Wallis-et-Futuna

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Collectivité de Wallis-et-Futuna
Drapeau non-officiel de Wallis-et-Futuna Blason de Wallis-et-Futuna
Drapeau non-officiel Armoiries
Carte de localisation de Wallis-et-Futuna
Administration
Statut politique Collectivité d'outre-mer de la France
Préfecture Mata-Utu
13°18′S 176°10′W / -13.3, -176.167
Gouvernement
- Administrateur supérieur
 - Prés. de l'Ass. territoriale
 - Rois coutumiers :
   • Uvéa
   • Alo
   • Sigave

Richard Didier
Victor Brial

 Roi d'Uvéa (vacant)
Soane Patita Maituku
Visesio Moeliku
Géographie
Superficie 274 km²
Démographie
Population  (2005) 15 185 hab.
Densité 55 hab./km²
Langues français, wallisien, futunien[1]
Économie
PIB (2004)
 · PIB/hab.
60 millions de $
3 800 $
Monnaie Franc CFP (CFP)
Autres
Fuseau horaire UTC +12
Domaine internet .wf
Indicatif téléphonique +681

Wallis-et-Futuna est une collectivité d'outre-mer française située dans l'hémisphère sud. Son chef-lieu est Mata-Utu.

Composé de trois principales îles, Wallis, Futuna et Alofi, l'archipel se trouve entre la Nouvelle-Calédonie et Tahiti. Il est localisé à 16 000 kilomètres de Paris et est situé en Océanie polynésienne (océan Pacifique occidental). Son code postal commence par 986.

Sommaire

[modifier] Histoire

Il y a 5000 ans (3000 av. J.-C.), des habitants du littoral de la Chine du Sud, cultivateurs de millet et de riz, commencent à traverser le détroit pour s'installer à Taiwan. Vers 2000 avant J.-C., des migrations ont lieu de Taiwan vers les Philippines. De nouvelles migrations commencent bientôt des Philippines vers Célèbes et Timor et de là, vers les autres îles de l'archipel indonésien. Vers 1500 av. J.-C., un autre mouvement mène des Philippines en Nouvelle-Guinée et au delà, vers les îles du Pacifique. Les Austronésiens sont sans doute les premiers navigateurs de l'histoire de l'humanité.

Icône de détail Article détaillé : Peuplement de l'Océanie.

Les premiers visiteurs européens de Futuna, reconnus par l'histoire, furent les Hollandais Willem Schouten et Jacob Le Maire qui abordèrent l'île en chaloupe le 22 mai 1616. Ils pilotaient l'Eendracht, navire de 350 tonneaux, accompagné du Horn qui lui ne faisait que 100 tonneaux, et venaient de Hollande. Déjà, à l'approche de l'île, ils avaient pris contact avec les indigènes et jetèrent l'ancre le 21 mai 1616 dans l'embouchure de la rivière Futuna. Ils baptisèrent les deux îles découvertes îles Horn en souvenir de leur port d'embarquement mais nous les connaissons mieux aujourd'hui sous les noms de Futuna et Alofi. Ils restèrent environ 8 jours sur ce petit archipel avant de repartir en direction de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, puis des Moluques.

Pour ce qui est de l'île de Wallis, elle fut visitée 150 ans après Futuna par un Anglais, le capitaine Samuel Wallis, les Européens donnèrent son nom à cette île. C'était en 1766. Les autochtones qui l'occupaient depuis des milliers d'années la nommaient Uvéa et ce nom reste encore imprimé dans beaucoup de mémoires actuelles tant et si bien que chaque habitant du Pacifique comprend autant un terme que l'autre et sait le situer géographiquement.

Peuplé de Polynésiens originaires des îles Tonga pour Wallis et des îles Samoa pour Futuna, l'archipel est atteint pour la première fois par un Français, Louis Antoine de Bougainville, le 11 mai 1768. Futuna signifie L'enfant perdu du Pacifique. L'archipel ne connait pas de présence européenne significative avant le XIXe siècle et l'implantation de missionnaires catholiques.

