « Vive le Québec libre » prononcée à cette occasion par le général à la fin de son discours, n’était pas, contrairement à une lecture étroite qui en fut faite à l’époque, un appel au soulèvement du Québec ou à l’indépendance politique. Il s’agissait, de l’aveu même du général de Gaulle quelques mois plus tard, d’un geste plus destiné à saluer l’effort immense de modernisation économique et sociale entrepris à l’époque, par le gouvernement de l’Union nationale de son ami le Premier ministre Daniel Johnson (et son prédécesseur du gouvernement Libéral Jean Lesage) lors de la Révolution tranquille. D’autre part, le général de Gaulle, expert en politique internationale et fort de sa propre expérience, avait pleinement conscience du fait qu’un appel de ce genre contribuerait à faire connaître le Québec hors du Canada et en particulier le caractère francophone de cette province canadienne, négligé par les autorités fédérales de l’époque : « cela fit gagner 10 ans au Québec » écrivit-il plus tard. Au Québec même, personne ne s’y trompât, puisqu’autant les opposants que les soutiens de cette déclaration furent d’accord pour reconnaître son impact immense, à commencer par le rédacteur en chef fédéraliste du quotidien montréalais Le Devoir, Claude Ryan, qui dans un célèbre éditorial écrivait que le général de Gaulle venait d’inscrire le Québec sur la carte du monde. En revanche, les Canadiens anglophones et notamment le gouvernement fédéral d’Ottawa, furent choqués par cette déclaration prise au premier degré, pensant que le général de Gaulle appelait à l’indépendance du Québec. Le général n’allait pas s’abaisser à de telles polémiques, il décida de quitter directement le Québec après ce voyage triomphal, sans passer par Ottawa qui était normalement l’étape finale de son séjour canadien. Plus symboliquement, le général de Gaulle reconnut que cette déclaration, par son impact indéniable sur la reconnaissance internationale du Québec comme entité linguistique et sociologique distincte, venait effacer la dette de la France à l’égard du Québec qui était représentée par l’abandon de la Nouvelle-France par la mère patrie en 1760.

Un groupe extrémiste, le Front de Libération du Québec (FLQ) avait eu recours depuis le début des années 1960 à des attentats terroristes sur le sol québécois contre plusieurs intérêts canadiens et symboles du Royaume-Uni. Le climat social de la fin des années 1960 dégénéra en fréquentes manifestations ouvrières et parfois en émeutes. En octobre 1970, le FLQ enleva un diplomate britannique, James Cross, puis un ministre du gouvernement québécois, Pierre Laporte, qui fut assassiné dans des circonstances nébuleuses. Cet assassinat survint au lendemain de l’intervention de l’armée canadienne dans les rues mêmes de Montréal, intervention à la demande du premier ministre provincial Robert Bourassa et du maire de Montréal Jean Drapeau prétextant une insurrection appréhendée. Plus de 500 leaders d’opinions québécois furent arrêtés, parmi lesquels des syndicalistes, des artistes et des étudiants. Le premier ministre fédéral Trudeau, qui avait tant critiqué Duplessis, ne se montrait guère plus démocrate que lui, et guère moins chef autoritaire. Des commissions d’enquête subséquentes (entreprises par la Gendarmerie royale du Canada et le juge Keable) conclurent que l’action du gouvernement fédéral, illégale sur le plan moral, visait essentiellement à rallier l’opinion publique et à abattre une opposition légitime plutôt qu’à réprimer une insurrection appréhendée. Ces événements marquèrent la fin de l’extrémisme au sein du mouvement indépendantiste, d’ailleurs vigoureusement rejeté par nul autre que René Lévesque (ami de Laporte qui perdit la vie dans cet épisode malheureux).

C’est en 1968 que se forma le Parti québécois, parti souverainiste dirigé par René Lévesque. Ce parti gagna les élections provinciales de 1976 et instaura une série de lois faisant la promotion et la défense de la langue française. C’est avec la mise en place de la Charte de la langue française dite Loi 101 que le français devint la langue officielle du Québec en 1977. Cela instaurait le français comme langue de l’école publique comme l’anglais dans les autres provinces du Dominion et instaurait le droit des travailleurs à travailler en français dans les entreprises de 50 employés et plus. Du côté polémique, l’opinion médiatique canadienne-anglaise retint surtout l’affichage français obligatoire, révolution visuelle qui concentra les antagonismes.

En 1980, le projet de René Lévesque de souveraineté-association fut appuyé par 40 % de la population lors d’un référendum. Le gouvernement canadien de Pierre Elliott Trudeau rapatria de façon autoritaire la constitution en 1982 avec, sur avis de la Cour suprême, l’accord d’une forte majorité des provinces, mais sans l’appui du Québec, le gouvernement du Québec ne devint donc pas partie à la constitution, suite aux événements controversés de la Nuit des longs couteaux. La Constitution canadienne fut ainsi modifiée selon les désirs de Trudeau, mais sans la moindre consultation de la population, ni du Québec, ni du Canada. Le Québec subit alors une diminution de l’autonomie provinciale et ne reconnaît toujours pas cette constitution, bien que ses gouvernements aient abandonné le geste de protestation du gouvernement Lévesque qui consistait à passer chacune des nouvelles lois québécoises en invoquant la clause dérogatoire (ou « nonobstant »). Lévesque se tourna toutefois vers un espoir de réforme dit du « beau risque » avec l’élection des conservateurs de l’irlando-québécois Mulroney à Ottawa en 1984.

De 1985 à 1994, le Parti libéral du Québec gouverna le Québec sous Robert Bourassa et Daniel Johnson. La problématique constitutionnelle fut une fois de plus discutée et un consensus fut approuvé avec l’accord du lac Meech en (1987). Cependant, celui-ci s’effondra en 1990 : l’opinion canadienne-anglaise, fortement attisée par Trudeau, rejetait la reconnaissance du Québec comme « société distincte ». Cette réaction émotive avait en partie été attisée par l’utilisation de la clause nonobstant par Robert Bourassa. Une troisième entente, l’Accord de Charlottetown, qui devait préciser juridiquement le statut du Québec dans le Canada, fut rejetée par un référendum pancanadien et un référendum québécois en 1992 pour des raisons opposées : pas assez d’autonomie au Québec, trop aux yeux des Canadiens des autres provinces.

Le Parti québécois, mené par Jacques Parizeau , revint au pouvoir en 1994 avec la promesse de tenir un nouveau référendum sur la souveraineté du Québec. Tenu le 30 octobre 1995, ce référendum vit la proposition souverainiste rejetée à 50,6 %[30]. Jacques Parizeau quitta le poste de premier ministre le 29 janvier 1996[31] et fut remplacé par le chef du Bloc québécois fédéral, Lucien Bouchard. Bouchard et son successeur péquiste, Bernard Landry, laissèrent de côté l’accession à la souveraineté, privilégiant l’assainissement des finances publiques, la dette québécoise n’ayant cessé de croître au cours des dernières années. Il connut un certain succès sur ce front.

[modifier] Politique québécoise

Icône de détail Article détaillé : Politique du Québec.

