Anna Galore

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Anna Galore est le pseudonyme d'un auteur français dont l'identité réelle est incertaine. Elle est apparue initialement sur un site web portant son nom, où elle propose le téléchargement gratuit de ses romans. Elle présente donc la double particularité, plutôt rare, de ne pas chercher de gloire personnelle (son vrai nom est inconnu) ni de promotion commerciale (ses manuscrits sont gratuits). De nombreux blogs et forums de discussion littéraires se sont mis à en parler, y compris avec sa participation active.

Les romans mis en ligne sur le site web de l’auteur constituent deux trilogies. La première est intitulée "L'éternel amoureux errant". Elle est formée de trois volumes dont le fil conducteur est la vie amoureuse d'un homme nommé Charlie.

  • "Les Trois Perles de Domérat" est un récit basé sur les tourments du corps,
  • "Là où tu es" parle de ceux du cœur,
  • "Le Miroir Noir" s'intéresse à ceux de l'âme, en revenant sur le parcours des principaux personnages des deux premiers tomes.

La seconde se nomme "Reflets inachevés" et s'appuie sur le thème des échos, des résonances, des reflets entre des évènements qui semblent indépendants mais qui se répondent à travers le temps et l'espace. Ses volets sont:

  • La crypte au palimpseste
  • Le drap de soie du temps
  • La femme primordiale

Les romans d'Anna Galore sont diffusés dans 108 pays différents, dont la liste figure sur le site web de l'auteur.

La courte biographie qui suit est celle qu’Anna Galore fait figurer dans ses livres. Anna Galore est née en 1962 à Cilaos (Réunion), d’un père italien et d’une mère française. Son père l’a initiée très jeune à la plongée sous-marine, qu’elle pratique toujours régulièrement. Sa famille et elle déménagent à Toulouse lorsqu’elle a 12 ans. Elle y fait le reste de ses études et y croise la route de lamas tibétains, une rencontre déterminante dans sa vie. Pianiste confirmée, elle s’est produite pendant une quinzaine d’années dans divers groupes amateurs du sud de la France. Elle est passionnée de voyages, de cinéma, de photo, de musique et de littérature contemporaine. Elle vit actuellement près de Marseille.

[modifier] Les trois perles de Domérat

L'histoire se situe principalement de nos jours. Charlie va croiser, au travers d'un mail de spam, une douzaine de personnes. Parmi elles, trois femmes dont les destins sont mystérieusement liés. La première, Salomé, est une métisse solaire et belle, qui descend du viol d'une aïeule lointaine déportée comme esclave à la Nouvelle Orléans. La seconde, Gabrielle, est une adolescente de 17 ans issue d'une longue lignée de sorcières à l'histoire tumultueuse et cruelle. La troisième, Nora, est une jeune femme extravertie et pleine de vie dont le côté obscur va se révéler dramatique. Par dessus toute l'intrigue plane l'ombre de Lilith, la première femme créée par Dieu avant Ève, l'insoumise, l'ancêtre de toutes les femmes libres.

De nombreux éléments de l’intrigue s’appuient sur des faits historiques. Le petit village de Cusset, dans l’Allier, a vraiment connu deux sorcières qui s’appelaient la Filastre et la Pagnat. Marie Filastre a été recrutée par Madame de Montespan pour empoisonner sa rivale, Mademoiselle de Fontanges, la nouvelle jeune favorite du roi Louis XIV. Elle a été arrêtée avant d’y parvenir, puis torturée et brûlée vive comme sorcière en 1682. L’anecdote concernant la participation de Madame de Montespan à des messes noires avec sacrifices humains est authentique. Madame de Montespan ne fut jamais inquiétée. Gabrielle Douay, épouse d’un fermier nommé Pagnat au début du XIXe siècle, vendait ses philtres aussi peu magiques qu’efficaces entre Cusset, Arfeuilles et Magnet. Un jour, des clients mécontents ont porté plainte et elle a été condamné pour escroquerie à 18 mois de prison. Leur lien de filiation et le reste de leur histoire dans « Les Trois Perles de Domérat » sont par contre imaginaires.

