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Voici le seul et unique article faisant grandement honte à Wikipédia : christianophobie

La christianophobie est la haine ou l’horreur du christianisme, et s’accompagne de pamphlets, violences, persécutions, etc. Toute critique du christianisme n’est pas christianophobe.
Le terme, assez récent, est sociologiquement apparu pour faire pendant à la notion d’islamophobie. Il prend acte d’une tendance moderne : ce ne sont plus les prêtres et leur pouvoir qui sont pris à partie (anticléricalisme), mais la foi chrétienne elle-même et son histoire.
La christianophobie n’est pas incompatible avec une sincère admiration pour la personne de Jésus, ayant moins pour cible son enseignement que les dogmes et les institutions que l’Église chrétienne y a greffés au cours des deux millénaires. La cible principale de la christianophobie est en effet la Divinité du Christ.

Sommaire

[modifier] Christologie et christianophobie

[modifier] Deux mille ans de christologie christianophobe

Les chrétiens professent deux credos : le Symbole des apôtres et le Symbole de Nicée. Ils professent donc que Jésus-Christ, « le Fils unique de Dieu », est « vrai Dieu né du vrai Dieu » (Symbole de Nicée). Ce dogme n’est pas explicite dans les Évangiles ou dans les lettres des apôtres, mais il a été très tôt affirmé par les premiers chrétiens. Tous les hérétiques chrétiens, depuis deux mille ans, ont combattu ce dogme : que ce soit les Ariens, pour qui le Fils n’a pas la plénitude de Dieu le Père, que ce soit les Nestoriens, pour qui Marie n’est pas la mère de Dieu (theotokos) mais du Christ (christotokos), que ce soit les Gnostiques et leurs avatars Manichéens, pour qui le Christ n’est pas Dieu mais un être directement émané de Dieu, que ce soit enfin les Témoins de Jéhovah, pour qui Jésus n’est pas Dieu mais un ange.
De leur côté, les musulmans nient que Dieu ait un Fils (Coran 112) : « Jésus, fils de Marie, n’est qu’un messager de Dieu » (Coran 4:171, 61:6) ; car, « pour Dieu, Jésus est comme Adam, qu’il créa de poussière. » (Coran 3:59)
Ainsi, ce n’est pas Jésus qui est réjeté. Tous en effet lui reconnaissent un rôle religieux décisif. Ce qui est rejeté, c’est le dogme de la divinité du Christ, qui est le fondement du christianisme. Dès lors, ils énoncent une christologie non chrétienne. Et, pour autant que l’Église la combat (ou plutôt : la combattait), elle en devient une christologie christianophobe, qui affirme que les chrétiens mentent ou se mentent sur Jésus ; par exemple, les musulmans nient que Jésus ait été crucifié (Coran 4:157).

[modifier] La christologie laïque

Même ceux des déistes ou des athées qui, comme Nietzsche, ont le plus violemment combattu le christianisme, n’ont pu s’empêcher d’éprouver quelque sympathie pour la personne de Jésus. Les exemples étant pléthoriques, citons Renan et sa Vie de Jésus. Pour lui, « que jamais Jésus n’ait songé à se faire passer pour une incarnation de Dieu lui-même, c’est ce dont on ne saurait douter. Une telle idée était profondément étrangère à l’esprit juif ; il n'y en a nulle trace dans les Évangiles synoptiques. Certains passages, comme Act. 2:22, l’excluent formellement. » A l’aube du christianisme, avant l’apparition du dogme chrétien de la Divinité du Christ, Jésus, le « Fils de l’homme », n’a été qu’un redresseur des torts, un ami des pauvres et un pourfendeur d’injustices. Et cette figure du vrai Jésus n’est réapparue que dans les temps modernes, quand « le déisme du XVIIIe siècle et un certain protestantisme nous ont habitués à ne considérer le fondateur de la foi chrétienne que comme un grand moraliste, un bienfaiteur de l’humanité. » Ainsi, tous les « raffinements de théologie, qui devaient bientôt remplir le monde de disputes stériles », sont étrangers à l’enseignement authentique de Jésus.
Autre exemple, la théorie de la descendance charnelle de Jésus. Dan Brown, l’auteur à succès du Da Vinci Code, a popularisé la thèse selon laquelle Jésus aurait eu une fille de Marie-Madeleine, et que cette fille serait à l’origine de la lignée mérovingienne, sang royal (saint graal) qui se perpétuerait encore aujourd’hui, malgré les efforts millénaires de l’Église catholique pour étouffer la vérité. En effet, cette descendance charnelle réfuterait le dogme de l’Église de la Divinité et de la Résurrection du Christ : mort et non ressuscité, Jésus survivrait par les descendants de son sang. Là encore, la christianophobie ne va pas sans une fascination christologique.

