Mayotte

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Mayotte
Drapeau non-officiel de Mayotte Armoiries de Mayotte
Drapeau non-officiel Armoiries
Carte de localisation de Mayotte
Administration
Statut politique Collectivité d'outre-mer de la France[1]
Chef-lieu Mamoudzou
12°48′S 45°12′E / -12.8, 45.2
Gouvernement
- Président du Conseil général

Ahmed Attoumani Douchina
Géographie
Superficie 374 km²
Démographie
Population  (2007) 186 452 hab.
Densité 499 hab./km²
Langues Français, shimaore, malgache (shibushi)[2]
Économie
PIB (2003)
 · PIB/hab.
466,8 millions de $
2 600 $
Monnaie Euro (EUR)
Autres
Fuseau horaire UTC +3
Domaine internet .yt
Indicatif téléphonique +269 pour les fixes
+639 pour les portables [3]

Mayotte est une collectivité départementale d'outre-mer française située dans l'archipel des Comores au nord-ouest de Madagascar. Son code postal commence par 976. Elle est constituée principalement de deux îles, Grande Terre et Petite Terre. Elle se situe dans le canal de Mozambique, dans l'océan Indien. Ses habitants sont des Mahorais. Elle a la plus forte densité des DOM-TOM avec 499 hab./km². 90 % de la population est musulmane.

Sommaire

[modifier] Histoire

Icône de détail Articles détaillés : Histoire de Mayotte et Histoire des Comores.

En 1500, un sultanat est établi sur l'île de Mayotte. Plus tard, en 1503, l'île est découverte par des navigateurs portugais qui la noteront sur les cartes.

En 1832, l'île est conquise par Andriantsoly, ancien roi Sakalava du Boina à Madagascar. Suite à la prise de Nosy Be (Madagascar) en 1840, les Français prennent connaissance de la présence d'un roi Sakalava à Mayotte. Mayotte devient colonie française le 25 avril 1841, alors que la rivalité franco-britannique pour le contrôle des autres îles allait tourner à l'avantage de la France. En 1886, la Grande Comore, Mohéli et Anjouan deviennent protectorat sous la direction du gouverneur de Mayotte 1886. Mayotte, quant à elle, garde un statut de colonie. À partir de 1908, l'ensemble des Comores est intégré sous l'autorité du gouvernement général de Madagascar et dépendances. En 1946, les Comores sont séparées de Madagascar et deviennent territoire d'outre-mer. Suite au refus en 1958 tant de l'indépendance que de la départementalisation, les Comores obtiennent le 22 décembre 1961 (loi no 1412) un statut d'autonomie interne (qui sera élargie en 1968 par la loi no 6804); le député Said Mohamed Cheikh devient président du conseil de gouvernement, jusqu'à sa mort le 16 mars 1970. La capitale Dzaoudzi (Mayotte) est transférée à Moroni en 1966, huit ans après la décision du transfert[4].

Le 25 août 1972, le Comité spécial de décolonisation de l'ONU inscrit l'archipel des Comores. Le 15 juin 1973 La France et les Comores signent des accords relatifs à l'accession à l'indépendance. En 1974, la France organise aux Comores un référendum sur l'indépendance. Mayotte sera la seule île de l'archipel à voter pour le maintien de ses liens avec la France. Elle confirmera ce choix lors d'un second référendum en 1976[5].

Depuis 1975, en dépit du choix des Mahorais (en 1974, lors du choix de l'indépendance par les Comorres, la population se prononce pour le maintien de l'île dans le cadre français, choix confirmé par un second referendum en 1976), l'île est revendiquée par l'Union des Comores. L'Union africaine considère ce territoire comme occupé par une puissance étrangère[6].

De même, l'Assemblée générale des Nations unies a de nombreuses fois condamné la présence française à Mayotte, après que l'ONU, par son Conseil de sécurité n'eut pas adopté de résolution condamnant la France. L'ONU s'était appuyée sur la déclaration du 14 décembre 1960, "sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples colonisés", point numéro 6 sur la préservation de l'intégrité territoriale, malgré le point numéro 2 sur le droit à l'autodétermination. Depuis 1995, cependant, la question de Mayotte n'a plus été inscrite à l'ordre du jour de l’assemblée générale de l'ONU.