Les royaumes d'Uvéa à Wallis, d'Alo et de Sigave à Futuna signèrent alors un traité de protectorat avec la France (demandé par la reine Amélia et ratifié en 1887) avant de devenir un territoire d'outre-mer (TOM) en 1961 après un référendum. Le roi d'Uvéa, Tomasi Kulimoetoke II (1916-2007), fut signataire de cet accord qui permit à ce petit archipel de 96 km² et plus de 14 000 habitants de passer du statut de protectorat à celui de territoire d'outre-mer. Après la révision constitutionnelle du 28 mars 2003, l'archipel entra dans la catégorie des collectivités d'outre-mer à statut particulier sans que le régime de 1961 ne changeât.

[modifier] Politique

La vie politique de Wallis et Futuna a longtemps été dominée par le RPR gaulliste, incarné sur place par les défunts parlementaires Benjamin Brial et Sosefo Makape Papilio. Il faudra attendre 1989 pour voir la gauche, avec le Parti radical de gauche, être à nouveau portée au pouvoir sur place, avec l'élection du député Kamilo Gata (décédé en 2005). Celui-ci est à son tour battu en 1997 par Victor Brial (neveu de Benjamin), nouveau chef du RPR local et également président de l'Assemblée territoriale de Wallis-et-Futuna de 1997 à 1999. Ce dernier est battu en juin 2007, contre toute attente, par le socialiste Albert Likuvalu. Celui-ci avait auparavant été brièvement président de l'Assemblée territoriale du 22 février au 24 novembre 2005, bénéficiant alors d'une alliance éphémère entre l'opposition de gauche (7 élus sur 20) et quelques élus divers droites.

Lors des élections territoriales de 2002, la droite locale (encore RPR alors, futur UMP, remporte le scrutin avec 9 élus sur 20 et complète sa majorité avec les 5 représentants divers droite de l'Alliance pour Wallis-et-Futuna. Toutefois, le leader de celle-ci, Albert Likuvalu, se rapproche de l'opposition locale, formée de 4 élus de l'Union pour Wallis-et-Futuna (gauche socialiste) et 2 non inscrits. Ces trois formations (Alliance, Union et non-inscrits) forment donc une majorité éphémère de 11 membres sur 20 du 22 février au 24 novembre 2005, l'UMP étant relégué dans l'opposition et Lukuvalu prenant la présidence de l'Assemblée. Le 24 novembre 2005, sur fonds de conflits coutumiers à Wallis entre les partisans du roi local et les « rénovateurs », les 4 autres élus de l'Alliance s'éloignent d'Albert Likuvalu et reforment une majorité avec l'UMP. Likuvalu reste quant à lui dans l'opposition, et participe en 2006 à la création de la fédération locale du Parti socialiste. Du 24 novembre 2005 à avril 2007, la nouvelle majorité de droite porte à la présidence de l'Assemblée Erménégilde Simete, membre de l'UMP.

Pour les élections locales du 1er avril 2007, 26 listes s'étaient portées candidates pour 20 sièges. Parmi les élus, 12 se sont finalement rangés dans la majorité UMP-UDF-divers droite qui a porté Pesamino Taputai, représentant local de l'UDF-MoDem, à la présidence de l'Assemblée territoriale. L'opposition, composée de 8 élus, est quant-à-elle organisée autour du PS local d'Albert Likuvalu qui, deux mois plus tard, est élu député contre le sortant Victor Brial. Il est à précisé que parmi les 5 candidats présents au 1er tour, 3 étaient des élus de la majorité à l'Assemblée territoriale : outre Victor Brial pour l'UMP, Pesamino Taputai représentait le MoDem et l'ancien président de l'Assemblée et désormais président de sa commission permanente, Erménégilde Simete, candidat divers droite.

Donc, en théorie la vie politique à Wallis-et-Futuna est dominée par les représentants locaux des grands partis métropolitains, le FN y étant également présent depuis les élections présidentielles de 2002 et est représenté par Gaston Lui qui fut candidat aux législatives de 2002 mais pas en 2007.

Cependant, comme pour le reste des collectivités françaises ultramarines, la pratique politique à Wallis-et-Futuna correspond davantage à un affrontement de personnalités, et plus particulièrement ici de chefs coutumiers. Dans les faits, les programmes politiques sont à peine mis en avant, les débats sont secondaires, les campagnes électorales s'organisant au rythme de fêtes coutumières.

