Lilith

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Lilith (1892), par John Collier Lilith revisitée
Lilith (1892), par John Collier Lilith revisitée

Lilith (לִּילִ֔ית) est, à l’Éden, la première femme et la première compagne d'Adam, avant Ève.

Il s’agit peut-être du plus ancien mythe féminin : il a au moins quatre mille ans[1]. Probablement à l’origine un démon femelle sumérien (Lilitû), peut-être identifiable avec la Lillaka du récit de Gilgamesh et le saule, elle est présente dans les écrits rabbiniques : le Talmud de Babylone. Dans différentes versions de la Bible (Bible TOB, Bible de Jérusalem, Bible Darby et celle d'André Chouraqui) on trouve le terme pour désigner un "être nocturne", mais le thème de Lilith est absent de la Bible canonique. Ce personnage est pétri de contradictions : elle est à la fois aérienne et chtonienne, voire aquatique, dévoratrice mais à la sexualité et à la fécondité illimitées, mais aussi symbole de frigidité et de stérilité, épouse, fille et double du diable, elle rassemble les côtés négatifs de la féminité archaïque, la femme qui ne peut être l’épouse de l’homme, dans la culture judéo-chrétienne. Elle a connu de multiples avatars, jusqu’à la Lolita de Nabokov.

La Lilith primitive
La Lilith primitive

Sommaire

[modifier] Histoire de Lilith

[modifier] Les origines de Lilith

Lilith est vraisemblablement l'écho d’un démon femelle sumérien, puis babylonien, Lilitû ou Ardat Lili. Ses traits dominants sont déjà son caractère aérien, sa sexualité et sa fécondité sans limite. Considérée comme un démon dévorateur, elle est liée à Déesse mère. Déesse-serpent, déesse ailée (donc alliant les caractères chtonien et aérien), pour Marija Gimbutas elle correspond à la Déesse mère dont on retrouve la trace depuis le paléolithique supérieur. Elle serait présente dans l’épopée de Gilgamesh, Gilgamesh et le saule, sous le nom de Lillaka, récit dans lequel elle se rapproche de la déesse Inama (Astarté)[2]. On la retrouve également dans la « déesse-aux-serpents » de la civilisation minoenne, mais également sous les traits d'Isis, la déesse ailée de l'Égypte ancienne[réf. nécessaire].

Elle aurait été reprise par la tradition juive aux temps de la captivité de Babylone. Aux temps bibliques, elle est une représentation symbolique du matriarcat préexistant au patriarcat, mais finalement supplanté par l’avènement de ce dernier.

Diverses étymologies sont envisagées[3] :

  • le sumérien lil, le vent ;
  • le sumérien lulti, la lascivité ;
  • l’hébreu laïl, la nuit ;
  • l’hébreu lou'a, gueule.

[modifier] Lilith dans la Bible

Lilith est rarement expressément désignée dans la Bible, le nombre d’occurrences dépend de la traduction.

Dans le Livre d'Isaïe chapitre XXXIV verset 14. Elle apparaît dans un contexte particulièrement sinistre, lors de la chute du royaume d’Edom, dans un désert de poix, parmi les ronces, les orties et les chardons :

« Les bêtes du désert s’y rencontreront avec les chacals, et le bouc sauvage y criera à son compagnon. Là aussi la lilith se reposera et trouvera sa tranquille habitation. »
    — Livre d’Ésaïe, traduction de John Nelson Darby

Les traductions de Louis Segond et Augustin Crampon utilisent respectivement « spectre de la nuit » et « spectre des nuits ».

La traduction du même verset par Lemaître de Sacy donne :

« Les démons et les onocentaures s'y rencontreront, et les satyres y jetteront des cris les uns aux autres. C'est là que la sirène se retire, c'est où elle trouve son repos. »

Le livre de Job, chapitre XVIII, verset 15, l’évoque également dans ses lamentations : on arrache le méchant à l’abri de sa tente pour le traîner vers le Roi des Frayeurs, la Lilith s’y installe à demeure et l’on répand du soufre sur son bercail[réf. nécessaire]. Son nom est absent des traductions de Segond, Crampon ou bien Darby.

La figure du démon de midi évoquée dans le Psaume 91,5 lui est parfois identifiée[4], parfois c’est un autre démon du même passage à qui on donne son nom : Tu ne craindras ni Lilith ni la flèche qui vole de jour, ni Deber, la peste qui marche en la ténèbre, ni Keteb, le fléau qui dévaste à midi[réf. nécessaire]

Là où on traduit par Lilith, certaines Bibles traduisent par spectre de la nuit, couette, onocentaure, chat-huant, hibou, chouette[5].

Le livre de la Genèse, qui passe pour directement inspiré par Dieu, offre deux récits de la création d’Ève :

  • dans le premier, Adam est créé en même temps que la première femme (qui n’est pas nommée) à partir d'argile [6];
  • dans le second, Ève, est conçue à partir d'une côte (surnuméraire) prise sur le corps d'Adam afin qu'elle soit sa semblable et son égale[7].
    Ni l’élohiste ni le yahviste (les scripts de la Bible) ne disent mot quant à la nécessité de cette seconde création.

Aussi, très tôt, les rabbins ont tenté de résoudre la contradiction entre ces deux passages contradictoires. Reprenant certaines légendes sémites, ces rabbins y ont vu la preuve de l’existence d’une « autre première femme ».

[modifier] Dans la Kabbale

C’est pour résoudre cette contradiction que les rabbins vont enrichir le mythe de Lilith, qui trouve un développement important dans un recueil écrit entre le VIIIe et le Xe siècles après J.-C., l'alphabet de Ben Sira, le commentaire de l’Ecclésiaste.

Au commencement (Béréshit), Lilith, n’est que l’appellation générique d'une classe de démons femelles : elle vient donc des Enfers, de la poussière. C’est dans l’alphabet de Ben Sira que se trouve expliquée le destin de Lilith : elle est tirée de la même terre qu’Adam (que l’Alphabet de Ben Sira appelle Adam-Kadmon), donc se considère comme son égale. Elle refuse de se tenir au-dessous de lui quand ils font l’amour, ce qui provoque une dispute. Elle invoque alors le nom de l’Éternel, des ailes lui poussent, et elle abandonne Adam et l’Éden. Devant les plaintes d’Adam, Dieu envoie trois anges convaincre Lilith, qui refuse. Elle est donc celle qui dit non à la fois à l’homme et à Dieu.

Sa punition est d’abord de voir tous ses enfants mourir à la naissance : mais, désespérée par cette mort qui naît d’elle, elle va se suicider. Les anges lui donnent le pouvoir de tuer les enfants des hommes (jusqu’à la circoncision, au huitième jour, pour les garçons, et jusqu’au vingtième jour pour les filles). Elle rencontre ensuite le démon Samaël, l’épouse et s’installe avec lui dans la vallée de Jehanum, où il prend le nom d’Adam-Bélial.

Pour se venger, Lilith devient le serpent qui provoque la Chute d’Ève, et incite Caïn à tuer Abel. Comme ses enfants s’entretuent, Adam refuse de coucher avec Ève, ce qui permet à Lilith d’enfanter des nuées de démons (avec le sperme d’Adam qui tombe à terre) pendant cent trente ans.

Plus tard, dans le Livnat ha Sappir, Joseph Angelino identifie Lilith à la reine de Saba, dans son rôle de tentatrice ; l’une des deux prostituées qui se disputent un enfant devant Salomon est également Lilith.

[modifier] Dans le Talmud et le Zohar

Dans la démonologie des midrach et du Zohar (Le Livre des splendeurs), il y a deux Lilith, la petite et la grande :

  • la grande est l'épouse de Samaël, c’est la femme de la dépravation. Les Geonim expliquent qu'elle contrôle 480 légions, autant que la valeur numérique de son nom. Pour avoir, malgré tout, sauvé quelques enfants (dont le fils du roi Nabuchodonosor), elle est autorisée à remonter sur Terre à l’approche du crépuscule.
  • la seconde est l'épouse d'Asmodée, prince des Enfers où Lilith règne en toute majesté, avec les trois autres reines des démons : Igrat, Mahalath et Nahemah et toutes leurs cohortes qui donnent naissance à des enfants par légions.

Rabbi Yehouda Bar Rabbi (autre nom générique : le prêtre–sauveur né d’un prêtre) l’explicite dans sa Genèse Rabba : «Le Saint béni soit-il avait créé une première femme, mais l'homme, la voyant rebelle, pleine de sang et de sécrétions, s'en était écarté. Aussi le Saint béni soit-il s'y est repris et lui en a créé une seconde”(Genèse Rabba 18:4). Puis : “Caïn qui se querellait avec Abel pour [la possession] de la première Ève, le tua… pour être sûr d’en être le seul possesseur (de la petite Lilith sa propre mère). À eux deux, ils engendrèrent la portion diabolique de l’humanité comme Adam et Ève en engendrèrent la portion bénéfique…” (Genèse Rabba 22:7-> 30).

[modifier] Lilith : une Messaline avant la lettre

Quels que soient les exégètes, Lilith est toujours décrite ou perçue comme une maîtresse femme qui a un fort ascendant sur Adam et un appétit sexuel insatiable. Cela dit, il existe plusieurs versions hébraïques de ce mythe, ci dessous, l'une des plus répandues.

Adam se serait séparé de Lilith pour plusieurs raisons, toutes d'ordre sexuel :

  1. Lilith qui refusait de voir son corps déformé par les grossesses pratiquait la contraception voire peut-être l'avortement (ce qui va à l’encontre du Commandement formulé plus tard dans la Bible "Croissez et multipliez-vous") ;
  2. Adam soupçonnait Lilith, l'insatiable, de forniquer avec les incubes (démons mâles), contrevenant ainsi au Commandement "Tu n'auras d'autres époux que ton époux" ;
  3. Adam, ne souhaitait pratiquer les relations sexuelles principalement ou uniquement en s’en tenant à la position du missionnaire. Mais, Lilith, elle, rejetait les postures les plus classiques (qui donnaient toutes la supériorité à l'homme durant l’acte sexuel) et particulièrement celle dite position du missionnaire qui imposerait à la femme une position inférieure. Lilith revendiquait ainsi clairement son statut de "paire" ;
  4. Finalement, Lilith, lasse de subir les reproches, les scènes et les exigences de son compagnon, se révolte ouvertement.

Adam, sous le coup de la colère et voulant faire preuve d’autorité, la chasse du paradis terrestre. YHVH, prévenu, envoie les 3 anges de la Médecine (Snvi, Snsvi et Smnglof) pour essayer de la raisonner.

Mais elle refuse d’obtempérer aux demandes du Divin, ce qui est l’un de ses traits de caractère. Finalement, chassée par l'homme du Paradis, Lilith, éperdue, fuit droit devant elle, jusqu’aux abords de la mer Rouge. Là, elle cherche des humains mais ne trouve que des animaux et des démons. Chassée de l’Humanité elle se jette dans la ‘diablerie’ et commence (ou continue) à entretenir des relations avec le grand démon mais aussi avec nombre de démons et démones succubes.

Finalement YHWH prend acte de l'irrémédiabilité de ses turpitudes et la rejette définitivement de la surface de la Terre vers l'abîme, au fond des océans, elle y demeure ensuite profitant des grottes sous-marines, pour rejoindre la Géhenne procréant au passage, une multitude de démons tant aquatiques qu'infra-terrestres. Elle devient ainsi la Femme des trois mondes, seul le monde céleste lui restant fermé.

[modifier] De « Première Femme » à « Première démone »

Lilith surpasse rapidement les succubes, servantes attitrées de Lucifer, sans en être une elle-même. Elle y obtient vite le titre de "Première démone", la favorite de Lucifer. Mais, l'épouse de Lucifer, Grande maîtresse des servantes appelées succubes n'a par contre aucune autorité sur les démons mâles (beaucoup plus nombreux) placés sous l'exclusive férule de son époux, fils de Satan. Une nouvelle fois, elle se venge en le trompant abondamment. Lui, la trompe à son tour avec Ève.

Dans ces profondeurs océaniques où des prières et objurgations multiples tentent de l'y maintenir pour l'empêcher de troubler la vie des Hommes et particulièrement des jeunes Hommes (par définition, encore peu expérimentés), sur terre. Mais ces prières assez efficaces de jour, perdent de leur force au début de la nuit, Lilith, aidée, propulsée par toutes les forces du mal, en profite pour sortir des Abîmes. Les mères et les jeunes mariées, doivent tout faire pour éviter de laisser leur fils et époux seuls aux abords du crépuscule. Car alors, devenus une proie facile pour cette démone, toujours à l'affût, ils seraient entraînés, directement, vers la débauche pour toujours.

[modifier] L’image de Lilith

Lady Lilith de Dante Gabriel Rossetti
Lady Lilith de Dante Gabriel Rossetti

Physiquement, d’après la Tradition :

  • Lilith serait rousse, sombre de teint, d’yeux (noir ou brun foncé) : « Je suis noire, mais je suis belle »,
  • Ève serait châtain (voire blonde), de teint et d’yeux clairs : « Je suis Ève, la claire »,
  • à ce propos le tableau de John Collier Lilith (en 1892), représente une Lilith, au teint et cheveux clairs, qui pourrait tout aussi bien s’appeler Ève (épisode du Serpent compris).

Moralement comme psychiquement (toujours d’après la Tradition) :

  • Lilith fonctionne alternativement comme image du démon sexuel et comme femme fatale, stérile, là où Ève est davantage vue comme la femme aussi idéale que génitrice.
    • Lilith n'était pas qu'une femme, c'était aussi "Celle qui savait", surnom qui lui fut donné par Bélial à cause de sa grande intelligence et connaissance. Si dieu la detestait tant, pourquoi lui avoir donné une telle capacité? C'est la question que bien des gens se posent...
  • En tant que femme supplantée ou abandonnée, au bénéfice d'une autre femme, Lilith représente les haines anti-familiales, la haine des couples et des enfants.
  • Lilith et les enfants : dévorée elle-même par la jalousie, elle n'hésite guère à tuer les nouveau-nés allant jusqu'à les dévorer, s'enivrant de leur sang. Si la garde des Mères est trop vigilante, Lilith déterre leurs cadavres, les vidant de leurs entrailles, ne laissant que quelques fétus de paille.
  • toujours selon la Tradition juive, Lilith, punie par la stérilité, pousse Lucifer, déguisé en serpent, à pervertir Ève en la possédant charnellement. De cette union contre-nature, naît le premier homme ombiliqué (avec un nombril contrairement à ses divers parents), en fait un être monstrueux : Caïn qui commet le premier meurtre sur Terre, en tuant Abel, son propre frère. Ainsi, Lilith, est quadruplement et terriblement vengée : à travers l’homme trahi (Adam), à travers la mère bafouée et trompée, à travers l’enfant perverti devenu assassin (Caïn) et quatrièmement par l’enfant tué. Bien au-delà de la vengeance, Lilith peut jouir du ‘mal pour le mal’ en tant que pratiquante du satanisme.

[modifier] Diverses déclinaisons du mythe

[modifier] Lilith dans les arts

On peut recenser de très nombreuses héroïnes maléfiques, qui au moins dans une de leurs facettes reprennent une facette de Lilith (sexualité débridée, détournée de la procréation, sexualité illicite, morbidité liée à la sexualité, femme libre, égale de l’homme), et dont le nom est fait sur le modèle du redoublement de deux l : Lily, Lila, Lilas, Liliane, etc...

  • Lilith est un ordinateur de la fin des années 1970 (voir Niklaus Wirth/

[modifier] Lilith en peinture

[modifier] Lilith en littérature

Berbiguier de Terre-Neuve du Thym dans « Les Farfadets (Chapitre I à X) » reprend l’antithèse d’Ève, Lilith, qu’il voue cependant toutes deux au démon :

  • Ch. Ève, la Pécheresse: «Comment fuir cette société, présidée par Belzébuth, Lucifer et Asturet, le plus dangereux des démons, le séducteur de notre mère Ève, auteur du péché originel? Ah ! pourquoi Dieu n’a-t-il pas pulvérisé cet infernal démon, lorsque, par astuce, il prit la forme d’un serpent, pour insinuer à Ève l’envie de goûter le fruit défendu? nous n’aurions pas connu les misères humaines, notre âme serait pure comme quand elle est sortie du sein du Créateur.»
  • Lilith, prince des Succubes. La description que Berbiguier donne de «la Cour infernale» y est tout à fait savoureuse, la voici: «Princes et Grands dignitaires. Belzébuth, chef suprême ; Satan, prince détrôné ; Eurinome, prince de la Mort ; Moloch, prince du pays des Larmes ; Pluton, prince du Feu ; Pan, prince des Incubes ; Lilith, prince des Succubes ; Léonard, grand-maître des sabbats ; Baalberith, grand pontife ; Prosperine, archi-diablesse».

Rémy de Gourmont (en 1892) donne une autre version du mythe de Lilith : le Créateur, modelant Lilith avec de l’argile, arrondissait sensuellement les hanches et les seins de Lilith et se trouva à court d’argile pour la tête. Il lui creusa alors un trou dans le ventre pour lui faire le cerveau.