L'Union européenne, quant à elle, reconnaît ce territoire comme français, avec le statut de PTOM (pays et territoires d'outre-mer) mais pas comme Région ultrapériphérique. Ce qui explique que Mayotte, contrairement aux DOM, ne figure pas sur les billets en Euro.

[modifier] Statut de la collectivité

La loi du 11 juillet 2001 relative à Mayotte prévoit l'application progressive du droit commun français à Mayotte, dans la perspective de l'évolution vers le statut de département d'outre-mer (DOM). Mayotte est ainsi une collectivité départementale, dotée d'un conseil général, et d'une administration décentralisée, en place depuis le 1er avril 2004. Depuis 2001, les règles applicables à Mayotte figurent au Code général des collectivités territoriales. La loi organique du 21 février 2007 a réécrit ce statut, en prolongeant la logique de la loi de 2001. Enfin, depuis le 1er janvier 2008, hormis quelques matières (fiscalité, urbanisme, droit social...), l'identité législative régit le régime législatif de Mayotte : cela signifie que le droit commun est applicable, comme dans les DOM. A l'issu du renouvellement du conseil général en mars 2008, les conseillers généraux de Mayotte ont adopté le vendredi 18 avril 2008 une résolution (à l'unanimité) invitant le gouvernement français à transformer la collectivité en DOM. Il appartient donc au gouvernement de consulter dans les douze mois la population de Mayotte sur le processus de départementalisation.

Le statut de DOM est peut-être (la question n'est pas claire, dès lors que certains Guyanais disposent d'un tel statut et que la Constitution « protège » le statut personnel) incompatible avec le maintien du statut personnel (voir plus bas), mais permettrait l'attribution du revenu minimum d'insertion, ce qui explique le lobbying d'une grande partie de la classe politique en ce sens.

La décentralisation rencontre des écueils similaires à ceux connus en 1982 en métropole, aggravés par la faiblesse de la pratique démocratique qui est à la fois récente et plaquée sur la culture ancestrale et cosmopolite des habitants de l'île. Le clientélisme est très développé.

L'État français est représenté par un préfet. En matière d'éducation nationale, Mayotte constitue un vice-rectorat.

Les habitants de Mayotte sont représentés à l'Assemblée nationale par un député, depuis juin 2007 Abdoulatifou Aly (Force de l'Alternance du MDM, affilié au MoDem) ainsi qu'au Sénat par deux sénateurs : Soibahaddine Ibrahim (UMP) et Adrien Giraud (UDF).

[modifier] Politique

En 1958, cinq territoires d'outre-mer, faiblement peuplés, choisissent de conserver leur statut et de ne pas devenir des États au sein de la nouvelle Communauté française : il s'agissait de Saint-Pierre-et-Miquelon, de la Côte française des Somalis, de l'archipel des Comores, de la Nouvelle-Calédonie et de la Polynésie française. Ces TOM continuèrent d'envoyer des représentants à l'Assemblée nationale, mais en raison du délai de l'exercice de l'option, ils ne purent participer aux élections législatives des 23 et 30 novembre 1958, les premières de la Ve République. Le siège de député de Mayotte remonte donc à celui des Comores, depuis que, par son vote du 8 février 1976 (« Oui » à 99,4 %) a maintenu ses liens avec la France.

En 1978, c'est l'UDF Younoussa Bamana qui a été le premier député élu, puis réélu, dans cette collectivité territoriale de 19 000 électeurs. Avec l'élection de François Mitterrand, c'est Jean-François Hory, proche du PRG qui est alors élu (alors que Valéry Giscard d'Estaing avait obtenu 89,9 % des voix peu de temps auparavant). En 1986, c'est un centriste, Henry Jean-Baptiste, qui est élu, puis réélu en 1988 et en 1993, alors que l'île dépasse désormais 30 000 électeurs. Malgré la montée progressive de son rival RPR dissident, Mansour Kamardine, c'est toujours Jean-Baptiste qui est élu en 1997 (51,7 %). Ce n'est qu'en 2002, avec le retrait de ce dernier que Mansour Kamardine est élu au 2e tour député avec l'appui du président du Conseil général, Younoussa Bamana, face au candidat UDF-MDM, Vita Siadi.

