Layon (rivière)

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Layon
Longueur 90 km
Débit moyen 4,05 m3.s-1
mesurés à Saint-Lambert-du-Lattay
Surface du bassin 950 km2
Se jette dans Loire
Bassin collecteur Loire
Pays France
Cours d’eau - Hydrologie

Le Layon est une rivière du centre-ouest de la France, des régions Poitou-Charentes et Pays de la Loire.

Sommaire

[modifier] Étymologie

Le Layon s’appelait à l’origine l’Ara (fluvius Are, 1040, Ara fluvius, 1140). Le nom actuel serait un diminutif l’Arayon devenu Layon[1].

[modifier] Géographie

Elle prend sa source dans le département des Deux-Sèvres au sud-est de Saint-Maurice-la-Fougereuse en région Poitou-Charentes.

Après une dizaine de kilomètres, elle pénètre en région Pays de la Loire, dans le département de Maine-et-Loire où se situe la majeure partie de son cours.

Dans sa partie aval, le cours d’eau emprunte un accident géologique majeur : la faille du Layon. Cette faille se prolonge jusqu’à la pointe sud de la Bretagne, après avoir reçu plusieurs autres noms. La rivière borde la Corniche Angevine sur plusieurs kilomètres avant de rejoindre la Loire à Chalonnes-sur-Loire.

[modifier] Départements et principales localités traversés

[modifier] Principaux affluents

NB : (rd) = affluent rive droite ; (rg) = affluent rive gauche

[modifier] Hydrologie

Le Layon en crue
Le Layon en crue

Comme la plupart des cours d’eau des régions de plaine du bassin de la Loire, le Layon est une rivière peu abondante. Son débit a été observé durant une période de quarante-et-un ans (1967-2007), à Saint-Lambert-du-Lattay, localité située à une dizaine de kilomètres de son confluent avec la Loire[2], plus précisément au niveau du pont de la D209 à Bezigon, c’est-à-dire en aval du confluent avec l’Hyrôme, affluent principal du Layon[3]. Le bassin versant de la rivière y est de 920 (ou 934 ?) km², soit plus de 95% de la totalité de celui-ci.

Le débit moyen interannuel ou module de la rivière à Saint-Lambert-du-Lattay est de 4,05m³ par seconde.

Le Layon présente des fluctuations saisonnières de débit très marquées, avec une période de hautes eaux d’hiver portant le débit mensuel moyen à un niveau situé entre 6,6 et 11,1m³ par seconde, de décembre à mars inclus (avec un maximum en janvier-février). Dès fin mars le débit diminue progressivement pour aboutir à la période des basses eaux qui se déroule de juin à octobre, avec une baisse du débit moyen mensuel allant jusqu’à 0,316m³ au mois d’août, ce qui est déjà sévère pour un cours d’eau de cette taille. Cependant les fluctuations de débit peuvent être encore bien plus importantes d’après les années et sur des périodes plus courtes.

À l’étiage, le VCN3[4] peut chuter jusque 0,004 m³, en cas de période quinquennale sèche, soit à peine quatre litres par seconde, ce qui est extrêmement sévère, le cours d’eau étant dès lors presqu’à sec.

Quant aux crues, elles peuvent être très importantes compte tenu de la taille moyenne du bassin versant. Compte tenu de l’imperméabilité du sous-sol dans la partie occidentale de son bassin (massif armoricain), elles ne sont pas moindres que celles des affluents de la partie occidentale du bassin de la Mayenne (l’Oudon par exemple). Les QIX 2 et QIX 5 ou débits calculés de crue biennale et quinquennale valent respectivement 73 et 120m³ par seconde. Le QIX 10 ou débit calculé de crue décennale est de 160m³ par seconde, le QIX 20 de 190m³, tandis que le QIX 50 se monte à 230m³ par seconde (voir note : [5]).

Le débit instantané maximal enregistré à Saint-Lambert-du-Lattay durant cette période, a été de 245m³ par seconde le 28 décembre 1999, tandis que le débit journalier maximal enregistré était de 209m³ par seconde le même jour. Si l’on compare la première de ces valeurs à l’échelle des QIX de la rivière, on constate que cette crue était d’ordre plus que cinquantennal et donc fort exceptionnelle.