[modifier] Fonctionnement politique

Le Québec est l’une des dix provinces du Canada. Elle fonctionne avec un régime parlementaire de type britannique basé sur le système de Westminster, tout comme l’ensemble des autres provinces du Canada. Le parlement est de type unicaméral, c'est-à-dire qu'il est régi seulement par la "chambre basse" nommée Assemblée nationale du Québec. En effet, le sénat du Québec a été aboli en 1968 léguant ainsi les pouvoirs législatifs à l’Assemblée nationale et au Lieutenant-gouverneur (le représentant de la reine au Québec). En raison de la vétusté du système monarchique, de nos jours, l’Assemblée nationale occupe pratiquement tous les pouvoirs législatifs. Le pouvoir exécutif est incarné par le Gouvernement du Québec. À la tête du gouvernement se trouve le premier ministre et son conseil des ministres.

L’Assemblée nationale est formée de 125 députés élus au suffrage universel par un vote par circonscription par le biais d’un scrutin uninominal majoritaire à un tour. L’Assemblée est dissoute par le lieutenant-gouverneur, à la demande du premier ministre, au maximum cinq ans après la dernière élection. La dernière élection a eu lieu en 2007.

[modifier] Dynamique politique

Icône de détail Article détaillé : Partis politiques québécois.

La dynamique politique au Québec est relativement différente des pays du monde. Alors que dans plusieurs pays du monde, le clivage gauche/droite prend une grande importance, au Québec il s’agit de la question nationale qui détermine en grande partie le vote des citoyens lors des élections [réf. nécessaire].

[modifier] Élection 2003

Lors de l’élection générale du 14 avril 2003, le Parti québécois a été battu par le Parti libéral, dirigé par Jean Charest[32]. Devenu premier ministre, Charest a mené une politique de désengagement de l’État, en favorisant notamment les partenariats public-privé, dans le but de contenir la dette publique du Québec qui s’élevait à l’époque à 108,6 milliards de dollars[33]. Le gouvernement libéral a connu certaines difficultés au cours de son mandat, les taux d’insatisfaction s’élevant jusqu’à 78 %[34]. En revanche, le taux d’insatisfaction baisse vers la fin de son mandat[35].

[modifier] Scandale des commandites

Icône de détail Article détaillé : Scandale des commandites.

En 2004, le scandale des commandites rend le gouvernement fédéral de moins en moins populaire auprès des Québécois. En effet, la vérificatrice générale du Canada affirme qu’une caisse noire avait été utilisée à partir de 1995 pour promouvoir l’unité canadienne pendant et après le référendum sur la souveraineté du Québec. Elle révèle également que, malgré les lois référendaires québécoises, neuf fois plus d’argent avait été utilisé par le camp du « Non » (appuyé par le gouvernement fédéral), au détriment du camp du « Oui ». De plus, différents témoignages mirent en lumière que le gouvernement fédéral avait accéléré le processus de naturalisation des immigrants pour contrer le référendum. Ces révélations, ainsi que le scandale d’Option Canada révélé fin 2005, mettent en doute, aux yeux des souverainistes, les résultats du référendum de 1995 au Québec, remporté par une marge extrêmement mince par le camp du « Non ».

[modifier] André Boisclair et Québec solidaire

Le 15 novembre 2005, André Boisclair est élu chef du Parti québécois après une course à la chefferie du parti politique l’opposant, entre autres, à Pauline Marois. Après un court mandat controversé, André Boisclair démissionne et Pauline Marois est élue chef du parti.

En février 2006, un nouveau parti politique est fondé. Né de la fusion de l’Union des forces progressistes (UFP) et d’Option citoyenne, Québec solidaire est représenté par deux porte-paroles, une femme, Françoise David, et un homme, Amir Khadir. Le parti de gauche se dit écologiste, féministe, démocrate, altermondialiste et indépendantiste ; il compte plus de 7 000 membres[36] et a un programme politique complet. Toutefois, jusqu’ici, ce parti n’a jamais obtenu de siège à l’Assemblée nationale.

[modifier] Reconnaissance de la nation québécoise

En 2003 et 2006, l’Assemblée nationale du Québec ainsi que la Chambre des Communes du Canada ont respectivement reconnu les Québécois comme formant une nation, quoique sous une formulation et en des circonstances différentes[37],[38].

En novembre 2006, le premier ministre canadien Stephen Harper dépose une motion visant à reconnaître « que les Québécois forment une nation au sein d’un Canada uni »[39]. Bien que cette notion n’ait aucune valeur juridique, elle est acceptée par 266 voix contre 16 le 27 novembre 2006[40]. Cette motion vient en réponse à une motion bloquiste rejetée par 233 voix contre 48[41].

Suite à l’adoption de la motion, un sondage révèle que 70 % des Canadiens rejettent l’idée selon laquelle les Québécois forment une nation ; en excluant le Québec, cette proportion s’élève à 77 %. Cependant, les Québécois francophones sont majoritairement en accord avec la notion de nation québécoise avec 71 % d’approbation[42],[43],[44],[45].

[modifier] Élection de 2007

La campagne électorale débute le 21 février 2007 suite à la dissolution de l’Assemblée nationale par le Premier ministre Jean Charest. Pendant la campagne, il est pratiquement impossible de prédire l’issue du scrutin, trois partis possédant une chance de remporter les élections. Il s’agit de l’Action démocratique du Québec, du Parti québécois et du Parti libéral du Québec (le parti au pouvoir). Deux autres partis, le Parti Vert et Québec solidaire, bénéficient d’appuis non négligeables. Le débat des chefs, le 13 mars 2007, et le dépôt d’un budget fédéral, le 19 mars 2007, auront une certaine influence sur le résultat de l’élection.

Le jour du scrutin, le 26 mars 2007 [46], le Parti libéral du Québec fait élire 48 députés, tandis que l’Action démocratique du Québec et le Parti québécois en font élire 41 et 36, respectivement[47]. Ainsi, le Parti libéral se retrouve à la tête d’un gouvernement minoritaire, le premier au Québec depuis 1878 [48]. Quant à l’Action démocratique du Québec, elle devient le premier parti d’opposition et forme donc l’Opposition officielle à l’Assemblée nationale, de façon tout à fait inattendue, du moins pour la classe politique et pour les médias[49].

Au lendemain de l’élection, il semble que les remous causés par les questions et malentendus sur les accommodements raisonnables (en 2006) ainsi que le sentiment des citoyens des régions d’être négligés et pris de haut par les politiciens et les médias ont trouvé un écho dans le message populiste de l’Action démocratique, porté par un chef considéré comme plus abordable, plus proche d’eux que ses rivaux par une partie des Québécois[50].

Suite aux élections, le Parti québécois s’est retrouvé à être le deuxième groupe d’opposition, ce qui a déplu à plusieurs militants, candidats et députés péquistes. André Boisclair, le chef du parti, a bien tenté de contenir la contestation et de continuer à assurer la direction de ce dernier, mais il n’a pas été en mesure de réussir. Il a donc remis sa démission à titre de chef du Parti québécois le jour de la rentrée parlementaire, soit le 8 mai 2007[51],[52]. François Gendron, qui est le doyen non seulement du Parti québécois, mais de l’Assemblée nationale, a été élu par ses pairs pour être le chef intérimaire du Parti québécois, en attendant que la course à la chefferie donne un nouveau chef.

Le 12 mai 2007, coup de théâtre au sein du mouvement souverainiste : à peine 30 heures après avoir posé sa candidature, Gilles Duceppe se retire de la course à la direction du Parti québécois[53],[54]. Du même coup, il donne son appui à Pauline Marois, qui a obtenu le plus grand nombre d’appuis depuis le dépôt de sa candidature. Le 26 juin 2007, Pauline Marois devient cheffe du Parti québécois[55],[56].