[modifier] Critique du christianisme et christianophobie

L’ironie critique contre le christianisme n’est pas nouvelle. Prévert chante : « Je vous salis, ma rue. » Cavanna demande quel aurait été le destin du christianisme si les Romains, au lieu de crucifier, avaient empalé. Cette ironie a pris forme au siècle des Lumières, et Voltaire en a été le plus habile représentant : « Dieu a créé l’homme à son image, et l’homme le lui a bien rendu », ou encore : « Dieu est toujours pour les gros bataillons. » Toutefois, l’apport essentiel des Lumières n’a pas été ironique, mais idéologique : le christianisme, ou plutôt le catholicisme, a été assimilé à la superstition, à savoir le fait de croire que certains actes ou signes entraînent de façon occulte et automatique des conséquences bonnes ou mauvaise. Par exemple, est superstitieux de croire qu’appuyer sur les touches d’un clavier permet de parler à distance, et sans fil, avec quelqu’un d’autre (téléphone portable). Plus sérieusement, croire qu’il existe une huile d’olive bénie par la Sainte Vierge à Manduria, et que cette huile guérit, voilà qui est, selon eux, superstitieux. Croire aussi que des statues ou des images saintes versent des larmes de sang. Les théologiens issus de Vatican II préfèrent parler de « pieux canulars ».
Plus radicale est la critique rationaliste des philosophes. Pour Nietzsche, le christianisme est la religion des faibles, qui cherchent à empêcher les forts de vivre leur liberté. Le philosophe Michel Onfray a repris cette critique en y ajoutant une thèse subtile : le christianisme a imposé aux civilisations une idéologie du corps, la chair opposée à l’esprit, qui traverse toute notre culture et nous façonne à notre insu ; et il se propose de déconstruire cette idéologie christianisante, afin de libérer les potentialités libertines du corps humain. La grande difficulté qu’il rencontre à changer les mentalités, a fait germer en lui une christianophobie viscérale.

[modifier] Christianophobie et anticléricalisme

L’anticléricalisme historique, tendance marquante de la franc-maçonnerie française, consiste à lutter contre l’influence et l’intervention du clergé catholique dans la vie publique ; cet anticléricalisme a abouti à l’idéologie laïque, dont l’acmé a été, en 1905, la loi sur la séparation de l’État et de l’Église : la religion est devenue une affaire privée, l’idéologie laïque devant régir la vie publique. Déjà, au plus fort de la Révolution, les Révolutionnaires avaient tenté de changer les temps en instaurant un calendrier républicain qui commençait au 22 septembre 1792, an I de la République, afin d’en finir avec le calendrier chrétien, dit calendrier de l’ère vulgaire.
Les clercs ayant été vaincus au cours du XIXe siècle et du début du XXe, l’anticléricalisme a perdu sa raison d’être. Mais l’idéologie libertaire qu’il drainait, a fini par s’imposer à la société toute entière, notamment avec la promotion de pratiques sexuelles jadis interdites, la banalisation progressive de la pornographie, l’utilisation d’images provocantes en publicité, l’avortement présenté non comme un pis-aller dépénalisé, mais comme un droit fondamental de la femme, et la répression des opposants, les manifestations gay (notamment lors du Jubilé chrétien à Rome en 2000).