Certains passages du récit décrivent des aspects extrêmes liés à la sorcellerie, ses pratiques, ses débordements sexuels et sa répression, en particulier les tortures couramment pratiquées pendant des siècles par l’Inquisition et ses zélateurs. La lecture d'ouvrages d'historiens comme par exemple "La Sorcière" de Jules Michelet, montre que la réalité de l'époque était souvent pire.

Lilith n’apparaît qu’une seule fois dans la Bible mais est abondamment décrite dans la Kabbale, en particulier dans le Sefer Ha Zohar (Livre de la Splendeur). Le prologue du roman s’inspire d’un écrit hébreu du Xe siècle, nommé l’Alphabet de Yeshoua Ben Sira. Il peut aisément être trouvé sur le web. En voici le début :

Dieu créa Adam et vit qu’il était seul. Il dit : "Il n’est pas bon pour un homme d’être seul". Alors, Il créa une femme, à partir de la terre comme Adam et Il l’appela Lilith. Adam et Lilith se querellèrent. Il lui dit : "Je ne me coucherai pas sous toi, mais seulement au-dessus de toi. Tu es faite pour être dessous, parce que je te suis supérieur". Lilith répondit : "Je ne me coucherai pas sous toi mais sur toi. Nous sommes égaux, nous avons été créés de la même terre". Aucun des deux ne voulut céder. Quand Lilith le vit, elle prononça le Nom Ineffable et partit dans les airs.

Lilith est la première femme qu’ait connu Adam, avant Ève. Elle représente la puissance sexuelle sous toutes ses formes et surtout, dans tous ses excès. Elle est la reine des succubes, ces démons féminins entièrement liés au sexe. Après avoir quitté le Jardin d’Eden, Lilith a vécu avec Samaël, prince des démons, dont l’exploit le plus connu est d’être venu tenter Ève sous la forme d’un serpent. Les rites et incantations à Lilith qui figurent dans le récit sont tous authentiques, à quelques adaptations de détail près. Leila, la nuit en arabe, est un des surnoms de Lilith, aussi appelée la Lune Noire. Enfin, sur un autre registre, Lilith a été prise comme emblème par plusieurs mouvements féministes parce qu’elle est la première femme insoumise, libre et égale à l’homme.
Pan, également cité, est un dieu de la mythologie grecque très particulier. Il est laid et méchant, mais cela ne l’empêche pas d’avoir de très nombreuses aventures sexuelles avec des partenaires des deux sexes, nymphes et faunes. Il est pour les humains une divinité terrifiante, tout comme Lilith. Bien des livres – et des milliers de sites web – ont été consacrés à Lilith et à Pan, comme par exemple « Lilith ou la mère obscure » de Jacques Bril et « Le Grand Dieu Pan » d’Arthur Machen.

[modifier] La crypte au palimpseste

En 481, en 1244 et en 2007, trois hommes vivent un enchaînement d’évènements étrangement semblable. Parvenus sur le Causse Méjean pour laisser leur passé chaotique derrière eux, ils y rencontrent une jeune femme muette, nimbée de mystère. Elle possède un parchemin, maintes fois ré-écrit depuis des temps immémoriaux, dans une langue oubliée qu’elle seule sait lire. Un dément fanatique hante le Causse, convaincu de purifier les âmes des humains en suppliciant longuement leur corps. Lorsqu’ils croiseront sa route, les trois hommes verront leur sort lié au palimpseste. La clé de certaines de ses énigmes peut faire la différence entre leur survie ou leur trépas. "L'histoire ne se répète pas, elle bégaie".

Comme dans les autres œuvres d'Anna Galore, le récit s'appuie sur la description de religions anciennes ou d'hérétismes. Ici, sont évoqués le zoroastrisme, le manichéisme et les Cathares, ainsi que l'écriture oghamique.

