XXe dynastie égyptienne

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Image:Cartouche_histoire1.jpg
Articles de la série Histoire
Périodes
Période prédynastique
Période thinite - Ancien Empire
Ire période intermédiaire
Moyen Empire
IIe période intermédiaire
Nouvel Empire
IIIe période intermédiaire
Basse époque
Dynasties
0 - Ire - IIe - IIIe - IVe - Ve - VIe - VIIe - VIIIe - IXe - Xe - XIe - XIIe - XIIIe - XIVe - XVe - XVIe - XVIIe - XVIIIe - XIXe - XXe - XXIe - XXIIe - XXIIIe - XXIVe - XXVe - XXVIe - XXVIIe - XXVIIIe - XXIXe - XXXe - XXXIe - Les Ptolémées

La XXe dynastie pharaonique est à nouveau une dynastie « thébaine » dans le sens où la transition avec la XIXe dynastie s'est jouée au cœur de la cité du dieu Amon.

Sethnakht, alors général des armées du pays rend le pouvoir évinçant les derniers prétendants au trône de la famille de Ramsès II dont les dernières années avaient particulièrement été troublées. Sans doute l'anarchie menaçait l'équilibre des pouvoirs et déjà de véritables dynasties de courtisans avaient embolisé le fonctionnement de l'état. Les prêtres avaient acquis encore une fois un pouvoir considérable, gérant à leur profit d'immenses terres qui étaient rattachées aux grands domaines divins. Une caste militaire s'était formée avec l'intégration progressive dans cette société impériale, notamment, de mercenaires comme les fameux medjaÿ déjà enrôlés à la XVIIIe dynastie, mais également les shardanes depuis Ramsès II puis des Libyens à partir de Mérenptah.

Sethnakht et son fils, le futur Ramsès III appartenaient à cette société militaire et comme Séthi et Ramsès près d'un siècle avant eux, avaient alors repris le pays en main et mis en place une politique énergique pacifiant la Nubie et reprenant l'initiative au Proche Orient.

Jusqu'à Ramsès IV, le pouvoir fut garanti par l'administration royale qui est renforcée et se déploie sur tout le territoire à travers de nombreuses fondations et les dons fait aux principaux temples des métropoles du pays.

L'activité architecturale est alors concentrée sur la Basse-Égypte, poursuivant l'œuvre de Ramsès et de son fils et successeur Mérenptah à Héliopolis, Memphis, Bubastis et Pi-Ramsès et Ramsès III fonde un nouveau palais à Tell el-Yahoudieh non loin d'Héliopolis.

Thèbes n'est pas pour autant abandonnée et le temple jubilaire de Ramsès III à Medinet Habou sur la rive ouest de l'ancienne capitale devient la fondation dynastique par excellence. Ce temple devait former une nouvelle ville avec le Ramesséum alors encore en activité et dont il s'inspire sur le plan architectural. La vallée des rois reste la nécropole royale et c'est à cette période que le village de Deir el-Médineh atteint sa plus grande extension avec le doublement des équipes et un art funéraire digne des meilleurs artisans de Thèbes.

Mais c'est aussi sous Ramsès III qu'eut lieu la première grève de la confrérie, premier indice de changements dans la société égyptienne qui vont s'accentuer aux règnes suivants.

Ramsès III arrête une nouvelle invasion terrestre et maritime venant des Balkans, d'Asie mineure et du Levant vers -1180 : c'est la migration égéenne. Ce sont les « Peuples de la Mer » des documents égyptiens parmi lesquels on compte des Troyens (Thekker) et des Philistins (Peleset) qui finirent eux aussi par s'installer dans les grandes villes d'Égypte comme Memphis ou Pi-Ramsès. Ces peuplades vont balayer les anciens royaumes et cité-État qui s'étaient développés le long de la côte égéenne de la Turquie, en Syrie et au Liban portant en quelque sorte le coup de grâce à un ancien monde dont l'Égypte garda le souvenir. Ces bouleversements géopolitiques laissèrent la place à de nouvelles puissances qui se reconstituèrent plus tard à partir de l'Assyrie, de l'Elam et de la Médie, tandis qu'à l'occident une nouvelle thalassocratie voyait le jour depuis Mycènes et occupa peu à peu le terrain du commerce de la Méditerranée que les Crétois par leur disparition complète et les Phéniciens sous le coup d'invasions incessantes abandonnèrent à leur profit.

La victoire de Ramsès III est le point d'orgue de son règne et il cherchera à imiter en tout son illustre prédécesseur le second du nom, y compris dans le choix des noms de ses fils dont le nombre était aussi très honorable. Il voulut ainsi garantir la succession et consolider la dynastie, mais l'absence de choix d'une première grande épouse royale au profit d'une politique de harem eut raison de ses aspirations.

Ainsi dès le début de la XXe dynastie les éléments qui vont constituer le déclin de l'empire des Ramsès sont déjà en place. Les différentes classes qui se partagent le pays vont peu à peu le transformer réveillant les velléités naturelles qui opposaient les Deux Terres depuis des millénaires et que seul Pharaon pouvait maintenir en équilibre.

Après Ramsès IV, la crise dynastique s'installe et les différentes branches de la famille royale se disputent l'héritage de Ramsès III, qui lui-même mourut suite à un complot ourdi depuis le harem royal, à Thèbes même.

Tous les successeurs chercheront à imiter leur glorieux ancêtre en adoptant son nom de couronnement, mais aucun n'arrivera à freiner les modifications profondes qui s'opéraient alors.

La fin de la dynastie est marquée par les scandales des pillages de la nécropole thébaine, dont la vallée des rois et des reines sous Ramsès IX puis sous Ramsès XI. Sans doute l'éloignement de la cour royale qui s'était désormais installée en Basse-Égypte participa à l'insécurité grandissante de la région thébaine de plus en plus menacée par des incursions des nomades libyens. Le pouvoir royal, n'étant plus assuré et garanti, favorisa ainsi la montée du clergé thébain qui étendit alors son emprise sur toute la Haute-Égypte, annonçant la rupture inévitable qui conduira à l'effondrement de la dynastie et de l'empire.

La suite de la XXe dynastie voit le début de la IIIe période intermédiaire avec notamment l'ascension des Grands prêtres d'Amon qui n'hésitent pas à se faire représenter sur les murs du temple d'égal à égal avec Pharaon, ou à inscrire leur nom dans un cartouche formant ainsi quasiment une titulature royale.

C'est la fin du Nouvel Empire, âge d'or de l'art égyptien. La littérature est toutefois peu originale, elle se contente de recopier les œuvres du Moyen Empire. À mentionner cependant : le livre des Morts. La langue parlée à cette époque est le néo-égyptien dans laquelle est composée une nouvelle littérature, notamment amoureuse.

[modifier] Pharaons de la XXe dynastie

[modifier] Voir aussi

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur XXe dynastie égyptienne.