[modifier] Recrudescence contemporaine de la christianophobie

Il semble que la christianophobie soit en nette recrudescence dans la plupart des pays arabo-musulmans. Ainsi, durant l’été 2007, en Égypte, une fatwa lancée par le recteur de la faculté d’études islamiques de la prestigieuse université Al Azhar du Caire condamne à mort un jeune de vingt-cinq ans, Mohamed Hegazy, ainsi que sa femme, qui se sont convertis au christianisme. M. Hegazy, qui a abandonné l’islam à seize ans, demande que la mention de sa religion soit rectifiée sur sa carte d’identité. Menacé, le jeune couple doit vivre dans la clandestinité.[1]
Quinze personnes ont été tuées au Nigeria, le 18 février 2007, par des manifestants musulmans qui protestaient contre les caricatures de Mahomet. Le Nigeria est un État fédéral qui compte 50 % de musulmans et presque autant de chrétiens, lesquels vivent surtout dans le sud. Depuis 1999, douze États fédéraux du nord, à majorité musulmane, ont instauré la charia. En 2004, des centaines de milliers de chrétiens ont fui les persécutions.[2]
L’Arabie Saoudite est l’État le plus repressif contre le christianisme. Riyad, qui finance avec largesse la construction de mosquées à travers le monde, n’autorise toujours pas la construction d’une chapelle sur son territoire. La possession d’une Bible est d’ailleurs punie de prison, et la célébration du culte, interdite. Les persécutions visent exclusivement les chrétiens non-occidentaux, ouvriers pakistanais ou domestiques philippins.[3]
Au Bangladesh, où l’islam est devenu religion d’État en 1988, des groupes islamistes essayent d’obtenir l’interdiction du christianisme. Catholiques et protestants sont menacés d’attentats. Le 24 décembre 2006, l’église du Saint-Rosaire, à Dacca, n’a pu célébrer la messe de Noël, par crainte de représailles terroristes. [4]
Bien d’autres États musulmans interdisent toute manifestation publique du culte chrétien. Ainsi en Afghanistan (république islamique depuis 2004), où les chrétiens vivent dans la clandestinité. Se convertir au christianisme y est passible de mort, comme, d’ailleurs, en Mauritanie ; ainsi cinq Afghans convertis ont été assassinés en 2004. Au Yémen, où l’islam est religion d’État, les islamistes du nord intimident les chrétiens par la violence et le rapt : deux religieuses de mère Teresa y ont perdu la vie en 1998. Aux Comores, dont les habitants émigrent en masse vers Mayotte, seuls les musulmans peuvent pratiquer sans souci, malgré la liberté religieuse officielle. [5]
Toutefois, cette recrudescence de christianophobie ne se limitent pas au monde arabo-musulman.
En Inde, les chrétiens sont victimes des groupes sectaires hindous, au pouvoir dans certains États. Ainsi, le père Chittilappilly a été assassiné en août 2004 par des fondamentalistes hindous qui l’accusaient de prosélytisme ; on note aussi l’attaque d’un évêché dans l’État de Kerala, des déprédations d’un couvent au Maharashtra, l’agression de pèlerins au Rajasthan, des conversions forcées à l’hindouisme dans le diocèse d’Amravati, l’incendie d’un temple protestant au Manipur, la détention arbitraire d’un prêtre et de religieuses accusés d’avoir converti des hindous dans l’État de Madhya Pradesh. [6]
Selon des tracts distribués dans l’été 2007 dans le district de Chitradurga, État du Karnataka, les chrétiens « doivent abandonner immédiatement le territoire indien ou revenir à la religion hindoue maternelle ». S’ils ne le font pas, ils devront « être tués par tous les bons Indiens, qui démontreront ainsi leur virilité et leur amour de la patrie ». Le texte est signé par Bajrang Dal et par l’Hindou Jagrutika Samiti, groupes extrémistes hindous, qui combattent depuis quelque temps l’activité sociale des chrétiens du Karnataka.[7]
En Chine, le parti communiste bride la liberté religieuse, en contrôlant l’Église officielle. La Corée du Nord n’autorise d’autre culte que celui de ses grands timoniers : Kim Il-sung et Kim Jong-il ; selon la BBC, dix mille chrétiens y seraient emprisonnés. Au Vietnam, malgré la liberté de culte, les chrétiens sont surveillés.[8]

[modifier] L’avenir de la christianophobie

Intégristes français ou fondamentalistes états-uniens, beaucoup de chrétiens se croient dans les « temps de la fin » ; l’ère de l’Antéchrist approcherait. Reconnu par toutes les religions, sauf la chrétienne, comme étant le seul vrai Dieu, l’Antéchrist déclencherait une sanglante extermination contre ceux des chrétiens qui refuseraient d’abjurer leur foi dans la Divinité du Christ et de se prosterner devant lui (cf. Apocalypse 13:14). Donc, en dépit d’une recrudescence contemporaine des persécutions christianophobes, le pire est à venir pour les chrétiens : les christianophobes massacreront les chrétiens fidèles, du moins selon les adeptes chrétiens du millénarisme apocalyptique.

[modifier] Bibliographie

- René Rémond, Le nouvel antichristianisme, Desclée de Brouwer (2005), ISBN 2220056155
- Michel De Jaeghere, Enquête sur la christianophobie, Renaissance catholique (2005), ISBN 2952329524

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références


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