Biographie succincte des personnalités de la constellation surréaliste

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[modifier] A

  • Xavier Abril, (Lima, Pérou, 1905). Poète. Il fait connaître le surréalisme au Pérou grâce à la revue "Amauta" publiée de 1926 à 1930 par José Carlos Mariátegui, théoricien de l'indigénisme et du marxisme.[1]
  • Adolphe Acker, (1913-1976). Rejoint le surréalisme en 1932. Collabore à la revue clandestine "La Main à plume" pendant l'Occupation. Quitte le groupe en 1951.[2]
  • Eileen Agar, (Buenos-Aires, 1899 - Londres, 1991). Peintre et photographe anglaise. Après des études d'arts plastiques à Londres, elle s'installe à Paris en 1928 et rencontre les surréalistes. De retour en Angleterre, elle adhère au "London Group" (1933) et propose trois tableaux et cinq objets à l'exposition surréaliste de Londres en 1936. Malgré la dispersion du groupe en 1947, elle poursuit son œuvre d'esprit entièrement surréaliste.[3]
  • Pierre Alechinsky, (Bruxelles, 1927). Peintre et graveur. Plus proche du mouvement Cobra que du surréalisme. André Breton l'a toutefois invité à présenter ses œuvres à l'exposition « L'Écart absolu » (1965).[4]
  • Maxime Alexandre, (Wolfisheim, Bas-Rhin, 1899- Strasbourg, 1976). Poète et dramaturge alsacien. Membre du groupe Dada de Zurich, il rencontre Louis Aragon qui l'invite à le rejoindre à Paris au début des années 1920. Il prend part aux activités du groupe surréaliste entre 1923 et 1932, année où il quitte le mouvement, suite à l'exclusion d'Aragon. Il publie ses « Mémoires d'un surréaliste » en 1968.[5]
  • Sarane Alexandrian (Bagdad, Irak, 1927). Écrivain français. Membre en 1947 du groupe "Cause" (groupe surréaliste non communiste), il participe en 1948 à la création de la revue "Néon", première revue du groupe surréaliste français depuis la Seconde Guerre mondiale.[6] Il s'en sépare suite à l'exclusion de Matta en 1948.
  • Ferdinand Alquié, (Carcassonne, Aude, 1906 - Montpellier, Hérault, 1985). Philosophe français, professeur à la Sorbonne. En 1933, un article très critique envers l'URSS paru dans la revue "Le Surréalisme au service de la Révolution" prélude à l'exclusion d'André Breton et Paul Éluard du parti communiste français. Auteur en 1955 de « Philosophie du surréalisme ».[7]
  • Juan Andralis (né en Grèce en 1927). Peintre argentin. Il participe aux activités surréalistes de la fin des années 1940 à 1955, date à laquelle il cesse de peindre.[8]
  • Guillaume Apollinaire (Rome, 1880 - Paris, 1918). Poète français. Précurseur immédiat du surréalisme, André Breton considérait « Alcools » (1913) pour le plus grand ouvrage poétique du XXe siècle. Son goût pour le modernisme l'ont conduit à soutenir l'avant-garde picturale, le cubisme en particuliers, et à soumettre le poème aux ruptures de ton et de forme (« Calligrammes »). En 1917, il écrit « Les Mamelles de Tiresias » sous-titré "drame surréaliste". Si Breton n'a jamais caché l'hommage rendu à Apollinaire en reprenant le terme de "surréalisme", très tôt il en revendique un tout autre sens.[9]
  • Louis Aragon, (Paris, 1897-1982). Poéte et romancier français. Fondateur avec Breton et Philippe Soupault de la revue "Littérature" (1919). Malgré sa tentation du romanesque que Breton lui reproche durement, il ne ménage pas ces efforts, et aussi une certaine surenchère, mêlant à la fois le lyrisme et l'insolence, pour tirer le surréalisme naissant de l'ornière Dada. « Le Paysan de Paris » (1926) et « Le Traité du style » (1928) sont considérées comme ses deux œuvres surréalistes majeures. Après l'adhésion du groupe au parti communiste français (1927), Aragon s'oppose systématiquement à la volonté de Breton d'ouvrir le parti aux désirs révolutionnaires des surréalistes. Au retour du IIe Congrès des écrivains révolutionnaires en URSS, Aragon signe un document, rendu publique, dans lequel il abandonne les thèses surréalistes pour se rallier sans réserves au Communisme (octobre 1930). La rupture, inévitable et définitive, intervient en 1932.[10]
  • Noël Arnaud, (Né Raymond Valentin Muller, 1919 - Montauban, Tarn-et-Garonne, 2003). Écrivain et éditeur français. Collaborateur de la revue clandestine "La Main à plume" sous l'Occupation. En 1947, il fonde un groupe dont les membres se qualifient de "surréalistes-révolutionnaires", qui s'oppose systématiquement à André Breton.[11]
  • Jean ou Hans Arp (Strasbourg, 1886 - Bâle, 1966). Sculpteur, peintre et poète alsacien. Après voir participé à la création de Dada à Zurich en 1916 avec son épouse Sophie Taeuber, il s'installe près de Paris en 1926. Il participe aux activités surréalistes tout en se rapprochant des peintres abstraits formant le groupe Cercle et Carré en 1929. Son premier recueil de poèmes paraît en 1946.[12]
  • Fernando Arrabal, (Melilla, Espagne, 1932). Poète, écrivain, dramaturge et cinéaste espagnol. Il fréquente les surréalistes à partir de 1961 et publie dans la revue de Breton "La Brèche" les premiers textes du mouvement Panique qu'il fonde avec Roland Topor et Alejandro Jodorowsky. Il s'éloigne en même temps que ces derniers du mouvement surréaliste au milieu des années 1960, ne supportant plus ce qu'il devait plus tard qualifier de côté « vaticaniste et bolchévique » du groupe animé par Breton.[13]
  • Antonin Artaud, (Marseille, 1896 - Ivry-sur-Seine, 1948). Poète et écrivain français. Il rejoint le groupe surréaliste en 1924, au sein duquel il acquiert rapidement une place de premier plan. Il en devient le principal animateur de la Centrale du bureau des recherches surréalistes en 1925 et le seul directeur du troisième numéro de "La Révolution surréaliste". Il quitte le mouvement en 1926[14], lors du rapprochement des surréalistes avec le Parti communiste français, en même temps que Philippe Soupault. Il se réconcilie brièvement avec Breton en 1928[15] puis, après une nouvelle et violente brouille, définitivement en 1936[16].

