Société du Mont Pèlerin

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La Société du Mont-Pèlerin (en anglais Mont Pelerin Society, MPS) est une organisation internationale composée d'économistes, d'intellectuels et d'hommes politiques réunis pour promouvoir le libéralisme. La société défend le libre marché et la « société ouverte ».

Sommaire

[modifier] Histoire

La Société du Mont-Pèlerin a été créée le 10 avril 1947 lors d'une conférence organisée par Friedrich Hayek au Mont Pèlerin, village suisse surplombant Vevey. Cette conférence n'est pas sans rappeler le colloque Walter Lippman qui en 1938 avait rassemblé vingt-six intellectuels désireux de promouvoir le libéralisme face au fascisme, au communisme et à l'interventionnisme étatique. Son nom originel devait être Acton-Tocqueville Society.

Trente-six personnalités participèrent à la conférence du Mont-Pèlerin du 1er au 10 avril 1947 : Maurice Allais[1], Carlo Antoni, Hans Barth, Karl Brandt, Herbert Cornuelle, John Davenport, Stanley Dennison, Aaron Director, Walter Eucken, Erick Eyck, Milton Friedman, Harry Gideonse, Frank Graham, Friedrich Hayek, Henry Hazlitt, Floyd Harper, Trygve Hoff, Albert Hunold, Carl Iversen, John Jewkes, Bertrand de Jouvenel, Frank Knight, Fritz Machlup, Salvador de Madariaga, Henri de Lovinfosse, Loren Miller, Ludwig von Mises, Felix Morley, Michael Polanyi, Karl Popper, William Rappard, Leonard Read, George Révay, Lionel Robbins, Wilhelm Röpke, George Stigler, Herbert Tingsten, François Trevoux, Orval Watts, Cicely Wedgwood.

En réaction au keynésianisme ambiant de l'après 1945 (État-providence), les membres de la Société du Mont-Pèlerin souhaitent favoriser l'économie de marché et la société ouverte à l'échelle mondiale. Le but officiel de ces rencontres n'est pas de créer une doxa officielle mais d'offrir pendant quelques jours un lieu de discussion et de débats. Les rencontres de la Société continuent d'ailleurs à fonctionner ainsi.

Après cette première rencontre, les membres de la Société du Mont-Pèlerin ont continué à se rencontrer, généralement en septembre de chaque année. La Société ne divulgue pas le nom de ses membres mais eux peuvent le faire. Pour devenir membre, il faut être invité par un adhérent, assisté puis être approuvé par le comité d'organisation[2].

En 2006, la Société du Mont-Pèlerin est présidée par Greg Lindsay qui en a organisé les rencontres à Guatemala City en novembre 2006. C'est l'Université Francisco Marroquin, créée par Manuel Ayau, ancien président de la Société, qui a accueilli ces rencontres, autour, entre autres, de José Maria Aznar.


Huit adhérents passés et présents, dont Friedrich Hayek, Maurice Allais, Milton Friedman, George Stigler, James M. Buchanan, Gary Becker et Ronald Coase, ont reçu le « Prix Nobel » d'économie.

De plus, de nombreux membres ont créé des think tanks importants comme la Heritage Foundation[réf. nécessaire] dont la MPS reçoit d'ailleurs le soutien financier pour organiser sa réunion annuelle. Pascal Salin, ancien président la Société estime que plus de 100 instituts libéraux ont été créés par des membres[réf. nécessaire]. Pour Keith Dixon, elle « constitue en quelque sorte la maison mère des think tanks néolibéraux ».[3] Le président tchèque Vaclav Klaus ou l'ancien ministre de la Défense italien Antonio Martino en sont membres[2].

En 2004, une campagne a été menée en France contre Pascal Salin, ancien président de la Société du Mont-Pèlerin, pour empêcher sa nomination à la tête du jury d'agrégation en économie ainsi que celle d'autres membres de la Société au jury. Ses opposants leur reprochaient de potentiellement vouloir imposer une « pensée unique neolibérale »[4]. Leur défenseurs reprochaient à ces mêmes opposants de vouloir « interdire les pensées contraires à la leur »[5].

[modifier] Anciens présidents


[modifier] Notes et références

  1. Libéral utilitariste, il a cependant refusé de signer le texte constitutif de la Société à cause, selon lui, de l'importance excessive donnée aux droits de propriété. George Stigler écrit dans ses Mémoires que « Maurice Allais pensait que la possession privée de la terre était injustifiée »
  2. ab Sylvain Besson, À Genève, l'extrême gauche hurle au complot face à une candidature libérale, Le Temps
  3. Keith Dixon, Les évangélistes du Marché, Raisons d’Agir, 1998
  4. Jeunes chercheurs en danger
  5. Florin Aftalion sur Catallaxia

[modifier] Bibliographie

[modifier] Liens externes