Claude Alphandéry

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Alphandéry.

Claude Alphandéry (né en 1922) est un ancien résistant français, banquier, économiste, président du Conseil national de l'insertion par l'activité économique.

Sommaire

[modifier] Un jeune résistant

Né le 27 novembre 1922, Claude Alphandéry s’engage dans des actions de résistance alors qu’il étudie au lycée du parc à Lyon en automne 1941. Il assure notamment du transport de documents et des distributions de tracts.

Suite à la dénonciation de ses relations avec une réfugiée juive allemande, il entre dans la clandestinité pendant l’hiver 1942-1943. Il devient lieutenant colonel dans les Forces françaises de l’intérieur (FFI), chef des Mouvements unis de la Résistance Drôme-Ardèche (MUR) puis président du comité départemental de Libération de la Drôme.

[modifier] Haut fonctionnaire et militant communiste

Après avoir été attaché d’ambassade à Moscou, Claude Alphandéry est élève de la seconde session de la nouvelle École nationale d’administration (ENA) en 1946. Il devient expert économique auprès de l’Organisation des Nations unies (ONU) à New York. Cette expérience nourrira sa réflexion sur la société de consommation dont l’opulence cache de profondes inégalités dans la répartition des richesses tant du point de vue des individus que des États-nations.

Il devient membre du Parti communiste français en 1946. Il milite au Mouvement de la Paix et contribue à la revue Économie et politique. Il quitte le PCF en 1956 à la suite du 20ème Congrès du Parti communiste soviétique et de la parution du rapport Khrouchtchev.

[modifier] Chef d’entreprise engagé à gauche

En 1960, Claude Alphandéry participe à la fondation de la Banque de Construction et des Travaux Publics dont il devient le président de 1964 à 1980.

Il continue de participer au débat public, en tant qu’animateur d’un cercle de réflexion, le Club Jean Moulin (1959-1965) ou dans les années 1970 au sein du club Échanges et projets, fondé par Jacques Delors et animé par Jean-Baptiste de Foucauld. Avec deux autres chefs d’entreprises (Jean Riboud et Gilbert Trigano), il signe un appel en faveur du candidat socialiste pour l’élection présidentielle de 1974, François Mitterrand.

En 1976, il adhère au Parti socialiste (France), où il est proche de Michel Rocard.

[modifier] Responsable d’organismes d’économie sociale et solidaire

Embauché à la Caisse des dépôts et consignations (CDC), Claude Alphandéry conduit une mission sur le développement local et la lutte contre les exclusions. Il fonde et préside l’association France active, qui finance des entreprises d’économie sociale et solidaire et des créateurs d’entreprise défavorisés.

En 1991, Claude Alphandéry devient président du Conseil national de l’insertion par l'activité économique.

En 2006, Claude Alphandéry et Edmond Maire, ancien secrétaire général de la Confédération française démocratique du travail (Cfdt), sont les initiateurs d’un « manifeste pour une économie solidaire ».

Il est Président de l'Association SOL, créée en janvier 2007[1], qui rassemble l'ensemble des acteurs de la monnaie complémentaire Sol[2]

Claude Alphandéry a également été président de Communication et Participation, actionnaire du journal quotidien Libération (Paris), dont il a été administrateur.


[modifier] Bibliographie

  • Vivre et résister, Paris, Descartes et Cie, 1999 ;
  • Les Structures d'insertion par l'activité économique, La Documentation française, 1990. Insertion sociale et économie, Paris, La Documentation française, 1993 ;
  • Les Prêts hypothécaires, Paris, PUF, 1976 ;
  • Nationaliser l'État (ouvrage collectif), Paris, Seuil, 1968 ;
  • Pour une politique du logement, Paris, Seuil, 1965 ;
  • L'Amérique est-elle trop riche ? Paris, Calmann-Lévy, 1960 ;

[modifier] Citations

« Résistant, communiste, haut fonctionnaire, banquier, militant à nouveau, mes visages successifs, comme beaucoup d'autres, ont changé avec le temps[3] ».

« [Le projet des résistants] caressait l'imaginaire : transformer une société qui était coupable à nos yeux, par cupidité ou laisser-faire, par trahison ou lâcheté, de pactiser avec l'agresseur, de s'accommoder du déclin, de renoncer à toute dignité[4] ».

« La démocratie ne s'exerce pas seulement par les urnes. Elle se nourrit d'échanges, de mouvements entre ses diverses composantes. Elle a pour vocation de veiller à ce que toutes puissent s'exprimer et agir, y compris les minorités et les plus faibles[5] ».

[modifier] Pour en savoir plus

[modifier] Notes

  1. notamment avec le philosophe Patrick Viveret
  2. Cf. le site du réseau Sol : http://www.sol-reseau.org/
  3. Vivre et résister, Paris, Descartes et Cie, 1999, p. 13.
  4. Vivre et résister, Paris, Descartes et Cie, 1999, p. 21.
  5. Vivre et résister, Paris, Descartes et Cie, 1999, p. 131.