La configuration des sociétés wallisienne et futunienne est telle qu'il s'agit avant tout de voter pour le candidat proposé par le chef coutumier.

La place de la coutume est omniprésente et se reflète sur la vie politique locale.

[modifier] Institutions

Wallis-et-Futuna sont constituées de trois monarchies traditionnelles : Uvéa (à Wallis), Alo et Sigave (à Futuna), dont les rois gouvernent avec des conseils élus et le représentant de l'État français, qui porte le titre d’administrateur supérieur. Le pouvoir judiciaire en matière pénale et civile est détenu par l'unique tribunal de première instance qui est compétent pour tout le territoire et dont le siège est à la préfecture de Mata-Utu (à Wallis).

Contrairement à la métropole, aux départements d'outre-mer et aux autres collectivités d'outre-mer, le territoire n'est pas divisé administrativement en communes, mais en circonscriptions, le chef de la circonscription ayant des pouvoirs équivalents à ceux d'un maire.

À Futuna, deux royaumes (à qui reviennent les fonctions juridictionnelles des arrondissements départementaux et sous-préfectures, administratives des mairies et une partie des attributions des conseils généraux) coexistent et regroupent des villages. À Wallis, 3 districts coutumiers (gérant aussi les fonctions administratives des mairies et regroupant plusieurs villages) existent sous l'autorité du même roi (à qui revient la présidence des fonctions juridictionnelles civiles).

Aussi, au plan territorial, les îles sont divisées en trois circonscriptions territoriales recouvrant exactement chacun des trois royaumes : la circonscription territoriale de Wallis (pour le royaume d'Uvéa), la plus grande et la plus peuplée des trois, les circonscriptions territoriales d'Alo (qui comprend aussi l'île inhabitée d'Alofi) et celle de Sigave, la plus petite, à Futuna. Chacune jouit de la personnalité morale avec un budget propre géré par un conseil de circonscription composé des chefs coutumiers et présidé par le roi.

Le royaume wallisien d'Uvéa et les deux royaumes futuniens de Sigave et d'Alo ne sont pas des monarchies héréditaires mais aristocratiques : ce sont les familles nobles, les aliki, qui élisent ou destituent les rois.

Le pouvoir coutumier est important mais toutefois assez décentralisé, les rois locaux devant négocier avec les chefs de village, et répondre aux demandes des alikis qui les élisent et dont l'autorité morale s'appuie aussi sur la population, tout en négociant avec le représentant de l'État pour obtenir les budgets de développement du territoire.

  • À Wallis, le roi d'Uvéa (portant le titre de lavelua) est le chef de la hiérarchie coutumière. Il est assisté d'un premier ministre (kivalu) et de 5 ministres. Il nomme encore, sur proposition de la population, 3 chefs de district (faipule) qui ont autorité sur les 21 chefs de village reconnus par la population. Les chefs de village, qui peuvent lever les corvées d'intérêt général, sont plébiscités ou destitués au cours d'assemblées générales de village (fono) qui ont lieu le dimanche dans une case commune (fale fono).
  • À Futuna, chacun des deux rois (le Tuigaifo à Alo et le Tuisigave à Sigave) disposent aussi de ministres, jouant le rôle de porte-paroles dans les conseils, mais ils ont une autorité limitée directement sur les chefs de village désignés par les familles princières qui peuvent démettre leur roi facilement.

Les rois disposent pour couvrir leurs frais d'une dotation annuelle de la République qui indemnise aussi les ministres royaux et les chefs coutumiers de districts et de villages.

Toutefois, la définition et la délimitation des villages n'est pas aussi stricte que les communes françaises, le territoire étant plutôt délimité de façon informelle par les royaumes (et districts à Wallis) et le droit coutumier, y compris pour le domaine royal ou public, et la propriété privée incessible appartenant en fait en commun aux villages avec un droit d'usage accordé aux chefs de familles.

L'archipel a accédé au statut de territoire d'outre-mer en 1961. La loi du 29 juillet 1961 « garantit aux populations du territoire le libre exercice de leur religion, ainsi que le respect de leurs croyances et de leurs coutumes tant qu'elles ne sont pas contraires aux principes généraux du droit ».

