Aménophis II

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Amenhotep II - Tombe d'Amenhotep II
Amenhotep II - Tombe d'Amenhotep II

Amenhotep II (grec : Aménophis II) est le septième roi de la XVIIIe dynastie. Fils de la grande épouse royale Mérytrê-Hatchepsout et de Thoutmôsis III, il succéda à son père après une probable corégence de deux ou de trois ans. Manéthon l’appelle Misphragmuthôsis.

On situe son règne aux alentours de -1428 / -1427 à -1401 / -1400[1].

Monté sur « le trône d’Horus des vivants » à l’âge de dix-huit ans, il sut maintenir l'intégrité de l'empire par une politique d'une extrême brutalité.

Si l’on en croit la stèle du Sphinx à Gizeh[2], il était doué d’une force physique extraordinaire. Ainsi, sur son attelage, « pareil à Montou dans sa puissance », il aurait transpercé de ses flèches quatre cibles en cuivre d’un palme d'épaisseur[3],

« ce qui fut certes une prouesse qu’on n’avait jamais faite depuis que le monde existe, ni qu’on n’avait jamais entendu raconter, que de tirer une flèche contre une cible en cuivre, qu’elle en sortît et tombât par terre. »

À sa mort, la couronne échut à son fils Thoutmôsis IV, né de la dame Tiâa[4].

Sommaire

[modifier] Généalogie

Buste d'Aménophis II - Musée égyptien de Berlin
Buste d'Aménophis II - Musée égyptien de Berlin


Amenhotep II
Naissance date inconnue Décès date inconnue
Père Thoutmôsis III Grand-père Thoutmôsis II
Grand-mère Iset
Mère Mérytrê-Hatchepsout Grand-père Thoutmôsis II
Grand-mère Hatchepsout
Fratrie Fratrie inconnue
Première épouse Tiâa Enfant(s) Thoutmôsis IV
Deuxième épouse inconnue Enfant(s) pas d'enfant connu
Troisième épouse inconnue Enfant(s) pas d'enfant connu
Quatrième épouse inconnue Enfant(s) pas d'enfant connu
Cinquième épouse inconnue Enfant(s) pas d'enfant connu
Sixième épouse inconnue Enfant(s) pas d'enfant connu
Septième épouse inconnue Enfant(s) pas d'enfant connu
Huitième épouse inconnue Enfant(s) pas d'enfant connu
Mari inconnu Enfant(s) pas d'enfant connu
Deuxième mari inconnu Enfant(s) pas d'enfant connu
Troisième mari inconnu Enfant(s) pas d'enfant connu
Quatrième mari inconnu Enfant(s) pas d'enfant connu

[modifier] Titulature

Nom d'Horus
Hiéroglyphe
G5
E2
D40
G36
D21
F9
F9
Image:srxtail.jpg
Codage E1:D40-G36:D21-F9:F9 ]
Translittération (Unicode) kȝ nḫt wr pḥty
Translittération (ASCII) kA nxt wr pHty
Transcription Kanakht Ourpéthi
Traduction « Taureau puissant, grand par sa vaillance »


Nom de Nebty
Hiéroglyphe
G16
wsr s f
F40
G43 s N28
D36
m R19 t
O49
Codage F12-S29-I9:F40-G43-S29-N28:D36-G17-R19-X1:O49
Translittération (Unicode) wsr fȝw sḫˁ m wȝst
Translittération (ASCII) wsr fAw sxa m wAst
Transcription Ouserfaousekhâemouaset
Traduction « Celui dont l'énergie (lit. le poids) est efficace, intronisé (lit. celui qu'on a fait apparaître radieux) à Thèbes »


Nom d'Horus d'or
Hiéroglyphe
G8
V15 t
D40
m S42 Z1
f
m N17
N17
N17
V30
Z2
Codage V15-X1:D44-G17-S42-Z1:I9-G17-N17:N17:N17-V30:Z2
Translittération (Unicode) jṯj sḫm.f m tȝw nbw
Translittération (ASCII) iTi sxm.f m tAw nbw
Transcription Itjisekhemefemtaounébou
Traduction « Qui s'empare de toutes les terres grâce à sa puissance »