[modifier] Langue

Sur le plan linguistique, le Québec se distingue de ses voisins immédiats principalement par le fait que le français y est la seule langue officielle[57]. Le français y est aussi la langue commune, comprise et parlée (au moins de façon minimale) par 94,6 % de la population[58].

Les Québécois défendent la francophonie face à la prépondérance de la langue anglaise. Dans cette optique, ils défendent également une « norme québécoise », dont le régulateur est l’Office québécois de la langue française. La Charte de la langue française, communément appelée loi 101, stipule que le français est la langue officielle du Québec. L’éducation primaire et secondaire y est obligatoirement française, sauf pour les enfants dont les parents ont étudié au Canada en anglais. La Charte règlemente aussi l’affichage commercial qui doit être en français. Par ailleurs, la Charte tient compte de certaines obligations linguistiques anglophones, surtout de natures juridiques, assurées par l’Acte de l’Amérique du Nord Britannique (1867).

[modifier] Le français-québécois

Icône de détail Article détaillé : français québécois.

Les Québécois s’expriment, s’ils ne sont pas anglophones ou allophones, en français québécois, une variante du français parlée sur l’ensemble du territoire québécois.

Les langues d’oïl, parlés au nord de la France, qui influencèrent grandement le français québécois.
Les langues d’oïl, parlés au nord de la France, qui influencèrent grandement le français québécois.

Les colons français qui vinrent coloniser la Nouvelle-France provenaient en grande partie des régions de l’Ouest et du Nord de la France. Ils parlaient généralement des langues régionales de la famille des langues d’oïl (à différencier des langues d’oc, parlées au Sud). Ainsi, la nécessité de se comprendre entre eux amena les colons à "unifier leurs patois" si bien que le français québécois devint en quelque sorte un nouveau patois particulièrement proche du normand, du picard,du poitevin et du saintongeais.

L'apport des différents dialectes amérindiens au lexique des colons de la Nouvelle-France doit également être souligné: la géographie, la température, la faune et la flore du Nouveau Monde présentaient de nombreuses particularités que la France ne connaissait pas. Les Européens s'approprièrent donc les termes amérindiens pour désigner ces réalités, et plusieurs de ces mots subsistent dans le français québécois encore aujourd'hui. Le nom Québec provient d'ailleurs d'un dialecte algonquin, dans lequel le mot signifie, selon les différentes traductions, "là où le fleuve s'étrécit", "passage étroit" ou "détroit".

Ce français québécois évolua ensuite sur les bases du français de la cour du roi de France de l’époque, du fait de l’arrivée des filles du roy en Nouvelle-France, majoritairement orphelines et éduquées dans des orphelinats et couvents qui inculquaient le français du roy.

La conquête britannique de 1759 bouleversa l’évolution du français parlé au Québec et en Amérique du Nord. En coupant les liens avec la France, le français parlé au Québec se sépara définitivement du français parlé en métropole. Le français québécois naissait véritablement, conservant les archaïsmes des anciennes langues presque éteintes en France d’une part, créant de nouveaux mots d’autre part, influencé et menacé par la langue des nouveaux conquérants anglais.

[modifier] L’anglais

Deuxième langue en importance dans la province, l’anglais est la langue maternelle de 572 085 personnes (7,9 % de la population). Aussi, le Québec compte 50 060 personnes (0,7 % de la population) qui considèrent à la fois le français et l’anglais comme leur langue maternelle[59],[60].

Les anglophones du Québec résident principalement dans l’ouest de l’île de Montréal et en Outaouais. Aussi, ils sont, pour plusieurs, d’ascendance britannique et celtique, provenant d’Irlande et de Grande-Bretagne (Angleterre, Écosse, Pays de Galles).

L’anglais fit son apparition sur le territoire québécois à partir de 1760, date de la conquête britannique. C’est à cette époque que les premiers marchands, écossais et anglais pour la majorité, viendront s’installer dans les villes de Québec et de Montréal. À partir de 1784, l’arrivée des Loyalistes fuyant les États-Unis fit augmenter considérablement le nombre d’anglophones dans la province. Ces Loyalistes, évitant la campagne francophone et catholique, s’établirent principalement dans ce qui, aujourd’hui, constitue les Cantons de l’Est et l’Outaouais.

Il est aussi intéressant de constater que dans le milieu urbain québécois du XIXe siècle, la troisième langue européenne la plus parlée après le français et l’anglais, était le gaélique. Bien que de nombreux immigrants venant des pays celtiques des îles britanniques, principalement des Irlandais et des Écossais (immigrés au XVIIIe et au XIXe siècle), passèrent du gaélique au français, sans apprendre l’anglais, plusieurs d’entre eux optèrent pour celle-ci (en particulier les Écossais). Aujourd’hui, le gaélique n’est plus parlé dans la province, mais certains résidants de descendance écossaise de la ville de Compton, en Estrie, continuent à utiliser le gaélique écossais. Leur proportion est cependant très faible. Une autre population de langue gaélique se trouve aux Îles-de-la-Madeleine, sur l’île d’Entrée.

[modifier] Langues des Allophones

Selon le recensement de 2006, le Québec comprend 886 280 allophones (dont la langue maternelle n’est ni le français, ni l’anglais, mais qui souvent parlent ou comprennent au moins une de ces deux langues, toutes deux langues officielles du Canada), soit 11,9 % de la population[61]. Il faut aussi ajouter que ce 11,9 % inclus 159 905 Autochtones[62], soit 2,2 % des Québécois, vivant un peu partout dans la province et qui ne doivent pas être confondus avec les immigrants. Le gouvernement du Québec a négocié auprès du gouvernement fédéral pour pouvoir choisir lui-même ses immigrants dans le but de favoriser l’immigration francophone. Jusqu’aux années 1960, les immigrants provenaient surtout de pays européens (notamment des Italiens, des Juifs d’Europe centrale, puis des Grecs). À partir des années 1960-1970, l’immigration s’est toutefois diversifiée, entre autres avec l’arrivée importante d’Haïtiens, de Latino-Américains, de Vietnamiens, etc. Les immigrants actuels proviennent surtout de France, de Chine, de Belgique, d’Europe de l’Est, et de différents pays en développement, spécialement les pays d’Afrique du nord francophone, mais aussi d’Amérique latine[63].

[modifier] Culture

Icône de détail Articles détaillés : Culture québécoise et Cinéma québécois.

Le Québec est la principale société d’expression française en Amérique du Nord, et la seule ayant une majorité de citoyens communiquant en français. Le Québec nourrit un attachement profond à sa culture. Symbole même de son identité nationale, la culture québécoise jumelle des racines françaises à un héritage autochtone, tout en étant quelque peu influencée par son passé sous le régime britannique.

[modifier] La chanson

Félix Leclerc
Félix Leclerc
Céline Dion
Céline Dion

La chanson québécoise est très variée. Depuis La Bolduc dans les années 1920-1930 jusqu’aux artistes de la relève, elle a su apporter de grands auteurs-compositeurs-interprètes : Alys Robi, Félix Leclerc, Jean-Pierre Ferland, Raymond Lévesque, Robert Charlebois, Gilles Vigneault, Claude Léveillée, Michel Rivard, Richard Desjardins, Lynda Lemay, Jean Leloup, Pierre Lapointe, ainsi que plusieurs groupes : Beau Dommage, Harmonium, Les Cowboys Fringants, Loco Locass, Les Colocs, Mes Aïeux et Simple Plan.

