Évangiles

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Exégèse et critique

Les évangiles (du grec ευαγγελιον, « bonne nouvelle ») sont des écrits qui relatent la vie et le message de Jésus-Christ. Les évangiles considérés comme canoniques par les Églises chrétiennes sont au nombre de quatre : les évangiles selon Matthieu, Marc, Luc, appelés évangiles synoptiques, et l'évangile selon Jean.

Sommaire

[modifier] Genre littéraire

Le genre littéraire évangile correspond à l'arétalogie ou vie de héros, fréquente depuis le IIe siècle av. J.-C.. et qui prospèrera jusqu'au XIe siècle. Ce sont aussi des biographies. Le genre biographique était très prisé aux premiers siècles de notre ère, voir par exemple la Vie d'Agricola de Tacite, ou la Vie des douze Césars de Suétone. Mais on ne le traitait pas avec la rigueur scientifique et l'impartialité (apparente) propres à notre époque.

Les quatre évangiles canoniques sont dits selon :

  • Matthieu, dit le publicain, l'apôtre ou l'évangéliste ;
  • Marc ;
  • Luc, dit le médecin bien-aimé ;
  • Jean dit l'apôtre ou l'évangéliste.

Ces attributions semblent authentiques, sauf pour l'évangile de Matthieu, réécrit en grec, qui serait anonyme. Mais il comprendrait pour une grande part les Logia du Seigneur, rédigés en langue hébraïque par l'apôtre Matthieu selon la tradition. En ce sens son titre serait donc authentique.

Les trois premiers sont qualifiés de synoptiques — ils présentent plus ou moins les mêmes épisodes — par opposition au quatrième qui fait œuvre théologique, et qui est en fait plus mystique.

La découverte en 1945 à Nag-Hammadi d'un évangile selon Thomas rédigé en copte fit quelque temps l'objet d'une discussion. Voir cet article spécifique.

[modifier] Contenu - Vie de Jésus

Les Évangiles de Mathieu, Marc, Luc et Jean constituent les sources documentaires principales concernant la vie et l'enseignement de Jésus, qu'ils abordent chacun selon une perspective particulière tout en suivant le même schéma général et en transmettant la même philosophie.

[modifier] Enfance et vie cachée

  • L'annonce faite à Marie, (l'Annonciation) : « Ne crains point, Marie ; car tu as trouvé grâce devant Dieu. Et voici, tu deviendras enceinte, et tu enfanteras un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus » (Lc 1:26-35)[1] et à Joseph (Mt 1:18-24), à qui elle aurait été fiancée, de la conception virginale de l'enfant « Un ange du Seigneur lui apparut en songe, et dit : Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre avec toi Marie, ta femme, car l'enfant qu'elle a conçu vient du Saint Esprit » (Mt 1:18-25).
  • La naissance de Jésus selon ces textes à Bethléem, (la Nativité) : « Dans la ville de David, il vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur. Et voici à quel signe vous le reconnaîtrez : vous trouverez un enfant emmailloté et couché dans une crèche » (Lc 2:11-12). D'après les Évangiles, un recensement avait été ordonné à ce même moment par un édit de César Auguste. Marie, enceinte, et son époux Joseph, auraient été contraints de quitter Nazareth en Galilée pour rejoindre la Judée. Jésus serait né pendant le règne du roi Hérode Ier le Grand, alors que Quirinius était gouverneur de Syrie. La naissance de Jésus à Bethléem, ville où a été sacré David, accomplirait ainsi la prophétie de Michée : « Et toi, Bethléhem Éphrata (=la fertile), petite entre les milliers de Juda, de toi sortira pour moi celui qui dominera sur Israël, et dont l'origine remonte aux temps anciens, aux jours de l'éternité. » (Mi 5:1).

[modifier] Vie publique

En Galilée, Jésus constitue un groupe de douze disciples, les apôtres, le premier parmi d'entre eux étant Simon-Pierre (Mc 3:13, Lc 6:13, Mt 16:17-19), à qui Jésus annonce (Mt 16:18) qu'il le nomme Pierre et qu'il bâtira son église sur cette pierre (il peut s'agir là d'un jeu de mots : Petra, mot latin traduit par "pierre", signifiant également "foi").


Par la suite, Jésus se rend à Jérusalem pour prêcher la compassion (Lc 6:36), l'amour du prochain dans le sens de la fraternité universelle (parabole du bon Samaritain (Lc 10:29, Lc 10:37) : « Vous avez appris qu'il a été dit : Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi. Mais moi, je vous dis : Aimez vos ennemis » (Mt 5:44). Il aurait demandé la pureté morale, entendue comme suit : « Quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur » Mt 5:27-28 (il convient toutefois de préciser que, par le terme "adultère", Jésus s'adresse ici aux hommes mariés : il ne condamne pas le désir charnel et l'acte sexuel en tant que tel), appelé à partager le Royaume de Dieu : « Venez, vous qui êtes bénis de mon Père ; prenez possession du Royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde » (Mt 25:34) et prié pour l'unité de ses disciples : « Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et comme je suis en toi, afin qu'eux aussi soient un en nous » (Jn 17:21). Il aurait accueilli avec bienveillance les femmes et les enfants, les exclus, les réprouvés de son temps. Il aurait sauvé la vie d'une femme accusée d'adultère, sans la condamner, mais en lui demandant de ne plus commettre de péchés (Jn 8:1-11). Par cet acte, en contradiction avec les lois religieuses juives alors en vigueur (cf. lapidation), Jésus situerait la vie humaine et sa préservation au-dessus des lois et des religions. Avec
le Sermon sur la montagne, il exalte ceux qui ont un esprit de pauvre, ceux qui souffrent, ceux qui ont le cœur pur, qui font œuvre de paix en leur promettant une place dans le Royaume de Dieu après leur mort (Mt 5:3-11).

Toujours selon les Évangiles, Jésus aurait guéri des malades (Mt 8:1-17), des infirmes ((Mc 7:21 ; Mt 9:1-8), redonné la vie à plusieurs personnes, notamment son ami Lazare Jn 11:1-44 (il est à noter que ses guérisons et ses résurrections peuvent résulter d'une symbolique : la racine latine du mot "ressusciter", ressuscitare, signifiant "réveiller"), accompli des exorcismes Mc 1:21-28 (la méthode utilisée par Jésus, visant à forcer le(s) démon(s) à révéler son nom, est toujours en usage par les prêtres exorcistes) et porté secours (la Tempête apaisée Mt 8:23-27). Ces miracles sont le plus souvent présentés comme un effet de la foi de leurs bénéficiaires "déclenché" par Jésus, et non d'un pouvoir quelconque : « Tout est possible à celui qui croit » (Mc 9:23) ; ils justifient l'affirmation d'une réalité déjà présente du Royaume de Dieu (Mt 12:28). D'autres fois, Jésus aurait de lui-même donné en abondance (la Multiplication des pains en Mc 6:35-44, à rapprocher de Jn 6:30-36).

Dieu serait pour lui un père aimant et prêt à pardonner, en rupture avec le dieu vengeur du judaïsme : « Si donc, méchants comme vous l'êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison votre Père qui est dans les cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent » (Mt 7:11). Il aurait enseigné la prière : « Quand vous priez, dites : Père ! Que ton nom soit sanctifié ; que ton règne vienne. Donne-nous chaque jour notre pain quotidien ; pardonne-nous nos péchés, car nous aussi nous pardonnons à quiconque nous offense ; et ne nous induis pas en tentation » (Lc 11:2).

Sa prédication, qui aurait duré deux à trois ans, s'opposrait à l'ordre établi de l'époque, bien que dénuée de visées politiques (« Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu » (Mc 12:17). À Jérusalem, il aurait chassé les marchands du Temple (Jn 2:13-22) et fustigé le formalisme religieux et l'hypocrisie morale des sadducéens et des pharisiens (Mt 23). Comme il l'aurait dit de lui-même : « Je suis venu jeter un feu sur la terre », afin de marquer son opposition à l'immobilisme des choses et faire évoluer les mentalités (Lc 12:49).

  • La Transfiguration avec l'apparition de Moïse et d'Élie, (Mt 17:1-9) : « Son visage resplendit comme le soleil, et ses vêtements devinrent blancs comme la lumières », « Une nuée lumineuse les couvrit. Et voici, une voix fit entendre de la nuée ces paroles : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection : écoutez-le ! ».(Mt 17:1-8, Lc 9:28-36, Mc 9:2-8).

[modifier] Passion et ressurrection

  • La Cène, dernier repas avec ses disciples au cours duquel il aurait institué l'eucharistie : « Pendant qu'ils mangeaient, Jésus prit du pain et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et le donna aux disciples, en disant : Prenez, mangez, ceci est mon corps. Il prit ensuite une coupe ; et, après avoir rendu grâces, il la leur donna, en disant : Buvez-en tous car ceci est mon sang, le sang de l'alliance, qui est répandu pour plusieurs, pour la rémission des péchés » (Mt 26:26-29).
  • Après la trahison de Judas en Mt 26:14-16 et Mt 26:24-25, l'arrestation au mont des Oliviers (Mt 26:47), et la comparution devant le sanhédrin qui l'aurait accusé de blasphème : le souverain sacrificateur l'aurait interrogé de nouveau, et lui aurait dit : "Es-tu le Christ, le Fils du Dieu béni ? Jésus répondit : "Je le suis. Et vous verrez le Fils de l'homme assis à la droite de la puissance de Dieu, et venant sur les nuées du ciel." Alors le souverain sacrificateur aurait déchiré ses vêtements, et aurait dit : "Qu'avons-nous encore besoin de témoins ?" » (Mc 14:63-). Puis la condamnation à mort par le préfet romain Ponce Pilate se serait décidée sous la pression de la foule : « Pilate, voyant qu'il ne gagnait rien, mais que le tumulte augmentait, prit de l'eau, se lava les mains en présence de la foule, et dit : Je suis innocent du sang de ce juste » (Mt 27:1-26).
  • La Passion, c'est-à-dire les souffrances de Jésus et la mort sur la croix au mont Golgotha, à l'extérieur de Jérusalem : « Les soldats du gouverneur conduisirent Jésus dans le prétoire, et ils assemblèrent autour de lui toute la cohorte. Ils lui ôtèrent ses vêtements, et le couvrirent d'un manteau écarlate. Ils tressèrent une couronne d'épines, qu'ils posèrent sur sa tête, et ils lui mirent un roseau dans la main droite ; puis, s'agenouillant devant lui, ils le raillaient, en disant : Salut, roi des Juifs ! Et ils crachaient contre lui, prenaient le roseau, et frappaient sur sa tête. Après s'être ainsi moqués de lui, ils lui ôtèrent le manteau, lui remirent ses vêtements, et l'emmenèrent pour le crucifier. » (Mt 27:27-50).
  • La Résurrection aurait été constatée au matin de Pâques par Marie-Madeleine, Marie, mère de Jacques et Salomé : « Elles entrèrent dans le sépulcre, virent un jeune homme assis à droite vêtu d'une robe blanche, et elles furent épouvantées. Il leur dit : Ne vous épouvantez pas ; vous cherchez Jésus de Nazareth, qui a été crucifié ; il est ressuscité, il n'est point ici ; voici le lieu où on l'avait mis » (Mc 16-5.6, Mt 28:1-10).
  • Plusieurs apparitions aux disciples, puis l'Ascension : « Le Seigneur, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel, et il s'assit à la droite de Dieu. Et ils s'en allèrent prêcher partout. Le Seigneur travaillait avec eux, et confirmait la parole par les miracles qui l'accompagnaient » (Mc 16:19).

[modifier] Sens des évangiles et exégèse

L'Église catholique reconnaît aux évangiles (et à la Bible en général) quatre significations différentes :

  • le sens littéral, relatif à la réalité et à la signification historique des événements décrits, qui relève les éléments historiques contenus dans le texte ;
  • le sens allégorique ou spirituel, relatif à la signification religieuse, qui énonce ce que le texte apporte à la foi, au dogme ;
  • le sens moral, relatif à la relation entre le texte et le croyant ;
  • le sens anagogique ou mystique, relatif à la symbolique des faits rapportés dans les Écritures, qui leur donne une dimension eschatologique.

Le premier sens relève de l'analyse historique des faits, les trois autres sont du domaine de la croyance. Pour un chrétien, ils sont indissociables et trouvent leur accomplissement dans la lectio divina, méditation personnelle des évangiles qui intègre ces quatre dimensions[3] :

« Ces quatre niveaux de sens correspondent en substance aux approfondissements que la lectio divina propose de faire au lecteur de l’Écriture, en le guidant du niveau historico-littéral (lectio) à son approfondissement révélateur et théologique qui fait émerger un message central (meditatio) auquel on répond par la prière et l’engagement dans la vie (oratio), jusqu’à donner à l’existence tout entière de partager le regard de Dieu sur les réalités humaines (contemplatio). »

Pour définir le sens des évangiles, les chercheurs et les théologiens ont recours à l'exégèse. L'exégèse n'est pas le seul fait des croyants, notamment quand il s'agit d'analyser la réalité historique des éléments contenus dans les Évangiles. L'Église catholique a donné des orientations générales sur la manière de conduire les études exégétiques : pendant le concile Vatican II, la Commission Biblique Pontificale a fait paraître une Instruction sur la vérité historique des évangiles (21 avril 1964) qui a été saluée comme un magnifique guide de travail pour les exégètes.

Selon ces directives très ouvertes, il existe trois étapes de rédaction des évangiles :

  • Prédication de Jésus et premiers témoins,
  • Prédication apostolique et formation des écrits,
  • Rédaction des évangiles.

L'encyclique Fides et ratio (numéro 94) précise, en référence à cette instruction :

«  En ce qui concerne les textes bibliques, et les évangiles en particulier, leur vérité ne se réduit assurément pas au récit d'événements purement historiques ou à la révélation de faits neutres, comme le voudrait le positivisme historiciste.(111) Au contraire, ces textes exposent des événements dont la vérité se situe au-delà du simple fait historique : elle se trouve dans leur signification dans et pour l'histoire du salut. Cette vérité reçoit sa pleine explicitation dans la lecture que l'Église poursuit au long des siècles, en gardant immuable le sens originel. Il est donc urgent que l'on s'interroge également du point de vue philosophique sur le rapport qui existe entre le fait et sa signification, rapport qui constitue le sens spécifique de l'histoire. »

[modifier] Les paraboles des évangiles

Les évangiles comptent 44 paraboles qui seraient issues, pour la plupart, d'une tradition midrashique antérieure. Elles sont toutes contenues dans les évangiles synoptiques. L'évangile selon Jean ne comporte aucune parabole. Elles sont ici classées par ordre alphabétique, selon le titre qu'on leur donne habituellement et qui n'est pas inscrit dans les évangiles :

[modifier] Le sermon sur la montagne

  • " Pour atteindre le sens profond et mystérieux du sermon sur la montagne, il faut lire cet évangile comme on écoute Mozart " ( entendu dans le sermon d'un moine bénédictin )

[modifier] Problème du canon

Le canon des évangiles est un décret qui a fixé le contenu des Evangiles du Nouveau Testament.

Dès le IIe siècle, sont réputés canoniques les quatre de la liste ci-dessus. Voir par exemple l'Adversus Haereses d'Irénée, daté de 170 environ.

Les écrits de Luc, son évangile et les Actes des Apôtres, nous sont parvenus sous deux formes assez différentes : le texte alexandrin et le texte dit « occidental ».

[modifier] Irénée de Lyon

Saint Irénée (vers 130-202), dans l'Adversus Haereses (vers 170), nous décrit très sobrement la formation des quatre Évangiles :

« Ainsi Matthieu publia-t-il chez les Hébreux, dans leur propre langue, une forme écrite d'Évangile, à l'époque où |Pierre et Paul évangélisaient Rome et y fondaient l'Église. Après le départ de ces derniers, Marc, le disciple et l'interprète de Pierre, nous transmit lui aussi par écrit ce que prêchait Pierre. De son côté, Luc, le compagnon de Paul, consigna en un livre l'Évangile que prêchait celui-ci [cf. Ga 2,2]. Puis Jean, le disciple du Seigneur, celui-là même qui avait reposé sur sa poitrine, publia lui aussi l'Évangile tandis qu'il séjournait à Éphèse en Asie. » (Adv. Hae. III Préliminaire).

Rappelons qu'Irénée était disciple de Polycarpe, lequel fut compagnon de Jean.

C'est lui, Irénée, qui nous dit que l'évangile est tétramorphe ("à quatre composantes"), et qu'« il ne peut y avoir ni un plus grand ni un plus petit nombre d'évangiles. » (Adv. Hae. III, 11, 8).

Article spécialisé : canon
Article spécialisé : apocryphes

[modifier] Ignace d'Antioche

Au début du IIe siècle, il écrit : "Mes archives c'est Jésus-Christ". Aucune citation d'un quelconque texte du Nouveau Testament n'émaille ses écrits.

