Espelette

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Espelette
Carte de localisation de Espelette
Pays France France
Région Aquitaine
Département Pyrénées-Atlantiques
Arrondissement Bayonne
Canton Espelette
(chef-lieu)
Code Insee 64213
Code postal 64250
Maire
Mandat en cours
Gracianne Florence
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes Errobi
Latitude
Longitude
43° 20′ 29″ Nord
         1° 26′ 47″ Ouest
/ 43.3413888889, -1.44638888889
Altitude 33 m (mini) – 749 m (maxi)
Superficie 26,85 km²
Population sans
doubles comptes
1 879 hab.
(1999)
Densité 69,98 hab./km²
Image:City locator 2.svg
Espelette
Localisation sur la carte départementale
Blason sur un fronton
Blason sur un fronton
Ancien panneau routier
Ancien panneau routier
Le fronton, dont la cancha est utilisée également pour la force basque
Le fronton, dont la cancha est utilisée également pour la force basque

Espelette est une commune française, située dans le département des Pyrénées-Atlantiques et la région Aquitaine.

Son nom basque Ezpeleta signifie 'buissière' ou 'lieu abondant en buis'.

Le nom d'habitant est Ezpeletar.

Sommaire

[modifier] Géographie

[modifier] Situation

Espelette est une commune de la province basque du Labourd, proche de la frontière espagnole (10 km) et à une demi-heure par la route de la côte basque.

[modifier] Accès

La commune est desservie par la route départementale D20, entre Cambo-les-Bains et Ainhoa, et contournée par la D249.

[modifier] Hydrographie

La commune est traversée[1] par le ruisseau Latsa (ainsi que son affluent, le ruisseau Zubizabaleta et le tributaire de ce dernier, le Mandopichako erreka) et l'Urotchéko erreka (affluents de la Nive).
Un affluent de l'Antzara erreka, l'Urloko erreka, traverse également la commune.
Le Larreko erreka, tributaire de la Nivelle est également présent sur les terres de la commune, ainsi que ses affluents, le Farendeiko erreka et l'Erdiko erreka.

[modifier] Lieux-dits et hameaux

  • Harriague
  • Xerrenda ou Cherrenda

[modifier] Communes limitrophes

[modifier] Toponymie

Le toponyme Espelette apparaît[2] sous les formes Spelette et Espelete (respectivement 1233 et 1256, cartulaire de Bayonne[3]), Ezpeleta (1384, collection Duchesne volume CX[4]), Ispelette (1465, chapitre de Bayonne[5]) et Sanctus Stephanus d'Espelette (1764, collations du diocèse de Bayonne[6]).

[modifier] Histoire

Paul Raymond[2] note que la baronnie d'Espelette dépendait du royaume de Navarre.

En 1059, Aznar, seigneur de Ezpeleta, était l'un des douze ricombres de Navarre. Plus tard les seigneurs suivants balancent entre le roi de Navarre et le roi d'Angleterre, seigneur de Labourd depuis 1193. En 1408, Bertrand de Ezpeleta reçoit du roi de Navarre Charles III la vicomté d'Erro. Une fois les Anglais chassés du Labourd, le roi de France Louis XI érige la seigneurie d'Espelette en baronie (1462). La dernière baronne, Juliana, lègue tous ses biens à la paroisse en mourant (1694).

En 1790, le canton d'Espelette comprenait les communes d'Espelette, Larressore et Souraïde et dépendait du district d'Ustaritz.

En 1794, au plus fort de la Terreur, et à la suite de la désertion de quarante sept jeunes gens d'Itxassou, le Comité de salut public (arrêté du 13 ventôse an II - 3 mars 1794) fit arrêter et déporter une partie des habitants (hommes, femmes et enfants) d'Ainhoa, Ascain, Espelette, Itxassou, Sare et Souraïde, décrétées, comme les autres communes proches de la frontière espagnole, communes infâmes[7]. Cette mesure fut étendue à Biriatou, Cambo, Larressore, Louhossoa, Mendionde et Macaye.
Les habitants furent « réunis dans diverses maisons nationales, soit dans le district d'Ustaritz, soit dans celles de la Grande Redoute, comme de Jean-Jacques Rousseau »[8]. En réalité, ils furent regroupés dans les églises, puis déportés dans des conditions très précaires[9] à Bayonne, Capbreton, Saint-Vincent-de-Tyrosse et à Ondres. Les départements où furent internés les habitants des communes citées furent le Lot, le Lot-et-Garonne, le Gers, les Landes, les Basses-Pyrénées (partie béarnaise) et les Hautes-Pyrénées.
Le retour des exilés et le recouvrement de leurs biens furent décidés par une série d'arrêtés pris le 29 septembre et le 1er octobre 1794, poussés dans ce sens par le directoire d'Ustaritz : « Les ci-devant communes de Sare, Itxassou, Ascain, Biriatou et Serres, dont les habitants internés il y a huit mois par mesure de sûreté générale, n'ont pas été cultivées. Les habitants qui viennent d'obtenir la liberté de se retirer dans leurs foyers, demandent à grands cris des subsistances sans qu'on puisse leur procurer les moyens de satisfaire à ce premier besoin de l'homme, la faim. »[10]. La récupération des biens ne se fit pas sans difficulté, ceux-ci avaient été mis sous séquestre mais n'avaient pas été enregistrés et avaient été livrés au pillage : « Les biens, meubles et immeubles des habitants de Sare, n'ont été ni constatés ni légalement décrits ; tous nos meubles et effets mobiliers ont été enlevés et portés confusément dans les communes voisines. Au lieu de les déposer dans des lieux sûrs, on en a vendu une partie aux enchères, et une autre partie sans enchères. »[11]