Elle a aussi des auteurs de renom : Stéphane Venne, Luc Plamondon et Pierre Létourneau, ainsi que des compositeurs : André Mathieu, André Gagnon, François Dompierre et Paul Baillargeon.

Elle a ses interprètes et groupes reconnus internationalement : Ginette Reno, Diane Dufresne, Renée Claude, Nicole Martin, Fabienne Thibeault, Bruno Pelletier, Luc De Larochellière, Céline Dion, Garou, Isabelle Boulay, Leonard Cohen, Simple Plan, Arcade Fire, April Wine, entre autres. Ceux-ci ont fait ou font carrière en France, en Belgique, en Suisse, aux États-Unis, au Liban, en Afrique francophone, etc.

Certains interprètes sont également considérés comme québécois, bien qu’originaires d’ailleurs. Leur carrière se déroule au Québec, s’y est déroulée ou y a démarré. Ils sont souvent déjà francophones, ou ont adopté (sauf exceptions) le français dans leurs chansons (mais, en plus du français, chantent parfois aussi en d’autres langues : anglais, italien, espagnol, arabe, etc.) On peut citer entre autres Nanette Workman (États-Unis), Corneille (Rwanda), le rappeur K-Maro (Liban), Lara Fabian (Belgique), Luck Mervil (Haïti). Ces artistes participent à l’image internationale d’un Québec ouvert sur le monde et sont l’exemple d’une culture capable d’inclure des origines multiples : on parle souvent d’un « rêve québécois » pour de nombreux francophones du monde entier, comme il existe parfois un « rêve américain » chez les Anglo-saxons. Ces chanteurs francophones « néo-québécois » incarnent souvent ce rêve de réussite [citation nécessaire].

[modifier] Le sport

Icône de détail Article détaillé : Sport au Québec.
Jacques Villeneuve, champion du monde de F1
Jacques Villeneuve, champion du monde de F1

Comme partout ailleurs au Canada, le hockey sur glace occupe une place privilégiée dans la vie des Québécois. Le Canadien de Montréal est un club de hockey sur glace professionnel faisant partie de la Ligue nationale de hockey (LNH). Ce club, qui fut fondé en 1909, fut l’un des principaux clubs fondateurs de la LNH, en 1917. Cinq autres clubs du Québec ont fait partie de ligues majeures de hockey, soit les Bulldogs de Québec (Association nationale de hockey 1911-1917 et LNH 1919-1920)[64], les Nordiques de Québec (AMH 1972-1979 et LNH 1979-1995), les Shamrocks de Montréal (ANH 1909-1910), les Wanderers de Montréal (ANH 1909-1917 et LNH 1917) et les Maroons de Montréal (LNH 1924-1938).

Le Canadien profite d’une patinoire à domicile, le Centre Bell, dont la capacité est la plus grande de la LNH avec 21 273 sièges[65]. Le club a participé 34 fois à une finale de la Coupe Stanley, et l'a remportée 24 fois[66], ce qui constitue un record de la Ligue.

De leur côté, les Nordiques de Québec (jouant au Colisée de Québec dont la capacité est de 15 399 sièges) sont un ancien club de la LNH. Cette équipe a marqué l’histoire et la culture sportive du Québec et du Canada, à cause de la rivalité naturelle Québec-Montréal. Les Nordiques ont déménagé en 1995 au Colorado, aux États-Unis.

Depuis 1996, les Alouettes de Montréal évoluent dans la ligue canadienne de football (LCF). Le club fut fondé en 1946, mais après plusieurs années difficiles, l’équipe fut dissoute en 1987. En 1996, les Stallions de Baltimore furent déménagés à Montréal et renommés Alouettes.

Jusqu’en 2004, les Expos de Montréal évoluaient au sein de la Ligue majeure de baseball. Créée en 1968, l’équipe avait élu domicile au stade olympique de Montréal (capacité de 43 739 places en mode baseball). Franchisée le 27 mai 1968, elle devait son nom à l’Exposition universelle de Montréal (Terre des Hommes), qui avait eu lieu l’année précédente. Au terme de la saison 2004, l’équipe fut déménagée à Washington.

Le Grand Prix du Canada, un événement sportif de course automobile de Formule 1, a lieu chaque année au Québec depuis 1978. L’un des gagnants de ce Grand Prix fut un pilote d’origine québécoise, Gilles Villeneuve, qui mourut en 1982, aux suites d’un accident, au dernier tour de qualification pour le Grand Prix de Belgique, sans avoir pu emporter un titre de Champion de Monde. C'est son fils Jacques qui réalisera ce rêve en 1997.

Le Québec offre une saison hivernale qui s’étend sur près de la moitié de l’année, de novembre à avril, avec des conditions de neige exceptionnelles (de 3 à 15 mètres de neige par hiver selon les régions). Les principaux centres de ski du Québec sont situés en Estrie, dans les Laurentides, dans la Capitale-Nationale et en Gaspésie.

La motoneige est une autre activité hivernale extrêmement prisée des Québécois. En décembre 2006, la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec regroupait 84 611 adhérents. Ils empruntent 33 085 km de sentiers aménagés et patrouillés par la police et des bénévoles provenant des 225 clubs locaux[67].

[modifier] La gastronomie

[réf. nécessaire]

Les premiers colons, majoritairement paysans, préparaient des repas consistants pour mieux affronter les rigueurs du climat et du labeur quotidien. Une cuisine familiale, basée sur la tradition française[68], s’est développée au fil des siècles, intégrant poisson, gibier, légumes et fruits frais. La tourtière, le cipaille, les fèves au lard, la soupe aux pois, le rôti de porc, les cretons, la tarte au sucre et les galettes de sarrasin sont quelques exemples de ces mets traditionnels. Certains demeurent au menu de restaurants alors que d’autres sont servis en de grandes occasions, comme les repas traditionnels de la période des Fêtes. Au printemps, ces plats peuvent être servis dans les cabanes à sucre. Les recettes traditionnelles sont également réinterprétées au goût du jour par les chefs des grands restaurants québécois, qui proposent également une foule de produits fins du Québec, comme le foie gras, le magret de canard, le caviar de corégone (un poisson des eaux de l’Abitibi), le cidre de glace et le vin de glace.

Ces produits régionaux confèrent à la gastronomie québécoise une identité propre. En Montérégie, dont le territoire est recouvert à 30 % de vergers, on fabrique une grande variété de cidres qui cumulent les honneurs dans les concours internationaux. Dans le Bas-Saint-Laurent, qui borde le fleuve, on maîtrise l’art ancien de fumer le saumon, la truite, l’esturgeon et l’anguille. Aux Îles-de-la-Madeleine, on concocte un savoureux pot-en-pot (une préparation de fruits de mer ou de poissons et de pommes de terre en croûte). Au Saguenay–Lac-Saint-Jean, on prépare une tourtière du Lac (pâté très épais avec de la viande et des pommes de terre en cube) et une soupe aux gourganes renommées. La région de Charlevoix produit des fromages d’excellente qualité. Une tourtière typique de Charlevoix est faite d’éperlans répartis sur plusieurs couches successives de pâte plus fine. La Gaspésie est reconnue, quant à elle, pour son pâté au saumon et ses boulettes de morue. Sur la Côte-Nord, la plupart des mets mettent en valeur les poissons, mollusques et crustacés qui y sont pêchés, comme la crevette nordique, le crabe des neiges et le pétoncle. On avait coutume également d’y apprêter les langues de morues et des produits locaux, comme les œufs d’oiseaux marins. En Mauricie, on apprête la viande de bison et d’autruche, animaux qui sont élevés sur place. La ville de Québec, comme Montréal, est reconnue internationalement pour sa fine cuisine.

