Nauplie

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Nauplie
Ναύπλιο

Données générales
Pays Grèce Grèce
Périphérie Péloponnèse
Nome Argolide
Population 13.822 hab. (2001)
Superficie 33,6 km²
Densité 502 hab./km²
Altitude 10 m
Code postal 211 00
Indicatif téléphonique 27520
Immatriculation AP
Longitude 22,48 E
Latitude 37,34 N
Site web [ ]
Politique
Maire
Parti au pouvoir
Le port vu de l'Acronauplie
Le port vu de l'Acronauplie

Nauplie (en grec moderne Ναύπλιο / Náfplio) est une ville grecque, dans le Péloponnèse.
Capitale de l’Argolide, siège d’un évêché, située en bord de mer, c'est une cité historique et touristique qui compte (2001) 13 822 habitants. La ville est installée sur le versant nord de la presqu'île d’Itch-Kalé (85 m) et est dominée par le rocher Palamède (ou Palamidi) (286 m), qui surveille la plaine de l'Argolide et de Lerne.
Occupée successivement par les « Francs », les Vénitiens et les Turcs, qui y ont laissé leur empreinte, la ville, qui fut longtemps appelée Napoli di Romania est dominée par deux forteresses: Acronauplie et Palamède. Elle a été la seconde capitale de l'État grec libre (1828-1834), après Égine. L'entrée du port est gardée par la forteresse Bourdzi, de style vénitien.

Sommaire

[modifier] Géographie

[modifier] Population

Année Habitants
1897 5.450[1]
1911 5.404[2]
1981 10.611
1991 11.897
2001 13.822

[modifier] Exportations

Nauplie est le débouché maritime de l'Argolide. Elle exporte surtout du tabac, des raisins secs et du coton.

[modifier] Histoire

La forteresse Bourdzi
La forteresse Bourdzi

[modifier] Mythologie

Nauplios, fils de Poséidon, parfois confondu avec Nauplios fils de Clytonée est considéré comme le fondateur légendaire de Nauplie, à qui il aurait donné son nom. Son fils Palamède était considéré comme le père des inventeurs. Son nom a été donné à la forteresse dominant la ville.

[modifier] Préhistoire

Des restes datant du paléolithique ont été découverts sur la colline d'Akronauplie. Une grotte avec une occupation néolithique se trouve à proximité de la ville.

[modifier] Antiquité

À l'époque mycénienne, Nauplie appartenait à la Ligue maritime de Calaurie qui regroupait, outre Nauplie, Calaurie, Athènes, les Myniens, Orchomène, Trézène, Hermione, Égine et Prasiae. On pense que cette ligue aurait été une coalition des différents royaumes mycéniens du pourtour du golfe Saronique destinée à réduire la piraterie dans leurs eaux.

À partir de 628 avant notre ère, Nauplie fut sous la domination d'Argos.

La ville aurait été déserte du temps de Strabon[3] et du temps de Pausanias[4].

[modifier] Moyen-Âge et époque moderne

Vue du fort Palamède depuis la ville
Vue du fort Palamède depuis la ville

Nauplie fut prise par les « Francs » à Léon Sgouros qui la gouvernait pour l'Empire byzantin, dans la suite logique de la quatrième croisade en 1204. Elle fut d'abord possession personnelle d'Othon de la Roche, puis elle passa au Duché d'Athènes. C'est par le mariage de Marie d'Enghien avec Pietro Cornaro que la ville passa à la République de Venise qui la gouverna de 1388 à 1540.
Nauplie fut alors conquise par l'Empire ottoman qui en fit la capitale de la Morée. Elle devint aussi un des grands centres commerciaux entre l'Occident et le Levant.

En 1686, Francesco Morosini s'empara de la ville pour Venise. Il fit entreprendre de grands travaux de fortifications, notamment sur le Fort Palamède (où les travaux furent dirigés par les ingénieurs Lasalle et Levasseur). On construisit de nouvelles églises, mais aussi de nombreux entrepots et bâtiments commerciaux, accentuant ainsi le rôle de pôle d'échanges de la ville qui changea de nom et devint Napoli di Romania.
La reconquête turque de la ville en 1715 causa 8.000 morts parmi les troupes ottomanes qui se vengèrent par des pillages et des massacres.

[modifier] Guerre d'indépendance grecque

L'arrivée du roi Othon à Nauplie.
L'arrivée du roi Othon à Nauplie.

Nauplie fut un des objectifs des Grecs insurgés. Dès 1821, les navires commandés par Laskarina Bouboulina mirent le siège à la ville, mais ne purent la prendre. Leurs assauts furent repoussés à trois reprises.
Le 30 novembre 1822, le chef de guerre Staïkopoulos s'empara du fort Palamide avec 350 hommes et libéra la ville. Elle ne fut plus jamais reconquise.
En 1827, les flottes britannique, française et russe se rassemblèrent avant de patrouiller dans les mers grecques pour forcer les Turcs à la négociation. Cela aboutit à la bataille de Navarin.
Le 7 janvier 1828, Ioánnis Kapodístrias arriva à Nauplie. La ville devint capitale l'année suivante (après l'île d'Égine). Kapodistrias réorganisa la ville. Il fit construire le faubourg de Pronia. Le chef de l'État grec fut assassiné le 27 septembre 1831 sur les marches de l'église Saint Spiridon.
En décembre 1832, alors que la ville était occupée par les troupes françaises, des échauffourées eurent lieu avec des combattants grecs de la guerre d'indépendance. Les Français dispersèrent leurs adversaires au canon et firent 300 morts.[5] Les grandes puissances imposèrent alors le fils du Roi de Bavière Louis Ier Othon comme souverain à la Grèce. L'assemblée nationale grecque, réunie à Pronia, accepta le nouveau souverain. Othon arriva en Grèce, à Nauplie, le 18 janvier 1833. Alors que la ville était encore capitale, on y jugea pour désobéissance le héros de la guerre d'indépendance Theodoros Kolokotronis. Il fut condamné à mort. Le roi commua sa peine en emprisonnement. Kolokotronis fut enfermé dans le fort Palamide.
À l'automne 1834, la capitale fut transférée à Athènes.

En février 1862, ce fut la garnison de Nauplie qui donna le signal de l'insurrection contre le roi Othon.

[modifier] Notes

  1. Guide Baedeker, p. 249
  2. Guide Joanne, Hachette, p. 389.
  3. VIII, 6.
  4. Pausanias, II, 38 : « Nauplie est, je crois, à cinquante stades de Téménion. Elle est déserte maintenant. Elle avait eu pour fondateur Nauplios, qui passait pour fils de Poséidon et d'Amymone. Il reste encore des ruines de ses murs, un temple de Poséidon et une fontaine nommée Canathos. »
  5. Pierre Vidal-Naquet, Introduction des Mémoires. de Yánnis Makriyánnis, p.38.

[modifier] Jumelages

[modifier] Liens externes