Trois-Rivières (Guadeloupe)

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Trois-Rivières
Trois-Rivières
Pays France France
Région Guadeloupe
Département Guadeloupe
Arrondissement Basse-Terre
Canton Trois-Rivières
Code Insee 97132
Code postal 97114
Maire
Mandat en cours
Hélène Vainqueur
Intercommunalité sans
Latitude
Longitude
15° 59' Nord
61° 39' Ouest
Altitude 0 m (mini) – (maxi)
Superficie 31 km²
Population sans
doubles comptes
8 732 hab.
(1999)
Densité 281 hab./km²

Trois-Rivières est un chef-lieu de canton de 31 km² et de 8 732 habitants (RCG 1999), dans l'arrondissement de Basse-Terre (Guadeloupe). Elle est encore essentiellement agricole, est constituée en grande partie par les versants du massif de la Madeleine (petit massif volcanique, bien découpé qui atteint 961 m au piton de l'Herminier).

Sa situation sur la côte au vent lui fait bénéficier d'un climat agréable et pluviométrique qui alimente les trois cours d'eau auxquels elle doit son nom :

  • la rivière du Trou au Chien (7,4 km), frontière entre Trois-Rivières et Capesterre-Belle-Eau ;
  • la rivière du Petit-Carbet ;
  • la rivière de Grand-Anse (7,2 km), la plus longue (9 km), limite entre Trois-Rivières et Gourbeyre.

Elles prennent leur source dans l'imposant massif de la Soufrière qui domine toute l'île. La commune s'étend du littoral atlantique depuis l'embouchure orientale du Canal des Saintes jusqu'au sommet du Volcan de la Citerne (1 155 m). Les précipitations moyennes annuelles varient de 2 500 mm dans la partie basse de la commune pour atteindre 12 000 mm au sommet de la Soufrière.

Les habitants de Trois-Rivières sont appelés les Trois-Riviériens ou Trois-Riverains.

Sommaire

[modifier] Histoire

Trois-Rivières est communément appelée le « berceau de la civilisation précolombienne », de par son histoire. Trois-Rivières est le site amérindien le plus riche en pétroglyphes des Petites Antilles. En effet, on estime l'arrivée des premiers occupants, les Arawaks (civilisation précolombienne) entre l'an 300 et l'an 400 après Jésus-Christ. Ils ont laissé, comme témoignage de leur culture, de très nombreux pétroglyphes, notamment sur le site du Bord de mer, parc archéologique des Roches Gravées mais aussi plus à l'intérieur des terres autour de la rivière du Carbet.

Après l'installation des premiers colons en 1640, la paroisse de Trois-Rivières, riche et prospère devint l'un des quartiers préférés de l'aristocratie créole, de part son implantation idéale (sol fertile, eaux abondantes, relief facilitant la défense contre l'ennemi), d'où la culture de manioc, d'igname, de coton, de café, de tabac, de l'indigo et de cacaoyer. La canne à sucre, très vite, devint la culture principale comme partout ailleurs en Guadeloupe. Pour broyer ces cannes, la commune est pourvue de dix moulins à eau et de deux moulins à traction animale. Jusqu'en 1865, cette culture fait la fortune de quelques familles, mais, peu à peu laisse la place à la culture de la banane qui domine à partir de l'après-guerre.

De la période coloniale subsistent les ruines de batteries, de sucreries, de distilleries et de cachots d'esclaves sur les anciennes habitations.

[modifier] Géographie

Trois-Rivières est située au sud de la côte Caraïbe de Basse-Terre, entourée à l'est de Capesterre-Belle-Eau, de Vieux-Fort au sud-ouest et de Gourbeyre au nord-ouest et à 65 km de l'aéroport international. Verdoyante et pittoresque, la commune vous séduira par la diversité de ses sites et la douceur de ses paysages.

Adossée aux premiers contreforts de la Soufrière, elle s'offre à la mer où flottent les îles des Saintes, Marie-Galante et de la Désirade.

Chargée d'histoire, elle bénéficie non seulement d'une situation géographique privilégiée mais aussi d'une vocation touristique évidente.

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
Hélène VAINQUEUR
Les données antérieures ne sont pas encore mentionnées.

