Kabbale

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La Kabbale Image:qabala heb.jpg(Qabalah - קבלה en hébreu) est une tradition mystique juive, présentée comme la « Loi orale et secrète » donnée par YHWH à Moïse sur le Mont Sinaï, en même temps que la « Loi écrite et publique » (la Torah).

Le Baal Hasoulam (Yéhouda Ashlag), éminent kabbaliste, en donne la définition suivante : « Cette sagesse n'est ni plus ni moins que l'ordre des racines, descendant à la manière d'une cause et de sa conséquence, selon des règles fixes et déterminées, s'unissant au nom d'un but unique et exalté, décrit par le nom "révélation de Sa Divinité à Ses Créatures en ce monde" ». Le kabbaliste Georges Lahy définit la kabbale comme « la dimension interne de la Torah, correspondant au sod (la connaissance secrète) des quatre niveaux de l'intérieur de la Torah (connus sous le nom de pardès) ».

Selon ses adhérents, la compréhension intime et la maîtrise de la Kabbale rapprochent spirituellement l'homme de Dieu, ce qui confère à l'homme un plus grand discernement sur l'œuvre de la Création par Dieu. Outre des prophéties messianniques, la Kabbale peut ainsi se définir comme un ensemble de spéculations métaphysiques sur Dieu, l'homme et l'univers, prenant racine dans les traditions ésotériques du judaïsme. Cependant, cette définition académique ne rend pas bien compte de l'universalité de la Kabbale et de la richesse des thèmes qu'elle aborde.

Dans Morals And Dogma, Albert Pike déclare que la franc-maçonnerie est un produit de la kabbale[1]. Le thème du kabbalisme a été en outre repris par nombre de nouveaux mouvements religieux, dont le Centre de la Kabbale qui connaît actuellement une certaine notoriété auprès des personnalités du show-business mais qui est dénoncé comme imposture par les initiés traditionnels. [réf. nécessaire]

Sommaire

[modifier] Étymologie

Religion
Religions abrahamiques :
Judaïsme - Christianisme - Islam -
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Commémorations
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Yom Kippour - Jeûne de Guedaliah
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Hanoucca - 10 Tevet
Tou Bichvat - Taanit Esther - Pourim
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Le décompte du Omer - Chavouot
17 Tammouz - les trois semaines
les neuf jours - 9 Ab - Tou BeAv
Commémorations nationales en Israël
Yom HaShoah - Yom Hazikaron
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Événements
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Rachat du Premier né
Bar Mitsva - Bat Mitsva
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Amidah - Birkat Hamazone
Textes Fondateurs
et Littérature rabbinique
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Mishné Torah - Zohar - Choulhan Aroukh
Pensée juive
Exégèse - Philosophie juive - Kabbale - Ethique
Grandes figures du Tanakh
Moïse - Samuel - David - Salomon
Les Sages d'Israël
Les Sages de l'ère mishnaïque
Les Sages de l'ère talmudique
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Grandes figures du Haut Moyen Âge
Gdes figures du Bas Moyen Âge à nos jours
Occurrences particulières au Judaïsme
Cacher - Chabbat - Kippa - Talit - Téfiline
Mezouzah - Miniane - Mikvé - Rabbin
Lieux saints
Mont du Temple - Tombeau des Patriarches
Tombeau de Rachel
Courants théologiques
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Judaïsme réformé - Judaïsme reconstructionniste
Judaïsme orthodoxe - Mouvement Massorti
Hassidisme - Ultra-orthodoxes
Courants théologiques
au sein du judaïsme karaïte
Ashérisme
Groupes ethno-culturels
Ashkénaze - Séfarade - Falasha
Karaïte - Samaritains - Juifs indiens - Juifs iraniens

Le mot « kabbale » (Qabalah en hébreu) signifie « réception » et donc par extension « tradition ». Le Kabbaliste est donc celui qui a recu (Qibel) la tradition. Mais Qabalah peut aussi signifier en araméen "accepter" ou "acceptation" .

