Géographie du Québec

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Article principal : Québec.

Le Québec occupe une position dominante dans l'est du continent nord-américain. D'une superficie de 1 667 441 km²[1], il est approximativement de la même taille de l'Iran, le 18e pays le plus étendu au monde, trois fois plus grand que la France métropolitaine [2],[3] ou cinq fois plus grand que le Japon[3].

Il partage une frontière avec quatre états du nord-est des États-Unis — l'État de New York, le Vermont, le New Hampshire et le Maine —; trois provinces canadiennesTerre-Neuve, le Nouveau-Brunswick et l'Ontario; en plus d'une frontière maritime avec le territoire du Nunavut.

Vu de l'espace, le Québec se démarque par l'abondance de ses cours d'eaux. Le Québec dispose d'une des plus importantes réserves d'eau douce du monde[4], qui occupe 12 % de sa superficie totale[5]. Pas moins d'un demi-million de lacs[4] — dont 30 d'une superficie supérieure à 250 km² — et 4 500 rivières[4] déversent leurs torrents dans l'Atlantique par le Golfe du Saint-Laurent et dans l'océan Arctique, par les baies de James, d'Hudson et d'Ungava.

Si le Québec est vaste, il est en revanche très inégalement peuplé. En 2006, pas moins de 1 873 971 personnes s'agglutinaient dans les 498 km² de l'île de Montréal (pour une densité de 3 761,6 hab./km²), seulement 40 637 Québécois habitaient la région du Nord-du-Québec, qui compte pourtant pour 43 % du territoire[6].

Sommaire

[modifier] Géologie

Carte du Québec.
Carte du Québec.

Le Québec dispose d'un sous-sol riche en minéraux. Des roches précambriennes du Bouclier canadien forment plus de 90 % du territoire[7]. Cet immense plateau forme la presque totalité du territoire québécois au nord du fleuve Saint-Laurent, à l'exception d'une mince bande de territoire à l'extrémité nord, les basses-terres de l'Arctique qui ceinturent la baie d'Hudson.

Parc Oméga, près de Montebello, dans l'Outaouais québécois.
Parc Oméga, près de Montebello, dans l'Outaouais québécois.

La moitié de la douzaine de provinces géologiques du Bouclier canadien sont représentées dans la géologie québécoise. Il y a d'abord la province du Supérieur, dont la datation fait remonter sa création à l'Archéen supérieur (de 2,5 à 2,85 milliards d'années). Cette région d'une superficie de 2 000 000 km², dont 600 000 km² au Québec, est renommée pour ses gisements de cuivre, de nickel, de fer et d'argent[7].

Les régions de l'Abitibi et du Pontiac sont deux exemples représentatifs de cette formation géologique. Les deux régions portent les marques de leur rencontre avec les régions plus au sud. Les roches volcaniques de ces deux régions « ne représentent plus que des restes médiocres de fonds marins juxtaposés »[8] le long de failles ou de discordances, écrivent Michel Hocq et Pierre Verpaelst, dans une monographie consacrée à la géologie québécoise publiée par le gouvernement du Québec en 1994.

La plus jeune province précambrienne, dite de Grenville — du nom d'une municipalité des Laurentides, dans le sud-ouest du Québec —, est venue s'ajouter au noyau du craton nord-américain il y a un milliard d'années. Le Grenville traverse le Québec du nord-est au sud-ouest et se poursuit jusqu'au sud-est des États-Unis[9]. Cette région, qui s'étend sur 600 000 km² au Québec, est reconnue pour ses gisements de fer-titane, de minéraux industriels comme le silice, le graphite, les silicates d'alumine et ses pierres de taille, dont le granite[10].

Trois collines montérégiennes, les monts Saint-Hilaire, Rougemont et Yamaska, entourés de la plaine du Saint-Laurent, le « jardin du Québec ».
Trois collines montérégiennes, les monts Saint-Hilaire, Rougemont et Yamaska, entourés de la plaine du Saint-Laurent, le « jardin du Québec ».

On retrouve des roches sédimentaires paléozoïques au sud du fleuve[11], qui forment un arc de cercle se terminant avec l'imposante péninsule gaspésienne, et constituent un maillon des Appalaches, qui s'étend sur plus de 2 500 km, de Terre-Neuve à l'Alabama[12].

Les Appalaches ont été formées au cours de trois phases orogéniques — les orogénèses taconienne, acadienne et alléghanienne —, sur une période d'environ 200 millions d'années, du Cambrien au Dévonien. Elles résultent de la fracturation du supercontinent Gondwana, le long d'une grande zone de fracture ou rift qui a donné naissance à l'océan Iapetus, à la fin du Protérozoïque[13]. À l'est les monts Chic-Chocs occupent la majeure partie de la Gaspésie; son point culminant est le mont Jacques-Cartier (1 268 m[14]). Dans le sud, le mont Gosford, situé près de la frontière américaine, s'élève à 1 192 m[14].