En matière de restauration rapide, la poutine est un mets typiquement québécois¨, inventé dans les années 1950, à l’époque de l’irruption du fast-food à l’américaine. La poutine "classique" se compose de frites, de fromage en grains frais ainsi que d’une sauce chaude et onctueuse (dite « sauce brune », du fait de sa couleur brunâtre). La présentation de la poutine est variable et diverse. On peut goûter à des poutines « à l’italienne » (avec sauce à spaghettis), « barbecue » ou « garnie ». Elle a aussi donné lieu à de nombreuses variantes comme la galvaude (avec des petits pois verts et du poulet en cube), la bourguignonne (sauce au vin rouge et aux oignons), etc. La poutine est cependant très grasse et ne fait pas partie d’un régime équilibré.

Le Québec compte également pour 80 % de la production mondiale de sirop d’érable[69],[70]. Issue de traditions amérindiennes adaptées et modifiées par les Français, l’acériculture consiste en un premier temps à entailler les érables à sucre au moment du dégel printanier. La sève recueillie est ensuite réduite par évaporation jusqu’à l’obtention d’un délicieux sirop sucré[71], idéal pour accompagner crêpes, gaufres, pain perdu (dit pain doré), ainsi qu’une multitude de plats variés.

[modifier] Autochtones

Icône de détail Article détaillé : Autochtones du Québec.

Les Amérindiens habitent le Québec depuis plusieurs millénaires. En 2003, la population amérindienne du Québec comptait 159 905 personnes[72]. Cependant, comme la loi n’a reconnu que les enfants de père autochtone jusque dans les années 80, leur nombre est en principe beaucoup plus élevé, sans compter tous les métis. En fait, presque tous les Québécois ont des ancêtres autochtones. Bien qu’ils représentent aujourd’hui officiellement seulement 2,2 % de la population québécoise, les Amérindiens apportent beaucoup à cette société. Aussi, ils font partie intégrante de son histoire.

Depuis quelques décennies, les efforts pour préserver la culture et défendre les droits ancestraux des Amérindiens s’intensifient. Les dix nations amérindiennes du Québec se rattachent à deux groupes linguistiques: les Hurons-Wendat et les Mohawks appartiennent à la famille iroquoienne, alors que les huit autres nations font partie de la famille algonquienne. Quant aux Inuits, ils ne sont pas considérés comme Amérindiens, bien qu’ils soient autochtones.

[modifier] Religion

L’Église catholique a joué un rôle prépondérant dans le développement culturel et politique de la société québécoise. Néanmoins, les religions amérindiennes et inuits précédèrent le catholicisme en sol québécois. Aujourd’hui, ces religions ont survécu et certaines manifestations persistent.

[modifier] Catholicisme

À l’époque de la Nouvelle-France, les premiers colons qui s’établirent étaient tous catholiques. Dès le début de la colonie, l’évangélisation des Amérindiens précéda la fondation des paroisses. En 1627, le cardinal de Richelieu fit décréter une proclamation royale, suivant laquelle Louis XIII bannissait tous les non catholiques de la Nouvelle-France. Cet édit visait à exclure les Juifs et les Huguenots de la colonisation.

La puissance extraordinaire qu’avait autrefois l’Église catholique est reflétée dans tous les domaines culturels, de la langue jusqu’aux beaux-arts, en passant par le théâtre, la littérature et le cinéma. L’âge d’or pour les ecclésiastiques arrivera au milieu du XIXe siècle (vers 1840), période pendant laquelle l’Église, devenue très hiérarchisée, concrétise son influence. Mais son influence s’essoufflera cent ans plus tard, au moment où la société québécoise sera traversée, et profondément transformée, par la Révolution tranquille (conscience nationale, etc.).

[modifier] Protestantisme et autres religions

Pendant le régime britannique, des anglophones protestants vinrent s’établir dans certaines régions du Québec. Dès 1777, la première synagogue s’implanta sur le territoire de l’actuelle Montréal, mais c’est surtout à partir du XIXe siècle que des groupes relativement importants de Juifs vinrent joindre la communauté montréalaise. En 1835, la Suissesse Henriette Feller fonda au Québec la première église protestante francophone en Amérique. Elle était alors assistée du révérend Louis Moussy, un jeune pasteur de 23 ans, Suisse lui aussi. Au XXe siècle, des vagues successives d’immigrants venant d’Irlande, d’Italie, de Grèce, d’Asie et d’Afrique s’établirent à Montréal, apportant leurs coutumes culturelles et religieuses. Certains d’entre eux créèrent des communautés religieuses qui firent bâtir des établissements. Selon certains organismes religieux, ce pluralisme traduit un véritable bouleversement culturel.

[modifier] Aujourd’hui

De nos jours, cette diversité religieuse, et, jusqu’à un certain point, culturelle, entraîne plusieurs réactions au sein de la société québécoise, notamment après la fameuse affaire des accommodements raisonnables vis-à-vis des minorités immigrantes ou religieuses. Par ailleurs, même si les églises du Québec sont de plus en plus désertes, les Québécois revendiquent toujours leur appartenance au catholicisme. C’est ce qui ressort de l’une des plus importantes études jamais réalisées sur la foi et les pratiques religieuses des Canadiens, The Bibby Report on Catholicism in Quebec[73], en 2007. En fait, près de 85 % des Québécois revendiquent leur appartenance au catholicisme. Étonnamment, ce chiffre est quasi similaire aux données de 1961, alors que 88 % des Québécois affirmaient appartenir à cette religion[74]. Aujourd'hui en 2008, la culture et non le catholicisme distingue énormément le Québec par rapport au reste du Canada.

[modifier] Lieux de culte

La basilique-cathédrale Notre-Dame-de-Québec
La basilique-cathédrale Notre-Dame-de-Québec

La plus ancienne église paroissiale de la plus vieille paroisse d'Amérique du Nord est la basilique-cathédrale de Québec, construite en 1647. D’abord nommée église Notre-Dame-de-la-Paix, elle fut érigée tout près de l’endroit même de la première chapelle [75] construite par Samuel de Champlain. Elle obtint le statut de cathédrale en 1674, lorsque Monseigneur de Laval devint Évêque de Québec, et son statut de basilique mineure en 1874. Cette cathédrale est le siège du primat catholique du Canada. Elle a été reconstruite à deux reprises après le siège de Québec de 1759 et l’incendie de 1922. [76]

Le lieu de culte le plus fréquenté du Québec est la basilique Sainte-Anne-de-Beaupré, dans la municipalité du même nom, près de Québec. Cette basilique accueille des millions de visiteurs chaque année, et surtout pendant la neuvaine de Sainte-Anne, le 26 juillet. Elle est reconnue pour ses miracles (les milliers de béquilles à l’entrée en faisant foi) et par le fait que la statue de Sainte-Anne a survécu à deux incendies majeurs.[77],[78] Cette basilique a été construite en 1876, Sainte-Anne étant la Sainte patronne du Québec.[79].