Nom de Nesout-bity
Hiéroglyphe
M23
X1
L2
X1
Image:Hiero_Ca1.svg
N5
O29
L1
Z2
Image:Hiero_Ca2.svg
Codage ( N5:O29-L1:Z2 )
Translittération (Unicode) ˁȝ ḫprw rˁ
Translittération (ASCII) aA xprw ra
Transcription Âakhéperourê
Traduction « Les Manifestations de Rê sont grandioses »


Nom de Sa-Rê
Hiéroglyphe
G39 N5
Z1
Image:Hiero_Ca1.svg
i mn
n
R4
t p
R8 HqA iwn
Image:Hiero_Ca2.svg
Codage ( M17-Y5:N35-R4:X1*Q3-R8-S38-O28 )
Translittération (Unicode) jmn ḥtp(w) nṯr ḥḳˁ jwnw
Translittération (ASCII) jmn Htp(w) nTr HqA iwnw
Transcription Amenhotep Heka Iounou
Traduction « Amon est satisfiait, le divin régent d'Héliopolis »


Nom grec
Hiéroglyphe hiéroglyphes inconnus
Codage codage inconnu
Translittération (Unicode) translittération inconnue
Translittération (ASCII) translittération inconnue
Transcription Misphragmuthôsis (d'après Manéthon)
Traduction « traduction inconnue »


[modifier] Règne

Statue d'Amenhotep II conservée au musée des Beaux-Arts de Boston
Statue d'Amenhotep II conservée au musée des Beaux-Arts de Boston


Amenhotep II
Période Nouvel Empire
Dynastie XVIIIe dynastie
Fonction Septième pharaon de la dynastie
Prédécesseur Thoutmôsis III
Prise du pouvoir Mort naturelle de son père
Dates de règne -1454 à -1419 (selon D. B. Redford)
-1453 à -1419 (selon E. F. Wente)
-1439 à -1413 (selon R. A. Parker)
-1438 à -1412 (selon E. Hornung)
-1436 à -1413 (selon A. H. Gardiner)
-1428 à -1397 (selon J. von Beckerath)
-1427 à -1396 (selon K. A. Kitchen)
-1427 à -1393 (selon C. Aldred)
-1426 à -1400 (selon R. Krauss & W. J. Murnane)
-1425 à -1401 (selon N. Grimal)
-1424 à -1398 (selon A. D. Dodson)
-1413 à -1388 (selon H. W. Helck)
Durée du règne
Successeur Thoutmôsis IV
Passation du pouvoir Mort naturelle
Sépulture Non trouvé
Date de découverte Inconnue
Découvreur Inconnu
Fouillée par ?


En l'an 3 (ou 7) de son règne, Amenhotep III entreprit sa « première campagne de victoires » dans la région de Takhsy[5]. Il arriva sur les bords de l'Oronte, qu’il franchit à gué. Puis il redescendit vers le sud et atteignit Niy et Qadesh, dont les princes firent acte d’allégeance. Après un raid contre Khashabou[6], où le roi en personne fit prisonniers vingt-six Maryannou[7], l’armée victorieuse retourna à Memphis, « Sa Majesté étant pareille à un taureau puissant ». Les corps de six princes ennemis que le roi avait abattus à coups de massue furent exhibés à Thèbes ; un septième cadavre fut attaché au mur d'enceinte de Napata « afin de rendre manifestes les victoires de Sa Majesté, pour le temps éternel et le temps infini, dans toutes les plaines et toutes les montagnes de Nubie »[8].

En l'an 9, 25e jour du 3e mois d'akhet, le roi retourna en Palestine, sans doute d’urgence, car la campagne se déroula « à un moment où la présence des hommes était nécessaire pour les travaux des champs »[9]. Il attaqua la ville de Yehem[10], prit Anaharta[11] qu’il pilla et arriva à Megiddo dont il remplaça le prince par un de ses fidèles. À l’issue de la campagne, il put ramener en Égypte « 89 600 personnes, avec leurs biens innombrables, tout le bétail leur appartenant, et des troupeaux sans fin »[12]. Les rois du Mitanni, du Hatti et de Babylone, quand ils eurent connaissance de son triomphe, lui firent présent de « tous les produits de [leur] pays (…) afin que leur fût donné le souffle de la vie »[13].