Enfin, il y a ce que le géographe Henri Dorion appelle « le jardin du Québec »[15], la plate-forme du Saint-Laurent, dont les basses terres ont été formées de sédiments apportés aussi récemment qu'à la fin de la glaciation wisconsinienne, il y a moins de 20 000 ans. Elle s'étend de Gatineau à La Malbaie et jusqu'à la faille Logan, dans une trajectoire en arc qui va du lac Champlain à l'Île aux Coudres, en passant par Saint-Hyacinthe et Québec[16].

Cette étroite bande de terre — qui a vu naître et croître la Nouvelle-France, aux XVIIe et XVIIIe siècles — forme une plaine propice à l'agriculture. Une série de collines d'origine plutonique, les Collines montérégiennes ont fait leur apparition au Crétacé. Alignées sur un axe est-ouest allant d'Oka à Mégantic, ces collines sont le résultat d'intrusions de magmas alcalin Lien vers un homonyme?s[17].

[modifier] Hydrographie

Les baleines à bosse remontent le fleuve Saint-Laurent jusqu'à Tadoussac.
Les baleines à bosse remontent le fleuve Saint-Laurent jusqu'à Tadoussac.
La rivière Rupert.
La rivière Rupert.

Les cours d'eau du Québec constituent probablement l'une de ses plus importantes richesses et sont une caractéristique fondamentale des paysages québécois. Il compte 430 bassins versants majeurs — dont 100 d'une superficie supérieure à 4 000 km²[18] —, qui relèvent de quatre grands systèmes hydrographiques : le Saint-Laurent, la baie James, la baie d’Hudson et la baie d’Ungava[4]. Le demi-million de lacs[4] — dont 30 d'une superficie supérieure à 250 km² — et les 4 500 rivières[4] du Québec occupent 12 % du territoire}}.

Le plus important est sans aucun doute fleuve Saint-Laurent, l'un des plus importants d'Amérique du Nord[19],[20] et l'un des 15 plus importants au monde par sa longueur et l'étendue de son bassin hydrographique.

Il prend sa source dans les Grands Lacs, aboutit à un vaste estuaire, le golfe du Saint-Laurent, pour finalement se jeter dans l'Atlantique. Long de 1 200 km depuis le lac Ontario jusqu'à l'Île d'Anticosti[21], c'est l'une des plus grandes voies navigables du monde et le principal axe fluvial du continent nord-américain[22].

Le fleuve rétrécit d'abord à Québec puis la navigation est rendue difficile par les rapides de Lachine. La construction du canal Lachine au XIXe siècle, puis celle de la voie maritime du Saint-Laurent entre 1952 et 1959 ont permis de permettre à des villes comme Duluth (Minnesota) et Thunder Bay (Ontario) de disposer d'un accès à l'océan Atlantique.

D'ouest en est, ses principaux affluents québécois sont les rivières des Outaouais, Richelieu, Saint-Maurice, Chaudière, Saint-François, et Manicouagan. Le Lac Saint-Jean, d'une superficie de 1 041 km², deux fois celle de l'Île de Montréal alimente le Saguenay, qui se jette dans le Saint-Laurent à Tadoussac.

Au Nord-du-Québec, les bassins de la Grande Rivière, de la rivière Rupert et de la Grande rivière de la Baleine sont particulièrement connues pour leur potentiel hydroélectrique et les gigantesques réservoirs créés lors de la construction des deux phases du projet de la Baie-James. Le lac Mistassini et le lac à l'Eau Claire, les deux plus grands lacs naturels du Québec, alimentent l'océan Arctique.

[modifier] Climat

La ville de Québec reçoit en moyenne 312 cm de neige par année.
La ville de Québec reçoit en moyenne 312 cm de neige par année.

Quatre saisons très contrastées se succèdent au Québec, dont un printemps doux et bref et un automne frais et coloré. Les saisons les plus marquées restent l'été et l'hiver. Les étés sont chauds et souvent très humides. Les hivers sont froids, plutôt longs et neigeux, et très humides eux aussi. Ces saisons sont très contrastées, les températures pouvant atteindre parfois les 35 °C en été[23], et descendre parfois sous la barre des -40 °C en hiver[24].

La période d'enneigement a une durée d'environ quatre mois (au sud, à Montréal) à six mois (au nord, à Radisson). La quantité de neige tombée pendant cette période à Sept-Îles (412 cm)[25], Québec (312 cm)[26] ou à Montréal (217,5 cm)[27] est quand même supérieure à celle d'une ville nordique comme Helsinki, qui est située au 60e parallèle[28].

