Pèlerin de Saint-Jacques-de-Compostelle

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Statue de pèlerin à Puente la Reina
Statue de pèlerin à Puente la Reina

Les pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle se sont vu attribuer plusieurs noms selon les époques. Le plus connu est « Jacquet » (étymologiquement : celui qui va à Saint-Jacques). Le mot « Romieu » désigne à l'origine le pèlerin se rendant à Rome, autre grand pèlerinage du Moyen Âge. Le terme a également été utilisé pour d'autres pèlerinages et, suivant les époques, fut également donné aux pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle.

Sommaire

[modifier] Présentation

Des toponymes portent la trace de ce passé, tel que « Pont Romieu » à Conques parmi d'autres ponts le long des chemins. Au fil du temps, et l’imaginaire aidant, ces ponts deviennent « romains ». On trouve également une abbaye de La Romieu, lieu d’accueil des pèlerins, et des fontaines, telles que Font Romieu à Saint-Côme-d'Olt. En Espagne, Romieu se transforma en « Romero », que l'on retrouve aujourd'hui dans différents noms de lieux.

Les pèlerins ont de tout temps emprunté les voies de communication des autres voyageurs (marchands, artisans, clercs, gens d'armes, ...). Les conditions de leur voyage étaient les mêmes que celles de ces autres voyageurs. Ils étaient soumis aux mêmes aléas. Selon leurs possibilités financières ils utilisaient les moyens de transport existants (en particulier les fleuves) et les hébergements communs à tous ceux qui se déplaçaient. Les maisons Dieu accueillaient les pauvres, passants et pèlerins et ceux qui le pouvaient logeaient à l'auberge. L'édition en 1882 du dernier Livre du Codex Calixtinus, manuscrit compilé au XIIe siècle, apporta des informations sur les routes qui vont à Compostelle. Ecrit par le moine Aimery Picaud, ce Livre fut considéré comme un guide du pèlerin. Sa traduction en 1938 publiée sous ce titre amplifia la confusion. En fait ce document n'a été diffusé qu'à quelques exemplaires (études d'Allison Stones) et n'a pas pu être l'équivalent médiéval des guides contemporains.

[modifier] Les attributs du pèlerin

[modifier] Besace et bourdon

Pèlerin de Saint-Jacques, par Jérôme Bosch, vers 1500
Pèlerin de Saint-Jacques, par Jérôme Bosch, vers 1500

Bénis avant le grand départ, la besace et le bourdon constituent, dès le haut Moyen Âge, les deux attributs caractéristiques du pèlerin, permettant de le reconnaître en tant que tel.

Le bourdon, ou bâton du pèlerin, était à l'origine plus petit que le marcheur, et à un seul pommeau, par la suite il sera représenté plus grand que lui, avec deux pommeaux.
Le sermon « Veneranda dies », intégré au premier livre du Codex Calixtinus définit ses deux principales fonctions aider à la marche « comme un troisième pied », et défendre le pèlerin, concrètement, « contre le loup et le chien », mais aussi, à un degré symbolique, contre les pièges du démon, arme du salut par la pénitence, il devient le « bâton d'espérance - ferré de charité - revêtu de constance - d'amour et de chasteté » de la Chanson du Devoir des Pèlerins.

La besace, qui contenait la maigre pitance du marcheur, était appelée « escharpe » en ancien français, par altération du francique Skerpa, sac en bandoulière. Au XVIe siècle, ce terme fut remplacé par celui de mallette, jusqu'à ce que le mot panetière s'impose. Le sermon Veneranda dies lui attribue une forte valeur symbolique : elle est étroite car pour subsister, le pèlerin met sa confiance en Dieu et non dans ses propres ressources ; elle est en peau de bête pour lui rappeler qu'il doit mortifier sa chair ; enfin, elle est toujours ouverte, pour donner comme pour recevoir.


[modifier] Calebasse

À partir de la fin du Moyen Âge, d'autres accessoires viennent s'ajouter à ces deux attributs. La calebasse, faite d'une courge séchée et vidée ou d'un récipient évoquant cette forme, contient la boisson du pèlerin ; elle est parfois accrochée au bourdon, à l'aide d'un crochet placé entre les deux pommeaux.