Bien que les conditions de vie des classes populaires nous échappent pour l’essentiel, l’Égypte d’Aménophis II donne une impression de prospérité, due en grande partie aux livraisons des pays tributaires, placés « sous les sandales de Sa Majesté », et à une main-d’œuvre que fournissaient les nombreux prisonniers de guerre. L’appareil administratif, bien rodé, était dirigé par des fonctionnaires dévoués, amis d’enfance du roi ou compagnons d’armes : Ousersatet, le « fils royal de Koush», qui avait pris part aux « campagnes de victoires », Menkhéperrêseneb, qui avait déjà servi Thoutmosis III, Sennefer, le maire de Thèbes, dont la tombe dit « des vignes » est l’une des plus richement décorées de la nécropole thébaine, ou encore Qénamon, directeur du Trésor et « responsable de tous les pays septentrionaux ».

À la différence de Thoutmôsis III, Amenhotep II n’était guère un « roi bâtisseur ». En effet, une part considérable de son œuvre architecturale consistait à achever les sanctuaires de son prédécesseur, notamment à Amada, à Éléphantine et à El Kab. À Karnak, il se fit représenter sur la face sud du 8e pylône dans l’attitude rituelle de pharaon tuant des captifs étrangers. Ailleurs sur le site, il ne subsiste plus de son œuvre que le pavillon de fête-sed entre le 9e et le 10e pylônes. Divers fragments remployés dans des édifices de ses successeurs attestent cependant un programme de construction plus ambitieux, dont il nous est toutefois difficile de mesurer l’importance.

Il avait fait aménager sa « demeure d’éternité », l’une des plus belles de la nécropole thébaine, dans la vallée des rois (KV 35). Victor Loret, qui la fouilla en 1898, y découvrit sa momie intacte, d’une taille hors du commun.

[modifier] Sépulture

Amenhotep II
Type Hypogée
Emplacement Vallée des rois, tombe KV 35
Date de découverte
Découvreur
Fouilles Victor Loret
Objets découverts


[modifier] Notes

  1. Selon Malek, Arnold, Shaw.
    Autres avis de spécialistes : -1454 à -1419 (Redford), -1453 à -1419 (Wente), -1439 à -1413 (Parker), -1438 à -1412 (Hornung), -1436 à -1413 (Gardiner), -1428 à -1397 (von Beckerath), -1427 à -1396 (Kitchen), -1427 à -1393 (Aldred), -1426 à -1400 (Krauss, Murnane), -1425 à -1401 (Grimal), -1424 à -1398 (Dodson), -1413 à -1388 (Helck).
  2. cf. A. Varille, page 45
  3. environ sept cm
  4. Outre le prince héritier, on lui connaît d’autres descendants, nés toutefois de mère inconnue, notamment Oubensénou, et au moins une fille, la princesse Iaret.
  5. La localisation de cette région est incertaine. D’après A. H. Gardiner, Takhsy serait situé à faible distance de Qadesh : cf. A. H. Gardiner, page 200
  6. situé près de la côte entre le Carmel et Jaffa : cf. A. H. Gardiner, page 220
  7. des soldats d’élite, conducteurs de char : ibid, page 203
  8. cf. C. Lalouette, page 389
  9. C. Lalouette, page 389
  10. Yemma, au sud du Carmel
  11. l’Anaharath de la Bible, situé entre Nazareth et le lac Génésareth
  12. C. Lalouette, page 391
  13. C. Lalouette, page 392. Dans l’historiographie égyptienne, Pharaon, dont les victoires rétablissent la Maât, est aussi le dispensateur de toute vie, donnant notamment « le souffle dont vivent les humains ».

[modifier] Bibliographie