[modifier] B

  • Rachel Baes, ([Ixelles, Belgique, 1912 - Bruges, 1983). Peintre belge. En 1945, elle rencontre, à Paris, Paul Éluard qui préface sa première exposition. Elle fréquente les surréalistes et, bénéficiant du soutien d'André Breton, présente deux autres expositions en 1953 et 1956. En 1947, René Magritte peint son portrait : « Schéhérazade ».
  • Balthus, (Balthasar Klossowski de Rola, dit. Paris, 1908 - 2001). Peintre français. Cité pour son tableau « La Rue » (1934) remarqué par les surréalistes. Il a réalisé les décors et les costumes pour la mise en scène d'Antonin Artaud des « Cenci » (1935). [18]
  • Jacques Baron, (Paris, 1905-1986). Poète français. Rencontre, en compagnie de Roger Vitrac, André Breton et Louis Aragon en 1921.[19] Collaborateur de "Littérature" et de "L'Aventure surréaliste", il intègre le Parti communiste français en 1927, en même temps que les autres membres du groupe. Exclu en 1929, il se tourne vers le trotskysme et participe au pamphlet « Un Cadavre », rédigé en 1929 contre Breton. Il intitule ses mémoires, publiées en 1969, « L'An I du surréalisme », prouvant qu'il n'a jamais renié ses engagements de jeunesse[20].
  • Georges Bataille, (Billom, Puy-de-Dôme, 1897 - Paris, 1962). Romancier et essayiste français. Publie, sans le signer, un article dans le sixième numéro de "La Révolution surréaliste", mais il s'est toujours opposé au mouvement pour des raisons idéologiques. [21]
  • Baya, (née à Bordj-el-Kifran près d'Alger en 1931-1998). Peintre algérien. D'une famille très modeste, analphabète, employée comme domestique, elle a seize ans quand la Galerie Maeght organise sa première exposition en 1947.[22]
  • William Baziotes, (Pittsburg, Pennsylvanie 1912-Reading, Penn. 1963). Peintre américain. Réalise une œuvre commune avec Gerome Kamrowski et Jackson Pollock où l'automatisme se donne libre cours (1941).[23]
  • Hans Bellmer, (Katowice, Silésie, 1902 - Paris, 1975). Peintre, photographe et sculpteur allemand. Intègre le groupe surréaliste à son arrivée à Paris en 1937[25] ou en 1938.[26]
  • Jean Benoît, (Québec, 1922). Artiste plasticien canadien. Rencontre André Breton en 1959, lors de son arrivée à Paris. En marge de l'exposition internationale du surréalisme de 1959 dédié à Eros, pour un public confidentiel dont Breton et Matta, il présente son « Exécution du testament de Sade ».[27]
  • Ejler Bille, (Oder, Jutland, Danemark, 1910). Peintre et sculpteur danois. Découvre le surréalisme au début des années 1930 lors d'un séjour à Paris. De retour au Danemark, il fonde une revue "Linien" et participe au mouvemement "abstrait-surréaliste".[28]
  • William Bjerke-Petersen, (1909-1957). Peintre danois et théoricien de l'art. Introduit le surréalisme au Danemark au début des années 1930 avec Ejler Bille. Participe aux expositions surréalistes parisiennes. Se détourne du surréalisme à partir de 1950.[29]
  • Maurice Blanchard, (Montdidier, Oise, 1890-1960). Poète français. Ingénieur naval puis pilote de l'escadrille de Dunkerque pendant la Première guerre mondiale, il se consacre ensuite à l'aéronautique. Sa découverte du surréalisme le décide à faire publier ses œuvres. Son premier recueil « Malebolge » paraît en 1934.[30]
  • Jacques-André Boiffard, (La Roche-sur-Yon, Vendée, 1903 - Paris, 1961). Écrivain et photographe français. Intègre le groupe surréaliste parisien en 1924 et participe à la revue "La Révolution surréaliste" en tant que photographe notamment. Il est l'auteur de la photographie de la « très belle et très inutile Porte Saint-Denis » insérée dans l'ouvrage d'André Breton « Nadja ». Exclu en 1929, il contribue au pamphlet « Un cadavre » contre Breton, collabore à la revue "Documents" de Georges Bataille puis à la disparition de celle-ci, il se consacre exclusivement à la médecine.[31]
  • Bona, (Née Bona Tibertelli de Pisi, Rome, 1926). Peintre, écrivain et poète française. Nièce du peintre Filippo de Pisis. Rencontre André Pieyre de Mandiargues en 1947, à Paris, et les surréalistes. Au cours d'un voyage au Mexique, elle expérimente les collages de tissus.[32]
  • Vincent Bounoure, (Strasbourg, 1928). Poète français. Participe au surréalisme de 1955 jusqu'à la dissolution officielle du groupe en 1969. Animateur du "Bulletin de liaison surréaliste" depuis 1971.[33]
  • Joë Bousquet, (Narbonne, Aude, 1897 - Carcassonne, Aude, 1950). Poète français. Une grave blessure reçue au cours de la Première guerre mondiale, au printemps 1918, le rend paraplégique et le cloître dans sa maison de Carcassonne. Il adhère au surréalisme en 1924 et entretient une amitié épistolaire avec Paul Éluard et André Breton.
  • Francis Bouvet, (Paris, 1929-1979). Peintre et plasticien français. Il participe à l'exposition "Surréalisme" de Bruxelles en 1945. Il intègre le groupe parisien qui se reforme autour de Breton, en 1947 et collabore à la revue "NEON". En 1948, il est exclu pour « activités fractionnelles ».[34]
  • Victor Brauner, (Piatra Neamtz, Roumanie, 1903 - Paris, 1966). Peintre et sculpteur roumain. Gagné au surréalisme en 1928, après la découverte de la peinture de Giorgio De Chirico. André Breton préface le catalogue de ses œuvres en 1934. Obsédé par le thème de l'énucléation, il perd un œil au cours d'un chahut entre amis au cours duquel il reçoit un verre en pleine face. Exclu en novembre 1948.[35]
  • André Breton, (Tinchebray, Orne, 1896 - Paris, 1966). Poète et essayiste français. Principal théoricien et promoteur du mouvement qu'il fonde au début des années 1920 et auquel il donne une assise théorique avec le Premier Manifeste du surréalisme (1924). Qualifié par ses détracteurs de « Pape du surréalisme », il anime le mouvement jusqu'à sa mort.
  • J. B. Brunius, (Né Jacques Henri Cottance, Paris, 1906 - Exeter, Angleterre, 1967). Poète, cinéaste et théoricien français du cinéma. Fréquente les surréalistes dès 1927 et assiste Luis Buñuel sur le tournage de « L'Âge d'or» (1930). Réfugié en Angleterre en 1943, il collabore à la revue "VVV" que dirigent Breton et Marcel Duchamp et co-écrit avec E. L. T. Mesens le tract « Idolatry and confusion » (1944). Jusqu'à sa mort, depuis Londres, il restera en contact avec le groupe surréaliste parisien.[36]
  • Luis Buñuel, (Calanda, Espagne, 1900 - 1983). Cinéaste espagnol. Le film Un chien andalou qu'il co-réalise avec Salvador Dalí (1929), enthousiasme Breton et ses amis. Toujours avec Dalí, il réalise « L'Âge d'or » (1930) dont la projection suscite une violente réaction de la part de groupes d'extrême-droite qui a pour conséquence d'interdire le film de projection jusqu'en 1980.

