Château de la Roche, à Bellefosse en Alsace

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Le château de la Roche est situé sur la commune de Bellefosse au Ban de la Roche, canton de Schirmeck, arrondissement de Molsheim dans le département du Bas-Rhin, région Alsace.

Sommaire

[modifier] Situation géographique

Le site médiéval occupe à 820 m d’altitude un piton rocheux de dolérite comprimé entre la série des granodiorites du massif du Champ du Feu (1100 m d’altitude) à la limite septentrionale des Vosges du nord. Le rocher domine la vallée de la Chirgoutte au Ban de la Roche dans la vallée de la Bruche (Bas-Rhin). Il domine le village de Bellefosse depuis lequel on accède par un chemin médiéval.

[modifier] Historique

Aquarelle de Eckel (vers 1802)
Aquarelle de Eckel (vers 1802)
Lithographie de G. Engelmann (fin du XIXe siècle)
Lithographie de G. Engelmann (fin du XIXe siècle)

Contrairement à ce que l’on pensait précédemment, le château n'a pas été érigé au XIIe siècle par les de Lapide (du latin Pierre ou Stein), ces derniers sont des chevaliers d’empire châtelains du Dreistein, ils sont au service de l’abbaye de Hohenbourg-Sainte Odile).

Les nobles de Rathsamhausen-zum-Stein

Les chevaliers Rudolfs et Hartmann von Racenhusen sont cités en 1284 lors du règlement d’un différent avec les nobles d’Andlau au sujet d’un territoire situé sur le Champ du Feu (ienhald Hochveldes). Sans doute sont-ils déjà propriétaire à cette date de la seigneurie acquise peut être auprès des Andlau. La famille de Rathsamhausen a été très active dans la plaine d’Alsace où elle a possédé jusqu’à 22 châteaux. La date de première mention du château de la Roche est tardive, elle n’apparaît qu’en 1398 (die Purgk zum Stein) à l’occasion d’un arbitrage en faveur de Gerotheus et Ditrich von Rotsamhausen von Stein à la suite d’un conflit forestier avec la ville d’Obernai. La seigneurie du Ban de la Roche (Steintal) se compose de huit villages ; elle est dépendante de l’empire (Reichslehen) dont elle est inféodée par l’empereur aux R-zum-Stein (de la Roche) jusqu’en 1584 lors de sa cession au comte Georges-Jean de Veldenz[1].

Le château est engagé par Ulrich de R. en 1430 pour 400 florins d’or en faveur du duc de Lorraine avant de servir de cadre de réconciliation en 1445 entre la ville d’Obernai et le comte de Salm [2].

Le siège du château en 1469

L’épisode bien connu de son histoire est celui de son siège en 1469 comme conséquence des activités de brigandage que soumettaient ses occupants à la région. Assisté de plusieurs chevaliers et écuyers désargentés au service de Jerothe de R. et de Wecker von Leinigen (de Linange), des coups de mains furent opérés dès 1467 contre des convois de marchands (originaires de Lübeck, de Göttingen, de Mulhouse), ces derniers se retrouvant enfermés contre rançon au château. Pour mettre fin à cette situation, le duc de Lorraine et l’évêque de Strasbourg s’unissent pour en permettre le siège. Des pièces d’artillerie sont transportées depuis l’arsenal de Nancy pendant que des troupes à pied prennent position. Le château tombe après huit jours de siège (fin avril 1469) et est aussitôt démantelé. Il ne sera plus reconstruit malgré une tentative en 1472 que feront échouer le comte de Salm et l’évêque de Strasbourg. On ne sait quel a été le rôle du chevalier Jerothe-le-Jeune dans les rançonnements mais on notera qu’il est le seul à avoir été inhumé dans la petite église de Fouday et non à Baldenheim auprès des siens.

[modifier] Description

Séparé de la montagne par un large et profond fossé de plus de 50 m de longueur, l’exiguïté du rocher et son exposition au front d’attaque laisse peu de place aux logis qui sont élevés en enfilade derrière lui. Ainsi que le suggère l’appareil à bossage de petite dimension constituant la base de la tour assise sur le piton rocheux, sa construction pourrait dater soit de la fin du XIIIe siècle ou du début du XIVe siècle. Réalisée en grès de Vosges et non en granite, la tour massive adopte le plan irrégulier du rocher sur une surface d’environ 8x5 m. Il s’agit sans doute d’une tour habitable et non seulement réservée à la défense. Une large basse-cour très ruinée dont on devine l’architecture d’un espace habité s’étend derrière le rocher supportant la tour.

[modifier] Articles connexes

[modifier] Bibliographie

  • (de) Karl-Eduard Boch, Das Steintal im Elsass, Strasbourg, 1914.
  • (de) J. Rest, « Archivalien des gräflich von Andlawschen Archivs in Freiburg-im-Breisgau », Zeischrift für die Geschichte des Oberrheins (24), 1909.
  • (fr) André Lerch, Le château de Dreistein, Châteaux-forts d’Europe (22), 2002.
  • (fr) Denis Leypold, Le Ban de la Roche au temps des seigneurs de Rathsamhausen et de Veldenz (1489-1630), Oberlin, Strasbourg, 1989.
  • (fr) Nicolas Mengus, « Le château-fort de la Roche », L’Essor (n°175), 1997.

[modifier] Liens externes

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