[modifier] Démographie

Évolution démographique
1962 1968 1975 1982 1990 1999
X X X X X 8 732
Nombre retenu à partir de 1962 : Population sans doubles comptes

[modifier] Sites à visiter

Le parc archéologique des Roches Gravées situé au bord de mer date de 1970. Localisation sur WikiMapia

D'une superficie d'un hectare, le parc s'étend sur la commune de Trois-Rivières, face à l'archipel des Saintes et plus loin la Dominique. On y découvre, au milieu d'un chaos de roches volcaniques (parfois très volumineuses provenant de l'explosion de la Madeleine à 4 km au nord) et d'une végétation luxuriante, les plus étranges témoignages laissés sur les pierres par les Indiens Arawaks, il y a 1 600 ou 1 700 ans, occupants de l'île avant les Caraïbes.

Les témoignages laissés sur les pierres s'appellent des dessins anthropomorphiques.

Le parc c'est aussi un superbe jardin qui, au fil de la promenade, présente les différentes espèces de plantes courantes en Caraïbe. Certaines d'entre elles assuraient la base de l'économie des Amérindiens, comme le calebassier, le ricin, le roucou, le manioc, et le vétiver.

L'Embarcadère du bord de mer à quelque 200 m du parc archéologique des Roches Gravées, ce petit port très actif dans la première partie du XXe siècle, depuis l'essor du tourisme guadeloupéen, a été aménagé comme port de desserte de l'archipel saintois (île rattachée à la Guadeloupe).

Autrefois son marché était très fréquenté, les Saintois y vendaient leurs poissons et y achetaient des denrées maraîchères dont ils manquaient sur leur île. Au XVIIIe siècle, l'embarcadère a connu une période faste dans les trafics illégaux et les grands moments de contrebande. Cependant c'est au cours de la Seconde Guerre mondiale qu'il porte haut le flambeau patriotique en jouant le rôle de tête de pont de la dissidence, d'où partaient les volontaires pour la Dominique tentant de rejoindre les forces françaises libres.

La plage de Grande-Anse, située à l'endroit où la rivière se jette à la mer. Avec ses vagues déferlantes, et son beau sable fin de couleur noire luisant, la plage est dans une anse qui est la plus vaste de la Guadeloupe proprement dite. C'est une station balnéaire très fréquentée et un paradis pour les adeptes de surf.

[modifier] Randonnées à faire

Le Littoral de la Grande Pointe, situé à l'est de la commune, (pour y parvenir prendre la section de Chemin Neuf), balade d'une heure et demie environ, d'accès assez facile offre aux visiteurs un panorama extraordinaire avec une vue imprenable sur les Saintes et la Dominique.

Aménagé depuis 1996, on peut consulter le premier panneau d'information qui nous trace l'itinéraire jusqu'à l'Anse Duquery, sous un splendide figuier maudit qui étonne par son implantation aérienne, et profiter aussi de l'aire de repos qui s'y trouve. Au bout d'une dizaine de minutes de marche, comprenant une petite descente sans trop de difficulté, on arrive au niveau de la mer à l'Anse Grande Ravine. Le sable noir qui arrive selon la période, transforme cet endroit rocailleux en plage. Dans les sous-bois, seul le bruit des vagues et du vent parvient aux oreilles désormais, cette forêt domaniale du littoral est surprenante, on s'attend à une forêt sèche, et pourtant c'est une forêt mésophile, qui nous accueille, la variété de la flore est une autre surprise , on peut découvrir une végétation de bord de mer avec ses arbres en « drapeaux », raisiniers bord de mer (Coccoloba uvifera) sculptés par les alizés.

Dix minutes plus tard, on est à la Grande Pointe ou Pointe «  à la Taste », où on y découvre quelques vestiges dont :

  • la batterie en forme de « Fer à Cheval » où existent encore deux canons récemment posés sur des socles en bois qui les revalorisent.

Cachée dans la végétation, on découvre,

  • la poudrière, bien conservée, une petite construction en pierre, avec ses murs épais qui servait à entreposer des munitions ;
  • un rempart de fortification qui servait à la défense de la côte contre les envahisseurs.

Notre balade se poursuit, en découvrant de nouvelles espèces végétales telles que le poirier (Tabebuia Pollida) ou plus curieux encore, ce fameux palmier à épines appelé palmier Glouglou ou Coco à diable. Une espèce rare et menacée en Guadeloupe. Facile à identifier, cet arbre est recouvert d'épines du pied à la tête.

À l'Anse à sable, coin bien connu depuis l'échouage du voilier du navigateur Bistoquet dit « Bistok » lors de sa première traversée de l'Atlantique en solitaire, on longe la côte en marchant presque dans l'eau. Autrefois à cet endroit, il existait un souffleur (petit trou dans la roche où passait l'eau de mer par jets en émettant un sifflement) et obstrué à l'heure actuelle.