[modifier] Clément de Rome

Il fait grand usage de l'Ancien Testament. Ses citations sont de forme libres, basées sur la Septante, qu'il cite de mémoire :

  1. il accorde le statut d'Écriture à des textes aujourd'hui perdus, à des midrachim pecharim (interprétations reçues et actualisantes) ;
  2. comme écriture proprement chrétienne, il ne connaît que le premier épître de Paul aux Corinthiens  ;
  3. il ne fait aucune allusion ni référence aux faits de la vie de Jésus ;
  4. il cite des paroles de Jésus (1 3:2) que le Nouveau Testament ne reprend pas sous cette forme.

[modifier] Polycarpe de Smyrne

C'est un familier des écrits de Paul de Tarse. Quelques indices donnent à penser qu'il connaît des textes proches de l'évangile selon Matthieu (recueil de logia ?).

[modifier] Papias

Cet auteur n'est connu comme évêque de Hiérapolis qu'au travers de l'Histoire ecclésiastique d'Eusèbe de Césarée. Papias, cité par Eusèbe, nous raconte succinctement la formation des évangiles canoniques. C'est à peu près la seule source d'information que nous ayons sur cette formation avec Clément d'Alexandrie, le Canon de Muratori et saint Irénée.

[modifier] Justin (Justin Martyr)

  1. Dans sa première Apologie, le Nouveau Testament est omniprésent.
  2. Il parle de la vie de Jésus ; il parle aussi des « mémoires des apôtres », lus pendant l'assemblée eucharistique.
  3. Quand Justin parle d'Écriture, c'est l'Ancien Testament qu'il désigne
  4. Dans son Dialogue avec Tryphon, quand Justin cite les évangiles, ses citations ne concordent pas avec les textes canoniques connus de nos jours. Marie-Emile Boismard et Arnaud Lamouille, dans leur ouvrage le Diatessaron de Tatien à Justin montrent que ces citations proviennent d'une harmonie évangélique d'une forme antérieure à celle de Tatien.

[modifier] Les apocryphes

Les récits de la vie de Jésus qui n'ont pas été retenus comme faisant partie du canon officiel ont été réunis sous le terme d'« évangiles apocryphes », (étymologiquement : "évangiles cachés"). Longtemps délaissés, l'exégèse moderne s'y intéresse à nouveau.
Les artistes, au cours des âges, en ont souvent retenu des légendes pieuses qui ont joué un assez grand rôle. Des collections de maximes, comme l'Évangile de Thomas, revêtent un intérêt historique. Elles semblent défendre des doctrines gnostiques. Certains de ces évangiles sont proches de légendes populaires tendant à combler les vides du récit des quatre évangiles réputés plus anciens. Parmi les traditions bien présentes dans l'Église catholique mais n'apparaissant pas dans les évangiles officiels, on trouve le nom des parents de Marie, mère de Jésus (qui se prénommeraient Anne et Joachim), ou la présence du bœuf et de l'âne dans la crèche où est né Jésus.


Article spécialisé : Christianisme Primitif
Article spécialisé : Talmud
Article spécialisé : Liste des Évangiles apocryphes
Article spécialisé : Le problème synoptique

[modifier] Evangiles et oralité

Les récits évangéliques sont marqués, comme la plupart des textes de la Bible, par de nombreuses structures orales. Les travaux du jésuite Marcel Jousse ont montré l'importance de cette oralité dans les quatre évangiles. Cette approche permet de redonner vie aux Evangiles par une approche anthropologique du texte. Plus proche de nous, Pierre Perrier a tenté de retrouver les collections orales primitives mises en ordre par les apôtres avant la mise par écrit des Evangiles. C'est ce qu'Irénée de Lyon appelle les "mémoires des apôtres".

[modifier] Notes et références

  1. Les citations du présent article sont extraites de la traduction de la Bible en français par le théologien protestant Louis Segond version de 1910, la seule qui soit libre de droits.
  2. La fuite en Égypte est historiquement mal attestée. Voir ouvrage de Valensi qui explique que ce motif fait partie des contes mésopotamiens et égyptiens.
  3. Fraternités monastiques de Jérusalem, Prier la Bible, la lectio divina

[modifier] Voir aussi :

[modifier] Bibliographie :

[modifier] Liens externes