En général, c'est le vent qui refroidit davantage les températures et provoque parfois de la « poudrerie » (neige très fine emportée par le vent). Les villes de la péninsule gaspésienne ainsi que les villes côtières de la Côte-Nord profitent de l'effet modérateur de l'océan sur les températures extrêmes et jouissent d'un hiver un peu plus doux et d'un été plus frais.

[modifier] Notes et références

  1. selon les données de l'Institut de la statistique du Québec. Statistique Canada donne le chiffre de 1 542 056 km², qui est inférieur de 8 % au chiffre du gouvernement du Québec, en raison d'une méthode de calcul différente.
  2. Serge Courville, Le Québec: Genèses et mutations du territoire, Les Presses de l'Université Laval, coll. Géographie historique, Québec, 2000 (ISBN 2-7637-7710-4), p. 9
  3. ab Chantal Éthier (textes), Martine Provost (textes) et Yves Marcoux (photographies), Québec, terre de contrastes, Les Éditions de l'Homme, Montréal, 2004 (ISBN 2-7619-1877-0), p. 14
  4. abcdef Québec (2002). L'eau. La vie. L'avenir. Politique nationale de l'eau[pdf]. (ISBN 2-550-40074-7). page 5.
    Avec 990 km³/an d’eau renouvelables, excluant les lacs et l'eau souterraine, le Québec dispose de 3 % du total mondial de cette ressource.
  5. L'interatlas: Les ressources du Québec et du Canada, Centre d'études en enseignement du Canada, Centre éducatif et culturel, Montréal, 1986 (ISBN 2-7617-0317-0), p. 39
  6. Québec. Institut de la statistique du Québec (2007). Évolution et distribution de la population par région administrative, superficie et densité, Québec, 1971-2006. Page consultée le 18 août 2007.
  7. ab Hocq, Michel, coord. (1994). Géologie du Québec. Québec : Publications du Québec. p. 3.
  8. Hocq, Michel et Pierre Verpaelst (1994). Les sous-provinces de l'Abitibi et du Pontiac, dans Hocq, Michel, coord. (1994). Géologie du Québec. Québec : Publications du Québec. p. 3.
  9. ibid, p. 5
  10. ibid, p. 6.
  11. Brisebois, Daniel et Joël Brun (1994). La plate-forme du Saint-Laurent et les Appalaches, in Hocq, Michel, coord. Géologie du Québec, op. cit., p. 95.
  12. ibid, p. 104.
  13. ibid, p. 113.
  14. ab Canada. Statistique Canada (2005, 2 février). Principales élévations selon la chaîne ou la région. Page consultée le 18 août 2007.
  15. Dorion, Henri, Yves Laframboise, Pierre Lafond (2007). Le Québec, 50 sites incontournsbles. Montréal : Éditions de L'Homme. (ISBN 2-7619-2368-2). p. 15.
  16. Brisebois, Daniel et Joël Brun (1994). op. cit., p. 100.
  17. ibid, p. 110.
  18. Québec. Ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs. Liste des bassins versants. Page consultée le 18 août 2007.
  19. Canada. Environnement Canada (2007, 15 juin). Connaissez-vous les bassins versants du Canada?. Page consultée le 16 août 2007.
  20. Québec. Développement durable, Environnement et Parcs (2003). Le Saint-Laurent - La qualité des eaux du fleuve 1990-2003. Page consultée le 16 août 2007.
  21. Québec. Commission de toponymie du Québec (2007). Fleuve Saint-Laurent. Page consultée le 16 août 2007.
  22. Québec (2007, 28 mars). Territoire. Page consultée le 16 août 2007.
  23. CRIAC (2007, 5 avril) Température estivale 2006. Page consultée le 16 août 2007.
  24. CRIAC (2007, 28 mars) Température hivernale 2006-2007. Page consultée le 16 août 2007.
  25. CRIAC (2006, 12 décembre). Indicateurs et normales climatiques pour la station de SEPT-ILES A. Page consultée le 16 août 2007.
  26. CRIAC (2006, 12 décembre). Indicateurs et normales climatiques pour la station de QUÉBEC/JEAN LESAGE INTL A. Page consultée le 16 août 2007.
  27. CRIAC (2006, 12 décembre). Indicateurs et normales climatiques pour la station de MONTRÉAL/PIERRE ELLIOTT TRUDEAU INTL A. Page consultée le 16 août 2007.
  28. Finnish Meteorological Institute. Climate in Finland | Normal period 1971-2000. Page consultée le 16 août 2007.

[modifier] Liens externes

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