L’oratoire Saint-Joseph, à Montréal, est le seul lieu de culte au monde dédié à Saint-Joseph. Situé sur le flanc du Mont Royal, on le connaît pour ses 283 marches, que les pèlerins viennent chaque année monter à genoux[80], récitant une prière sur chacune des marches. Tout comme dans la basilique Sainte-Anne, l’intérieur de la cathédrale contient des centaines de béquilles, laissées en ex-voto pour chacune des guérisons miraculeuses attribuées à Saint-Joseph ou au frère André, fondateur de l’oratoire. Les reliques du frère André sont d’ailleurs conservées à l’intérieur de l’édifice.

[modifier] Économie québécoise

L’économie du Québec peut être qualifiée de post-industrielle diversifiée. Bien que la province possède de gigantesques ressources naturelles, sa croissance repose surtout sur les nouvelles technologies. L’industrie aérospatiale est très importante, surtout à Montréal, avec la présence de constructeurs comme Bombardier, Pratt & Whitney Canada et CAE. Montréal est considérée comme le deuxième centre aérospatial au monde, après Seattle et devant Toulouse. Cela fait du Québec le quatrième plus gros joueur mondial sur ce marché. L’industrie du jeu vidéo connaît depuis quelques années un essor fulgurant, avec la présence d’entreprises comme Electronic Arts, Ubisoft, Softimage et Eidos. Elle emploie près de 10 000 personnes et des investissements de plusieurs centaines de millions de dollars sont prévus dans ce domaine au cours des prochaines années.

De plus, étant donné qu’elle produit de l’énergie en grande quantité et à un bas coût, la province produit près de 10 % de l’aluminium sur la planète, grâce au géant canadien Alcan (racheté par le groupe Britanno-Australien Rio Tinto en 2007) et à son concurrent américain, Alcoa. Récemment, l’économie québécoise a dû faire face à plusieurs embûches : hausse fulgurante du dollar canadien, féroce concurrence étrangère (Asie), hausse du prix de l’énergie, crise dans le secteur forestier et, dernièrement, ralentissement de l’économie américaine. La croissance a été de 2,2 % en 2006, inférieure à la moyenne canadienne de 3 %. Pour 2007, la croissance sera sous les 2 %. Cependant, une reprise est prédite pour 2008. Le PIB de la province est de 230,6 milliards $US en parité de pouvoir d’achat (PPA), et celui par habitant est de 30 143 dollars américains (en PPA)[81], un montant qui se compare à celui de la France[82] ou de l’Italie[83]. Cependant, l’écart entre le PIB/Habitant avec la riche Ontario et la moyenne canadienne est d’environ de 15-20 %, la moyenne nationale se situant à 35 875 $US (en PPA)[84]. De par sa taille, l’économie du Québec se compare à celle de la Norvège[85].

Soixante-dix pourcent de son PIB est généré par le secteur des services et le taux de chômage est de 7 % (décembre 2007), supérieur à la moyenne nationale qui est de 6 %.

Le Québec compte aussi plusieurs entreprises qui rayonnent internationalement : Alcan, Bombardier, le Cirque du Soleil, Quebecor, Couche-Tard, Saputo, etc.

[modifier] Science et technologie

La science et la technologie sont des facteurs déterminants dans le positionnement économique du Québec. Étant l’un des chefs de file mondiaux dans des secteurs de pointe tels que l’aérospatiale, les technologies de l’information, les biotechnologies et l’industrie pharmaceutique, le Québec joue un rôle significatif dans la communauté scientifique et technologique. De plus, on dit de Montréal qu’elle est maintenant une plaque tournante de l’industrie du jeu vidéo. D’ailleurs, une revue britannique spécialisée en la matière (Develop, octobre 2006) affirme que la métropole est l’endroit qui a connu le plus grand essor dans ce domaine au cours des 10 dernières années. On attribue ce phénomène à une culture du jeu vidéo avant-gardiste, notamment grâce à Soft Image (fondée par Daniel Langlois en 1986) et l’arrivée d’Ubisoft, à Montréal, en 1997.

[modifier] Exportation et importation

Grâce à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et à l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA), le Québec connaît une augmentation de sa capacité à concurrencer le marché international. À la suite de ces accords, ses relations commerciales avec les autres pays se sont dynamisées. Par conséquent, le Québec a vu ses exportations s’accroître de manière importante. Ces échanges internationaux contribuent à la vigueur de l’économie québécoise, notamment en matière d’emploi. Près des deux tiers de ses exportations sont réalisées ailleurs qu’au Canada. En 2003, les exportations québécoises internationales totalisaient 133 640 millions de dollars canadiens (soit 35 % de son PIB) et étaient destinées aux États-Unis d’Amérique (83,2 %), à l’Europe (9,6 %), à l’Asie (4,4 %) et à l’Amérique latine (1,5 %). En 2003, le Québec importait pour 130 691 millions de dollars canadiens de biens et de services. Ils provenaient principalement des États-Unis (37,4 %), de l’Europe (29,3 %), de l’Asie (18,6 %), de l’Amérique latine (7,4 %) ainsi que de l’Afrique et du Moyen-Orient (6,0 %). La proximité géographique du Québec avec les États-Unis explique le fait qu’une partie non négligeable de ses exportations soit destinée au territoire américain.

[modifier] Le tourisme

Montréal
Montréal
Icône de détail Article détaillé : Tourisme au Québec.

L’industrie touristique est un pilier économique majeur au Québec. En 2005, l’industrie touristique procurait des emplois directs à 133 271 travailleurs[86]. Ces employés œuvrent dans plus de 29 000 entreprises touristiques québécoises[87]. On estime qu’en 2005, le Québec a accueilli 28,3 millions de touristes[88]. De ce nombre 75,7 % provenaient du Québec, 13 % du Canada, 7,6 % des États-Unis et 3,7 % d’autres pays[88]. Annuellement, les touristes dépensent plus de 7,5 milliards de dollars dans les différentes sphères de l’industrie touristique québécoise[88].

Eu égard au tourisme, le Québec compte 21 régions différentes (à ne pas confondre avec les régions administratives). Quelle que soit la saison, une panoplie d’activités s’offre aux visiteurs. Quant aux attraits, les musées, casinos, lieux de culte et du patrimoine, parcs, réserves et jardins, sont particulièrement courus des touristes. Enfin, le Québec est le théâtre de nombreux événements d’envergure internationale, qu’il s’agisse de compétitions sportives (Grand Prix automobile du Canada, Coupe Rogers), de festivals (Festival international de jazz de Montréal, Festival d’été international de Québec) ou du célèbre Carnaval de Québec, plus important carnaval d’hiver au monde.

[modifier] Les transports

Icône de détail Article détaillé : Transport au Québec.

Le réseau routier québécois comprend environ 185 000 km d’autoroutes, de routes nationales et régionales, de rues et de chemins locaux. En outre, il compte près de 12 000 ponts, tunnels, murs de soutènement, ponceaux et autres constructions[89].