[modifier] Description générale

La Kabbale se veut un outil d'aide à la compréhension du monde en ce sens qu'elle incite à modifier notre perception du monde (ce que nous appelons « la réalité » malgré la subjectivité de notre perception). Pour ce faire, la Kabbale met à disposition de ses adeptes un diagramme synthétique : l'Arbre de la Vie ou des Sephiroth, et autres clés de lecture pour de multiples ouvrages, ainsi qu'un foisonnement de concepts (degrés de signification, contraction, etc.).

Elle propose ses réponses aux questions essentielles concernant l'origine de l'univers, le rôle de l'homme et son devenir. Elle se veut à la fois un outil de travail sur soi et un moyen d'appréhender d'autres systèmes de pensée.

La Kabbale, en tant que phénomène, est souvent comprise comme la mystique de la merkabah ; ainsi Scholem commence-t-il son énonciation de la Kabbale dans Les Grands Courants de la Mystique Juive par Hénoch et son cycle, par la mystique qui se développe autour de la vision d'Ézéchiel nommée « littérature des Palais » ou hekhalot, la « mystique de la merkabah ». Cette mystique se présente comme accès, en un voyage ascensionnel et intérieur, au cœur même du divin, au jardin de la science du Livre, au sod, quatrième terme du pardès. On lui associe tout ce qui est littérature apocalyptique — de l'apocalyptique juive bien entendu.

Pour plus détails, consulter[2]

[modifier] Histoire

[modifier] Origines

À l'origine, on pense que la connaissance kabbalistique fait partie de la loi orale du judaïsme (voir Aggadah), donnée par Dieu à Moïse sur le Mont Sinaï au XIIIe siècle AEC, bien que, selon certains, la Kabbale ait commencé avec Adam.

Lorsque les Israëlites sont arrivés en Terre promise et se sont installés à Canaan (canaanite : כנען, en hébreu : כְּנַעַן), la connaissance ésoterique était connue pendant quelques siècles par ses aspects pratiques - méditation (Hitbodedut, en hébreu : התבודדות) (voir Méditation juive), traduit par « être seul » ou « s'isole », ou par un terme différent décrivant l'objectif réel, désiré de la pratique - prophécie (NeVu’a, en hébreu : נבואה).

Pendant le Ve siècle AEC, lorsque les écrits du Tanakh ont été édités et rassemblés sous forme de canon, et que la connaissance secrète fut transcrite dans les divers écrits et manuscrits (MeGilot), la connaissance fut connue sous le nom de Ma'aseh Merkavah (hébreu : מעשה מרכבה)[1] et Ma'aseh B'reshit (hébreu : מעשה בראשית)[2], respectivement « l'acte du Chariot » et « l'acte de la Création ». Le mysticisme du Merkavah fait allusion à la connaissance écrite dans le livre du prophète Ezekiel qui décrit la vision du « Chariot Divin ». Le mysticisme de B'reshit se rapporte au premier chapitre de la Génèse (hébreu : בראשית) dans la Torah qui renferme, dit-on, les secrets de la création de l'univers et des forces de la nature. Ces termes sont aussi mentionnés dans le second chapitre du Talmudic tractate Haggigah.

[modifier] Ère talmudique

À cette époque, l'un des plus grands disciples de la Kabbale fut le rabbin Shimon Bar Yochaï au IIe siècle.

[modifier] Moyen Âge

Plusieurs livres importants sont écrits dans cette période.

Les premiers, en particulier le Sefer Bahir (ou « Livre de la clarté »), sont diffusés depuis les grandes académies rabbiniques du Languedoc (Lunel, Posquières) par des érudits de renom comme Rabad de Posquières (1120 - 1197) et Isaac l'Aveugle (1160 -1235).

La Kabbale a connu un grand essor après la publication du Sefer Zohar (ou « Livre de la splendeur ») par Moïse de Léon en 1286, maître livre qui rapporte, sous la forme d'une compilation de textes en araméen, l'enseignement de Shimon Bar Yochaï jusqu'alors transmis par tradition orale.

[modifier] Périodes moderne et contemporaine

La kabbale a connu un essor à partir du XVIe siècle, avec le Rabbi Ytshak Luria, connu sous le nom du Ari (« Le Lion »). Il offre dans son livre Etz Haim (L'Arbre de Vie) une explication en profondeur des dix sefirot, ainsi que des explications sur le livre du Zohar (notamment Idra Rabba).