[modifier] C

  • Guy Cabanel, (Béziers, 1926). Poète français. Ses premiers textes surréalistes datent de 1949.[37]
  • Claude Cahun, (1894-1954). Peintre et photographe française. Elle collabore avec le groupe surréaliste à partir de 1933. Interrompue pendant la guerre, celle-ci ne reprend qu'en 1953.
  • Alexander Calder, (Philadelphie, 1898 - Saché, 1976). Sculpteur américain. Arrivé à Paris en 1926, il réalise des sculptures en fil de fer. Voulant y introduire le mouvement, il ajoute à ses œuvres un moteur, puis confie ses "mobiles" (appellation suggérée par Marcel Duchamp) aux vents et aux courants d'air. Il poursuit ses sculptures statiques que Jean Arp baptisera "stabiles".[38]
  • Leonora Carrington, (Clayton Green, Lancashire, 1917). Peintre et écrivain anglais. Elle rencontre Max Ernst en 1936 et s'installe avec lui à Paris. Ses travaux attirent l'attention de Breton, qui lui consacre une section dans son « Anthologie de l'humour noir » (1944). Elle a affirmé, en 1986, avoir renié le surréalisme « une foutaise pour les femmes. »[39]
  • Suzanne Césaire, (Trois-Islets, Martinique, 1915 - Département des Yvelines, 1966). Écrivaine française. Ses articles dans la revue "Tropiques" qu'elle a créé et qu'elle dirige avec Aimé Césaire ont contribué à faire connaître le surréalisme en Martinique.[41]
  • René Char, (L'Isle-sur-Sorgue, Vaucluse, 1907-1988). Poète et résistant français. Il intègre le groupe surréaliste par l'intermédiaire de Paul Éluard en 1929. Avec Breton et Éluard, ils écrivent « Ralentir travaux » (1930). Il participe aux activités du groupe jusqu'en décembre 1935 quand, dans une lettre ouverte, il déclare qu'« il fallait "dissoudre", en beauté, le surréalisme pour lui éviter la honte de devenir centenaire. »[42]
  • Achille Chavée, (Charleroi, 1906 - La Hestre, 1969). Écrivain et poète belge. Fonde en 1933 le groupe "Rupture" appelé également "Groupe surréaliste du Hainaut". En 1936, il organise, à La Louvière, une exposition internationale du surréalisme.[43]
  • Aloïse Corbaz, (Lausanne, 1886 - Gimel, près de Lausanne, 1964). Peintre suisse. Ayant aperçu le Kaiser Guillaume II au cours d'une parade militaire, elle en tombe amoureuse au point que sa famille la fait interner en 1918. Elle restera enfermée jusqu'à sa mort. En 1941, elle commence à dessiner avec des crayons de couleurs des dessins dont les thèmes prinicipaux sont les grandes amoureuses de l'histoire telles Cléopâtre ou Joséphine de Beauharnais.[46]
  • Ithell Colquhoun, (Shillong, Birmanie, 1906). Peintre et poète. En 1939, elle rejoint le groupe surréaliste londonnien et participe à l'exposition "Living art in England". Elle collabore à la revue "London bulletin" (poèmes et tableaux). Son goût pour l'occultisme l'écarte du groupe qu'anime E. L. T. Mesens.[47]
  • José Corti, (1895-1984). Éditeur français. C'est dans sa revue "Vers l'idéal" (qui ne compte qu'un seul numéro) qu'André Breton publie ses premiers poèmes en 1912. Il devient à partir de 1925 le principal éditeur des surréalistes.[48]
  • René Crevel, (Paris, 1900-1935). Écrivain français. D'abord membre de Dada, il rejoint les surréalistes en 1923 malgré son scepticisme à l'endroit de l'écriture automatique. Personnalité tourmentée, atteint de la tuberculose, il se donne la mort en juin 1935, désespéré que la parole soit retirée à Breton pour le "Congrès des écrivains pour la défense de la culture", suite à un incident avec Ilya Ehrenbourg représentant de la délégation soviétique.[49]
  • Roberto Crippa, (Monza, Italie, 1912 - Bresso, Italie, 1972). Peintre italien. Ami de Victor Brauner, Max Ernst et Wifredo Lam, le surréalisme lui inspire l'automatisme, l'irrationnel et le collage d'éléments hétéroclites pour la réalisation de ses œuvres.[50]