On trouve au Québec huit ports en eau profonde destinés au transbordement des marchandises. En 2003, 3 886 cargos et 9,7 millions de tonnes de marchandises ont transité par la portion québécoise de la Voie maritime du Saint-Laurent[90]. Plusieurs traversiers permettent de se déplacer, principalement sur le fleuve Saint-Laurent.

Quant au transport ferroviaire, la province dispose de 6 678 km de voies ferrées[91] qui s’intègrent au grand réseau nord-américain. Bien que principalement destiné au transport des marchandises, le réseau ferroviaire québécois joue un rôle important dans le transport des passagers.

On trouve au Québec deux types de réseau aérien : le réseau supérieur et le réseau local. Le réseau supérieur comprend 43 aéroports qui offrent des services réguliers sur une base quotidienne[90].

Au Québec, on trouve plusieurs compagnies de transport par autobus qui, chaque jour, parcourent des centaines de kilomètres à travers la province: Orléans Express, Intercar, Autocars La Chaudière, Autobus Maheux, Limocar, Autocars ADS, Autobus A1, Acadian Lines, et Voyageur.

[modifier] Les ressources naturelles

Icône de détail Article détaillé : Ressources naturelles du Québec.

L’abondance de ses ressources naturelles confère au Québec une position avantageuse sur le plan mondial. Le Québec se distingue notamment dans le secteur minier en se classant parmi les dix principaux producteurs mondiaux. Il se démarque également par l’exploitation de ses ressources forestières.

Le Québec est remarquable par la richesse de son vaste territoire, encore peu exploité. Il compte environ 30 mines, 158 entreprises d’exploration et une quinzaine d’industries de première transformation. Une trentaine de substances diverses y sont exploitées, dont les plus importantes sont l’or, le fer, le titane, l’amiante, le cuivre, le zinc et l’argent[92].

À peine 40 % du potentiel minéral du sous-sol québécois est actuellement connu. En 2003, la valeur des expéditions minérales du Québec a atteint 3,656 milliards de dollars[93]. L’immense majorité (90,5 %) des forêts du Québec sont de propriété publique. Les forêts recouvrent plus de la moitié du territoire québécois, soit 761 100 km2[94]. Le domaine forestier québécois s’étend sur sept degrés de latitude.

Le bilan énergétique du Québec a connu de grands bouleversements en 20 ans. L’électricité occupe maintenant au Québec le premier rang parmi les formes d’énergie, suivie du pétrole et du gaz naturel. Elle est presque entièrement produite par Hydro-Québec, une société de la Couronne provinciale qui gère 83 centrales réparties sur tout le territoire québécois. En 2000, le Québec était le quatrième producteur mondial d’hydroélectricité, derrière les États-Unis, le Brésil et la Russie.

Le Québec demeure un importateur de pétrole brut. Dans ce secteur, les activités d’exploration ayant cours au Québec demeurent limitées. Plus des trois cinquièmes du pétrole brut acheté par le Québec proviennent des gisements de la Mer du Nord (Royaume-Uni et Norvège). Le reste est acheté au Venezuela, en Algérie, au Mexique et au Moyen-Orient.

Quant au gaz naturel, des activités d’exploration se déroulent également au Québec. Aussi, des efforts visent la mise en valeur des structures géologiques à des fins de stockage de la ressource.

Le Québec importe de l’Alberta la quasi-totalité du gaz qu’il consomme. Au cours des 30 dernières années, deux gisements ont été exploités au Québec, soit à Pointe-du-Lac, près de Trois-Rivières, et à Saint-Flavien, au sud de Québec. Depuis 1980, le Québec a considérablement étendu son réseau gazier.

[modifier] Environnement

Le Québec s’est doté d’un plan vert dans le but d’atteindre les objectifs de Kyoto[95]. Un de ces objectifs est de réduire les gaz à effet de serre (GES) de 6 % sous les niveaux de 1990, d’ici 2012. Malgré le fait que les GES ont augmenté au Canada de 30 % depuis la signature du protocole, le Québec fait bien meilleure figure puisqu’ils n’y ont augmenté que de 6 6 % entre 1990 et 2003[96]. D’ailleurs, une des raisons pour laquelle le Québec a un avantage considérable sur les autres provinces canadiennes, c’est que le Québec a comme principale source d’énergie l’hydroélectricité, qui est très peu polluante.

[modifier] Symboles nationaux

[modifier] Le drapeau

Icône de détail Article détaillé : Drapeau du Québec.
Le Fleurdelisé, drapeau national du Québec. Ratio 2:3
Le Fleurdelisé, drapeau national du Québec. Ratio 2:3

Le drapeau national, tel qu’on le connaît aujourd’hui, est couramment surnommé le fleurdelisé[97]. Il fut institué par le gouvernement de Maurice Duplessis, le 21 janvier 1948. La composition héraldique du drapeau est « d’azur à la croix d’argent cantonnée de quatre fleurs de lis du même »[98]. L’argent est représenté par la couleur blanche du tissu du drapeau. La croix blanche, quant à elle, est le symbole d’une nation catholique et tire son origine du Moyen Âge. Pour sa part, le bleu azur est apparu vers l’an mil comme marque de l’autorité française. Enfin, pour ce qui est des fleurs de lis blanches (ou argentées), elles rappellent la fondation d’une France nouvelle en Amérique, ce symbole, lorsque doré, ayant vite été associé à la monarchie française.

[modifier] Les armoiries

Icône de détail Article détaillé : Armoiries du Québec.

Les premières armoiries du Québec lui furent accordées par mandat de la reine Victoria, le 26 mai 1868[98]. En 1939, le gouvernement québécois adopte les armoiries actuelles de la province, suite à une étude de l’héraldiste Maurice Brodeur[99]. Ce changement répond au désir de les rendre plus conformes aux réalités historiques du Québec. Le nouveau blason représente « Tiercé en fasce d’azur, à trois fleurs de lis d’or ; de gueules, à un léopard d’or armé et lampassé d’azur ; d’or, à une branche d’érable à sucre à triple feuille de sinople, aux nervures du champ timbré de la couronne royale ; sous l’écu, un listel d’argent bordé d’azur portant la devise "Je me souviens" du même »[100]. Le chef de l’écu, d’azur à trois fleurs de lis d’or, symbolise la naissance du Canada et son premier régime politique (français). Au centre, les armoiries représentent le second régime politique (britannique), avec le léopard associé aux armoiries britanniques. La pointe de l’écu montre les feuilles d’érable à sucre qui rappellent la terre canadienne. Elles sont l’emblème particulier du Québec, où l’industrie du sucre d’érable représente environ 80 % de la production mondiale[69],[70]. La couronne héraldique de la Grande-Bretagne apparaît au-dessus de l’écu. Selon l’Acte de l’Amérique du Nord britannique, toujours en vigueur, le souverain britannique est le défenseur des droits des Canadiens de langue française.


[modifier] La devise

Icône de détail Article détaillé : Je me souviens.