On est reparti à travers bois en passant par l'Anse Ravabotte connue pour le débarquement des clandestins. Puis jusqu'aux ruines d'un ancien moulin à vent, le seul de la région, presque intact, enlacé par les racines d'un figuier maudit. À cet endroit, on peut se reposer si nécessaire et profiter des panneaux qui nous retracent l'histoire du site. Tout à côté, les ruines d'une ancienne distillerie à peine visible, cachées par le feuillage.

On quitte ce coin paisible, pour se diriger vers la plage de l'Anse Galets. Tout juste avant, à quelques mètres du rivage, curieusement s'échappent des racines d'un arbre de l'eau... une source prend naissance et sur les roches tout autour, dont une moitié noyée, des gravures rappellent la présence des premiers habitants de l'île.

Peu après la traversée de la rivière du Petit Carbet, généralement asséchée, mais par temps de pluie et avec un peu de chance peut offrir une belle cascade, petite rigole (toboggan) naturelle de 30 mètres de long creusée dans le roc basaltique par la violence du courant infatigable, du haut de laquelle l'eau se précipite en pente douce, mais rapide, vers un bassin large inférieur, appelée la Coulisse, au terme de la balade, on arrive au parking de l'Anse Duquéry.

Sentier de l'Acomat, de l'Anse Duquéry au Parc des Roches Gravées.

Prendre la direction du bord de mer, 300 mètres après, tournez vers la gauche. Du parking de l'Anse Duquéry on s'engage sous les sous-bois vers la mer, on atteint très vite le littoral, avec ses raisiniers. Au bout de 45 minutes de marche, le sentier atteint le quartier habité de la Petite Rivière, où l'on rejoint le parc archéologique des Roches Gravées point d'arrivée du périple.

De là on peut accéder au Bord de mer bien connu pour son petit port de pêche.

[modifier] Personnages célèbres

Valentine Rose-Marie Peronne Salin née à Trois-Rivières le 14 février 1906, fondatrice de l'Institut Jeanne d'Arc, première école élémentaire privée à Trois-Rivières.

"Je crois en la destinée", telle était la devise de Peronne Salin. Elle fréquenta, ainsi que sa sœur Gilberte, l'école religieuse de Versailles.

Toutes deux devenues enseignantes, elles eurent l'idée de créer une école privée. Elles fondèrent leur école au début des années 40, à Schœlcher, puis au bourg à l'angle des rues Gerville Réache et Georges Siarras. Établissement réservé à l'initiation des enfants à la lecture et à l'écriture, il proposa ensuite la formation des jeunes de la maternelle au secondaire. Pour bon nombre d'élèves en difficulté à l'école publique, l'Institut Jeanne d'Arc fut une planche de salut. Personnage charismatique, Peronne Salin, durant 30 ans, exerça la double fonction d'institutrice et de directrice de l'Institution Jeanne d'Arc.

Célibataire et sans enfant, elle œuvra à la réussite professionnelle de nombreux Trois-Rivièriens.

Elle décède le 23 décembre 1998, dans sa commune natale.

Docteur Hugues Siméon, maire de la commune de 1945 à 1977. Hugues Siméon est le seul médecin, il doit sa réputation à ses talents de médecin connus sur toute l'île. Son élection marque la disparition des Békés des conseils municipaux et de la scène politique trois-rivièrienne. C'est sous son mandat que sont construits la plupart des grands édifices et équipements sociaux communaux.

Jacques Coquille dit Dugommier , né en 1736 à Trois-Rivières, sur l'habitation familiale. Il apparaît sur la scène politique à l'âge de 55 ans, avec un passé d'officier s'étant distingué lors du siège de la Guadeloupe par les Britanniques, en 1759, puis au cours de celui de la Martinique en 1761. Patriote, il est élu à la première assemblée générale de la Guadeloupeen 1789, à Petit-Bourg. Avec ses trois cents volontaires, il défend les patriotes à la Martinique, puis il quitte la Guadeloupe. Bénéficiant de la protection de MARAT, il est nommée général en chef des armées d'Italie et reprend Toulon aux Britanniques. Il a sous ses ordres Napoléon Bonaparte, qu'il recommande en ces termes au Comités du salut public : "Récompensez et avancez ce jeune homme car si on était ingrat envers lui, il s'avancerait tout seul." En 1794, il est général en chef des Pyrénées-Orientales, et meurt à la bataille se Sierra-Negra, en Catalogne, contre les Espagnols. Dans son testament de Sainte-Hélène, Napoléon fait un legs à ses descendants, en rappelant la bravoure du général guadeloupéen.