À partir de cette période, de nombreux kabbalistes encouragèrent l'étude de la Kabbale, comme nous le rapporte Rabbi Azulai, dans son ouvrage Orh HaShemesh, « L'interdit jeté sur l'apprentissage de la Kabbale fut d'une durée limitée, jusqu'en 1490. Depuis 1540, il est nécessaire d'encourager tout le monde à s'intéresser au livre du Zohar, car ce n'est que par l'étude du Zohar que l'humanité parviendra à la rédemption spirituelle et la venue du Messie, et par conséquent, il est formellement interdit de ne pas étudier la Kabbale. »

Ainsi s'exprime également le Rabbi Yehuda Levi Ashlag, kabbaliste du début du XXe siècle : « Il n'y a pas d'autre moyen, pour la population en général, d'atteindre quelque élévation spirituelle et rédemption, que l'apprentissage de la Kabbale. C'est la méthode la plus simple et la plus accessible, ce qui n'est pas toujours le cas, en suivant d'autres parties de la Torah, où seuls quelques rares individus peuvent parvenir au but. »

[modifier] Bibliographie

  • Chemins de la Cabale, Vingt-cinq essais sur la mystique juive, L'éclat, Paris//Tel Aviv, octobre 2004
  • Les Grands Textes de la cabale : Les rites qui font Dieu, Charles Mopsik, Editeur : Verdier (9 septembre 2002), Collection : Les Dix paroles, 666 pages
  • La cabale, Charles Mopsik, éd. Jacques Grancher, Paris, 1988 [traduction espagnole: El Ateneo-Lidiun, Buenos Aires, 1994; traduction polonaise: Varsovie, 2001].
  • Cabale et cabalistes, Charles Mopsik, Éditions Bayard, Paris 1997; IIe éd. Albin Michel, Paris 2003 [traduction italienne: Borla, Rome 2000].
  • La Kabbale et sa symbolique, de Gershom Scholem, Jean Boesse (Traduction), Editeur : Payot (5 février 2003), Collection : Petite Bibliothèque Payot
  • La kabbale : une introduction, origines, thèmes et biographies, Gershom SCHOLEM, préf. Joseph Dan, Paris, Cerf, " Patrimoines. Judaïsme ", 1998.
  • Les Origines de la Kabbale, Gershom Scholem, Paris, Aubier-Montaigne, "Pardès", 1966
  • Philosophie et cabale : correspondance 1933-1973, Leo STRAUSS, Gershom SCHOLEM, Paris, L'Éclat, 24 mai 2006.
  • Réceptions de la cabale, sous la direction de Pierre Gisel et Lucie Kaennel, Editions de l'Eclat, parution avril 2007, Collection: Bibliothèque des fondations, ISBN 978-2-84162-136-1, 352 p.
  • La Kabbale, Alexandre Safran (en collaboration avec sa fille, Esther Starobinski-Safran, 1960)
  • Sagesse de la kabbale, Alexandre Safran (1986)
  • Mystères de la kabbale, Marc-Alain Ouaknin, éditions Assouline, 2002
  • Tsimtsoum, introduction à la méditation hébraïque, Marc-Alain Ouaknin, éditions Albin Michel poche
  • Dictionnaire encyclopédique de la Kabbale, Georges LAHY, éditions LAHY, 2005
  • Les portes de la lumière de Joseph Gikatilla, traduction Georges LAHY, éditions LAHY, 2001
  • ABC de la kabbale, Daniel Souffir, éditions Jacques Grancher (18 juin 2008)

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

Concepts
Ouvrages fondamentaux
Autres
Quelques personnalités ayant un lien
Œuvres inspirées par la Kabbale

[modifier] Liens externes

[modifier] Références

  1. Morals and Dogma: Consistory: XXXII. Sublime Prince of the Royal Secret
  2. Freys et Kœnigsberg, Philosophia Càbbalistica, 1838.
    M. A. Franck, La Kabbale ou Philosophie religieuse des Hébreux, Paris, 1843.
    Paul Vulliaud, La Kabbale Juive