[modifier] Citations

Les romans d'Anna Galore étant diffusés gratuitement, il est possible d’en citer de larges extraits sans contrevenir à la législation sur les droits d’auteur. Le passage suivant, extrait de « Les Trois Perles de Domérat » raconte les moments qui précèdent la première vraie rencontre de Charlie avec Gabrielle, la jeune sorcière de 17 ans dont il a fait connaissance au travers d’emails.

Charlie prit la route, se perdit deux fois, finit par trouver Domérat, se retrouva devant un petit aéro-club fièrement nommé « Les Ailes Montluçonnaises », demanda son chemin au vieux gardien qui regardait, à moitié endormi, un match de foot dans le bar désert au bord de la piste, tourna encore en rond. Alors qu’il n’y croyait plus, il trouva enfin le petit chemin qui s’enfonçait dans les bois. Puis la vieille maison de pierre. Elle était plutôt sinistre sous la lueur lugubre de l’orage qui redoublait de fureur. Mais il n’y avait pas de doute, c’était bien là, le nom de Gabrielle était écrit sur la boîte aux lettres. Il se gara, attrapa son sac, le fit tenir d’une main sur sa tête pour se protéger du mieux possible de la pluie battante et courut jusqu’au porche alors que la foudre s’abattait à quelques centaines de mètres, avec un grand craquement, au milieu des arbres torturés par le vent. Il repensa à un vers de Dante, décrivant le cinquième des neuf cercles de l’Enfer : « Déjà venait par les terribles eaux le fracas de son plein d’épouvante »

Il n’y avait pas de sonnette, juste un heurtoir en bronze représentant un diable grimaçant. Génial, se dit-il en souriant, on se croirait vraiment dans un film d’horreur. Il actionna le heurtoir et entendit, au milieu de sons non identifiables, la voix lointaine de Gabrielle lui disant d’entrer. Il ouvrit la porte et resta interloqué.

Des dizaines de bougies étaient allumées, posées un peu partout autour de la pièce sur laquelle donnait l’entrée, projetant des ombres mouvantes et fantomatiques sur les murs, qui semblaient onduler de façon chaotique. Il reconnut, sortant des baffles à plein volume, les chœurs d’outre-tombe du chef d’œuvre de Krzysztof Penderecki, Utrenja, un opéra contemporain inclassable, à l’ambiance lovecraftienne, que le compositeur polonais avait écrit pour évoquer la mise au tombeau du Christ.

Et voici un extrait de "La crypte au palimpseste" qui décrit le thème des échos:

A plusieurs reprises, j’ai eu le sentiment diffus que je croisais des échos venus de très loin, comme si d’autres que moi avaient subi les mêmes évènements plusieurs siècles auparavant. Peut-être pas exactement les mêmes, bien sûr, mais, disons, similaires. Analogues. Plus ou moins décalés. Comme des bégaiements du destin à travers les âges. Des boucles temporelles qui se réverbèrent à l’infini après avoir rebondi contre les parois de l’Univers. Des reflets de bouts de vie oubliés qui, pour une raison ou une autre, viennent traverser fugitivement d’autres bouts de vie mille ans plus tard. Des coïncidences qui ne sont que des co-incidents connectés d’une façon mystérieuse. Comme si le temps et la matière n’existaient pas vraiment mais n’étaient que des illusions [...] Ce serait fascinant si c’était vrai. Je veux dire, ces échos, ces reflets hors du temps. Un peu comme les univers parallèles dont parlent les auteurs de science-fiction, ou plutôt les physiciens qui leur ont servi de source d’inspiration. Étais-je également l’écho de quelqu’un d’autre?

Les manuscrits d'Anna Galore sont déposés auprès de la Société des Gens de Lettres (SGDL). Ils sont également édités (Livres Ka) avec les ISBN suivants: