Politique de la Martinique

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La Martinique est un département d'outre-mer, mais aussi une des régions ultrapériphériques de l'Union européenne. Elle constitue avec la Guadeloupe, située à environ 150 km plus au nord, et la Guyane située au nord de l'Amérique du Sud, les départements français d'Amérique (DFA).

Sommaire

[modifier] L'évolution institutionnelle

Depuis la révision constitutionnelle du 28 mars 2003, trois possibilités s'offrent à la Martinique :

  • Le statu quo, la Martinique garde son statut de Département et Région d'Outre-Mer, en vertu de l’article 73 de la Constitution. Les DOM sont sous le régime de l'identité législative. Dans ce cadre, les lois et règlements sont applicables de plein droit, avec les adaptations nécessitées par les caractéristiques et contraintes particulières aux collectivités concernées.
  • Deuxième possibilité : si les acteurs locaux, et d’abord les élus, sont d’accord, ils pourront proposer une évolution institutionnelle telle que la création d’une assemblée unique (fusion du Conseil Général et du Conseil Régional). Le Gouvernement pourra proposer au Président de la République de consulter les électeurs sur cette question. En cas de réponse négative, rien ne sera possible. En cas de réponse positive, la décision définitive reviendra au Parlement qui décidera finalement, ou non, de la réforme en votant une une loi organique.
  • Troisième possibilité : Si un consensus se dégage, les élus pourront proposer au gouvernement un changement statutaire, c'est à dire la transformation de la Martinique en Collectivité d'Outre-Mer (COM). En effet, depuis la révision constitutionnelle du 28 mars 2003, les Départements d'Outre-Mer en vertu de l'Article 74 peuvent évoluer en Collectivité d'Outre-Mer (C.O.M) à l'instar de Saint-Martin et Saint-Barthélémy. Contrairement aux DOM, les COM sont sous le régime de la spécialité législative. Les lois et décrets de la République s’y appliquent sous certaines conditions fixées par la loi organique définissant leur statut. Les C.O.M disposent d'une plus large autonomie que les DOM.

Mais la Constitution française précise dans l'article 72-4 " Aucun changement, pour tout ou partie de l'une des collectivités mentionnées au deuxième alinéa de l'article 72-3, de l'un vers l'autre des régimes prévus par les articles 73 et 74, ne peut intervenir sans que le consentement des électeurs de la collectivité ou de la partie de collectivité intéressée ait été préalablement recueilli dans les conditions prévues à l'alinéa suivant".

En 2003, une nouvelle organisation a été envisagée, dans laquelle l'institution régionale et l'institution départementale fusionneraient en une institution unique. Cette proposition a été rejetée en Martinique à 50.48% lors par referendum le 7 décembre 2003.

[modifier] Les forces politiques en présence en Martinique

La vie politique martiniquaise s'articule, pour l'essentiel, autour de formations politiques martiniquaises et de fédérations locales des partis nationaux (PS et UMP). La classification ci-dessous tient compte de leur positionnement par rapport à l'évolution statutaire de l'île. Il y a les assimilationnistes et départementalistes (partisans de l'actuel statut de département d'outre-mer avec quelques aménagements et adaptations, article 73 de la Constitution), les autonomistes (favorables à une évolution statutaire basée sur l'article 74 de la Constitution), et les indépendantistes (certains sont favorables à un statut transitoire d'autonomie avant l'étape ultime l'indépendance, c'est le cas du MIM et du CNCP).

[modifier] Les partis assimilationnistes et départementalistes

L'idéologie assimilationniste

Selon le philosophe René Ménil, "les assimilationnistes sont partisans de l'absorption, de la dilution de la conscience et de la société antillaise dans "l'intérêt général" français. Pour eux il n'y a pas d'homme martiniquais, il n'y a pas de réalité martiniquaise". Pour l'ancien député assimilationniste Victor Sablé, "les Antilles ne peuvent être, ne veulent être que françaises. Elles le sont par l'esprit, par le coeur, par le sang".

Sur le plan théorique, l'idéologie assimilationniste tire ses origines des idées des philosophes des Lumières et de la Révolution Française de 1789. Ces idées nouvelles basées sur les principes de liberté et d'égalité faisaient leur chemin non seulement dans toute la France mais également aux Antilles. Sous la Convention, Boissy d'Anglas, le rapporteur de la loi qui fît des colonies des départements français en 1794 déclarait à la Convention ce qui suit: " Que les colonies soient toujours française, qu'elles soient libres sans être indépendantes; que leurs députés, appelés dans cette enceinte, y soient confondus avec ceux du peuple entier... il ne peut y avoir qu'une bonne manière d'administrer". Selon le professeur d'histoire Dominique Chathuant auteur de "l'assimilationnisme: une structure mentale à origine de la départementalisation", le terme "assimilationnisme" semble devoir désigner un cadre de pensée, une structure mentale de l'histoire antillaise en particulier et de celle des "vieilles colonies" en général.

Les principaux défenseurs de l'idéologie assimilationniste en Martinique à la fin du XIXe et début du XXe siècle, sont l'abolitionniste Victor Schoelcher, le député républicain Ernest Deproge, les sénateurs Vincent Allègre, Henri Lémery et le député socialiste Joseph Lagrosillière. Les communistes martiniquais prirent le relais entre 1920 et 1955 et donnèrent à l'assimilation une dimension beaucoup plus sociale en y associant les masses populaires.

La loi du 19 mars 1946 dont le rapporteur fut le député communiste Aimé Césaire va ériger la Martinique en Département d'outre-mer. L'adoption de la loi du 19 mars 1946 marqua le triomphe de l'idéologie assimilationniste.

Le Parti Communiste Martiniquais va officiellement rejeter l'assimilation en août 1955 lors de sa 11eme conférence fédérale. La fédération UNR de la Martinique créée en 1958 défendra désormais avec acharnement l'assimilation complète de la Martinique à la France ainsi que le statut de Département d'outre-mer. A partir des années 60, les députés gaullistes Camille Petit, Victor Sablé, Michel Renard, les sénateurs, Georges Marie-Anne, Edmond Valcin, Roger Lise et le président du Conseil Général Emile Maurice seront les plus farouches défenseurs de l'assimilation en Martinique.

Les partis de la droite assimilationniste et départementaliste

  • La fédération UMP de la Martinique a été créée en 2006. Mais c'est l'ancien député Camille Petit qui est le fondateur du mouvement gaulliste en Martinique. En 1958, il crée la première fédération UNR de l'île. Puis l'UNR deviendra l'UDR en 1968, le RPR en 1976 et depuis 2002 l'UMP. Le Président de la fédération UMP de la Martinique est : Yan Monplaisir. Le Chargé de Mission Départemental est Sainte-Rose Cakin, Maire du Macouba. L'UMP compte 1 député Alfred Almont, 2 élus au Conseil Général (Sainte-Rose Cakin et Lucien Nolbas) et 2 mairies ( Macouba et Fonds-Saint-Denis).
  • Le parti "Osons Oser". Fondé le 27 février 2000 par Pierre Petit (Martinique). Droite progressiste. "Osons Oser" compte un élu au Conseil Général (Jenny Dulys) et 1 mairie, le Morne-Rouge.
  • les Forces martiniquaises de progrès, parti de la droite libérale locale fondé le 26 août 1998. Président : André Lesueur, maire de Rivière-Salée et conseiller général. Le secrétaire général des FMP est Miguel Laventure, conseiller municipal et régional. Les FMP compte 3 conseillers généraux, 4 conseillers régionaux et 3 mairies.

Les partis de la gauche assimilationniste et départementaliste

  • le Parti socialiste présent à la Martinique sous le nom Fédération Socialiste de la Martinique (FSM). En 1901, Joseph Lagrosillière fonde la 1re fédération locale du Parti Socialiste en Martinique. Leader : Louis-Joseph Manscour, Député-Maire de Trinité. La 1ere secrétaire fédérale de la FSM est Marlène Lanoix. La FSM compte 1 député (Louis-Joseph Manscour), 1 député européen (Catherine Néris), 2 conseillers généraux (Frédéric Buval et Georges Cléon), 1 conseiller régional (Raymond Occolier) et 2 maires (L.J Manscour et Raymond Occolier).
  • Le Renouveau Martinique (ex Renouveau de Sainte-Marie). Parti créé en 1982 par Guy Lordinot, conseiller municipal de Sainte-Marie. Le Renouveau compte 1 élu au Conseil Régional (Danielle Déau-Suriam) et 8 conseillers municipaux d'opposition à Sainte-Marie.
  • Le M.P.F (Mouvement Populaire Franciscain). Son leader est Maurice Antiste, Maire du François. Ce mouvement compte 1 élu au Conseil Général (Maurice Antiste).
  • Le Mouvement "Vivre à Schoelcher". Ce mouvement a été fondé par Luc-Louison Clémenté, Maire de Schoelcher et conseiller général.

Autres mouvements se réclamant du libéralisme social de gauche

  • le M.L.M (Mouvement Libéral Martiniquais). Ce mouvement a été créé en 1992 par Philippe Petit, Conseiller Municipal de Ducos. Ce mouvement compte 2 conseillers municipaux d'opposition à Ducos.
  • D.S.L (Dynamique Social-Libérale) créé le 14 juin 2003. Président-fondateur : Alex Doens.

[modifier] Les partis autonomistes

La revendication autonomiste en Martinique

Les autonomistes affirment à l'inverse des assimilationnistes que les martiniquais ont une personnalité, une culture, une langue, une histoire et qu'ils constituent un peuple différent du peuple français. L'ancien universitaire Alain-Philippe Blérald déclarait "par leur mode de vie, leurs traits ethno-culturels, leurs croyances, martiniquais et guadeloupéens expriment, volens nolens, une identité irréductible autorisant à les considérer comme des peuples, c'est à dire comme des collectivités distinctes de l'entité française, pouvant en cette qualité prétendre à une existence nationale". Concrètement cela s'apparenterais à une sorte d'état fédéré avec la France, en donnant les pouvoirs de base à l'état fédéré et en laissant les pouvoir important à l'état français.

Les pères et théoriciens de l'autonomie martiniquaise sont incontestablement le philosophe René Ménil et le poète et homme politique Aimé Césaire. Mais c'est le député Marius Hurard qui à la fin du XIXe siècle, fonde le premier parti a avoir revendiqué dans son programme l'autonomie pour la Martinique, le Parti Républicain Progressiste ou Parti Nouveau. Puis en 1960 le PCM et en 1967 le PPM lancèrent comme mot d'odre : l'autonomie pour la Martinique.

En 1941, Aimé Césaire, René Ménil, Georges Gratiant, Suzanne Césaire et Aristide Maugée publient la revue "Tropiques". Cette revue jugée subversive par le régime de Vichy est interdite.

En 1967, Aimé Césaire déclarait au sujet de l'autonomie : « Cette indispensable conquête du pouvoir politique par le peuple martiniquais, nous, le PPM, nous pensons qu'elle ne peut se faire par l'accession de la Martinique à l'autonomie dans l'ensemble français...tout en restant dans le cadre français, nous entendons pouvoir prendre librement les décisions qui nous concernent au premier chef en tant que martiniquais et exécuter nous-mêmes ces décisions...par conséquent nous préconisons dès maintenant l'institution d'une assemblée délibérante martiniquaise souveraine dans un certain nombre de domaines lesquels sont à délimiter, et d'un exécutif martiniquais».

Le philosophe René Ménil déclarait : "l'action idéologique et pratique doit viser la triple opération de rétablir la conscience des antillais dans la vérité de la vie, de procéder à l'appropriation de notre économie qui est une partie de nous-mêmes, de nous approprier le pouvoir politique sans lequel nous sommes des jouets aux mains des autres... Enfin, une troisième condition sans laquelle la culture ne peut pas exister, c'est la reprise, la récupération du pouvoir politique dans la société antillaise par les antillais eux-mêmes, ce qu'aujourd'hui nous appelons l'autonomie.

Création en avril 1961 à Paris du F.A.G.A (Front Antillo-Guyanais pour l'Autonomie) autour des martiniquais Edouard Glissant, Marcel Manville, Ephraïm Marie-Joseph, du guyanais Justin Catayée et du guadeloupéen Albert Béville (Paul Niger). En juillet 1961, dissolution du F.A.G.A par le général De Gaulle et saisie de la brochure « Les Antilles et la Guyane à l’heure de la décolonisation » rédigée par Albert Béville.

Lors de la "Convention du Morne-Rouge", les 16, 17 et 18 août 1971, les partis et organisations autonomistes de la Réunion, de la Guyane, de la Guadeloupe et de la Martinique, réunis en convention, réclament dans une déclaration finale l'autonomie pour les 4 départements d'outre-mer.

En 1974, l'autonomiste Camille Darsières publie un essai intitulé "Des origines de la nation martiniquaise".

En 1981, l'écrivain Edouard Glissant publie "Le discours antillais".

En 1992, le philosophe autonomiste René Ménil publie un essai de référence intitulé "Tracées, identité, négritude, esthétique aux antilles".