[modifier] D

  • Gala Dalí, (Née Helena Dimitrievna Deluvina Diakonova, Kazan, Russie, 1894 – Figueras, Espagne, 1982). Muse et épouse de Paul Éluard, maîtresse de Max Ernst puis épouse et unique modèle féminin de Salvador Dalí qui fera d'elle un mythe vivant et une icône moderne, doublé d'un efficace agent artistique.[51]
  • Salvador Dali (Figueras, Espagne, 1904-1989). Peintre et sculpteur espagnol. Rejoint les surréalistes à Paris en 1928. Inventeur de la méthode d'interprétation "paranoïa-critique" (1930). Sous l'influence de Gala, il ne refuse pas la reconnaissance et les honneurs à contrario du groupe. Ses prises de positions politiques réactionnaires répétées, sous couvert de provocation, aboutissent à son exclusion définitive en 1939. André Breton lui donnera le surnom d'« Avida Dollars », anagramme de son patronyme.
  • René Daumal, (Boulzincourt, Ardennes, 1908 - Paris, 1944). Poète et écrivain français. Son adhésion au surréalisme fut de courte durée (1929-1930). Exclu en 1930 en même temps que les autres membres du Grand Jeu.
  • Adrien Dax, (Toulouse, Haute-Garonne, 1913-1979). Peintre français. Proche à l'origine des Jeunesses communistes, il se rallie au surréalisme à la fin des années 1940[52]
  • Giorgio De Chirico,[53] (Volos, Grèce, 1888 - Rome, 1978). Peintre italien. Son tableau « Le Cerveau de l'enfant » fascine André Breton qui le découvre en 1916. Il participe à la première exposition d'œuvres surréalistes à Paris en 1925. Renié par le groupe qui observe avec consternation son évolution artistique vers le néo-classicisme[54]
  • Lise Deharme, (née Anne-Marie Hirtz, Paris, 1907-1980). Romancière et poétesse française. Elle rencontre Louis Aragon et André Breton au Bureau des recherches surréalistes en 1924. Elle y laisse un gant et attise une passion amoureuse de la part de Breton. Ce dernier en raconte l'épisode dans Nadja : elle apparait sous le nom de Lise Meyer, "la femme aux gants bleu ciel".[55] En 1933, elle dirige la revue surréaliste "Le Phare de Neuilly".[56]
  • Toni del Renzio, (Tsarkoe Selo, Russie, 1915). Poète et peintre italien. Après avoir fui le régime de Mussolini, il rencontre les surréalistes parisiens en 1936. En 1940, il rejoint le groupe anglais à Londres. Il édite la revue "Arson" et organise une exposition internationale avec les participations de Eileen Agar, Ithel Colquhoun, Conroy Maddox et Robert Melville. Des divergences idéologiques mêlées à des raisons personnelles provoquent la rupture avec E. L. T. Mesens en 1944 et suscitent la rédaction par ce dernier du manifeste « Idolatry and confusion ».
  • Joseph Delteil, (Villar-en-Val, Aude, 1894 - La Tuillerie de Massane, Hérault, 1978). Romancier et poète français. C'est avec son premier roman « Sur le fleuve Amour » (1922) que Delteil attire l'attention de Breton pour qui cette œuvre "dédommageait de tant de diables au corps.[57]" Il participe à la revue "Littérature" et à la rédaction du pamphlet « Un cadavre » écrit contre Anatole France (1924), et Breton le cite dans le « Manifeste du surréalisme » parmi ceux qui ont fait "acte de surréalisme absolu". Cependant la parution de sa « Jeanne d'Arc » (1925), malgré le scandale provoqué par une vision anticonformiste et peu historique de l'héroïne, provoque un violent rejet de la part de Breton qui qualifie l'œuvre de "vaste saloperie". Peu après, Breton lui envoie une lettre de rupture après que Delteil eût déclaré dans un entretien qu'il ne rêvait jamais.[58]
  • Robert Desnos, (Paris, 1900 - Terezin, Tchécoslovaquie, 1945, mort en déportation). Rejoint le groupe surréaliste en 1922. Il se distingue par une étonnante capacité d'improvisation au cours des expériences de sommeils forcés. Il rompt avec le groupe en 1929.[59]
  • Oscar Dominguez, (La Laguna, Îles Canaries, 1906 - Paris, 1957). Peintre espagnol. Adhésion en 1934. Il préconise la « décalcomanie sans objet préconçu » ou « décalcomanie du désir » dans laquelle André Breton voit le point de départ de « l'automatisme absolu » au sein de la peinture surréaliste. De 1938 à 1939, sa période « cosmique » est généralement considérée comme la plus inventive.
  • Marcel Duchamp, (Blainville, Seine-Maritime, 1887 - Paris, 1968). Peintre et sculpteur franco-américain. Selon l'expression de Hubert Haddad il a prêté son « génie » au mouvement surréaliste en « démiurge ironique, sans jamais s'affilier. »[61]
  • Jean-Pierre Duprey, (Rouen, 1930 - Paris, 1959). Poète, peintre et sculpteur français. Participe au mouvement en 1949. Breton remarque ses textes envoyés à la revue "Solution Surréaliste" : « Vous êtes certainement un grand poète, doublé de quelqu'un d'autre qui m'intrigue. » Jusqu'à son suicide, il expose des tableaux et des sculptures dans de nombreuses manifestations en France comme à l'étranger.[62]

[modifier] E

  • Aube Elléouët, (née Aube Breton, Paris, 1935). Collages. Fille d'André Breton et Jacqueline Lamba. En 1956, elle épouse le poète surréaliste Yves Elléouët mais ce n'est qu'à partir de 1970 qu'elle réalise ses premiers collages.[63]
  • Paul Éluard, (Né Eugène Grindel, Saint-Denis, 1895 - Charenton, 1952). Poète français. Fondateur mouvement surréaliste avec Louis Aragon, Breton et Philippe Soupault. Adhérant au parti communiste français dès 1926. Les relations profondémment amicale avec Breton résiste à toutes les épreuves jusqu'en octobre 1938, quand ce dernier, ayant rencontré Trotsky au Mexique, annonce la création d'une Fédération internationale de l'art révolutionnaire indépendant (FIARI) indépendante du PCF.
  • Ousni El Hage, (Beyrouth, 1937). Poète, écrivain et directeur littéraire libanais. Traducteur en langue arabe des poèmes d'Antonin Artaud et André Breton. À la mort de ce dernier, il lui rend hommage avec le poème « Le Roi des Djinns est mort à Paris » (1966). [64]
  • Max Ernst, (Brühl, Allemagne, 1891 - Paris, 1976). Peintre et sculpteur allemand, américain puis français. Animateur du groupe Dada de Cologne à partir de 1918, c'est en découvrant les œuvres de Giorgio De Chirico, qu'il créé le « collage » surréaliste (1919). Breton l'invite à présenter ses collages à Paris. Cette exposition, à la librairie "Au sans pareil", est la première du genre à mêler l'agitation dadaïste et les prémisses du surréalisme naissant (mai 1921). Il est exclu du mouvement en 1954 pour avoir accepté le Grand Prix de Peinture de la Biennale de Venise.[65]

[modifier] F

Leonor Fini en 1936 (photographie de Carl Van Vechten)
Leonor Fini en 1936 (photographie de Carl Van Vechten)
  • Leonor Fini, (Buenos-Aires, 1908- Paris, 1996). Peintre et écrivaine italienne.[67] Rencontre les surréalistes parisiens en 1933 et se lie d'amitié Victor Brauner, Paul Éluard et Max Ernst. Refusant d'intégrer le groupe n'ayant aucun goût, selon elle, pour les réunions ni pour les manifestes, c'est en solitaire qu'elle explore un univers onirique dans lequel domine les personnages féminins.[68]
  • Josep-Vicente Foix, (Barcelone, 1894). Écrivain espagnol. En 1917, dans la revue "Trossos" dont il est le directeur, il publie des textes de Pierre Reverdy, Philippe Soupault et Tristan Tzara et des dessins de Joan Miró. La même année, il écrit des textes procédant de l' « écriture automatique » (soit deux ans avant « Les Champs magnétiques » d'André Breton et Soupault, écrit en juin 1919 et publié en mai 1920). Passés inaperçus, ses textes paraissent en 1956 sous le titre « Diari ». Ami de Miró et Salvador Dalí, il leur apporte son soutien à la travers la revue "L'Amic des arts" (1926-29).[69]
  • Benjamin Fondane, (né Benjamin Wexler, Iasi, Roumanie, 1898 - Birkenau, Allemagne, 1944, mort en déportation). Poète et écrivain roumain. Installé à Paris en 1923, il rencontre les surréalistes par l'intermédiaire de Tristan Tzara et Ilarie Voronca. Il n'adhéra jamais au groupe, reprochant à André Breton son comportement autoritaire.[70]
  • Théodore Fraenkel, (1896-1964). Médecin et écrivain français. Ami d'André Breton dès le collège Chaptal (1912). Il fait la connaissance de Jacques Vaché à Nantes, qui le prend pour modèle dans sa nouvelle « Le Sanglant symbole ». Il collabore aux différentes revues surréalistes sans jamais avoir adhéré pleinement au groupe. Probablement le plus discret des fondateurs du surréalisme.[71]
  • Wilhelm Freddie, (Copenhague, 1909). Peintre danois. Influencé par Salvador Dalí, il est l'introducteur du surréalisme pictural au Danemark avec Vilhelm Bjerke-Petersen. En 1937, une campagne de presse conduit à la fermeture d'une de ses expositions tandis que trois de ses œuvres sont confisquées au profit du Musée de Criminologie de Copenhague.[73]