Depuis la révision constitutionnelle de 2003, qui abandonne le concept de territoire d'outre-mer, Wallis-et-Futuna est une collectivité d'outre-mer disposant d'une assez large autonomie au sein de la République française, un système politique propre et original, et proche de celui en vigueur dans le pays d'outre-mer de Nouvelle-Calédonie, où le droit français côtoie le droit coutumier local.

Au plan administratif, les archipels sont divisés en cinq circonscriptions électorales, reprenant le découpage des 3 royaumes et des trois districts coutumiers du royaume wallisien d'Uvéa, qui élisent au suffrage universel 20 représentants à l'Assemblée territoriale de Wallis-et-Futuna qui désignent alors parmi eux une commission permanente composée de 2 représentants de Wallis et 2 représentants de Futuna (un pour chacun de ses royaumes). Toutefois, l'Assemblée territoriale a un rôle limité en matière de droit civil et de gestion du budget territorial, ses décisions nécessitant l'approbation de l'administrateur supérieur représentant la France.

Par ailleurs, l'Assemblée territoriale doit approuver les 3 membres du Conseil territorial nommés par l'administrateur supérieur (qui préside ce conseil), les 3 autres membres du conseil étant les rois traditionnels (tous vice-présidents du conseil). En pratique, ce conseil n'a qu'un rôle consultatif sur la gestion locale exercée surtout par les chefs de village, dans la hiérarchie coutumière, et l'administrateur supérieur.

Le territoire est représenté à l'Assemblée nationale par un député (élu au suffrage universel), actuellement Albert Likuvalu (apparenté au groupe SRC et chef du PS local) et au Sénat par un sénateur (élu indirectement par les représentants locaux siégeant à l'Assemblée territoriale, au Conseil territorial ou au sein de la hiérarchie coutumière des chefs de districts et de villages), actuellement Robert Laufoaulu (apparenté au groupe UMP).

Sur le plan éducatif, le territoire a le statut de vice-rectorat. Toutefois, l'enseignement primaire est totalement concédé par l'État, dans le cadre d'une mission de service public, au diocèse catholique de Wallis-et-Futuna au travers d'une convention où l'État finance l'ensemble des charges liées à cet enseignement (enseignants et fonctionnement), les écoles étant construites sur le domaine public communautaire des villages selon le droit coutumier et le contrôle des rois qui définit l'usage foncier. A noter l'existence de l'Université de Wallis® qui jouit du statut particulier de la communauté d'outre-mer de par l'Article L711 du code de l'éducation

[modifier] Jurisprudence

  • Tribunal administratif de Mata-Utu, 12 mars 2007, n° 06-01, Halagahu (conclusions Briseul à l'AJDA n°22/2007, 18 juin 2007, pp. 1184-1189): l'article 3 de la loi du 29 juillet 1961, « qui a notamment pour effet d'interdire toute immixtion des institutions de la République dans le fonctionnement des institutions coutumières, ne donne compétence à aucune autorité administrative, qu'elle agisse au nom de l'Etat ou du territoire, pour connaître des questions coutumières, notamment en intervenant dans la désignation des autorités coutumières et traditionnelles par des actes qui, contrairement aux termes qu'ils emploient, ne se bornent pas à constater l'accomplissement de procédures coutumières de nomination ou de destitution, auquel cas ils seraient superfétatoires, mais comportent par eux-mêmes un tel effet et entraînent en outre des conséquences d'ordre pécuniaire dès lors qu'il conditionnent le bénéfice de diverses indemnités imputées sur les budgets de l'Etat, du territoire, et de la circonscription territoriale »

[modifier] Crise politique de 2005

En 2005, le territoire fait parler de lui à la suite d'une crise politique ayant lieu à Wallis. Après plus de 46 ans de règne, le roi d'Uvéa Tomasi Kulimoetoke II provoque une crise qui menace de plonger son royaume dans le chaos insurrectionnel. La crise débute quand son petit-fils est condamné pour homicide car il avait tué un piéton alors qu'il conduisait en état d'ivresse et s'était réfugié au palais royal. Le roi avait d'abord résisté aux demandes d'arrestation de son petit-fils et demandé aux représentants de l'Etat de quitter le territoire. Or, cette exigence n'était pas du goût de tous car l'économie du territoire dépend des aides de l'Etat et l'administration emploie de nombreuses personnes.

