Petru Groza

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 Rép. pop. de Roumanie
Petru Groza
Chef du gouvernement
1945-3 juin 1952
Groza
Prédécesseur Constantin Ion Parhon
Successeur Ion Gheorghe Maurer
Date de naissance 7 décembre 1884
Né à Băcia, Roumanie
Date de décès 7 janvier 1958
Mort à  ?
Profession initiale Avocat
Élu de Front national démocratique
Appartenance politique actuelle/dernière Parti communiste roumain
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Petru Groza, (7 décembre 1884 - 7 janvier, 1958) a été une figure politique importante de l'entre-deux-guerres en Roumanie, et devint chef du gouvernement de coalition de 1945 à 1952.

Groza, qui fonde une organisation radicale paysanne nommée le Front des Laboureurs (Frontul Plugarilor) pendant la Grande Dépression, devient chef d'état en 1945 au moment où Nicolae Rădescu, un général militaire d'envergure, qui assura brièvement le pouvoir à la fin de la Seconde Guerre mondiale, est démissionné par le commissaire du Peuple représentant pour les Affaires Étrangères de l'Union soviétique, Andrei Y. Vishinsky.[1]

Avec Groza comme chef de l'état jusqu'en 1952, le roi de Roumanie, Michel Ier de Roumanie (Mihai al României) est forcé à abdiquer en 1947, quand la nation devient officiellement la république populaire de Roumanie.

Bien que son autorité et son pouvoir de chef de l'état soient compromis par les relations avec l'Union soviétique, Groza préside à la consolidation de la loi communiste en Roumanie, et est remplacé Gheorghe Gheorghiu-Dej en 1952.[2]

Sommaire

[modifier] Son enfance et sa carrière

Né de parents aisés à Băcia, une petite ville près de Deva en Transylvanie, Groza a de nombreuses opportunités dans sa jeunesse et dans sa carrière d'établir des relations et un degré de notoriété qui se montreront très utiles pour la suite dans sa carrière politique. Groza commence ses études supérieures en Roumanie, à l'université de Bucarest, avant de les continuer à Leipzig et à Berlin.[3]

À la veille de la Première Guerre mondiale, Groza termine ses études et retourne à Deva pour travaiialer comme avocat. En 1918, Groza émerge sur la scène politique en obtenant un poste au Conseil Dirigeant de Transylvanie (Consiliul Dirigent), qu'il garde les deux années suivantes. Pendant cette période de sa vie, Groza établit une collection de contacts politiques, en travaillant dans diverses organisations religieuses et politiques de Transylvanie. De 1919 à 1927, par exemple, Groza obtient le poste de représentant au Synode et au Congrès de l'Église orthodoxe roumaine.

Début 1920, Groza commence à occuper le poste de Ministre pour la Transylvanie et de Ministre des Travaux Publiques et de Communications.[4] A cette époque, il amasse une fortune personnelle en tant que propriétaire terrien aisé et s'établit une réputation importante comme layman dans l'Église Orthodoxe Roumaine, un poste qui lui servira plus tard au Parti Communiste Roumain qui tente désespérément d'attirer le soutien de l'Église d'Orient qui est le groupe religieux le plus populaire de la nation en 1945.[5]

[modifier] La montée au pouvoir

Malgré son retrait bref de la vie publique en 1928 après avoir tenu des postes politiques mineurs, Groza revient sur le devant de la scène en 1933, en fondant une organisation politique radicale à base paysanne, le Front des Laboureurs. Bien que le mouvement commençât d'abord à s'opposer aux niveaux d'endettement toujours plus hauts des paysans roumains pendant la récession et à l'incapacité du Parti National Paysan de porter assistance à la classe paysanne la plus marginalisée, en 1944 l'organisation est principalement sous contrôle des communistes.[6]

Alors que le Parti Communiste a un peu plus d'un millier d'ahérents officiels en 1944, les chefs communistes roumains sont forcés d'établir une large coalition d'organisations politiques. Cette coalition comprend quatre organisations majeures : la Société Roumaine pour l'Amitié avec l'Union Soviétique, l'Union des Patriotes de Roummanie, la Défense Patriotique de Roumanie et , de loin le plus répandu dans le peuple, le Front des Laboureurs de Groza. Grâce à sa position comme chef politique de la plus grande organisation du front communiste, Groza peut rester éminent dans la sphère politique roumaine lorsque le Front des Laboureurs rejoint le Parti Communiste Roumain pour créer le Front National Démocratique en octobre 1944. [7]

La position éminente de Groza à l'intérieur du Front National Démocratique lui offre l'occasion de devenir chef de gouvernement, quand en janvier 1944, le gouvernement du général Nicolae Rădescu rencontre l'opposition farouche des communistes Ana Pauker et Gheorghe Gheorghiu-Dej, en raison de la faute avérée de Rădescu de négocier correctement avec les sympathisants fascistes.

Les communistes mobilisent alors les travailleurs pour monter une série de manifestations contre Rădescu, et en février les manifestations dégénèrent en émeutes violentes. Alors que les communistes prétendent légèrement que l'armée est responsable de la mort de civils innocents, Rădescu minimise son propre soutien populaire, lorqu'il déclare que les communistes seraient des étrangers sans Dieu ni nation[8]. En réponse, une délégation soviétique menée par Andrei Y. Vishinsky, le commissaire politique aux Affaires Étrangères arrive à Bucarest pour forcer Rădescu à démissionner et installe Groza comme chef du gouvernement le 6 mars 1945.[9]

[modifier] Le gouvernement Groza

Pour confirmer l'installation de Groza comme chef de l'état roumain, des élections sont tenues le 19 novembre 1946. Malgré le fait que le Front des Laboureurs est devenu une partie de la coalition qui a échoué pour constituer une majorité à la Grande Assemblée Nationale, les élections truquées "confirment" Groza comme chef de gouvernement, en dépit des vives protestations des États-Unis et du Royaume-Uni qui croient que, compte tenu des accords signés à la Conférence de Yalta en 1945, que seules des autorités gouvernementales intérimaires représentatives de la population devraient être soutenues par les plus grandes puissances.[10]

En conséquence, le gouvernement Groza est considéré de façon permanente comme étranger aux États-Unis et au Royaume-Uni, qui soutenaient l'influence des forces monarchistes sous le roi Michel Ier de Roumanie (Mihai al României).

Malgré les récriminations des deux puissances, la représentation communiste au sein du gouvernement Groza est en fait beaucoup plus faible que celle des autres partis roumains traditionnels. Les figures importantes dans le Parti communiste Roumain, Pauker and Gheorghiu-Dej, plaident que le gouvernement Groza maintient une façade de gouvernement de coalition, et fonctionne de telle manière à ce que le partic ommuniste puisse à la fin gangner la confiance des masses, car le soutien à la doctrine dans l'immédiat après-guerre est relativement faible parmi la population générale, avec seulement un millier de membres du parti comme en 1945.

C'est pourquoi des personnages importants comme Pauker et Gheorghiu-Dej n'ont pas de postes officiels dans le gouvernement de Groza et, à la place de ceci, espèrent initier des réformes voulues par les communistes.[11] Groza maintient l'illusion d'un gouvernement de coalition, en nommant des membres de diverses formations politiques à des postes dans son cabinet et en insistant sur les buts immédiats du gouvernement dans des termes génériques non-idéologiques. Il déclare dans une réunion de cabinet le 7 mars 1945, par exemple, que le gouvernement cherche à garantir la sécurité et l'ordre pour la population, applique des politiques voulues de réforme agraire, et se concentre sur le "nettoyage rapide" de la bureaucratie de l'état, en pourchassant les criminels de guerre et les responsables des crimes de guerre commis sous le gouvernement fasciste de Ion Antonescu.[12]

[modifier] Le chef de gouvernement

Dans ses premiers jours de chef de gouvernement, Groza obtient son premier succès important. Le 10 mars 1945, l'Union Soviétique est d'accord pour céder le nord de la Transylvanie, un territoire qui a fait partie de la Roumanie de 1918 à 1940. Groza promet que les droits de chaque groupe ethnique sera garanti (particulièrement ceux des Hongrois), alors que Joseph Staline avait déclaré que le houvernement précédent de Rădescu avait permis un tel degré de sabotage et de terrorisme dans la région qu'il ne serait pas possible de livrer le territoire aux Roumains. En conséquence, sur la seule garantie de Groza, le gouvernement soviétique décide de satisfaire à la pétition du gouvernement roumain. L'acquisition de ce territoire, environ cinquante-huit pour cent roumain en 1945, est considéré comme un succès majeur du régime Groza.[13]

Groza continue d'améliorer l'image de son gouvernement en renforçant la position du Parti Communiste avec une série de réformes politiques. Ainsi il élimine tout élément antagoniste dans la bureaucratie du gouvernement et dans le territoire nouvellement acquis de Transylvanie, il renvoie trois préfets, y compris celui de la capitale de la région, celui de Cluj. Les préfets renvoyés sont immédiatement remplacés par des officiels du gouvernement, directement engagés par Groza, de façon à renforcer les éléments loyalistes dans le gouvernement local de la région. Groza promet aussi une série de réformes agraires au profit des personnels militaires, par confiscation des propriétés des traitres et des collaborateurs pendant l'occupation hongroise sous Miklós Horthy, le régime de Ferenc Szálasi, et l'Allemagne nazie.[14]

En dépit de l'apparence de libéralisme suite à l'accord sur le vote des femmes, Groza poursuit des réformes qui tentent de museler l'activité des médias dissidents politiques de la nation. Durant le premier mois de sa présidence, Groza manoeuvra pour fermer Romania Nouă, un journal populaire publié par des sources proches de Iuliu Maniu, le chef du traditionnel Parti National Paysan, en désaccord profond avec les réformes de Groza. En un mois, Groza ferme neuf journaux de province et une série de périodiques qui, selon des dires de Groza, étaient les produits de ceux qui avaient servi le Fascisme et l'Hiltérisme.[15]

Groza continue sa répression en limitant le nombre des partis politiques. Bien que Groza avait promis de purger uniquement des individus de la bureaucratie gouvernementale et des corps diplomatiques juste après sa prise de pouvoir, il commence en juin 1947 à s'attaquer à des organisations politiques entières, en arrêtant des membres clés du Parti National Paysan, et emprisonne Maniu pour ses crimes politiques contre le peuple roumain.[16]

En août de la même année, le Parti National Paysan et le Parti National Libéral de Roumanie sont dissous et en 1948, la coalition gouvernementale incorpore le Parti des Travailleurs Roumains (union forcée des communistes et des membres du Parti Social Démocrate Roumain) et l'Union Populaire Hongroise, réduisant alors l'opposition politique dans l'état.[17]

Groza se heurte aussi aux forces monarchiques restantes de la nation, sous le roi Michel. Bien que ces puissances soient minimes sous le régime Groza, le roi Michel symbolise la mémoire de la monarchie traditionnelle roumaine, et fin 1945, le roi presse Groza de démissionner. Le roi soutient que la Roumanie doit respecter les accords de Yalta, en permettant aux États-Unis, à la Grande-Bretagne et à l'Union Soviétique de participer chacun à la reconstruction du gouvernement d'après-guerre, et en incorporant une force de coalition plus large, qu'il avait déjà organisée. Groza rejette platement la demande, et les relations entre les deux hommes restent tendues les années suivantes ; Groza et le roi diffère la poursuite des criminels de guerre et l'accord de la citoyenneté roumaine à titre honoraire à Staline, en août 1947.[18] Finalement, en décembre 1947, Groza force le roi Michel à abdiquer, et abolit la monarchie en déclarant fermement l'état comme "République Populaire".

[modifier] Les résultats de Groza

Après que Gheorghiu-Dej succède à Groza en 1952, il occupe la position de chef de l'état pendant six ans jusqu'en 1958, et meurt de complications opératoires à l'estomac en 1958.[19] Bien que n'étant pas un membre officiel du Parti Communiste, Groza permit l'introduction graduelle d'un régime communiste en Roumanie. En jouant un rôle difficilement indépendant des Soviétiques et des chefs du Parti Communiste, Groza permit le développement du Parti communsite sur des bases plus solides, et, à travers la répression des media et des organisations politiques, limita toute forme d'opposition ou de dissidence dans l'état. Après avoir éliminé le roi, et déclaré la nation "république populaire", Groza facilita la transition vers un régime communiste sous Gheorghiu-Dej.

[modifier] Notes et références

  1. Petru Groza of Rumania Dies; Chief of State of Red Regime, 72. New York Times; January 8, 1958; ProQuest Historical Newspapers The New York Times (1851-2002) pg. 47
  2. Petru Groza of Rumania Dies; Chief of State of Red Regime, 72. New York Times; January 8, 1958; ProQuest Historical Newspapers The New York Times (1851-2002) pg. 47
  3. Petru Groza of Rumania Dies; Chief of State of Red Regime, 72. New York Times; January 8, 1958; ProQuest Historical Newspapers The New York Times (1851-2002) pg. 47
  4. Petru Groza of Rumania Dies; Chief of State of Red Regime, 72. New York Times; January 8, 1958; ProQuest Historical Newspapers The New York Times (1851-2002) pg. 47
  5. Petru Groza of Rumania Dies; Chief of State of Red Regime, 72. New York Times; January 8, 1958; ProQuest Historical Newspapers The New York Times (1851-2002) pg. 47
  6. Saiu, Liliana, The Great Powers and Rumania, 1944-1946, New York: Columbia University Press, 1992. p. 39
  7. Crampton, R. J., Eastern Europe in the Twentieth Century - And After, New York: Routledge, 1997. p. 229
  8. Crampton, R. J., Eastern Europe in the Twentieth Century - And After, New York: Routledge, 1997. p. 229
  9. Crampton, R. J., Eastern Europe in the Twentieth Century - And After, New York: Routledge, 1997. p. 229
  10. Winkler, Paul, Interim Government, The Washington Post; March 22, 1945; ProQuest Historical Newspapers The Washington Post (1877-1989). p. 6
  11. Fischer-Galati, Stephen, The New Rumania: From People's Democracy to Socialist Republic, Cambridge: Massachusetts Institute of Technology Press, 1967. p. 29-30.
  12. Groza Pledges Order, New York Times; March 8, 1945; ProQuest Historical Newspapers The New York Times (1851-2002). p. 4
  13. Transylvanian Area Restored to Romanians, Chicago Daily Tribune; March 11, 1945, ProQuest Historical Newspapers Chicago Tribune (1849 – 1985). p. 8.
  14. Sweeping Reform Begins in Rumania, New York Times; March 12, 1945, ProQuest Historical Newspapers The New York Times (1851-2002) p. 5.
  15. Sulzberger, C. L., 2 Moves by Groza Spurring Reforms, New York Times; March 25, 1945; ProQuest Historical Newspapers The New York Times (1851-2002) p. 16
  16. Fischer-Galati, Stephen, The New Rumania: From People's Democracy to Socialist Republic, Cambridge: Massachusetts Institute of Technology Press, 1967). p. 35
  17. Crampton, R. J., Eastern Europe in the Twentieth Century - And After, New York: Routledge, 1997. p. 231
  18. Lawrence, W. H., Chamber Ratifies Rumanian Treaty, The New York Times; August 24, 1947, ProQuest Historical Newspapers The New York Times (1851-2002) p. 43.
  19. Petru Groza of Rumania Dies; Chief of State of Red Regime, 72. New York Times; January 8, 1958; Proquest Historical Newspapers The New York Times (1851-2002) pg. 47

[modifier] Bibliographie

  • Bîtfoi, Dorin-Liviu, Petru Groza, ultimul burghez. O biografie, Bucarest, Compania, 2004.
  • Fischer-Galaţi, Stephen, The New Rumania: From People's Democracy to Socialist Republic, Cambridge: Massachusetts Institute of Technology Press, 1967.
  • Saiu, Liliana, The Great Powers and Rumania, 1944-1946, New York: Columbia University Press, 1992.


éditer Chefs d'État de Roumanie Armes de la Roumanie
Rép. pop. de Roumanie (1947 - 1965) Constantin Parhon | Petru Groza | Ion Gheorghe Maurer | Gheorghe Gheorghiu-Dej
Rép. soc. de Roumanie (1965 - 1989) Chivu Stoica | Nicolae Ceauşescu
Roumanie (depuis 1989) Ion Iliescu | Emil Constantinescu | Ion Iliescu | Traian Băsescu