Il peut être intéressant de comparer les QIX 2, QIX 10 et QIX 20 du Layon à ceux de l’ Orge, coulant en amont de Paris, dont le débit est à peu près identique, possédant un bassin de 950km², soit à peu près de même taille que celui du Layon, et ayant produit quelques fameux débordements ces dernières décennies. Alors que le QIX 2 du Layon se monte à 73m³ par seconde, celui de l’Orge en vaut 23. Quant au QIX 10, celui du Layon étant de 160m³ par seconde, il est de 34m³ pour l’Orge. Enfin tandis le QIX 20 du Layon se monte à 190m³ par seconde, celui de l’Orge n'atteint que 38m³ par seconde. On en conclura que les crues du Layon sont proportionnellement près de cinq fois plus importantes que celles de l’Orge, rivière présentant cependant des risques sérieux.

Au total, le Layon est une rivière fort peu abondante. La lame d’eau écoulée dans son bassin versant est de 139 millimètres annuellement, ce qui est largement inférieur à la moyenne de la France tous bassins confondus, mais aussi nettement inférieur à la moyenne du bassin de la Loire (244 millimètres). Le débit spécifique de la rivière (ou Qsp) n’atteint de ce fait que le chiffre fort maigre de 4,4 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.

[modifier] Aménagements

Dès le XVIIe siècle, les Hollandais monopolisèrent le commerce des vins doux vers l’Europe du Nord. Ils firent ainsi la fortune du vignoble de la région à cette époque. Ils installèrent des entrepôts à Pont-de-Cé, puis importèrent des barriques de vin. Pour ce faire, ils empruntaient la Loire entre la mer et Pont-de-Cé, en passant par Nantes. Ce commerce fut tellement florissant qu’en 1774, on entreprit de canaliser le cours inférieur du Layon. Deux ans plus tard, les cargaisons de vins produits tout au long de la rivière furent embarquées sur place et transportées par voie d'eau vers Chalonnes et les entrepôts de Pont-de-Cé, et celà en empruntant le canal appelé à l'époque canal de Monsieur. Le Layon a été canalisé ainsi pendant près de quinze ans, juste avant la Révolution. Quelques aménagements ont résisté jusqu'à ce jour à la guerre de Vendée et au temps : chemins de halage, écluses, ponts, etc. Il y a là actuellement tout un patrimoine à visiter.

[modifier] Terroirs

Les rives du Layon sont célèbres pour le vin blanc liquoreux qui y est produit : le vin des Coteaux-du-Layon quelquefois simplement appelé « Layon ».

Ce vignoble, classé AOC depuis 1950, couvre une superficie de 1 200 hectares. Les vignes sont plantées à flanc de coteau.

Le vin est issu à 100 % du cépage appelé chenin. Certains terroirs, plus sucrés, peuvent bénéficier de l'appellation Coteaux-du-Layon suivie du nom de la commune. Il s'agit de Beaulieu-sur-Layon, Faye-d'Anjou, Rablay-sur-Layon, Rochefort-sur-Loire, Saint-Aubin-de-Luigné et Saint-Lambert-du-Lattay. La mention particulière Sélection de grains nobles peut être ajoutée si le titrage en sucre est supérieur à 294 grammes par litre de moût. Enfin trois anciens terroirs sont devenus des appellations à part entière. Il s'agit de Bonnezeaux, Chaume et de Quarts-de-Chaume.

[modifier] Communes ayant Layon dans leurs noms

[modifier] Notes et références

  1. Ernest Nègre, Toponymie générale de la France - Volume 1, 1990.
  2. Banque Hydro - Station M5222010 - Le Layon à Saint-Lambert-du-Lattay (Synthèse)
  3. Carte de situation de la station hydrométrique de Saint-Lambert-du-Lattay
  4. Le VCN3 est la quantité minimale écoulée ou débit minimal sur trois jours consécutifs.
  5. Le QIX 20 ou débit calculé pour une crue vicennale, est la valeur du débit calculé pour une crue n’ayant statistiquement lieu que tous les 20 ans.
    On calcule aussi le QIX 50, c’est-à-dire la valeur du débit calculé pour une crue cinquantennale, n’ayant statistiquement lieu que tous les 50 ans.
    Enfin le QIX 2 et le QIX 5 sont les débits calculés pour une crue biennale et quinquennale, c’est-à-dire une crue qui doit se produire en moyenne respectivement tous les deux et cinq ans. Ils permettent d’apprécier les risques à plus court terme.

[modifier] Annexes

[modifier] Homonymes et noms apparentés

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes



Affluents de la Loire
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