[modifier] G

  • Giovanna, (Reggio-Emilia, Italie). Peintre, écrivaine et créatrice de performances. Elle rencontre le groupe surréaliste en 1965. À l'invitation de Breton, elle conçoit et réalise « La Carte absolue ». En 1967, elle participe à l'exposition internationale du surréalisme à São Polo et à celle intitulée "La Fureur poétique" à Paris. Sa dernière performance connue s'est déroulée, en 1997, à Cerisy-la-Salle, à l'occasion du colloque « La Part féminine dans le surréalisme ».[75]
  • Camille Goemans, (Louvain, Belgique, 1900 - Bruxelles, 1960). Écrivain et galeriste belge. Fréquente le groupe surréaliste parisien en 1925. Ami du peintre René Magritte dont il est l'infatigable promotteur de son œuvre.
  • Arshile Gorky, (Hayotz Dzor, Arménie, 1904 - Sherman, Connecticut, 1948). Peintre américain. Après s'être confronté à Paul Cézanne, Picasso et Joan Miró, il réalise la série des « Jardins à Sochi » (1942) qui le fait remarquer d'André Breton et Matta (1944). L'automatisme qu'il découvre et introduit dès lors libère totalement son imagination. Après une sucession de catastrophes, il se suicide par pendaison.[76]
  • Julien Gracq, (né Louis Poirier, St-Florent-le-Vieil, Maine-et-Loire, 1910 - Angers, 2007). Écrivain français. Conjugant le « roman noir », les légendes arthuriennes et l'influence du surréalisme, « Au Château d'Argol » (1938) est l'un des rares romans ayant suscité l'admiration d'André Breton.[77]
  • Eric Grate, (Stockholm, 1896). Sculpteur suédois. Découvre le surréalisme en 1924 à Paris. En 1932, il organise à Stockholm une exposition « post-cubiste et surréaliste » qui fait scandale. [78]
  • Robert Guyon, (Lyon, 1941). Poète, essayiste et peintre français. Après sa rencontre avec André Breton en 1964, il collabore aux revues surréalistes "La Brèche" et "L'Archibras". En 1966, il fonde, à Lyon, le groupe "L'Ekart".[79]

[modifier] H

  • Simon Hantaï, (Bia, Hongrie, 1922). Peintre hongrois. Recontre les surréalistes en 1952 qui découvrent son œuvre réalisée avec la technique du « grattage » à l'aide d'une lame de rasoir (technique inspirée par Esteban Francès). En 1955, il quitte le mouvement pour se rapprocher de l'« abstraction lyrique ». Par la suite, s'il reprend certains procédés issus du surréalisme, il les vide de toute justification théorique.[80]
  • Irène Hamoir, (St-Gilles, Bruxelles, 1906 - Bruxelles, 1994). Poétesse et romancière belge. Figure féminine centrale du surréalisme en Belgique. Épouse de Louis Scutenaire, elle apparaît constamment sous le nom de "Lorrie" dans ses « Inscriptions » mais aussi dans les dessins et tableaux de René Magritte.
  • David Hare, (New York, 1917). Sculpteur américain. Il rencontre les surréalistes réfugiés à New York dès leur arrivée en 1941. Influencé tant par Max Ernst que par Alberto Giacometti, il réalise ses premières œuvres à partir de 1944.[81]
  • Stanley-William Hayter, (Londres, 1901 - Paris, 1988). Peintre et graveur anglais. Fondateur en 1926 à Paris de l'"Atelier 17" où nombres d'artistes, obscurs ou célèbres, viennent découvrir les possibilités de la gravure. Il fréquente le groupe parisien de 1934 à 1940. Introducteur de l'automatisme dans la gravure, il a, en outre, « aidé à ne pas considérer comme antinomiques formes figuratives et formes abstraites, formes géométriques et formes organiques ».[82]
  • Jindrich Heisler, (Chrast, Tchécoslovaquie, 1914 - Paris, 1953). Poète et peintre tchécoslovaque. Adhère au groupe tchèque en 1938 et publie clandestinement ses premiers poèmes. Avec son épouse Toyen, il s'installe à Paris en 1947, participe à l'Exposition international du surréalisme et anime les revues "NEON" et "Solution surréaliste". Dans la lignée des « poèmes-objets », il propose ses « livres-objets ». [83]
  • Georges Henein, (Le Caire, 1914 - 1973). Écrivain et poète égyptien. Étudiant à Paris en 1934, il découvre le surréalisme. En 1947, au Caire, il fonde la revue et les éditions "La Part du sable". Il cesse sa collaboration au mouvement en 1950.[84]
  • René Hilsum. Éditeur et libraire français. Ami d'André Breton depuis le collège Chaptal (1912). En 1919, il fonde la maison d'édition "Au Sans Pareil" dont l'un des premiers ouvrages publiés est « Mont de piété » de Breton. Il reprend également la publication mensuelle de la revue "Littérature". Dans la librairie ouverte sous le même nom, il organise la première exposition consacrée à Max Ernst (1921). Au mois d'août 1922, la décision prise par Breton de confier à Gaston Gallimard la publication de "Littérature" provoque la rupture avec René Hilsum.[85]
  • Morris Hirshfield, (Pologne russe, 1872 - New York, 1946). Peintre américain. Quand il prend sa retraite, en 1937, après avoir fondé une manufacture de pantoufles, Morris Hirshfield se met à peindre. Les surréalistes en exil à New York découvrent ses tableaux et s'enthousiasment, André Breton le premier, pour ce « grand peintre purement médianimique. »[86]
  • Marianne van Hirtum, (Namur, 1935 - Paris, 1988). Poète, écrivain, dessinatrice, peintre et sculpteur belge. Elle rencontre André Breton en 1956 et participe aux diverses manifestations du groupe parisien en exposant dessins, objets et peintures. Première exposition personnelle en 1970.[87]
  • Georges Hugnet, (Paris, 1906 - Saint-Martin-de-Ré, Vendée, 1974). Poète, dramaturge, plasticien et critique français. Auteur de nombreuses études sur Dada remarquées par André Breton. Adhère au surréalisme en 1932. Exclu en 1939.[88]
  • Karel Hynek, (Prague, 1925-1953). Poète et dramaturge tchèque. Rencontre Karel Teige et le surréalisme tchèque en 1948 bien les activités du groupe se déroulent à huis-clos. Auteur de pièces de théâtre dans lesquelles se mêlent l'humour noir et l'absurde.[90]

