Allier (rivière)

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Allier
Pont sur l'Allier à Brioude
Longueur 410 km
Débit moyen 147 m3.s-1
mesurés à Cuffy
Surface du bassin 14 310 km2
Régime pluvial
Se jette dans la Loire
Pays France
Cours d’eau - Hydrologie
L'Allier près de Pont-du-Château dans le Puy-de-Dôme
L'Allier près de Pont-du-Château dans le Puy-de-Dôme

L'Allier (en occitan Alèir) est une rivière du centre de la France.

Sommaire

[modifier] Nom

Anciennement Elaver, vient du ligure el (arbre) + ar (rivière dont la vallée est en forme de plaine), rivière aux arbres, sans doute car elle servait au flottage du bois.

[modifier] Hydrographie

Elle prend sa source dans les Cévennes sur le Moure de la Gardille (1 423 m), en Lozère (48), et se jette dans la Loire au bec d’Allier, près de Nevers à la limite entre le Cher (18) et la Nièvre (58). Elle reste l’une des dernières rivières encore sauvages d'Europe et recèle une faune unique (notamment les oiseaux).

[modifier] Hydrologie

Le régime hydrologique de l'Allier est un régime pluvial soumis au climat océanique. On observe classiquement un maximum en février (245 m³.s–1 en moyenne mensuelle) et un minimum en août (environ 50 m³.s–1). À l'étiage, le débit peut descendre sous les 20 m³.s–1 et dépasser 2 000 m³.s–1 en crue. Les crues se forment lors des longs épisodes pluvieux s'étalant généralement de novembre à avril et provenant le plus souvent de l’océan Atlantique. Cependant, l’épisode « méditerranéen expansif » de décembre 2003 a également provoqué une forte crue de l’Allier, peut-être la plus forte depuis l’après-guerre.

[modifier] Les débits

Le débit de l'Allier a été observé sur une période de 53 ans (1955-2007), à Cuffy, localité du département du Cher, située au confluent avec la Loire[1]. À cet endroit, le bassin versant de la rivière est de 14 310 km², soit sa totalité.

Le débit moyen interannuel ou module de la rivière à Cuffy est de 147 m³ par seconde.

L'Allier présente des fluctuations saisonnières de débit moyennes, avec des hautes eaux d'hiver-printemps portant le débit mensuel moyen entre 188 et 244 m³ par seconde, de décembre à mai inclus (maximum en février), et des basses eaux d'été de juillet à septembre, avec une baisse du débit moyen mensuel jusqu'au niveau de 48 m³ au mois d'août, niveau encore appréciable, il est vrai. Mais ces moyennes mensuelles cachent des oscillations périodiques plus importantes.

Le VCN3 peut chuter jusque 15 m³, en cas de période quinquennale sèche. Rappelons que le VCN3 est la quantité minimale écoulée ou débit minimal sur trois jours consécutifs.

D'autre part, les crues peuvent prendre une certaine importance, sans atteindre des niveaux catastrophiques trop fréquemment. La valeur journalière maximale a été de 1 510 m³ par seconde le 18 décembre 1981. Les QIX 2 et QIX 5 ou débits calculés de crue biennale et quinquennale valent respectivement 670 et 940 m³.

Le QIX 10, ou débit calculé de crue décennale, est de 1 100 m³ par seconde et le QIX 20 de 1 300 m³. Quant au QIX 50, il est de 1 500 m³, soit la moitié seulement de celui de la Vienne à Nouâtre (voir note[2]). Avec 53 années de mesure, ces débits calculés peuvent être considérés comme fiables.

À titre de comparaison, rappelons que le QIX 10 de la Marne à l'entrée de Paris vaut 510 m³ par seconde, tandis que son QIX 50 est de 650 m³. On remarque que le QIX 10 comme le QIX 50 de l'Allier, rivière de catégorie comparable, valent plus du double de ceux de la Marne, alors que le bassin versant de cette dernière est un peu moindre. La même comparaison avec la Seine à Alfortville nous donne pour cette dernière un QIX 10 de 1 200 m³ par seconde et un QIX 50 de 1 600 m³, soit des valeurs quasi égales, mais pour un bassin versant de la Seine d'une étendue double (30 800 km²) de celle de l'Allier (voir l'article concernant le débit de la Seine à Paris).

La lame d'eau écoulée dans le bassin de l'Allier est de 326 millimètres annuellement, ce qui est relativement égal à la moyenne d'ensemble de la France, ainsi d'ailleurs qu'à celle du bassin versant de la Vienne (319 millimètres). Le débit spécifique (ou Qsp) se monte à 10,3 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.