En 2007, Abdoulatifou Aly, candidat de la Force de l'Alternance du Mouvement départementaliste mahorais (une dissidence du Mouvement départementaliste mahorais) est élu au second tour des législatives contre Mansour Kamardine. Abdoulatifou Aly appartient au Mouvement démocrate de François Bayrou.

Début 2008, le projet de départementalisation de Mayotte a resurgi. Le secrétaire d'Etat Roger Karoutchi a annoncé le 24 janvier qu'à l'issue des élections de mars, le conseil général, s'il le souhaitait, adopterait une résolution pour que Mayotte devienne un département-région. Or, suite aux élections cantonales de mars 2008, Ahmed Attoumani Douchina conseiller général du canton de Kani-Keli (UMP), a été élu président du conseil général par 13 voix contre 5 et 1 bulletin nul succédant à Saïd Omar Oili, sans étiquette, président du Nouvel élan pour Mayotte (NEMA). Le nouveau président a été élu par une coalition UMP-PS-MDM (le MDM est issu du Mouvement populaire mahorais), favorable à une telle évolution qui pourrait alors se concrétiser avec l'appui gouvernemental en 2008 ou 2009.[7]

Par ailleurs, lors de sa visite, le ministre de l'Outre-mer Christian Estrosi à Mayotte a évoqué la possibilité de revenir sur le droit du sol pour décourager l'immigration illégale.

[modifier] Géographie et géologie

Mayotte
Mayotte
« La Barge », le moyen de transport entre Mamoudzou (Grande terre) et Dzaoudzi (Pamandzi).
« La Barge », le moyen de transport entre Mamoudzou (Grande terre) et Dzaoudzi (Pamandzi).

Mayotte est composée de plusieurs îles et îlots couverts d'une végétation exubérante, les deux plus grandes sont Grande Terre et Pamandzi (ou Petite Terre) entourées par un lagon de 1 100 km² (un des plus grands du monde) formé par un récif de corail de 160 km de long, qui entoure la quasi totalité de l'île à l'exception d'une douzaine de passes, dont une à l'Est appelée "Passe en S". Le lagon est parsemé d'une centaine d'îlots coralliens dont certains comme M'Zamboro sont de toute beauté.

Les îles qui forment Mayotte sont géologiquement les plus anciennes des archipel des Comores. Leur âge va en décroissant du sud-est (Mayotte) au nord-ouest (Grande Comore), bien que l'on observe tant sur la Grande Terre que sur l'ilôt de Pamandzi, des appareils très récents (maars). L'ensemble insulaire est un vaste bouclier volcanique de laves alcalines avec extrusions phonolitiques comme à Choungui dont un cinquième est encore émergé. Le centre de l'appareil se situe en mer, à l'ouest. Une subsidence importante a eu lieu, permettant notamment l'implantation d'une couronne récifale exceptionnelle autour des reliefs résiduels.

Ce récif procure un abri aux bateaux et à la riche faune océanique.

L'activité volcanique passée des îles rend le sol particulièrement fertile.

Le climat est tropical, les températures moyennes oscillent entre 23 et 30°C.

  • Grande Terre, 363 km², mesure 39 kilomètres de long par 22 kilomètres de large. Ses points culminants sont : Mont Bénara (660 m), Mont Choungui (594 m), Mont Mtsapéré (572 m) et Mont Combani (477). Elle abrite Mamoudzou, qui est le chef lieu et la capitale économique de Mayotte.
  • Petite Terre (ou île Pamandzi), abrite Dzaoudzi-Labattoir, Pamandzi (et l'aéroport). Elle fait 11 km².
  • L'îlot M'Zamboro est la troisième île par sa dimension, elle est habitée de façon permanente entre autre par des pêcheurs et est réputé pour sa culture d'orange.
  • L'îlot Bouzy

[modifier] Climat

Le climat est de type tropical maritime. La saison chaude (saison des pluies) va de novembre à avril (27 à 30°); la saison sèche de mai à octobre (22 à 25°).

[modifier] Environnement

Un maki de Mayotte (Eulemur fulvus mayottensis).
Un maki de Mayotte (Eulemur fulvus mayottensis).
Icône de détail Articles détaillés : Faune des Comores et Flore des Comores.

Mayotte était initialement très riche en biodiversité, mais la forêt primaire y a récemment disparu, entraînant des risques d'instabilité pour les terrains et le littoral ainsi qu'une pollution et dégradation du lagon, alors que la pression foncière et la démographie ne cessent de croître.

Les menaces qui pèsent sur l'écosystème sont notamment les espèces introduites et éventuellement invasives, avec risques croissants d'invasion biologique ; la fragmentation par les routes, qui dégradent l'intégrité écologique de l'île ; les impacts du tourisme ; la dégradation des récifs coralliens par la pollution et par accumulations de sédiments terrigènes (déjà plusieurs km2 sont touchés dans les lagons de Rodrigues et de Mayotte d'où ont disparu les scléractiniaires, suite à la destruction des forêts qui protégeaient les sols de l'érosion. Engrais et pesticides peuvent aussi être emporté par les eaux pluviales et favoriser le blanchiment des coraux (Bleaching). La collecte de coquillage, la pêche excessive et certaines activités extractives (sable corallien), l'agriculture et la divagation d'animaux peuvent aussi avoir des impacts négatifs.

Zone naturelle :

[modifier] Divisions administratives

Icône de détail Article détaillé : Communes de Mayotte.

Mayotte compte 17 communes. A chaque commune correspond un canton excepté pour Mamoudzou qui en regroupe trois, ce qui fait 19 cantons. Chacune des 17 communes regroupe le plus souvent plusieurs villages.

Les communes les plus peuplées sont celles de Mamoudzou, Koungou et Dzaoudzi.

La propriété du port de mayotte a été transférée au Conseil général[8].

[modifier] Démographie

Icône de détail Article détaillé : Démographie de Mayotte.

Mayotte a une population très jeune. En 2007, date du dernier recensement, la population était de 186 452 habitants, contre 160 262 habitants en 2002. 62,3% des habitants sont âgés de moins de 25 ans en 2002.

L'amélioration des conditions d'hygiène, de santé publique (médecine rurale, préventive, gratuite pour tous jusqu'en 2005) et du niveau de vie a eu pour conséquence une diminution du taux de mortalité passé de 25 ‰ habitants lors du recensement de 1958, à 3 ‰ en 2004. Même si l’on assiste à une baisse de la natalité, celle-ci reste encore forte, avec un indice synthétique de fécondité de 4.5 enfants par femme en 2004 contre 8.1 en 1978[9].(1,7 enfants par femme en Métropole).

Quant au taux d'accroissement annuel de la population, il est l'un des plus forts de l'outre-mer français avec 5,8 ‰.

Avec une maîtrise de la natalité insuffisante, un énorme pourcentage de "très jeunes" dans la répartition de la population, des flux migratoires difficiles à contrôler, le principal défi que devra relever la Collectivité Départementale durant les prochaines années, est certainement une inversion des tendances démographiques actuelles.

[modifier] Santé

Mamoudzou est l'unique ville où se trouve un hôpital, dont une annexe est ouverte à Dzaoudzi, sur Petite-Terre. Des maternités dites intercommunales sont ouvertes: Mramadoudou au sud de l'île (2005) et Kahani commune de Ouangani au centre (2006). La maternité de Dzoumogné au nord est en cours de construction par la société SMTPC filiale du groupe VINCI.

Cela dit, la grande majorité des naissances à lieu à Mamoudzou : 54 % des naissances annuelles dans l'île en 2003, 57.3 % en 2004 [9].

Depuis le 1er avril 2005, les soins ne sont plus gratuits sur le territoire. Les patients doivent présenter une carte de Sécurité sociale ou acquitter un droit forfaitaire auprès des structures de soins publics ou des honoraires auprès d'un médecin privé.

Il existe aussi des dispensaires dans les villages, qui se partagent les rares médecins de garde.

Depuis 2005, des infirmier(e)s s'installent en libéraux, assurant les soins à domicile.

Le chikungunya est persistant à Mayotte.

[modifier] Culture

Icône de détail Article détaillé : Culture des Comores.

Plusieurs cultures se côtoient à Mayotte, une première d'origine comorienne concernant 60% de la population, une seconde malgache, fortement marquée par la première et enfin française et occidentale qui imprègne de plus en plus les deux premières.

