Claude Bourdet

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Claude Bourdet, né le 9 octobre 1909 à Paris et mort le 20 mars 1996 à Paris, était un résistant (alias Lorrain, dans la Résistance), déporté, Compagnon de la Libération, écrivain, journaliste, polémiste et militant politique français.
Il était un humaniste chrétien de gauche combattant tous les totalitarismes.
Photo de Claude Bourdet, compagnon de la libération

Sommaire

[modifier] Biographie d'un anti-fasciste

[modifier] Sa famille

Descendant de Georges Pléville Le Pelley, ministre de la marine et des colonies du Directoire, Claude Bourdet a hérité de la sauvagerie révolutionnaire de son ancêtre, que dénonçait le très conservateur Adolphe Thiers, dans son Histoire de la Révolution, du Consulat et de l'Empire. Toutefois le militant révolutionnaire ne deviendra pas ministre et combattra pour la fin du colonialisme. Comme beaucoup d'extrémistes de gauche, il est un fils de bourgeois. Son père Édouard Bourdet, administrateur de la Comédie-Française et auteur dramatique et sa mère l'écrivain Catherine Pozzi, ne sont ni des prolétaires, ni vraiment politiquement engagés à l'extrême-gauche.

[modifier] Un jeune chargé de mission du Front populaire

D'ailleurs, Claude Bourdet fait des études en Suisse. Il sort de l’École polytechnique fédérale de Zurich avec un diplôme d’ingénieur en physique technique en 1933. Il fait son service militaire, pendant lequel il est sous-lieutenant dans un régiment d’artillerie de Montagne. Dès 1936, il est chargé de mission au ministère de l’économie dans le gouvernement de Front populaire. C'est à cette époque qu'il se marie et a trois enfants.

[modifier] Résistance et déportation

Claude Bourdet est mobilisé en 1939 comme lieutenant dans l'artillerie. Il connaît les heures difficiles de la débâcle. Devenu industriel, il entre dans la résistance à l'automne 1940. Il est rapidement très actif dans les mouvements de résistance. Il participe à la fondation de Combat avec Henri Frenay, dont il sera membre du comité directeur puis représentant en 1943 lors du départ de Frenay à Londres puis à Alger. Il se charge à partir de 1942 de la création et du développement du service de noyautage des administrations publiques dont il sera le responsable national. Claude Bourdet représente Combat au Conseil National de la Résistance.

En 1944, il est arrêté par la gestapo, emprisonné à Fresnes, puis au camp de Royallieu à Compiègne et de là déporté dans plusieurs camps de concentration (Neuengamme, Sachsenhausen et Buchenwald).

[modifier] Un Compagnon de la Libération luttant contre le colonialisme

À la Libération, la guerre l'a fait évoluer vers l'extrême-gauche et un socialisme non stalinien. Il participe Comité d'action des gauches indépendantes, qui n'a aucune inclination pour le stalinisme, bien au contraire. Accuser Claude Bourdet d'avoir soutenu la dictature stalinienne dans ses pires manifestations est totalement infondé.

À son retour des camps au printemps 1945, il s’associe avec Hector de Galard avant de fonder à l’été 1946 avec d’autres anciens de Socialisme et liberté (Yves Dechézelles, Henri Frenay, Marceau Pivert) le journal Octobre. Ils sont alors imprégnés par un certain nombre de thèmes (pacifisme, anticolonialisme) autour de la recherche d’un passage démocratique au socialisme et de la formation d’un nouveau pôle à gauche conservant l’esprit de la résistance socialiste tout en refusant l’asservissement communiste.

Claude Bourdet continue à écrire dans Combat, mais il rentre en conflit avec le nouveau propriétaire du journal, Henri Smadja, qui soutient les gaullistes. Il quitte le journal en 1950.

Avec Gilles Martinet et Roger Stéphane, Claude Bourdet fonde en 1950 L’Observateur qui devient L’Observateur Aujourd’hui (1953) puis France-Observateur (1954). Claude Bourdet y défend l’union de toutes les gauches et la justice sociale. Il soutient aussi la lutte anti-coloniale, dénonce la répression à Madagascar et la torture en Algérie.

Claude Bourdet est l'un des élus de l’Union de la gauche socialiste au Conseil de Paris, conseiller municipal du XIIIe arrondissement de 1959 à 1971.

En 1961, Claude Bourdet invective et dénonce le préfet de police Maurice Papon à propos des exactions et massacres commis à Paris le 17 octobre 1961 par la police contre les manifestants algériens du FLN.

[modifier] Un militant révolutionnaire

Claude Bourdet est l'un des fondateurs du Parti socialiste unifié en avril 1960.
Membre de l’association France-Palestine, il s’engage pour que la justice soit rendue au peuple palestinien spolié.
Aussi, son militantisme politique, jugé excessif par ses ennemis, entraîne-t'il des tensions qui aboutissent en 1963 à une rupture majeure au sein de l’équipe de France-Observateur avec le départ de Claude Bourdet.
Claude Bourdet continue à publier des articles dans Témoignage chrétien, Politique Hebdo ou Politis et participe aux numéros spéciaux du Nouvel Observateur.

[modifier] La mort d'un grand résistant

Claude Bourdet est mort le 20 mars 1996, à 87 ans. Dans la grande cour des Invalides, après la cérémonie religieuse, les honneurs militaires lui sont rendus. La France rend hommage au grand résistant, au Compagnon de la Libération.
Claude Bourdet est Commandeur de la Légion d'honneur.
Une place du XIIIe arr. de Paris porte le nom de Claude Bourdet, depuis le 20 janvier 2003.[1]

[modifier] Notes et références de l'article

  1. Place Claude Bourdet

[modifier] Publications de Claude Bourdet

  • Le Schisme Yougoslave, 1950, Editions de Minuit
  • Les Chemins de l'Unité, 1964, Maspero
  • A qui appartient Paris, 1972, Le Seuil
  • L'Aventure incertaine, de la Résistance à la restauration, 1975, Stock
  • L’Europe truquée ; supra-nationaliste, Pacte atlantique, force de frappe, 1977, Seghers
  • Mes batailles, 1993, éd. In fine
  • L'Afrique, l’aventure d’Albarka, Jean Suret-Canal et Claude Bourdet, 1973, éd. du Burin-Martinsart

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens et documents externes

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