Jacques Delors

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Jacques Delors, un bâtisseur de l'Union européenne.
Jacques Delors, un bâtisseur de l'Union européenne.

Jacques Delors, né le 20 juillet 1925 au Lonzac en Corrèze dont sa famille est originaire, est un économiste et homme politique français. Il fut ministre de l'Économie et des Finances, de 1981 à 1984, et président de la Commission européenne de 1985 à 1995. Il fut également maire de Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine), de 1983 à 1984, mandat que récupère ensuite Gilles Catoire. Il est également le père de Martine Aubry.

Sommaire

[modifier] Biographie

Chef de service puis attaché au cabinet du directeur général des titres et du marché monétaire à la Banque de France (1945-1962); membre de la section du plan et des investissements du CES (1959-1961); chef du service des affaires sociales du commissariat général au Plan (1962-1969); conseiller pour les affaires sociales et culturelles puis chargé de mission auprès de Jacques Chaban-Delmas, Premier ministre (1969-1972); secrétaire général auprès du Premier ministre, pour la formation professionnelle et la promotion sociale (1969-1974); membre du conseil général de la Banque de France (1973-1979); professeur de gestion à Paris IX (1973-1979); directeur du centre de recherche travail et société (1975-1979); délégué national du PS pour les relations économiques internationales (1976-1981); président de la commission économique et monétaire du Parlement européen (1979-1981); ministre de l'Économie et des Finances (1981-1983); , ministre de l'Économie, des Finances et du Budget (1983-1984); maire de Clichy (1983-1984); de Clichy (1983-1984); président de la Commission européenne (1985-1994); président de la commission internationale sur l'éducation pour le XXIe siècle à l'UNESCO (1994-1998); président du comité de soutien de Lionel Jospin à l'élection présidentielle (1995); président du conseil d'administration du collège d'Europe, à Bruges (1996-2000); ancien président de la Commission européenne, président de l'association Notre Europe (mars 1996-2004).

[modifier] La réflexion au service de la société

Rattaché à l'origine à la famille de pensée démocrate-chrétienne et syndicale, il participe aux activités de La Vie Nouvelle - mouvement catholique d'inspiration personnaliste qui jouera un rôle essentiel dans l'émergence de la "deuxième gauche" - au sein duquel il crée en 1959 la revue Citoyens 60 qu'il dirige jusqu'en 1965.

Il débute sa carrière en tant que rédacteur à la Banque de France sous le pseudonyme Roger Jacques. Il est rapidement remarqué et devient expert économique à la CFTC.

Il entre ensuite au Commissariat général au Plan puis est appelé au cabinet de Jacques Chaban-Delmas, Premier ministre de 1969 à 1972. À ce titre, il influence grandement le projet de « Nouvelle société » que souhaitait promouvoir celui-ci.

Il fut également professeur associé à l'Université Paris-Dauphine, de 1974 à 1979.

[modifier] Ministre des finances de François Mitterrand

Jacques Delors en 1988
Jacques Delors en 1988

Quelques années plus tard, il rejoint la famille de pensée socialiste. Il entre au parti en 1974, est élu député européen de 1979 à 1981, mandat dont il démissionne après sa nomination dans le premier gouvernement de François Mitterrand. De 1981 à 1984, il fut successivement :

[modifier] Président de la Commission européenne

Il ne fut pas reconduit dans le gouvernement dirigé par Laurent Fabius, ayant été pressenti, par accord guidé par François Mitterrand et Helmut Kohl, chancelier ouest-allemand, pour devenir président de la Commission européenne de janvier 1985 à décembre 1994, succédant au luxembourgeois Gaston Thorn, et précédant le luxembourgeois Jacques Santer.

Il est l'instigateur du livre blanc de la Commission recommandant la création d'un grand marché européen régulé par la mise en place de solidarités nouvelles. Ce livre blanc débouche sur la signature de l'Acte unique en février 1986, qu'il appelle « mon traité favori »[1].

