Baie d'Hudson

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Baie d'Hudson
Carte de la baie d'Hudson
Profondeur 125 m (moy)
Type Baie
Localisation Océan Arctique
Pays côtier(s) Canada Canada
Subdivision(s) Baie James
Parties centre et Est de la baie d'Hudson encore prise dans les glaces le 21 mai, 2005
Parties centre et Est de la baie d'Hudson encore prise dans les glaces le 21 mai, 2005

La baie d'Hudson, située au Canada, entre le Québec et l'Ontario, est l'une des plus grandes au monde, entourée par le Québec, l'Ontario, le Manitoba et le Nunavut. L'Organisation hydrographique internationale la considère comme une partie de l'océan Arctique.

Sommaire

[modifier] Histoire

Cette baie porte le nom de l'explorateur anglais Henry Hudson qui, en 1610, y fut pris dans les glaces avec son bateau. La baie d'Hudson est historiquement indissociable de la lutte franco-anglaise pour l'Amérique du Nord aux XVIIe et XVIIIe siècles. En effet, elle donnait accès aux vastes territoires de traite des fourrures dont chaque pays voulait obtenir l'exclusivité. Les Français, établis dans la vallée du Saint-Laurent (Nouvelle-France), ont plusieurs fois envoyé des expéditions pour déloger les postes de traite que les Anglais y avait érigé sous l'égide de la Compagnie de la Baie d'Hudson. Les Anglais firent de même avec les postes français. Le tout ne fut réglé qu'après la confirmation de la propriété de ce territoire à la Grande-Bretagne en 1713 par les Traités d'Utrecht.

[modifier] Géographie physique

La baie d'Hudson fait près de 1000 km de large et 700 km du nord au sud mais son bassin est peu profond: sa profondeur moyenne est de 125 m mais elle est inférieure à 80 m jusqu'à 100 km de la côte. Le fond est généralement peu accidenté avec seulement quelques dépressions et des bancs peu profonds. La raison en est qu'elle a été formée lors de la dernière glaciation par rabotage du bouclier canadien précambrien par les glaciers.

En observant bien la carte de la baie, on peut remarquer que la partie sud-est de la baie d'Hudson a la forme d'un demi-cercle. Bien qu'aucune preuve ne l'étaie, une hypothèse avancée est que cette forme serait celle de l'un des plus grands cratères d'impact météoritique du monde avec un diamètre d'au moins 300 km[1].

L'afflux des eaux des îles arctiques au nord de la baie et des eaux douces provenant de nombreux fleuves dont le Churchill et le Nelson, maintient dans la baie un niveau plus élevé que le niveau moyen des mers. Ses eaux se déversent donc vers l'océan Atlantique par l'étroit détroit d'Hudson. À cause de ce resserrement, et de la grandeur exceptionnelle de la baie, la masse d'eau peut en faire plusieurs fois le tour avant de sortir.

L'englacement débute en octobre et persiste jusqu'en juin bien que des ouvertures se forment dans la glace, même au plus froid de l'hiver, sous l'action du vent. Le contraste entre ces eaux exposées à l'air libre dont la température est d'environ -2°C et l'air ambiant beaucoup plus froid génère en aval des ouvertures, des chutes de neige importantes mais très localisées.

Après la fonte des glaces, un trafic maritime limité s'installe. En plus des kayaks Inuits, des canots amérindiens, des hors-bords et caboteurs en tous genres, des navires de la Garde côtière canadienne ouvrent des chenaux dans la glace et ravitaillent les villages côtiers. Quelques navires de haute-mer font également escale à Churchill (Manitoba) pour le transport du blé venant des Prairies.

[modifier] Faune

  • Les espèces les plus abondantes de poissons sont l'omble chevalier, le capelan, le saïda franc, l'ogac, les chabots et les lompénies. Près de 20 000 bélugas passent l'été le long de la côte ouest de la baie. Les groupes de l'estuaire du fleuve Nelson sont probablement les plus importants au monde.
  • Près de la ville de Churchill, les ours polaires passent la saison estivale à hiberner à l'inverse des autres ours, et mettre bas à leurs petits. D'ailleurs le dépotoir est un lieu de rendez-vous à l'automne lors du retour vers la baie, en attendant que la glace soit assez solide pour les supporter. Ils essaient ainsi de trouver un peu de nourriture après 6 mois de jeûne avant de pouvoir chasser leur proie favorite: le phoque. Ceci cause des problèmes de relations humain-ours.
  • Les battures et les marais de la baie d'Hudson sont fréquentés par quelques-unes des plus importantes populations au monde d'oiseaux de rivage. Y nichent en particulier la très célèbre bernaches du Canada qu'on appelle Outarde au Québec et l'une des plus importantes populations au monde de faucons pèlerins nicheurs.

[modifier] Flore

Les terres riveraines de la baie couvrant 324,000 km² sont relativement plates et couvertes de marécages acides. La baie d'Hudson se situe en général au nord de la limite des arbres. La végétation dans le sud est de type muskeg (fondrière de mousse), un mélange de tourbe et de lichens avec quelques arbres ici et là (saules nains). Les indiens Crees la nomment d'ailleurs Wiinipekw, Eau vaseuse, le même nom que pour le lac Winnipeg. En allant vers le nord de la baie on rencontre la toundra et le pergélisol car le mercure y est la majeure partie de l'année bien en-dessous du point de congélation.

[modifier] Littérature

La Baie d'Hudson et l'histoire de la Compagnie de la Baie d'Hudson sont magnifiquement décrits dans un roman de Jules Verne, Le Pays des fourrures, paru en 1871.

[modifier] Notes

  1. Article de Terence Dickinson publié dans Canadian Geographic, numéro de mai-juin 1995

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes