Pont habité

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Un pont habité est un pont qui, outre sa fonction de support à une voie de communication, peut assurer certaines fonctions liées à la ville, comme l'habitat ou l'exercice d'activités.

Sommaire

[modifier] En Asie

Un exemple de pont habité préservé est le pont-pagode japonais de Hội An, au Viêt Nam, qui contient un temple bouddhiste et qui fut jadis utilisé comme palais de justice.

[modifier] En Europe

Les ponts habités étaient très répandus au Moyen Âge, puisque chaque pont, dans toutes les villes d'Europe, était surmonté d'habitations. À l'origine de cette construction d'habitations sur les ponts, on trouve deux types de populations, avec une seule et même motivation, la fiscalité. Il s'agissait toujours d'une part des plus pauvres, et d'autre part des commerçants cherchant à se soustraire au cens (payable au propriétaire du sol), et au péage ainsi qu'à l'octroi (payables au seigneur féodal).

Les incendies, fréquents sur ces ponts en bois, les nombreux accidents de transport fluvial, les crues, les restructurations des centres villes et la construction de ponts en pierres ont causé la disparition quasi totale de ces ponts. Seule une poignée de ces ponts habités subsiste aujourd'hui en Europe.

[modifier] Allemagne

La Krämerbrücke (« pont des épiciers ») à Erfurt, en bois à l'origine, a été reconstruite en pierre en 1325 sur le bras large de la Gera. Après l'incendie géant de 1472, la ville a décidé d’élever sur le pont 62 maisons dans lesquelles les commerçants possédaient boutique et domicile.

[modifier] Bulgarie

Le pont couvert de Lovech ou (Lowetch) en Bulgarie, a été reconstruit deux fois, en 1874 et en 1931, après avoir été détruit la première fois par une crue puis par un incendie. Il abrite 14 magasins[1].

[modifier] France

Le pont de Rohan, à Landerneau
Le pont de Rohan, à Landerneau

Au Moyen Âge, les ponts de Paris étaient garnis de maisons, et formaient de véritables rues traversant le fleuve. Ce fut même l'établissement de ces maisons dont la voirie, ne se préoccupait pas assez, qui contribua à la ruine de ces ponts. S'il fallait se maintenir sur l'alignement des deux côtés de la voie, sur la rivière, on posait des bâtisses en encorbellement, on creusait des caves et des réduits dans les piles, et les parois de ces ponts devaient bientôt se déverser. Lorsque la démolition des maisons qui garnissaient les ponts Notre-Dame et Saint-Michel à Paris fut effectuée, il fallut réparer les parements extérieurs et les tympans des arches jusqu'au droit des piles, chaque habitant ayant peu à peu creusé ces tympans ou altéré ces parements[2].

En Bretagne, le pont de Rohan à Landerneau, dont on trouve trace dès 1336, a été reconstruit en pierres en 1510 par Jean II de Rohan. Le pont portait alors un moulin, une pêcherie, une chapelle, une salle de garde et une prison. Au XVIIe siècle, ce sont des habitations qui sont construites dessus. Ce pont, construit à l'embouchure de l'Élorn, est soumis aux marées.

[modifier] Italie

Le Ponte Vecchio à Florence
Le Ponte Vecchio à Florence

Le Ponte Vecchio à Florence a été construit en 1345 pour remplacer l'antique pont romain sur l'Arno. C'est en 1564 que Giorgio Vasari restructura le pont sur l'ordre du Grand Duc Ferdinand Ier pour y faire passer le Corridoio Vasariano reliant le Palazzo Vecchio au Palais Pitti, et réservant les boutiques aux seuls joailliers et orfèvres.

[modifier] Royaume-Uni

Le Pulteney Bridge à Bath (Angleterre) a été construit en 1773 sur la rivère Avon.

[modifier] Notes et références

  1. Voir Covered Bridge, Lovech
  2. Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 2, par Eugène Viollet-le-Duc, 1856.