Même si le français est la langue officielle, nombreux sont ceux qui parlent (voire écrivent) le shimaore (ou mahorais) qui contient de forte racines swahilies et un dialecte issu du malgache le shibushi, les deux langues principales de Mayotte. Cependant le mahorais a largement été modifié, notamment du fait des métropolitains. L'illettrisme en français toucherait 35 % des hommes et 40 % des femmes, mais serait bien moindre concernant l'arabe (enseigné dans les écoles coraniques).

Le moringue, analogue à la capoeira brésilienne, était pratiqué, jusque en fin des années 80, entre villages rivaux. Il a, actuellement, presque disparu. On peut encore avoir l'occasion d'assister au (moringue mahorais) durant le mois de ramadan : "Au coucher du soleil, après avoir bien mangé, les gens se regroupent sur la place publique, tapent sur les tam-tam et pratiquent le (moringue). La seule différence avec la capoeira est que cette dernière se rapproche d'arts martiaux alors que le moringue n'a strictement aucun enseignement ni règle réellement définie. Mais le "moringue" est considéré, par les mahorais (habitants de Mayotte) comme un jeu. C'est aussi un moment de convivialité. Les lutteurs deviennent très souvent des amis après la lutte.

[modifier] Statut personnel

Les Mahorais peuvent choisir entre :

  • le statut de droit commun, identique à la métropole (notaires, administrations, tribunaux…),
  • un statut personnel dérogatoire au Code civil et à la laïcité, réservé aux musulmans originaires de Mayotte (ou éventuellement d'autres îles des Comores ou du nord-ouest de Madagascar). Ils peuvent renoncer à ce statut et choisir le statut de droit commun.

En ce qui concerne le statut personnel, la justice est rendue par des cadis[10]. La loi d'orientation pour l'Outremer no 2003-660 du 21 juillet 2003 a aboli la polygamie en déclarant : « Nul ne peut contracter un nouveau mariage avant la dissolution du ou des précédents. Le présent article n'est applicable qu’aux personnes accédant à l'âge requis pour se marier au 1er janvier 2003 ». Traditionnellement, la maison appartient à la femme à Mayotte et la répudiation ou le divorce représente donc essentiellement la perte d'un compagnon plutôt que la perte d'un statut social ou économique (les foundis et les aînés veillait à la bonne tenue de la situation économique de la femme même après le départ du mari). le droit des successions (discriminations selon la religion des héritiers), le droit foncier[11]. Toutefois, la polygamie et la répudiation unilatérale ont été abolies pour les personnes qui accèdent à l'âge du mariage à partir de 2005[12]. Depuis le décret du 1er juin 1939, la lapidation des femmes est interdite. Il existe de nombreuses écoles coraniques.

Icône de détail Article connexe : Cadi.

[modifier] Religion

De tradition sunnite, mais teinté de croyances africaines et malgaches, l'Islam est pratiqué par 98 % de la population mahoraise. Dès l'âge de 6 ans, les enfants fréquentent en parallèle l'école coranique et l'école primaire de la République.

[modifier] Économie

Mayotte est une île où la population pratique une agriculture d'autosubsistance. Le produit national brut par habitant n'était que de 1000 $ par habitant en 1993. Le taux de chômage s'élevait à 38% en 1995, mais ne s'élevait plus qu'à 29 % au recensement de 2002 [13]. Le revenu minimum d'insertion ne s'applique pas à Mayotte[14].

Les productions agricoles sont principalement les cultures vivrières et notamment la banane et le manioc mais l'on trouve également la culture de l'ylang-ylang (utilisé dans la parfumerie), la vanille et la girofle.

Le port en eau profonde est un port d'escale mineur dans le canal de Mozambique.

Divisée en deux îlots, Mayotte est difficile d'accès. Le débarcadère de Mamoudzou, en Grande Terre, ne peut accueillir que des embarcations légères.

[modifier] Poste et philatélie

En matière postale, Mayotte a été le centre administratif des Comores dans la seconde moitié du XIXe siècle, ce que prouve le cachet d'oblitération énonçant la provenance des lettres : « Mayotte et dépendances ». Intégrée administrativement ensuite et utilisant les timbres coloniaux de Madagascar de 1912 à 1950, de l'archipel des Comores de 1950 à 1975 et de France de 1975 à 1997, l'île obtient une autonomie philatélique et postale le 2 janvier 1997 en utilisant des timbres spécifiques choisis par la filiale locale de La Poste.