En réponse, des chefs de village rebelles décident d'introniser un nouveau roi puis recherchent la reconnaissance de l'administrateur supérieur. Mais, à l'approche de la cérémonie, prévue le 25 septembre, le conflit institutionnel faillit tourner à l'affrontement. Les partisans du roi occupent l'aéroport et édifient des barrages au moyen de troncs de cocotiers. La situation s'arrange finalement grâce à l'intervention d'un médiateur français qui reconnaît l'autorité du roi. La cérémonie d'intronisation est alors annulée.

En juin 2006, les tensions peuvent encore se faire ressentir au sein de la population locale avec quelques incidents ponctuels dans le district du nord, Hihifo. Des palabres de réconciliation sont toujours en cours entre les deux chefferies.

Le 12 mars 2007, le Tribunal administratif de Mata'utu a examiné une cinquantaine de recours qui avaient été présentés par la chefferie d'Uvea pour annuler les arrêtés préfectoraux de Xavier de Fürst, alors représentant de l'État lors des évènements de 2005. Le préfet de l'époque avait entre autres émis plusieurs arrêtés reconnaissant les chefs coutumiers séditieux.

Le Tribunal administratif a finalement annulé les décisions prises par M. de Fürst et condamné l'État à verser des indemnités à la Circonscription territoriale d'Uvea (ce qui correspond à l'entité coutumière du royaume d'Uvea) et aux membres de la chefferie du Lavelua.

[modifier] Géographie

Carte de Wallis-et-Futuna
Carte de Wallis-et-Futuna

Ces îles au relief volcanique et aux côtes très découpées, protégées par une ceinture de récif, sont difficiles d'accès. Le climat est chaud et humide (tropical).

Wallis et Futuna sont deux groupes d'îles, d'histoire géologique et d'aspect très différent :

  • Les îles de Wallis, au nord-est, composées d'une île principale, Uvéa (qui s'étend sur 96 km²), et de plusieurs îlots coralliens, est un ancien volcan qui a commencé à s'enfoncer, laissant ainsi apparaître un récif corallien et un lagon ouvert sur l'océan par quatre passes dont seul une est navigable. Son point culminant, le mont Lulu, est peu élevé (151 mètres). Bien que dépourvue de ruisseaux, l'île est ponctuée de lacs de cratère dont le plus grand est le lac de Lalolalo, d'environ 400 mètres, et qui constituent de précieuses réserves d'eau douce pour l'île.
  • Les îles de Horne, au sud-ouest, composées de deux îles principales, l'île de Futuna (qui s'étend sur 64 km²) et sa voisine immédiate, l'île d'Alofi (plus petite, au relief plus accidenté, plus élevé et ne comportant pas de récif corallien), sont ouvertes sur l'océan Pacifique. En effet, leur existence est liée à un volcanisme plus récent. Leur point culminant, le mont Puke sur Futuna, est à 524 mètres environ. Traversées de ruisseaux apportant de l'eau douce, elles sont par contre ceinturées de récifs.

[modifier] Biodiversité

[modifier] Économie

La population très pauvre n'a majoritairement pas accès à l'économie monétaire (70% des actifs), et près de 70% des autres travaillant pour l'administration publique locale. Moins de 1 000 actifs travaillent dans des sociétés semi-publiques ou privées (notamment l'artisanat de la nacre destiné à l'exportation et issu de la pêche de coquillages).

Depuis 1976, l'emploi public a été considérablement accru, passant de moins de 400 emplois publics pour 4000 actifs à plus de 1 070 sur 1 800 emplois. Si plus de 300 nouveaux jeunes sortent du système éducatif chaque année, il n'y a guère plus de 15 nouveaux emplois créés. Aussi ce chômage important est compensé par le système de partage communautaire qui est la seule satisfaction des besoins élémentaires d'équipement puisque l'acquisition d'une propriété n'est pas pratiquée sur ces îles où la propriété est essentiellement collective. Ainsi, la plus grande partie de l'activité n'est pas monétisée.