[modifier] Héraldique

Les armes d'Espelette se blasonnent ainsi : D’argent au lion de gueules.

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
1983 1989 Rémy Carriat
1989 2006 André Darraidou
2006 2008 Gracianne Florence
2008 2014 Gracianne Florence
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Intercommunalité

Espelette fait partie de huit structures intercommunales :

[modifier] Démographie

Évolution démographique
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
1 417 1 291 1 336 1 333 1 415 1 514 1 779 1 660 1 694
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
1 532 1 549 1 506 1 541 1 570 1 588 1 555 1 525 1 317
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
1 303 1 312 1 320 1 241 1 269 1 194 1 152 1 234 1 174
1962 1968 1975 1982 1990 1999 - - -
1 194 1 258 1 188 1 411 1 661 1 879 - - -
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

[modifier] Économie

Une carrière de gypse est restée active jusqu'au XIXe siècle et fournissait de la pâte à porcelaine à une manufacture bordelaise (Vieillard et David Johnston)[12] La commune fait partie de la zone AOC de production du piment d'Espelette.
Outre une activité fortement tournée vers l'agriculture, une industrie de tannerie (tannerie Rémy Carriat) est présente sur la commune.

La commune accueille la société Baskalia (fabrication de fromages) qui fait partie des cinquante premières[13] entreprises agroalimentaires du département.

[modifier] Culture et patrimoine

[modifier] Gastronomie

b:Accueil

Wikibooks propose un ouvrage abordant ce sujet : axoa.

Linteau sculpté datant de 1663
Linteau sculpté datant de 1663
L'église Saint-Étienne
L'église Saint-Étienne
Axoa

L'axoa d'Espelette est une recette traditionnelle à base de veau.

Piment d'Espelette

Le piment d'Espelette a fait la renommée de la commune. À l'échelle de Scoville, il a une valeur de 4, il n'est donc pas plus fort que le poivre, en revanche, il est beaucoup plus parfumé car il est resté longtemps à sécher au soleil. Il est utilisé depuis cinq siècles à la place du poivre dans toute la cuisine basque.
Il sert à relever les plats comme la piperade, le ragoût de veau (Axoa), le poulet basquaise, le jambon et les pâtés.
On le commercialise aussi sous forme de purée, en conserve, dans de l'huile d'olive, dans du vinaigre, en gelée où il relève les toasts de foie gras et contribue à l'élaboration de fond de sauces.
Il existe un nombre des produits dérivés fabriqué avec le piment d'Espelette dont le sel, les pâtés, le foie gras, le chocolat, le moutarde, le ketchup et le vin.

[modifier] Patrimoine civil

L'ancien château des Barons d'Ezpeleta [14]appartient à la commune depuis 1694 à la mort de la dernière baronne, Doña Juliana Henriquez (baronne d'Espelette et vicomtesse du Val de Erro[15]). Le bourg s'est développé à ses pieds

[modifier] Patrimoine religieux

L'église Saint-Étienne[16], à l'écart du bourg, possède un clocher donjon contenant des galeries de bois et des plafonds entièrement peints datant du XVIIe siècle. Elle recèle un tableau[17] (représentant saint Jérome entendant les trompettes du jugement dernier), un lutrin[18] du XVIIIe siècle, une chaire à prêcher[19] du XVIIe siècle, un retable[20] du XVIIIe siècle et un ensemble de mobilier[21] inventorié par le ministère de la Culture.

Le cimetière contient un tombeau style Arts déco réalisé pour Agnès Souret[22], la première Miss France (1920), habitante d'Espelette et née à Biarritz en 1902.

[modifier] Patrimoine environnemental

Espelette a reçu le titre de Village coquet de France en 1922 et celui de Prestige de la France en 1955.

Espelette est célèbre pour ses cultures de piment, dont la variété locale a hérité du nom de la commune : piment d'Espelette. Ainsi, dans de nombreux cafés et restaurants de la ville, des grappes de piments sont mises à sécher au plafond, occupant parfois tout l'espace disponible. À partir du mois de septembre, le village devient pittoresque avec des guirlandes de piments sur les façades et balcons des maisons.

Le village est aussi réputé par l'élevage des pottoka. Une foire pour ce petit cheval est organisée les derniers mardis et mercredis de janvier.