[modifier] I

  • Laurence Iché, (Saint-Étienne, Loire, 1921 - Madrid, 2007) Poètesse française. Fille du sculpteur René Iché. Grâce à son père, elle se passionne pour l'avant-garde espagnole à l'occasion de la visite du Pavillon républicain lors de l'Exposition de Paris de 1937. En mai 1941, elle participe à la création de la revue surréaliste semi-clandestine "La Main à plume". Auteur du recueil de poèmes érotiques « Au fil du vent » illustré par Oscar Dominguez et du recueil de contes « Etagère en flamme » illustré par Pablo Picasso.
  • René Iché, (Sallèles d'aude, 1897 - Paris, 1954). Sculpteur et dessinateur français. Rencontre Apollinaire en 1916. Très proche des dadas puis des surréalistes dont il partage les thématiques artistiques (a travaillé sur le fragment et les masques d'André Breton et de Paul Eluard) et les orientations politiques. Publie des manifestes (Les Deux Arts en 1938 et Manifeste des sculpteurs en 1949). Auteur de La machine à se cirer les pompes. Il est le père de la poétesse surréaliste Laurence Iché.
  • Kôichi Iijima, (Okayama, Japon, 1930). Poète et écrivain japonais. Organisateur d'un cercle d'étude du Surréalisme (1956). Dans les années 1970, il entame une compilation de documents et témoignages sur la répression dont furent victimes les surréalistes japonais avant la seconde guerre mondiale.[91]

[modifier] J

  • Marcel Jean, (La Charité-sur-Loire, 1900). Dessinateur, plasticien et écrivain français. Participe aux activités du groupe surréaliste parisien de 1932 jusqu'en 1951. Co-auteur avec le philosophe hongrois Arpád Mezei d'une « Histoire de la peinture surréaliste » parue en 1959.[92]

[modifier] K

  • Frida Kahlo, (Coyoacan, Mexique, 1907 - Coyoacan, 1954). Peintre mexicaine. Épouse du peintre Diego Rivera. Venue à Paris en 1937, à l'occasion d'une exposition sur le Mexique, les surréalistes découvrent ses œuvres. Même s'il semble plutôt indifférent, pour André Breton la grande valeur de l'œuvre de Kalho est qu'elle "donne" sur la destinée intérieure.[93]
  • Frederick J. Kiesler, (Vienne, Autriche, 1896 - New York, 1966). À l'architecture fonctionnelle, Kiesler oppose une « architecture magique ». Pour recevoir la collection de Peggy Guggenheim, il construit les plans des galeries "Art of this Century" (1942) avec l'objectif de « renverser les barrières physiques et mentales qui séparent les gens de l'art avec lequel ils vivent. » Pour l'exposition surréaliste de 1947 à Paris, il dessine la "salle des superstitions" en forme d'œuf et présente son « Totem des religions ».[95]

[modifier] L

  • Wifredo Lam, (Sagua la Grande, Cuba, 1902 - 1982). Peintre français d'origine cubaine. Rencontre le groupe surréaliste à Paris par l'intermédiaire de Picasso en 1938. Il illustre « Fata Morgana » d'André Breton (1940) et traverse l'Atlantique avec lui en 1941 pour fuir la France occupée.
  • Jacqueline Lamba, (Paris, 1910-1993). Peintre français. Deuxième épouse d'André Breton. Elle fut pour lui « la toute-puissante ordonnatrice » de « La Nuit du tournesol », poème prémonitoire écrit en 1923 anticipant leur rencontre en 1934. Elle participe à l'exposition parisienne de 1947 avant de s'éloigner du surréalisme.[96]
  • Robert Lebel, (Paris, 1904). Poète français. En 1943, à New York, il intègre le groupe surréaliste reconstitué autour d'André Breton et Marcel Duchamp. Ses premiers poèmes sont publiés la même année. À la Libération, il participe aux activités du groupe parisien, collaborant notamment, aux catalogues des expositions surréalistes de 1947 et 1959.[97]
  • Sheila Legge. Poète et créatrice d'objets. En 1936, à Londres, dans le cadre de l'exposition surréaliste, elle y expose des objets. Le jour de l'ouverture, elle créé une certaine sensation en apparaîssant à Trafalgar Square vêtue d'une longue robe de satin, le visage couvert de roses, tenant dans une main, une jambe artificielle, dans l'autre une côte de porc, et entourée d'une nuée de pigeons. Les journaux populaires la baptisent aussitôt "fantôme surréaliste".[99]
  • Gérard Legrand, (Paris, 1927). Écrivain et poète français. À partir de 1948, collabore à différentes revues surréalistes comme "Médium", "La Brèche", "L'Archibras" et "Bief". Il aide André Breton à la réalisation de l'ouvrage « L'Art magique ».[100]
  • Michel Leiris, (Paris, 1901 - Saint-Hilaire, 1990). Écrivain, poète et ethnographe français. Intègre le groupe surréaliste parisien en 1921 ou 1922 et le quitte en 1929.[101]
  • Étienne Lero, (Lamentin, Martinique, 1901 - Paris, 1939). Poète français. Co-fondateur de la revue "Légitime défense" en 1932. Il se réclamait des poètes noirs américains, de Marx et du surréalisme, et voulait « mettre à poil » la poésie antillaise afin qu'elle ne soit plus « un bon décalque (de celle) de l'homme pâle ».[102]
  • Eli Lotar, né Eliazar Lotar Teodorescu (Paris, 1905 - Paris, 1969). Photographe français. Fils du poète roumain Tudor Arghezi, il découvre la photographie, en 1927, avec Germaine Krull. En 1929, Georges Bataille lui confie l'illustration de l'article "abattoir" pour son dictionnaire à paraître dans la revue "Documents". Le cliché d'un alignement de pieds de veau contre un mur noir le fait passer à la postérité. En 1932, il est l'opérateur de Luis Buñuel pour le film « Los Hurdès (Terre sans pain) ».[103]
  • Ghérasim Luca, (Bucarest, 1913 - Paris, 1994). Écrivain et poète roumain. Principal animateur, avec Trost, du groupe surréaliste roumain pendant et après la Seconde guerre mondiale. C'est à Paris, à partir de 1952, qu'il explore à l'infini les rapports contradictoires du son et du sens.[104]