Les îles sont de fait assez pauvres : elles souffrent de ressources naturelles limitées, notamment en eau douce pour Futuna, ce qui explique aussi que l'île voisine d'Alofi n'est pas habitée. Cette carence ne permet qu'une économie essentiellement rurale axée sur la pêche lagonaire artisanale et l'agriculture océanienne vivrière pour les besoins locaux. Les îles souffrent aussi de leur éloignement et leur isolement des marchés potentiels, l'environnement régional étant encore plus démuni qu'elles. Un exemple de retard de Futuna est que la télévision n'y est arrivée que le 24 décembre 1994.

La dangerosité et les difficultés d'accès maritime aux îles, liées à leur environnement naturel dangereux, l'absence de port en eaux profondes combinée à l'éloignement des grandes routes commerciales avec les pays plus riches comme l'Australie et la Nouvelle-Zélande, la quasi-absence de produits exportables (qui oblige les cargos de fret à repartir à vide et contribue à accroître le coût des importations de produits manufacturés) ou même l'insuffisance de liaisons aériennes qui faciliterait le développement touristique contraignent ces îles à un développement difficile et nécessitant un apport constant de capitaux publics.

Une partie des recettes publiques est constituée par la taxe annuelle forfaitaire sur des sociétés extraterritoriales, qui n'ont aucune activité sur le Territoire de Wallis et Futuna, appelées aussi sociétés "offshore". Il n'est pas certain que ces recettes perdurent. En effet les niches fiscales étant remises en cause, ces sociétés ont de manière certaine un caractère délictueux, du fait qu'il s'agit de sociétés fictives ou société écran (coquille vide) dont le seul but est de frauder l'impôt et les taxes en France ou dans d'autres pays. Il faut rappeler que le code pénal et le code de commerce sont applicables à Wallis et Futuna, la résultante de cette applicabilité constitue les délits de blanchiment, d'ABS et de recel d'ABS... Combien de temps les autorités judiciaires et administratives vont elles tolérer cette spécificité, très peu sans doute au regard du déficit de la dette publique ; le paradoxe "présent" étant : pourquoi les autorités judiciaires et administratives de Wallis cautionnent-elles cette situation.

Toujours dans le même registre de sociétés fictives, Wallis et Ftuna est spécialisé dans les pavillons de complaisance. L'immatriculation de navires marchands dans des paradis fiscaux "spécialisés" aux travers de sociétés fictives, permet d'échapper (de manière illégale) aux obligations sociales et fiscales des Etats, d'où les mises en garde de l'ONU et OCD et autres organismes de régulation internationale.

[modifier] Démographie

En 2003, la population est de 14 967 habitants, dont 10 088 à Wallis (67,4 %) et 4 879 à Futuna (32,6%), en hausse de 5,7% depuis le recensement précédent en 1996 (+5,9% à Wallis et +5,1% à Futuna). L'île d'Alofi, voisine de Futuna, n'est pas habitée.

La plupart des habitants sont d'origine polynésienne (97,3%). On compte aussi quelques habitants d'origine européenne. La quasi totalité est de confession catholique.

[modifier] Émigration

De nombreux habitants ont quitté les îles si bien qu'il y a plus de Wallisiens et de Futuniens à Nouméa (Nouvelle-Calédonie) (16 000 personnes) que sur les îles. Certains résident aussi en France métropolitaine et en Polynésie française.

[modifier] Culture

Icône de détail Article détaillé : Musique polynésienne.

[modifier] Annexes

[modifier] Bibliographie

  • Odon Abbal et Marc Soulé, « Violences futuniennes », in Frédéric Angleviel (sous la dir. de), Violences océaniennes, L'Harmattan, 2004
  • Dominique Pechberty et Epifania Toa, Vivre la coutume à 'Uvea (Wallis), L'Harmattan, 2004
  • Frimigacci, Bernard Vienne, Aux temps de la terre noire- ethnoarchéologie des îles Futuna et Alofi, 1990.
  • Daniel Frimigacci, Muni Keletaona, Claire Moyse Faurie, Bernard Vienne, Ko Le Fonu Tu'a Limulimua =- La tortue au dos moussu : textes de tradition orale de Futuna, 1995.

[modifier] Liens externes

commons:Accueil

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[modifier] Note

  1. Le français a valeur de langue officielle.