[modifier] Crues historiques

La dernière crue « importante » de l’Allier intervenue en 2003 était une crue de fréquence trentennale : un débit de 970 m³.s–1 avait été enregistré à Vieille-Brioude. La crue de référence pour la rivière Allier est la crue centennale de 1866 avec 2 500 m³.s–1 à Vieille-Brioude.

[modifier] Débit de la Loire au confluent

L'Allier à Vichy en amont du barrage. La ville de Vichy est à gauche
L'Allier à Vichy en amont du barrage. La ville de Vichy est à gauche

À l’amont immédiat de la confluence avec la Loire, à Nevers, quelques kilomètres en amont du Bec d’Allier, la Loire possède un débit moyen supérieur (170 m³ par seconde) pour un bassin versant un peu plus grand (17 600 km²).

On ne possède malheureusement pas encore de données détaillées en amont du confluent entre les deux puissants cours d'eau. Une nouvelle station opère depuis l'année 2000 à Imphy à une dizaine de kilomètres en amont de Nevers, mais la durée des observations y est insuffisante et aucune donnée fiable n'a été publiée à ce jour (mai 2007). Par contre, une station hydrométrique fonctionne depuis 1967 à Givry, dans la commune de Cours-les-Barres face à Fourchambault et nous offre une synthèse complète de tous les débits du fleuve après son confluent du Bec d'Allier[3].

Le débit moyen interannuel ou module du fleuve y est de 320 m³ par seconde pour un bassin versant de 32 610 km².

Les fluctuations saisonnières de débit sont fort semblables à celles relevées sur l'Allier, avec des hautes eaux d'hiver-printemps qui font monter le débit mensuel moyen à une fourchette située entre 410 et 569 m³ par seconde, de décembre à mai inclus (maximum en février), et des basses eaux d'été de juillet à septembre, avec une baisse du débit moyen mensuel jusqu'au niveau de 96,7 m³ au mois d'août.

Le VCN3 du fleuve peut chuter jusque 40 m³, en cas de période quinquennale sèche.

D'autre part, la valeur maximale instantanée du débit a été de 3 400 m³ par seconde le 6 décembre 2003, tandis que le débit journalier maximal était de 3 290 le même jour. Le QIX 10, ou débit calculé de crue décennale, est de 2 900 m³ par seconde. Le QIX 20 est de 3 300, tandis que le QIX 50 passe à 3 900 m³, soit plus de deux fois le débit du Rhône à Arles. On doit donc admettre que les crues de décembre 2003 n'étaient que des crues vicennales (20 ans) et que des crues plus importantes sont hautement probables.

La lame d'eau écoulée dans le bassin du fleuve à Cours-les-Barres de 310 millimètres annuellement et le débit spécifique (ou Qsp) se monte de ce fait à 9,8 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.

[modifier] Faune

Allier avec le pont en Le Guétin
Allier avec le pont en Le Guétin

Ragondins et castors sont, entre autres, des espèces que l’on peut observer sur l’Allier. Quant au peuplement piscicole, il est particulièrement varié (truites, ombres, brochets, …). Néanmoins, la présence de très nombreux barrages sur la Loire, a entraîné la quasi disparition du saumon d’Allier, par absence ou inadaptation des échelles à poissons, baisse du débit et envasement des frayères, baisse du taux d’oxygène dissous, augmentation de la température moyenne, … Heureusement, des efforts bénévoles nombreux tentent depuis des années la réintroduction de ce poisson mythique, à l’origine d'une tradition culturelle millénaire.

[modifier] Départements et principales villes traversés

[modifier] Principaux affluents et sous-affluents

[modifier] Références

  1. Banque Hydro - Station K3650810 - L'Allier à Cuffy (Synthèse) (ne pas cocher la case « Station en service »)
  2. Le QIX 20 ou débit calculé pour une crue vicennale, est la valeur du débit calculé pour une crue n'ayant statistiquement lieu que tous les 20 ans.
    On calcule aussi le QIX 50, c'est-à-dire la valeur du débit calculé pour une crue cinquantennale, n'ayant statistiquement lieu que tous les 50 ans.
    Enfin le QIX 2 et le QIX 5 sont les débits calculés pour une crue biennale et quinquennale, c'est-à-dire une crue qui doit se produire en moyenne tous les deux ou cinq ans. Ils permettent d'apprécier les risques à plus court terme.
  3. Banque Hydro - Station K4000010 - La Loire à Cours-les-Barres (Synthèse) (ne pas cocher la case « Station en service »)

[modifier] Compléments

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur l'Allier.

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes


Affluents de la Loire
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