Anatole France, dans «La fille de Lilith»[8], invente une mystérieuse Leïla, fille de Lilith, dont voici la Prière : «Mon Dieu, promettez-moi la mort, afin que je goûte la vie. Mon Dieu, donnez-moi le remords, afin que je trouve le plaisir. Mon Dieu, faites-moi l’égale des filles d’Ève ! »

Marcel Schwob, dans «Lilith, Cœur double» [9], renouvelle le mythe en faisant peindre au héros du livre, la Divinité comme une créature de l’un de ses tableaux : (las de ces terrestres beautés)... « Alors il aima Lilith, la première femme d’Adam, qui ne fut pas créée de l’homme. Elle ne fut pas faite de terre rouge, comme Ève, mais de matière inhumaine ; elle avait été semblable au serpent, et ce fut elle qui tenta le serpent pour tenter les autres. Il lui parut qu’elle était plus vraiment femme, et la première, de sorte que la fille du Nord qu’il aima finalement dans cette vie, et qu’il épousa, il lui donna le nom de Lilith. Mais c’était un pur caprice d’artiste ; elle était semblable à ces figures préraphaélites qu’il faisait revivre sur ses toiles. Elle avait les yeux de la couleur du ciel, et sa longue chevelure blonde était lumineuse comme celle de Bérénice, qui, depuis qu’elle l’offrit aux dieux, est épandue dans le firmament. Sa voix avait le doux son des choses qui sont près de se briser ; tous ses gestes étaient tendres comme des lissements de plumes ; et si souvent elle avait l’air d’appartenir à un monde diffèrent de celui d’ici-bas qu’il la regardait comme une vision ».

La Lolita de Vladimir Nabokov, en 1955, précédée par un poème au milieu des années 1920 (Lilith).

Spartakus FreeMann, dans « Lilith au sein du Mysticisme juif », 2002, reprend les thèmes classiques : "Sexe- Révolte et Violence et Religion".

En 1981, Primo Levi publie Lilith, recueil de nouvelles où dans l'une d'elle, « Lilith », il relate le mythe de Lilith qu'un soldat juif lui raconte.

Les trois perles de Domerat de Anna Galore.

Autres utilisations : Victor Hugo, la princesse Leïleff de Catulle Mendès ; Alina Reyes, Lilith (roman)[10], Réza Barahéni, Lilith (roman)[11] ; Colette de Belloy, Lilith ou L'un possible[12], Pierre Mourlon-Beernaert, Les visages féminins de l’Évangile[13], Philippe Pissier, Lettres à Lilith[14], Salvador Gotta, Lilith[15] ; Bernard Werber, dans le papillon des étoiles ,y fait référence à la fin du volume.

[modifier] Dans la chanson

'Cabaret Sainte-Lilith est une chanson de Hubert-Félix Thiéfaine.

Lilith est une chanson du groupe Plaid sur laquelle chante Björk (album Not for threes).

Lilith est le nom d'un album de Jean-Louis Murat.

Soliloquy For Lilith est un album du groupe expérimental britannique Nurse With Wound.

En anglais, on joue sur la proximité phonétique entre le lys (lilium, et surtout leur pluriel, lilies) et Lilith, et l’opposition entre la Vierge Marie dont le lys est l’emblème et Lilith : on peut signaler la chanson du groupe Genesis Lilywhite Lilith.

Lilith est également le nom d'un groupe de musique du Québec, Canada.

Son Of Lilith est le titre d'une chanson de Coroner sur leur album Mental Vortex (1991).

"Lilith Infinite" est le nom d’un collectif de musique électronique fondé en 2005 par les français Michel Brossault et Philippe Pissier (traducteur d’Aleister Crowley, Austin Osman Spare, Phil Hine, etc.). L’intitulé renvoie à la poétesse et courtisane polonaise Diana Sylwia Orlow, alias Lilith von Sirius (1971-1997).

Lilith Calling est un titre phare du groupe d'industriel-gothic anglais Sleeping Dogs Wake, sur l'abum 'Understanding' - 1989 - One Little Indian Records

Might Of Lilith est le nom d'un groupe de Black Metal Mélodique allemand (de Stuttgard)

Lilith est évoquée dans la chanson The Perennial Sophia, de Therion (album Gothic Kaballah). Assimilée à la Sybille et à Sophia, personnification de la sagesse, elle semble jouer un rôle d'initiatrice pour ceux qui cherchent à percer les mystères des runes.