La "Déclaration de Basse-Terre", signée le 1er décembre 1999. Les Présidents des trois Régions (Guyane, Guadeloupe et Martinique) proposent au Président de la République et au Gouvernement, une modification législative voire constitutionnelle, visant à créer un statut nouveau de Région d'Outre-mer doté d'un régime fiscal et social spécial pour la Guadeloupe, la Guyane et la Martinique, dans le cadre de la République Française d'une part, et de l'Union Européenne d'autre part (article 299-2 du Traité d'Amsterdam).

Les partis autonomistes

  • le Parti progressiste martiniquais. Fondé le 22 mars 1958 par Aimé Césaire après sa démission du Parti Communiste Français (Lettre à Maurice Thorez). Actuel Président : Serge Letchimy, député-maire de Fort de France. Le PPM détient 5 mairies dont le chef-lieu Fort-de-France. Il compte 1 député Serge Letchimy, 10 élus au Conseil Général et 1 élu au Conseil Régional.
  • Bâtir le pays Martinique. Fondé le 11 octobre 1998 par Pierre Samot, Maire du Lamentin, suite à une scission avec le Parti Communiste Martiniquais. Bâtir le Pays Martinique compte 3 élus au Conseil Général, 1 élu au Conseil Régional et 1 mairie (Lamentin).
  • le Rassemblement démocratique martiniquais. Fondé le 26 mars 2006 par Claude Lise, Président du Conseil Général et Sénateur. Le RDM compte 3 élus au Conseil Régional, 9 élus au Conseil Général, 1 député européen (Madeleine de Grandmaison) et 7 maires de gauche sont membres du RDM.
  • le Parti Communiste Martiniquais. Fondé les 21 et 22 septembre 1957 par Léopold Bissol, René Ménil, Georges Gratiant et Victor Lamon. Mais c'est l'avocat Jules Monnerot qui est le fondateur en 1919 du premier mouvement communiste en Martinique, "Le groupe Jean Jaurès". Le PCM est actuellement le plus ancien parti politique martiniquais. Son secrétaire-général est Georges Erichot, conseiller municipal du Lamentin. L'organe du parti est le journal "Justice", doyen de la presse martiniquaise.

[modifier] Les partis indépendantistes

Le nationalisme martiniquais

Les indépendantistes considèrent que les martiniquais constituent un peuple, que la Martinique est une nation et revendiquent pour elle le droit à l'autodétermination. Qui plus est, ils sont contre l'intégration de la Martinique à l'Union Européenne et envisagent avec elle des relations basées sur la coopération.

L'insurrection de 1870 suite à "l'affaire Lubin". Cette révolte paysanne contre le système colonial dura 6 jours et toucha 15 communes de l'île notamment dans le sud. 15 habitations sucrières avaient été incendiées par les insurgés. Les principaux leaders de l'insurrection de 1870 furent, Louis Telga, Eugène Lacaille, Daniel Bolivard, Auguste Villard, Lumina sophie et Rosalie Soleil. L'historien Armand Nicolas déclare dans le tome 2 de "Histoire de la Martinique" (page 102) que "certains chefs de l'insurrection ont songé à l'indépendance, à la rupture avec la France. C'est que l'oppression coloniale, raciste, sous le Second Empire avait provoqué la naissance d'un sentiment national exprimant l'aspiration de l'homme noir martiniquais à la dignité...pour eux, chasser les blancs, c'était suivre l'exemple de Saint-Domingue, créer une république martiniquaise dirigée par des hommes de couleur".

La première revendication indépendantiste en Martinique date de 1962 : Il s'agit de l'affaire autour du "Manifeste de l'O.J.A.M" (Organisation de la Jeunesse Anticolonialiste de la Martinique). Les 23 et 24 décembre 1962, le manisfeste de l'O.J.A.M est placardé dans toute la Martinique. Les auteurs de ce manifeste sont 18 jeunes étudiants Martiniquais. Ils ont été condamnés pour atteinte à la sûreté de l'Etat et emprisonnés à Fresnes. Puis ils ont été acquittés après 2 ans de procès. Le manifeste de l'O.J.A.M critiquait violemment le statut départemental et affirmait que le moment était venu de "libérer" la Martinique du "carcan colonial". Il proclamait également le droit des martiniquais de diriger leurs propres affaires politiques et se terminait par un slogan choc "La Martinique aux martiniquais".

