René Crevel

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René Crevel (né le 10 août 1900 et mort le 18 juin 1935) est un écrivain et poète surréaliste français.

Sommaire

[modifier] Biographie

Né dans une famille de la bourgeoisie parisienne, René Crevel suit sa scolarité au lycée Janson-de-Sailly puis fait des études de lettres et de droit à la Sorbonne. Il n'y suit pas les cours et préfère lire et discuter avec les artistes. Son père se suicide alors qu'il a 14 ans : cet évènement marquera profondément sa vie.

Pendant son service militaire, il rencontre et s'intègre au milieu littéraire du moment. Il y rencontre par exemple Roger Vitrac ou Max Morise. Il fait la connaissance d'André Breton en 1921 et rejoint les surréalistes. À la fin de 1922, il entraîne le groupe dans des expériences de sommeil hypnotique, dans des pratiques inspirées du spiritisme : cercle autour d'une table, mains posées sans raideur sur le bord, doigts écartés, etc., cérémonial qu'André Breton accepte avec bonne volonté. Crevel impressionne réellement Breton par la qualité de son éloquence au point que celui-ci regrettera que les séances n'aient pu être enregistrées : « Nous aurions eu un document inappréciable, quelque chose comme le "spectre sensible" de Crevel. »

Exclu du mouvement en octobre 1925, René Crevel préfère suivre Tristan Tzara et ainsi rejoindre le mouvement dadaïste.
En 1926 il est atteint de tuberculose. En 1929, l'exil de Léon Trotski va l'amener à renouer avec les surréalistes. Fidèle d'André Breton, il s'épuise à essayer de rapprocher surréalistes et communistes. Membre du Parti communiste français depuis 1927, il en est exclu en 1933.

Il s'investit beaucoup dans l'organisation du Congrès international des écrivains pour la défense de la culture de 1935, dans lequel s'inscrit le groupe surréaliste, avec Breton désigné comme porte-parole. Cependant, suite à une altercation entre Breton et Ilya Ehrenbourg, la délégation soviétique obtient que l'écrivain français soit exclu du Congrès[1]. René Crevel, qui ne peut pas imaginer l'absence des surréalistes à ce Congrès, en sort désabusé et écoeuré. De plus, il vient d'apprendre qu'il souffrait d'une tuberculose rénale, comme le racontera Louis Aragon bien plus tard[2]. La nuit suivante, il se suicide au gaz.

« Crevel, avec ce beau regard d'adolescent que nous gardent quelques photographies, les séductions qu'il exerce, les craintes et les bravades aussi promptes à s'éveiller en lui... à travers tout cela c'est l'angoisse qui domine. Il est d'ailleurs psychologiquement très complexe, contre-carré dans une sorte de frénésie qui le possède par son amour du XVIIIe et particulièrement de Diderot. » André Breton, Entretiens, 1952.

[modifier] Notes

  1. Michel Winock, Le Siècle des intellectuels, Points Seuil, 1999, p. 313.
  2. Louis Aragon, « L'homme Tzara », Les Lettres françaises, 9 janvier 1964.

[modifier] Œuvres

  • Détours, 1924
  • Mon Corps et moi, 1925
  • La Mort difficile, 1926
  • Babylone, 1927
  • L'Esprit contre la raison, 1928
  • Êtes-vous fous ?, 1929
  • Les Pieds dans le plat, 1933
  • Le Roman cassé et derniers écrits, 1934-1935

[modifier] Bibliographie

[modifier] Liens externes

[modifier] Portrait