[modifier] Au cinéma

En 1964, Jean Seberg interprète une nymphomane dans le film Lilith de Robert Rossen.

La Lolita de Nabokov a été portée deux fois au cinéma, en 1962 par Stanley Kubrick (Lolita de Kubrick) et en 1997 par Adrian Lyne (Lolita de Lyne).

La chanteuse française Eve Angeli incarnera Lilith au cinéma dans le film homonyme de Jacques Beynet. [16]

[modifier] Autres

[modifier] Lilith en psychanalyse

[modifier] Les thèmes propres

Ce mythe qui véhicule, la majorité des archaïsmes et archétypes inhérents à la psychanalyse est trop riche (et trop fluctuant) pour être entièrement exploré. En voici donc une approche de quelques uns des principaux thèmes :

Paradoxalement et bien qu’inhérent à la culture juive, ce thème très riche n’a pour ainsi dire pas été exploré par les grands psychanalystes classiques Freud, Jung, etc. qui ont préféré ‘sillonner’ les grands thèmes de la mythologie grecque où le plus proche (mais tout de même assez éloigné) serait celui de Jocaste.

[modifier] La rivalité femme / femme

  • Prélude la rivalité du miroir.
  • Avec la naissance d’Ève, Lilith, jusque-là femme unique, se découvre une rivale triomphante, adulte comme elle (puisqu’apparemment, toutes deux ont été créées adultes). Par une jalousie quasi morbide, Lilith causera la perversion / perte de cette rivale par l’intermédiaire du Serpent (le démon, la Gnose / la Connaissance) comme, déjà, elle-même l’avait été par ce dernier.
    • Finalement, à travers cet épisode, les deux femmes, assez dissemblables au départ, finissent par se ressembler en miroir (ce que confirme le passage de l’antique terre cuite au tableau de Collier).

[modifier] Lilith et les droits des femmes

Dans les années 1970, certaines militantes du groupuscule la «  Cause des femmes » ont repris Lilith et son image comme porte- flambeau de leur lutte. En effet, contrairement à Ève, que la Bible présente comme ayant été conçue à partir d'une côte d'Adam afin qu'elle lui soit dépendante et donc soumise, Lilith aurait été formée à partir d'argile comme Adam et serait donc davantage « égale » à lui. Ce qui placerait la femme dans un statut, non plus de subordination, mais de parité - égalité face à l’homme.

Un autre courant féministe, moins radical, se base lui sur l’existence dans les sociétés du paléolithique d’un courant matriarcal d’abord prédominant mais évincé, peu à peu, par le triomphe du patriarcat dans les sociétés néolithiques. Donc lors du passage d’une société de chasseurs-cueilleurs à celui passage d’une société de pré- agriculteurs où l’homme jusque là nomadisant reste fixé dans un (proto)- village qu’il maîtrise. Voir à ce sujet l’article de Mary Daly, dans «Si Dieu était une femme», (opus cité) : « …une théologie (tout-puissante) représente un Dieu masculin, tout-puissant… « Si Dieu est mâle, alors le mâle est Dieu ». D’autant plus fort qu’il est camouflé et prétendument pratiqué «au nom de Dieu », le pouvoir religieux de type patriarcal cache une violence radicale]] vis-à-vis des femmes : il impose et justifie l’expérience masculine comme norme, ainsi que des stéréotypes sans fondement théologique sérieux sur le masculin et le féminin. Dans l’Église, le pouvoir de décision appartient à des hommes célibataires dont la légitimité est, dans les faits, celle qu'ils s'octroient mutuellement. Cela signifie que non seulement l’ensemble des femmes, mais aussi la plupart des hommes subissent [cette violence]. Cela signifie aussi que l'institution se prive d’une part importante de l’humanité et d’une image de Dieu apportée par les femmes. »

[modifier] Voir aussi

L'utilisation de Lilith en astronomie : lune noire.