Félix Bréta né à la Baie-Mahault le 19 Avril 1872. fils d’une descendante d’esclave et d’un commerçant Béké de Pointe-à-Pitre comme le chevalier de Saint George dont il appréciait beaucoup la musique. Il fit au Lycée Carnot, à Pointe à Pitre toutes ses études. Il y passa, du reste, toute sa vie. Prix d’honneur de mathématiques et bachelier es-sciences en 1889, il fut immédiatement nommé répétiteur.

Grâce à sa qualité essentielle, l’énergie, une énergie sans faiblesse, il acquit vite sur les élèves un ascendant fait plus d’affection que de contrainte.

Dans l’étude dont il était chargé, maîtres et élèves travaillaient de concert, le maître bien plus que les élèves auxquels il donnait l’exemple.

Ce scientifique à l’esprit à l’esprit très ouvert se tourna vers les lettres et se mit à l’étude des langues vivantes, de l’espagnol qu’il poursuivait, s’obtenait par concours : il s’aperçut qu’il était handicapé par son ignorance de latin ; alors, revenu aux Sciences, il se consacra à l’étude des Sciences Naturelles.

Sans hâte, sans guide, et aussi sans renoncer à aucune des fonctions, pour la plupart bénévoles, et très absorbantes, dont peu à peu, il avait assumé la responsabilité comme : chef d’orchestre de la Philarmonique, la Sourdine de Pointe à Pitre, Secrétaire Général de la Fédération des enseignants, Secrétaire de la Chambre d’Agriculture ; Président de l’Association des anciens élèves du Lycée Carnot de Pointe à Pitre, Commissaire Régional des Eclaireurs de France, etc…., et, au contraire, tout en s’y dévouant avec ardeur et zèle, il prépara sa licence es-sciences naturelles qu’il passa en 1916.

Nommé plus tard chargé de cours, puis censeur, il ne négligea pas ses travaux personnels. En 1922, il soumit à l’Administration de la Colonie une carte géologique de la Guadeloupe.

En 1926, chargé de mission dans les ports de pêche, il rédigea un rapport documenté et suggestif qui retint l’attention. Aussi lui confia-t-on la direction d’un laboratoire de pêche et de produits maritimes où il se livra à l’étude des empoisonnements par le poisson.

Survint le cyclone de 1928. Chef du Servie de l’Instruction publique par intérim, il se trouva en face de difficultés qui semblaient insurmontables ; les écoles, à peu près partout détruites ou très gravement endommagées, le lycée lui-même, tèrs éprouvé et devenu le refuge d’une foule de pauvres gens sans foyers…En un mois, dans le local du Lycée réparé, fonctionnaient à la fois les classes du Lycée, les classes supérieures des Cours Michelet et des écoles primaires de Pointes à Pitre. Beaucoup plus vite que l’on ne l’espérait, s’ouvrirent, dans toutes les communes, grâce à des moyens de fortune, en attendant la restauration ou la reconstruction des écoles, des classes où les enfants recevaient l’instruction qui leur était due.

Nommé Chevalier de la Légion d’Honneur en 1934, puis admis à la retraite après avoir exercé le poste de Proviseur du Lycée Carnot, il se retira aux Trois-Rivières, puis aux Saintes où il créa un Syndicat d’Initiative très actif, en profita pour écrire son livre sur les Saintes, premier du genre, et toujours très actif, il continua d’étudier ce groupe d’îles si digne d’attention à tant d’égards.

Il a été emporté, à Paris, en mai 1938, par une soudaine et brutale crise cardiaque. Aujourd'hui complètement oublié de ses compatriotes, il est enterré au cimetière de Trois-Rivières, ville où il passa toute sa vie.



[modifier] Jumelage

Drapeau : Loiret La Ferté-Saint-Aubin (Loiret), à 12 km d'Orléans.

C'est en mai 1991, que les écoliers des cours moyens de l'école Sainte-Thérèse se lancent dans l'aventure et deviennent ainsi les pionniers d'une amitié naissante. Puis tout va très vite. Les échanges s'accélèrent et en août 1992, une délégation de la Ferté-Saint-Aubin se rend à Trois-Rivières pour signer la charte du jumelage entre les deux villes. En octobre de la même année, c'est Trois-Rivières qui va à la Ferté pour sceller et officialiser définitivement cette union d'échanges, principalement culturels, où chacun a pu apprendre à se connaître.

[modifier] Lien externe

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