[modifier] M

  • Clément Magloire-Saint-Aude, (Port-au-Prince, Haïti, 1912-1971). Poète haïtien. Fondateur de la revue "Les Griots", en 1937, avec François Duvalier. Il rencontre André Breton de passage en Haïti en 1945.[105]
  • René Magritte, (Lessines, 1898 - Bruxelles, 1967). Peintre belge, « que le métier de peindre n'intéressait guère ». Co-fondateur du groupe surréaliste belge en 1926, il rencontre André Breton à Paris, en 1927. Exceptée la période à la fois impressionniste et expressionniste « Plein soleil » de 1940 à 1946, l'univers de Magritte, depuis son premier tableau de 1924, est dominé par l'angoisse, la peur et la frustration.[106]
  • Vincenc Makovský, (Nové Mesto, Tchécoslovaquie, 1900 - Brno, 1966). Sculpteur tchèque. Rejoint le groupe surréaliste tchèque de 1934 à 1937 après sa période cubiste. Utilisant les matériaux les plus divers : liège, cire, papier, ficelle et tissu, sa sculpture non dénuée de fascination érotique, tend parfois vers l'abstraction.[107]
  • Émile Malespine, (Nancy, Meurthe-et-Moselle, 1892 - Paris, 1953). Médecin psychiatre, écrivain et plasticien français. Après avoir créé la revue "Manomètre" de tonalité dadaïste, il oppose le « suridéalisme » au surréalisme qualifié de « magasin d'accessoires qu'on déballe ». Après la disparition de la revue, en 1932, il se rapproche des surréalistes. Ses recherches plastiques le mène à une peinture informelle et à des sculptures évolutives.[108]
  • Jean Malrieu, (Montauban, Lot-et-Garonne, 1915 - Penne-de-Tarn, 1976). Poète français. Remarqué par les surréalistes après la publication de « Préface à l'amour » aux Cahiers du Sud en 1953. A collaboré à plusieurs revues surréalistes.[109]
  • Joyce Mansour, (Bowden, Angleterre, 1928 - 1986).Écrivaine et poète égyptienne. Arrivée à Paris en 1953, elle publie son premier recueil « Cris » remarqué par la revue surréaliste "Médium". Dès lors, elle participe activement au mouvement.[110]
  • André Masson, (Balagny-sur-Thérain, Oise, 1896-1987). Peintre français. Cité par André Breton dans le premier Manifeste du surréalisme comme en étant l'un des précurseurs. Exclu du mouvement en 1929, bien qu'il figure dans chacune des livraison de la revue "La Révolution surréaliste". Il se réconcilie avec Breton en 1936. Après avoir réalisé les illustrations de l'ouvrage « Martinique, charmeuse de serpent » (1948), il s'éloigne définitivement du surréalisme. « Mon appartenance orageuse au groupe surréaliste. À la fois un acquiesement et un malentendu. »[112]
  • Matta, (Né Roberto Matta Echaurren, Santiago du Chili, 1911-2002). Peintre chilien. Il rencontre les suréalistes en exil à New-York en 1939. Exclu du mouvement en 1948 (on lui attribue une responsabilité dans le suicide du peintre Arshile Gorky[114]), il le réintègre en 1959 après s'être réconcilié avec Breton.
  • René Menil, (Gros-Morne, Martinique, 1907 - 2004). Professeur de philosphie et essayiste français. Co-fondateur des revues "Légitime défense" (1932) et "Tropiques" avec Aimé et Suzanne Césaire (1941). Il voit dans le surréalisme, le moyen de fournir aux artistes martiniquais les outils, mis au point par Breton (hasard, humour, images et merveilleux), pour leur permettrent de révéler au grand jour "leur moi profond". Breton : « Ménil, la grande culture en ce qu'elle a de moins ostentatoire, la mesure impeccable, mais en dépit d'elles aussi le nerf et toutes les ondes du frémissement. »[115]
  • E. L. T. Mesens, (Bruxelles, 1903-1971). Écrivain belge, poéte, éditeur, directeur de revue, plasticien. L'un des fondateurs et animateurs du groupe surréaliste belge en 1927. Organisateur de l'exposition international du surréalisme à Londres en 1936. Avec J. B. Brunius, il écrit le tract « Idolatry and confusion » contre le chauvinisme de la littérature de guerre. Jusqu'à sa mort, il ne cessera de participer aux expositions et revues surréalistes.[116]
  • Joan Miró, (Barcelone, 1893-1983). Peintre espagnol. D'abord membre de Dada, il devient un « compagnon de route[117]» du surréalisme à Paris dès le début des années 1920.
  • Max Morise, (Versailles, 1900 - Paris, 1973). Écrivain français. Dada|Dadaïste]], puis collaborateur de la revue "Aventure" avec Jacques Baron, René Crevel, Robert Desnos et Roger Vitrac, il rejoint le groupe surréaliste et participe aux revues "Littérature" et "La Révolution surréaliste". Il quitte de lui-même le groupe en 1929 et participe au pamphlet « Un cadavre » contre André Breton (1930).
  • César Moro, (Lima, 1903-1956). Poète et peintre péruvien, francophone. Il découvre le surréalisme à son arrivée à Paris en 1925 et collabore à la revue "Le Surréalisme au service de la révolution" dès 1929. De retour au Pérou, en 1933, il créé la revue surréaliste "El uso de la palabra" (L'usage de la parole). À Mexico, en 1940, il organise avec Wolfgang Paalen et en liaison avec Breton, réfugié à New York, une exposition internationnale du surréalisme.[118]
  • Robert Motherwell, (Aberdeen, États-Unis, 1915 - Provincetown, 1991). Peintre américain. Rencontre les surréalistes au cours d'un voyage en Europe en 1935. Participe à l'exposition « First papers of surrealism » de New York (1942).
  • Suzanne Muzard. Amour malheureux, à cause d'une liaison orageuse et à éclipses de 1927 à 1931, de Breton qui ajoutera pour elle une troisième partie à son récit Nadja.[119]

[modifier] N

[modifier] O

  • Meret Oppenheim, (Berlin, 1913 - Bâle, 1985). Peintre et sculpteur suisse. Entre dans le groupe surréaliste en 1932. Sa renommée commence en 1936 avec la présentation de son « Déjeuner en fourrure ».[122]

[modifier] P

  • Francis Picabia, (Paris, 1879-1953). Peintre et écrivain français. Dadaïste jusqu'en juillet 1921, quand il publie une revue dans laquelle il prend ses distances avec Tristan Tzara et André Breton. Il poursuit toutefois sa collaboration avec les surréalistes (revues, expositions jusqu'en 1947) sans jamais intégrer le groupe. [124]

[modifier] Q

[modifier] R

Salvador Dali et Man Ray à Paris en 1934 (photographie de Carl Van Vechten)
Salvador Dali et Man Ray à Paris en 1934 (photographie de Carl Van Vechten)
  • Man Ray, (Philadelphie, Pennsylvanie, 1890 - Paris, 1976). Peintre, photographe et cinéaste américain. Il rencontre les surréalistes, par l'intermédiaire de Marcel Duchamp, le soir du 14 juillet 1921 en débarquant des États-Unis.
  • Georges Ribemont-Dessaignes, (Montpellier, Hérault, 1884 - Saint-Jeannet, Alpes-Maritimes, 1974). Poète, écrivain, dramaturge et peintre français. Après avoir participé aux manifestations Dada du groupe parisien (1920), il suit André Breton et s'intègre au groupe surréaliste (1922) jusqu'à son exclusion en 1929.
  • Robert Rius, (Perpignan, 1914 - fusillé près de Fontainebleau, 1944). Poète français, secrétaire et ami d'André Breton qu'il aide pour préparer l'Anthologie de l'Humour noir. Participe à la fondation de La Main à plume, revue surréaliste clandestine.