Diana Orlow, aka Lilith von Sirius (Poznan 1971- Hambourg 1997), poétesse, parolière et courtisane polonaise célébrée par des formations musicales comme Jad Wio, Von Sirius, Aryos ou Lilith Infinite. Documents divers : http://pissierarchives.canalblog.com/archives/diana_orlow__lilith_von_sirius_/index.html Son œuvre littéraire en ligne : http://www.paganguild.org/pissier/sommaire.html

[modifier] Bibliographie scientifique

Livres :

  • Avant les Dieux, la Mère universelle, GANGE Françoise, ed. Alphée, 2008
  • Pascale Auraix-Jonchière, Lilith, avatars et métamorphoses d'un mythe entre romantisme et décadence, Presses universitaires Blaise Pascal, Paris, 2002. Collection Cahiers romantiques, ISBN 2-84516-210-3
  • Jacques Bril, Lilith ou la mère obscure, Le Bouscat : L’Esprit du Temps, 1998
  • Michel Camus, Hymne à Lilith, Paris, Lettres vives, 2000
  • J. de Gravelaine, Le retour de Lilith, Paris, L’Espace bleu, 1985
  • «Le mal au féminin, Réflexions théologiques à partir du féminisme», Paris, L’Harmattan, 1999.
  • "Lilith, la Lune Noire", dossier agencé par Daniel Giraud, Montpeyroux, Les Gouttelettes de Rosée, 2000, ISBN : 2-913736-06-8.

Articles :

  • «Théologie de la libération au féminin et théologie féministe de la libération», Alternatives Sud, Vol.VII, 2000, 1, p 225-241, Paris, L’Harmattan.
  • Qu’est-ce qui est sacré ? Revue Internationale de Catéchèse et de Pastorale, Lumen Vitae, n°4, décembre 1999.
  • Marc-Alain Descamps, « Lilith ou la permanence d’un mythe », Imaginaire & Inconscient, volume 3 (2002), no 7, p 77-86
  • Ruth Fox, « Où sont les femmes-clés de l’Ecriture dans le Lectionnaire d’aujourd’hui ? » dans National Catholic Reporter – USA, Mai 94
  • Paulinas. I. Gebara, « Les causes profondes des idées 'préconçues' concernant les femmes », in «As incômodas flihas de Eva na Igreja da América Latina», pp. 27-35, Paulinas 1990, trad. N. Roose.
  • J. de Palacio, « La figure de Lilith dans le roman d'entre-deux-guerres », Roman 20-50, 1991, no 12, p 7-86, pp. 87-98, ISSN 0295-5024
  • Vanessa Rousseau, « Lilith : Une androgynie oubliée », Archives de sciences sociales des religions, 2003, vol. 123, p 61-75 ISSN 0335-5985
  • E.W. Vogelsang, « The confrontation between Lilith and Adam: the fifth round », Journal of analytical psychology, 1985, vol. 30, no 2, p 149-163 ISSN 0021-8774

[modifier] À lire

  • Lilith et ses sœurs, anthologie présentée par Léa Silhol, éditions de l'Oxymore, collection Emblémythiques, 2001

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

[modifier] Sources

[modifier] Notes

  1. MIreille Dottin-Orsini. « Lilith » in Pierre Brunel dir., Dictionnaire des mythes féminins. Éditions du Rocher, Paris, 2002. ISBN 2-268-04683-5, p 1152
  2. MIreille Dottin-Orsini. « Lilith », op. cit., p 1152
  3. MIreille Dottin-Orsini. « Lilith », op. cit., p 1155
  4. Mireille Dottin-Orsini. « Lilith », op. cit., p 1152
  5. Marc-Alain Descamps, « Lilith ou la permanence d’un mythe », Imaginaire & Inconscient, volume 3 (2002), no 7, p 79
  6. Gen. I,27 : « Dieu créa l'homme [l'humain] à son image ; il le créa à l'image de Dieu, il les créa mâle et femelle ».
  7. Gen. 21-22
  8. Anatole France, La Fille de Lilith, Éd. Calmann- Lévy, Paris, 1924. p 65-87, disponible en ligne [1]
  9. op. cit. p 87-94
  10. Alina Reyes, Lilith, Robert Laffont 1999, ISBN 2-221-08708-9
  11. Réza Barahéni, Lilith, Fayard 2007, ISBN 978-2-213-6304-0
  12. Colette de Belloy, Lilith ou L'un possible, Altess 1999, ISBN 2-90521941-6
  13. Pierre Mourlon-Beernaert, Les visages féminins de l’Évangile, éd. Lumen Vitae, 1992
  14. "Lettres à Lilith", de Philippe Pissier, Paris, Editions Blockhaus, 1998
  15. Salvador Gotta, Lilith, Paris, éditions du Bateau ivre, 1947. Traduit de l'italien, collection Climats
  16. http://www.purepeople.com/10075-Eve-Angeli-au-cinema-en-tenue-d-Eve-.html