[modifier] Tourisme

Cette île offre moins de plages de sable blond que ses voisines (Grande Comore, Mohéli, les Seychelles, l'île Maurice, Madagascar) mais elle est un vrai paradis pour naturalistes et sportifs.

Dans le lagon on peut croiser des baleines et leurs baleineaux, des dauphins par centaines, et les tortues vertes viennent pondre sur les plages désertes à la nuit tombée.

Autres activités :

  • Randonnée au volcan éteint de Petite Terre, le Dziani Dzaha
  • Randonnée au Mont Combani ou au Mont Choungi
  • Randonnée de la maison du gouverneur.
  • Observation des lémuriens Makis de l'îlot Bouzy
  • Plongée parmi les poissons tropicaux dans la passe en S ou à Saziley
  • Baignade et visite aux plages de sable blanc des îlots du nord et du sud
  • Sortie découverte des baleines dans et en dehors du Lagon
  • Visite de Tahiti plage

Le tourisme reste une activité peu développée dans l'île. Les capacités hôtelières de l'île sont d'ailleurs très faibles (150 dont 80 de confort convenable selon le CES en 1997), quoique l'objectif soit de les développer. Selon une étude de l'INSEE[15], 9300 touristes auraient fréquenté Mayotte au premier semestre 1999[16], dont 44% de la Réunion et 42% de la métropole. 42% du total correspond à des visites familiales. Le séjour moyen était de 9,6 jours pour une dépense de moyenne de 50€ par ménage de 1,5 personne. Il n'existe pas encore de vol direct en provenance de la métropole. En effet, la compagnie réunionnaise Air Austral (qui a presque le monopole sur l'île, l'autre compagnie disponible étant Comores Aviation) ne propose que des vols avec escales à l'île de La Réunion, alors que les Boeing 777 d'Air Austral atterrissent depuis 2005 à Mayotte (source: magazine Air Austral; le dernier Boeing 777 baptisé "Caribou" ("Bienvenue" en shimaore) a atterri le 5 juillet 2005). Néanmoins le projet d'une ligne direct entre la métropole et Mayotte est en cours.

[modifier] Codes

Mayotte a pour codes :

[modifier] Notes et références

  1. Revendiquée par l'Union des Comores.
  2. Le français a valeur de la langue officielle.
  3. Indicatif international depuis le 01/01/08.
  4. L'Afrique et l'Europe, Philippe Lemarchand (dir.), éditions Complexe, 1994
  5. Mayotte-Comores, op. cit. page 48 et suivantes
  6. Résolution 3385 du 12 novembre 1975 des Nations Unies
  7. L'UMP prend la présidence du conseil général de Mayotte, 20 mars 2008, 15h45, Le monde.fr sur une dépêche AFP. Consulté le 20 mars 2008
  8. Arrêté du 3 mars 2008 (complétant l'arrêté du 27 octobre 2006 modifié fixant la liste des ports maritimes relevant des collectivités territoriales et de leurs groupements où l'autorité investie du pouvoir de police portuaire est le représentant de l'Etat)
  9. ab INSEE INFO no 24 Janvier 2006 http://www.insee.fr/fr/insee_regions/reunion/zoom/mayotte/Publications/inseeinfos/pdf/insee24.pdf
  10. Ces juridictions sont régies par le décret du 10 juin 1939 et un arrêté du 13 juillet 1944. Rapport parlementaire du député Jacques Floch, 29 mars 200, section 2B3/
  11. Mayotte-Comores: une histoire néocoloniale, Pierre Caminade, Marseille, Éditions Agone, 2003, p. 31 et suivantes.
  12. Loi du 21 juillet 2003 de programme pour l'outre-mer, article 68.
  13. Insee Première no 940 - Mayotte : recensement de la population du 30 juillet 2002
  14. 70 % selon le rapport Bonnelle, 18,5 % des actifs occupés selon le rapport du Conseil Économique et Social présenté par Miguel Laventure des 22-23 avril 1997 qui élude l'économie informelle. Voir Mayotte-Comores, op. cit. page 33
  15. citée par La lettre de l'océan Indien, 22 juillet 2000
  16. En 2006, l'île a reçu plus de 30 000 touriste (cité par le magazine Pleine Vie de mars 2007)

[modifier] Liens externes

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