La devise du Québec, qui figure officiellement au bas des armoiries de la province depuis 1939[99], fut le fruit de l’imagination et de l’initiative du concepteur de l’Hôtel du Parlement du Québec, Eugène-Étienne Taché. En effet, Taché avait prévu de placer les armes de la province au-dessus de la porte principale de l’Hôtel du Parlement et d’y inscrire une devise de son cru : « Je me souviens ». Il prépara des plans à cette fin et ils furent annexés au contrat de construction passé en 1883 sous l’autorité d’un arrêté du Conseil exécutif. C’est ainsi que la devise imaginée par Taché a été ratifiée par le gouvernement québécois. Plusieurs auteurs ont cherché le sens de cette devise, Taché ne s’étant jamais exprimé sur cette question. André Duval y voit la réponse d’un sujet canadien-français à la devise du marquis de Lorne, gouverneur général du Canada, qui se trouve dans le vestibule de l’Hôtel du Parlement : « Ne obliviscaris » (Gardez-vous d’oublier). Conrad Laforte croit, pour sa part, que Taché s’est inspiré du Canadien errant d’Antoine Gérin-Lajoie : « Va, dis à mes amis, que je me souviens d’eux ».

Ces interprétations récentes ne semblent pourtant pas correspondre à celles qui circulaient au tournant du siècle, chez des contemporains du concepteur de la devise. Étant donné l’époque à laquelle elles furent suggérées, ces interprétations risquaient d’être plus justes. Ainsi, dans un discours de 1890, le juge Jetté évoquait les sentiments des Canadiens lorsque le drapeau français réapparut sur le fleuve en 1855 : « Oui, je me souviens, ce sont nos gens ». D’après Pierre-Georges Roy, la devise québécoise affirme « clairement le passé, le présent et le futur de la seule province française de la Confédération canadienne ». Ernest Gagnon, ancien secrétaire du département des Travaux publics ayant bien connu Taché, écrivit que cette devise résumait admirablement « la raison d’être du Canada de Champlain et de Maisonneuve comme province distincte dans la Confédération »[101]. Selon lui, en concevant la décoration de l’Hôtel du Parlement, Taché voulait rendre hommage aux hommes et aux femmes qui avaient marqué l’histoire du Québec.

[modifier] Autres symboles

Le harfang des neiges, emblème aviaire du Québec
Le harfang des neiges, emblème aviaire du Québec

En 1987, le harfang des neiges (Bubo scandiacus), rappelant la blancheur des hivers québécois, l’enracinement dans un climat semi-nordique et l’extension sur un très vaste territoire, devint l’emblème aviaire du Québec[98],[102].

Le bouleau jaune (Betula alleghaniensis), communément appelé merisier, fut choisi comme arbre emblématique de la province, pour sa présence dans les forêts du Québec et son usage à la fois artisanal et commercial[98],[103].

Iris versicolore
Iris versicolore

En 1999, l’iris versicolore (Iris versicolor) fut choisi comme fleur-emblème du Québec, en remplacement du lys blanc, qui n’est pas indigène au Québec. Outre sa ressemblance au fleurdelisé du drapeau québécois, il symbolise, par l’harmonie de ses couleurs, la diversité de la société québécoise et, par son habitat, l’importance des milieux humides dans la province. De plus, sa floraison se produit vers le 24 juin, le jour de la Fête nationale du Québec.[98],[104].

Enfin, en octobre 1998, un insecte-emblème a été choisi par vote populaire lors d’un scrutin parrainé par l’Insectarium de Montréal : le papillon amiral blanc (Limenitis arthemis)[105]. Cet insecte était en compétition avec quatre candidats : la coccinelle maculée, la demoiselle bistrée, le bourdon fébrile et la cicindèle à six points. Le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs du Québec soutient et finance actuellement des actions pour faire reconnaître officiellement le papillon amiral comme insecte emblématique.

[modifier] Fête nationale du Québec

Le 24 juin est la date officielle de la Fête nationale du Québec[106], jour férié et chômé[107],[108], marqué par diverses manifestations officielles et populaires (défilés, concerts, etc.)[106]. Coïncidant avec la Saint-Jean-Baptiste, traditionnellement et historiquement associée aux Canadiens français, cette fête est devenue, depuis plusieurs années, un événement plus familial et rassembleur des Québécois de toutes origines. Cet ensemble de festivités se veut un événement officiellement apolitique. Néanmoins, il est parfois l’occasion, pour les nationalistes québécois, de manifester leur allégeance politique.

[modifier] Régions administratives

Le Québec est divisé en 17 régions administratives[109]. Ces régions ne sont pas des divisions politiques du Québec. Elles servent à organiser l’administration publique et constituent généralement les unités de division pour les différents services gouvernementaux.

Une grange typique dans les Laurentides
Une grange typique dans les Laurentides

Ces régions ne doivent pas être confondues avec les 21 régions touristiques du Québec. Bien que les deux découpages correspondent, des différences peuvent être notées. Ainsi, les régions administratives de la Capitale-Nationale, de la Côte-Nord et du Nord-du-Québec sont divisées, eu égard au tourisme, en Québec et Charlevoix, Duplessis et Manicouagan, et Baie-James et Nunavik, respectivement. Aussi, la région administrative de l’Estrie est nommée Cantons de l’Est, lorsqu’il est question de tourisme.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

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[modifier] Bibliographie

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  • Jacques Lacoursière, Histoire du Québec, Des origines à nos jours, Édition Nouveau Monde, 2005, (ISBN 2-84736-113-8)
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  • Québec. Institut de la statistique du Québec (2007). Le Québec chiffres en main, édition 2007[pdf]. 56 pages, (ISBN 2-550-49444-7)
  • Venne, Michel (dir.) (2006). L’annuaire du Québec 2007. Montréal, Fides. 455 pages, (ISBN 2-7621-2746-7)

[modifier] Notes et références

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  2. ab Statistique Canada (2007, 1er octobre) [1]. Page consultée le 27 décembre 2007.
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  4. Résolution de l’Assemblée nationale du Québec, 30 octobre 2003 [pdf]
  5. Éditeur officiel du Québec. Code civil du Québec, dernière mise à jour le 15 février 2008.
  6. ab Recensement 2006, Statistique Canada
  7. Les Canadiens et le bilinguisme : Rapport final, Sondage CROP, décembre 2006
  8. Recensement 2006, Statistique Canada
  9. Institut de la statistique du Québec (2003, 12 août) [2][pdf]. Page consultée le 16 août 2007.
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  12. ab Chantal Éthier (textes), Martine Provost (textes) et Yves Marcoux (photographies), Québec, terre de contrastes, Les Éditions de l’Homme, Montréal, 2004 (ISBN 2-7619-1877-0), p. 14.
  13. abc Québec (2002). L’eau. La vie. L’avenir. Politique nationale de l’eau[pdf]. (ISBN 2-550-40074-7). page 5.
    Avec 990 km³/an d’eau renouvelables, excluant les lacs et l’eau souterraine, le Québec dispose de 3 % du total mondial de cette ressource.
  14. L’interatlas: Les ressources du Québec et du Canada, Centre d’études en enseignement du Canada, Centre éducatif et culturel, Montréal, 1986 (ISBN 2-7617-0317-0), p. 39
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  17. CRIAC (28 mars 2007) Température hivernale 2006-2007. Page consultée le 16 août 2007.
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  21. « Les Amérindiens et Inuits du Québec 11 nations contemporaines »[pdf], Québec, Secrétariat aux affaires autochtones, 2001.
  22. Ibid, p. 13-14.
  23. ibid.
  24. Ibid, p. 16.
  25. ibid, p. 19.
  26. Voir aussi Déportation des Acadiens
  27. Voir aussi Bataille de Sainte-Foy
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  29. Pierre-Alexis Tremblay, lors d’une élection partielle fédérale. Il perdit toutefois l’élection subséquente.
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