[modifier] S

  • Georges Sadoul, (Nancy, 1904, Paris, 1967). Journaliste et écrivain français. A appartenu au mouvement surréaliste à ses débuts jusqu'en 1932.
  • Claude Sernet, (Né Ernest Spirt à Tirgu Ocna, Roumanie, 1902 - Paris, 1968). Poète roumain. Installé à Paris, en 1925, il rencontre Benjamin Fondane et fréquente le groupe Le Grand Jeu jusqu'à sa dissolution (1932).

[modifier] T

[modifier] U

[modifier] V

  • Remedios Varo, (Née Remedios Varo Uranga, Anglès, Espagne, 1908 - Mexico, 1963). Peintre espagnole. En 1936, elle rencontre Benjamin Péret à Barcelone et se marient. Fuyant l'Espagne pour la France en 1939, ils se réfugient au Mexique en 1941.

[modifier] W

[modifier] X

[modifier] Z

  • Unica Zurn, (Berlin, 1916 - Paris, 1970). Dessinatrice allemande. Elle rencontre Hans Bellmer qu'elle suit à Paris (1938). Elle expose ses gouaches et dessins à la plume à l'exposition internationale du surréalisme de 1959. Subissant des crises de schizophrénie qui l'obligeront à séjourner à plusieurs reprises en clinique, elle met fin à ses jours en se jetant d'une fenêtre.[126]

[modifier] Bibliographie générale

[modifier] Notes et références

  1. Biro, p. 9 & 19
  2. Virmaux, p. 293
  3. Georgiana Colvile « Scandaleusement d'elles », Jean-Michel Place, Paris, 1999, p. 24 & Pierre, p. 301
  4. Viramux, p. 293
  5. Gérard Durozoi « Histoire du mouvement surréaliste », p. 648
  6. Gérard de Cortanze « Le Monde du surréalisme », p. 38
  7. Virmaux, p. 294
  8. Pierre, p. 301
  9. Pierre, p. 301
  10. Pierre, p. 301. Concernant la vision qu'il devait rétrospectivement de son engagement surréaliste : l'entretien donné par Aragon en 1953, sur le site Ubuweb
  11. Virmaux, p. 294
  12. Durozoi, p. 650 & Pierre, p. 301
  13. « Quelques jalons dans l'histoire des paniques », sur le site des éditions Hermaphrodite. Entretien de Philippe Krebs avec Fernando Arrabal (2006)) sur le site des éditions Hermaphrodite.
  14. Mark Polizzotti « André Breton », Gallimard, 1999, p. 309
  15. Polizzotti, op. cité, p. 332.
  16. Polizzotti, op. cité, p 504-506.
  17. Virmaux, p.295
  18. Biro, p.45
  19. Pierre Daix « La Vie quotidienne des surréalistes », Hachette, 1992, p. 150
  20. Durozoi, p.652
  21. Cortanze, pp.64-65
  22. Pierre, p.301
  23. Pierre, p.301
  24. Bédouin, p.273
  25. Cortanze, p.68
  26. Durozoi, p.653
  27. Cf. Notice consacrée à Jean Benoit sur L'Encyclopédie candienne
  28. Virmaux, p.296
  29. Virmaux, p.266
  30. Bédouin, p. 274
  31. Virmaux, p.296
  32. Georgiana Colvile « Scandaleusement d'elles. Trente-quatre femmes surréalistes », Jean-Michel Place, Paris, 1999, p. 30
  33. Bédouin, p.274
  34. Biro, p.61
  35. Cortanze, pp.76-77
  36. Bédouin, p.276
  37. Bédouin, p. 276
  38. Pierre, p. 302
  39. Mark Polizzotti « André Breton », Gallimard, 1999, note 138 p. 807-808
  40. Mark Polizzotti, André Breton, Gallimard, 1999, p. 567
  41. Biro, p. 83 et Colvile, p. 74
  42. Mark Polizzotti, André Breton, Gallimard, 1999, note 22, p. 786
  43. Cortanze, p. 108 et Bédouin, p. 277
  44. Bédouin, p. 278
  45. Colvile, p. 42
  46. Pierre, p. 301
  47. Biro, p. 100
  48. Durozoi, p. 663
  49. Cortanze, p. 123
  50. Biro, p. 108
  51. Biro, p.178
  52. Durozoi, p.665
  53. Classement alphabétique à D
  54. Durozoi, p.666
  55. André Breton « Œuvres complètes, tome 1 », Gallimard, La Pléiade, Paris, 1988, page 679
  56. Colevile, p.82
  57. Allusion au roman de Raymond Radiguet « Le Diable au corps » qui connut un grand succès lors de sa parution et unanimement détesté par tous les surréalistes.
  58. Biro, p. 123
  59. Bédouin, p.280
  60. Biro, p. 129
  61. Hubert Haddad « Le Nouveau Magasin d'écriture », Zulma, 2006, p. 100
  62. Bédouin, p. 280
  63. Colvile, p.86-93
  64. Biro, p.140
  65. Pierre, p.303
  66. Colvile, p. 94
  67. Colvile, p. 100
  68. Biro, p. 169
  69. Biro, p. 170
  70. Biro, p. 171
  71. Biro, p. 172
  72. Biro, p. 172
  73. Pierre, p. 311
  74. Pierre, p. 311
  75. Colvile, p. 112
  76. Pierre, p. 312
  77. Pierre, p. 313
  78. Pierre, p. 313
  79. Biro, p. 197
  80. Pierre, p. 313
  81. Pierre, p. 313
  82. Pierre, p. 313
  83. Bédouin, p. 282 et Pierre, p. 313
  84. Bédouin, p. 282
  85. Voir également Artistes Dadas
  86. Biro, p. 207
  87. Bédouin, p. 282, Colvile, p. 122 & Pierre, p. 314
  88. Biro, p. 210
  89. Pierre, p. 315
  90. Biro, p. 212
  91. Biro, p. 213
  92. Biro, p. 225
  93. Biro, p. 229
  94. Pierre, p. 315
  95. Biro, p. 230
  96. Biro, p. 238
  97. Bédouin, p. 283
  98. Biro, p.240
  99. Biro, p.242
  100. Bédouin, p.283
  101. Bédouin, p.283
  102. Biro, p.244
  103. Clébert, p.343
  104. Bédouin, p.284
  105. Bédouin, p. 284
  106. Biro, p.256
  107. Biro, p.257
  108. Biro, p.258
  109. Bédouin, p.285
  110. Bédouin, p.285
  111. Biro, p.263
  112. Biro, p. 269
  113. Bédouin, p. 285
  114. Cortanze, p.237
  115. Biro, p.278
  116. Bédouin, p.286
  117. L'expression est de Gérard de Cortanze, p. 244
  118. Bédouin, p.287
  119. Pierre, p.320
  120. Pierre, p. 321
  121. Pierre, p. 321
  122. Pierre, p. 321
  123. Biro, p. 10
  124. Cortanze, p. 267 et Biro, p. 332
  125. Benjamin Péret « Yves Tanguy ou l'anatife torpille les Jivaros », 1935
  126. Biro, p. 435