Le Parti Communiste Martiniquais (PCM) est en 1957 le premier parti politique de l'île à évoquer l'idée de la "nation martiniquaise". Lors du congrès constitutif du PCM, son secrétaire général déclarait dans son discours : "Nous pensons que notre pays répond à la définition de la nation : communauté stable, historiquement constituée de langue, de territoire, de vie économique et de formation psychique qui se traduit dans la communauté de culture". Mais pour Alfred Marie-Jeanne, le peuple martiniquais forme une nation depuis le 22 mai 1848, date de l'abolition de l'esclavage. Il déclare que "c'est en 1848, que nous sommes reconnus comme un peuple, comme des être humains".

En 1955, le poète et essayiste Aimé Césaire publie "Le discours sur le colonialisme".

En 1961, l'écrivain anticolonialiste Frantz Fanon publie "Les damnés de la Terre".

Le premier parti indépendantiste de la Martinique est créé en 1968 par l'écrivain nationaliste Guy Cabort-Masson, il s'agit du M.N.L.M.(Mouvement National pour la Libération de la Martinique). Guy Cabort-Masson et Alex Ferdinand réalisent la même année le drapeau nationaliste Rouge Vert Noir.

En 1978, Guy Cabort-Masson publie un essai intitulé "Les indépendantistes face à eux-mêmes".

Durant les années 80 et début 90, le mouvement nationaliste se radicalise après l'élection du président François Mitterrand. Les indépendantistes condamnent les lois de décentralisation qui ne répondent pas à leurs attentes. En conséquence, des groupuscules terroristes (le Groupe de Libération Armée de la Martinique, l'Armée Révolutionnaire Martiniquaise, le groupe 22 mai 1848, Yich Telga) vont commettre en signe de contestation de nombreux attentats contre les symboles de l'Etat français en Martinique (palais de justice, cour d'appel, préfecture, station de RFO, EDF, France Télécom etc...).

Au début des années 90, les indépendantistes changent de stratégie politique en renonçant à la force pour conquérir le pouvoir politique. Désormais la conquête du pouvoir se fera dans les urnes ou par la voie démocratique. Ce changement de stratégie s'avérera payant dès les élections régionales de 1990 (9 sièges en 1990 et 1992, 13 sièges en 1998 et 28 sièges en 2004). Les indépendantistes représentent aujourd'hui une force politique non négligeable en Martinique. Avec à leur tête un leader charismatique, Alfred Marie-Jeanne, ils dirigent le Conseil Régional avec une majorité de 28 élus indépendantistes (MIM-CNCP). Il y a 5 élus indépendantistes au Conseil Général, 3 maires indépendantistes (Garcin Malsa, Lucien Veilleur et Marcellin Nadeau).

Les indépendantistes martiniquais réalisent lors des élections municipales des 9 et 16 mars 2008, un score historique. En effet, les 19 listes soutenues par le MIM/CNCP/PALIMA/MODEMAS recueillent 28 681 voix sur l'ensemble de la Martinique.

Depuis les élections municipales des 9 et 16 mars 2008, l'alliance des patriotes MIM/CNCP a 44 conseillers municipaux d'opposition dans 13 communes de la Martinique : Fort de France:2 ; Le Lamentin:4 ; Sainte-Luce:6 ; Le François:5 ; Rivière-Salée:7  ; Saint-Esprit:5  ; Les Trois-Ilets:6  ; Trinité:3 ; Le Vauclin:2 ; Le Robert:1 ; Le Morne-Rouge:1 ; Le Marin:1 ; Gros-Morne:1.

Les partis indépendantistes

Les mouvements indépendantistes se réclamant du marxisme

  • le C.N.C.P (Le Conseil National des Comités Populaires) a été fondé le 28 août 1983. Son porte-parole est Robert Saé, conseiller municipal du Robert - Leader : Marie-Hélène Léotin, 2e vice-présidente du Conseil Régional. Le CNCP compte 4 élus au Conseil Régional ( Marie-Hélène Léotin, Edmond Mondésir, Josette Massolin et Daniel Nirdé). Le CNCP gère actuellement le Conseil Régional avec le M.I.M dans l'alliance des "Patriotes". Le journal et la radio "Asé Pléré An Nou Lité" sont les organes d'expression de ce parti.
  • le Groupe de Révolution Socialiste (GRS). Fondé en 1972 par Edouard Delépine, Edouard Jean-Elie, Vincent Placoly, Philippe Pierre-Charles et Gilbert Pago. Le GRS n'a aucun élu dans les assemblées locales.
  • le P.K.L.S (Pati Kominis pou Lendépandans ek Sosializm) a été créé le 22 mai 1984. Ce mouvement ne participe à aucune élection locale ou nationale et pratique un indépendantisme très radical.

[modifier] Notes et références

[modifier] Articles connexe