Piments séchant sur une façade
Piments séchant sur une façade
Séchage des piments
Séchage des piments
Randonnées
le Mondarrain vu du village
le Mondarrain vu du village

Un grand nombre de circuits ont été balisés en moyenne montagne. Ils permettent par exemple de rejoindre Itxassou ou de gravir le Mondarrain (750 m), qui se caractérise par une silhouette symétrique, couronné d'une falaise, et des vestiges de fortification. Le front rocheux du Mondarrain constitué d'une roche grèseuse lui vaut une bonne réputation auprès des varappeurs de la région. Son nom provient du basque arrano mendi (la montagne des aigles).

Mur de l'école primaire Saint-Étienne
Mur de l'école primaire Saint-Étienne
Plaque du WWF inaugurée par le Cardinal Roger Etchegaray
Plaque du WWF inaugurée par le Cardinal Roger Etchegaray

[modifier] Équipements

enseignement

La commune dispose de deux écoles publiques, l'école primaire Basseboure et l'école primaire du Bourg ainsi que d'une école privée sous contrat.

[modifier] Personnalités liées à la commune

[modifier] Notes

  1. Notice du Sandre sur Espelette
  2. ab Paul Raymond, Dictionnaire topographique Béarn-Pays basque
  3. Cartulaire de Bayonne ou Livre d'Or - Manuscrit du XIVe siècle - Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques
  4. Collection Duchesne, volumes 99 à 114, renfermant les papier d'Oihenart, ancienne bibliothèque impériale - Bibliothèque nationale de France
  5. Chapitre de Bayonne - Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques
  6. Manuscrits du XVIIe et du XVIIIe siècles - Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques
  7. Philippe Veyrin, Les Basques, Arthaud 1975 (ISBN 2 7003 0038 6), page 187.
  8. Archives nationales, AF II 133/1014, citées par Manex Goyhenetche, Histoire générale du Pays basque - tome 4, Elkarlanean 2002 (ISBN 2 9131 5646 0), page 300
  9. Le maire et l'officier municipal de Capbreton demandèrent des consignes aux Représentants du peuple par un courrier (texte transcrit par P. Haristoy, Les Paroisses du Pays Basque pendant la période révolutionnaire, Pau, Vignancour, 1895-1901, pages 256-257) du 24 ventôse an II (14 mars 1794) pour les 229 détenus sous leur responsabilité :

    « 1°) Combien de pain à donner à chaque homme (nous n'avons pas de pain, si ce n'est de la méture) ?
    2°) Pouvons-nous consentir à ce qu'ils s'achètent du vin ou autres provisions ?
    3°) Nous t'observons que nous n'avons point de viande ;
    4°) Pouvons-nous leur permettre d'avoir de la lumière, la nuit, dans un fanal ?
    5°) Pouvons-nous permettre qu'ils aient leurs matelas ou paillasses ? Nous leur avons fait porter de la paille pour coucher ;
    6°) Pouvons-nous permettre qu'ils sortent deux à deux pour laver leur linge ?
    7°) S'il y a des malades, sommes-nous autorisés à les faire sortir de la maison de réclusion pour les traduire dans d'autres pour les faire traiter ? »

  10. Archives nationales, F11/394, 18 vendémiaire an III (9 octobre 1794), citées par Manex Goyhenetche, Histoire générale du Pays basque - tome 4, Elkarlanean 2002 (ISBN 2 9131 5646 0), page 309
  11. Bulletin de la Société des sciences, lettres et arts de Bayonne, année 1935, pages 67 à 70, et Les paroisses du Pays basque, page 263, Gure Herria, années 1930-1932 - Sources citées par Manex Goyhenetche, Histoire générale du Pays basque - tome 4, Elkarlanean 2002 (ISBN 2 9131 5646 0), page 310.
  12. Philippe Veyrin, Les Basques, Arthaud 1975 (ISBN 2 7003 0038 6), page 22.
  13. Classement des 50 premières entreprises agro-alimentaires, paru dans le journal Sud-Ouest
  14. Ministère de la Culture, base Mérimée - Notice sur l'ancien château des Barons d'Ezpeletta
  15. Philippe Veyrin, Les Basques, Arthaud 1975 (ISBN 2 7003 0038 6), page 132.
  16. Ministère de la Culture, base Mérimée - Notice sur l'église d'Espelette
  17. Ministère de la Culture, base Palissy - Notice sur le tableau de l'église Saint-Étienne
  18. Ministère de la Culture, base Palissy - Notice sur le lutrin de l'église Saint-Étienne
  19. Ministère de la Culture, base Palissy - Notice sur la chaire à prêcher de l'église Saint-Étienne
  20. Ministère de la Culture, base Palissy - Notice sur le retable de l'église Saint-Étienne
  21. Ministère de la Culture, base Palissy - Notice sur le mobilier de l'église Saint-Étienne
  22. Ministère de la Culture, base Mérimée - Notice sur la tombe d'Agnès Souret

[modifier] Pour approfondir

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Espelette.