En 1989, il préside le Comité dit Delors, composé d'experts et des gouverneurs des Banques centrales des 12 pays membres. Le Rapport du Comité Delors ouvre la voie à la création de la monnaie unique. Viennent ensuite l'adoption du paquet Delors I (1987) et du paquet Delors II (1992).

Un temps favori des sondages dans la perspective de l'élection présidentielle de 1995, il renonça à présenter sa candidature, le 11 décembre 1994. Invité permanent du bureau national du PS; président du groupement d'études et de recherches Notre Europe (depuis 1996). Président du CERC, Conseil de l'emploi, des revenus et de la cohésion sociale (depuis 2000).

[modifier] Autres affiliations

Jacques Delors aux rencontres de la Villette, en mai 2004
Jacques Delors aux rencontres de la Villette, en mai 2004

Il est président fondateur et membre du conseil d'administration du think tank Notre Europe[2], ainsi que membre d'honneur de l'Institut Aspen France.[3]

Il est membre honoraire du Club de Rome.[4]

Il est enfin président du CERC (Conseil Emploi Revenu Cohésion Sociale).

Il a été parrain de l'EICD 3A à Lyon en 1988.

[modifier] Citations

  • « La France est le plus grand cimetière des lois non appliquées ». Extrait d'un entretien avec Karl Zéro.
  • « La société de consommation a privilégié l'avoir au détriment de l'être ». Extrait du livre de Jean-Yves Boulic, Le bonheur, la vie, la mort, Dieu..., réunissant des citations, des témoignages et des biographies (voir autobiographies) de François Mitterrand, Jacques Attali, Jean-Pierre Chevènement, Michel Crépeau, Christian Pierret, Pierre Mauroy, et bien sûr de Jacques Delors.
  • « Tous les Allemands ne croient pas en Dieu, mais tous croient en la Bundesbank ». Extrait d'un discours de félicitations adressé à la Bundesbank.
  • « Je refuse une Europe qui ne serait qu'un marché, une zone de libre-échange sans âme, sans conscience, sans volonté politique, sans dimension sociale. Si c'est vers ça qu'on va, je lance un cri d'alarme. »
  • «  Le modèle économique européen doit se fonder sur trois principes : la concurrence qui stimule, la coopération qui renforce et la solidarité qui unit. »
  • « Lorsque je suis rentré dans la vie militante européenne, j'ai toujours dit : je suis pour une approche fédéraliste mais non pour le dépérissement des nations. C'est pourquoi, j'ai relancé cette notion de Fédération des Etats-Nations, surtout dans un souci pédagogique. Le terme fédération signifie que l'approche fédérale est la seule qui permet d'être plus efficace et plus démocratique, celui d'Etats-Nations, que les Etats n'ont pas à disparaître. »
  • « Je considère que les pays qui veulent aller plus loin dans le partage de la souveraineté doivent le faire. Mon souhait est qu'il y ait deux ensembles cohérents et distincts : un ensemble constitué par les pays d'avant-garde qui iraient plus avant dans le partage de la souveraineté, l'autre par les nouveaux arrivants. Bien entendu, l'ensemble formé par les pays d'avant-garde serait ouvert à ceux qui souhaiteraient y adhérer et rempliraient les conditions nécessaires pour y accéder. »
Précédé par Jacques Delors Suivi par
René Monory
Ministre de l'Économie et des Finances
Pierre Bérégovoy
Gaston Edmont Thorn
Président de la Commission européenne
Jacques Santer

[modifier] Bibliographie

Icône de détail Article détaillé : Mémoires (Jacques Delors).

Mémoires, Plon, paris, 2004

[modifier] Références

  1. Jacques Delors, Mémoires, op. cit., p. 202
  2. Notre Europe
  3. http://www.aspenfrance.org/fr/publications/CO_fr.pdf
  4. (en) Liste des membres honoraires du Club de Rome

[modifier] Liens externes