[modifier] Boîte à certificats

Un peu plus tard apparaît la boîte à certificats renfermant les autorisations, sauf-conduits, lettres de recommandation, passeports et autres billets de confession que les pèlerins doivent posséder à partir du XVe siècle.

[modifier] Patenôtre et chapelet

Au XVe siècle se généralise également l'usage de la patenôtre ou chapelet.

[modifier] Costume

Quant au costume du pèlerin il est avant tout fonctionnel. Au Moyen Âge, les saints marcheurs sont généralement représentés vêtus de la cotte, tunique pourvue de manches, toujours longue pour les femmes, mais pouvant s'arrêter aux genoux pour les hommes, et du surcot, vêtement plus ample, en général plus court, d'étoffe plus grossière, sans manches et fendu sur les côtés ; le chaperon, capuchon prolongé d'un collet recouvrant les épaules, et un chapeau, d'abord de forme conique, puis à bord rabattu, complètent la tenue.

Au XVe siècle, la pèlerine, vaste cape enveloppant le marcheur jusqu'aux chevilles, remplace peu à peu le surcot; l'emploi du chapeau rond, à large bord rabattu par-devant, se généralise ; le collet du chaperon s'allonge puis devient, au XVIe siècle, une pièce de vêtement autonome, appelée mantelet, couvrant les épaules, il est parfois en cuir et constitue l'élément le plus caractéristique de la tenue du pèlerin, au point de figurer parmi les attributs du pèlerinage.

Coquille Saint-Jacques, symbole du pèlerinage
Coquille Saint-Jacques, symbole du pèlerinage

[modifier] Coquille

Enfin, le pèlerin de Saint-Jacques se distingue, dès la première moitié du XIIe siècle, par l'emblématique coquille. Dans les eaux littorales de la côte galicienne, vivent des mollusques à coquille bivalve, appartenant au genre Pecten. De leur ancienne consécration à Vénus, elles tirent leur nom espagnol de concha venera. Ce sont ces veiras galiciennes, larges coquilles dont la forme rappelle celle de la main, que les jacquets ramassent sur la grève et ont coutume de coudre à leur chapeau, en signe de leur pérégrination, quand vient le moment du retour. L'auteur du sermon « Veneranda dies » y voit le symbole des bonnes œuvres s'épanchant de la main ouverte.

Les légendes en font le signe de la puissance miraculeuse de saint Jacques, sauvant des flots tumultueux un prince que son cheval emballé y avait précipité. Sur le point de périr, le cavalier invoque l'aide du saint, et bientôt son corps se trouve miraculeusement repêché, tout constellé de coquilles.

C'est aussi la coquille ramenée de Compostelle par un pèlerin italien, qui fit jadis disparaître, aux dires du Liber Sancti Jacobi, par simple attouchement, l'énorme goitre dont était affligé un chevalier d'Apulie. Au XIIIe siècle, les évêques de Compostelle concédèrent aux boutiquiers établis sur le parvis de la cathédrale Saint-Jacques l'exclusivité de la vente de reproductions, en plomb ou en étain, des fameux coquillages. Toutefois le succès de la coquille compostellane fut tel que son usage se généralisa, et devint l'insigne commun de tout pèlerin.

[modifier] Bourdonnets et azabaches

Entre le XVe siècle et le XVIIIe siècle, les jacquets ramenèrent également de Compostelle deux autres types d'objets, les bourdonnets et les azabaches.

Petits bâtonnets taillés en forme de bourdon, les bourdonnets, comme les coquilles, étaient accrochés au chapeau ou aux vêtements du pèlerin.

Quant aux azabaches, Compostelle s'en fit une spécialité jusqu'au XVIIe siècle. Il s'agit de petits objets de piété (médaillons, statuettes, représentant saint Jacques) taillés dans le jais provenant des mines des Asturies et de Léon. Elles se vendaient Place de Azabacharia.

[modifier] Les certificats du pélerin

A partir du XVe siècle, les pélerins doivent posséder des autorisations, sauf-conduits, lettres de recommandation, passeports et autres billets de confession leur assurant de passer sans trop de difficulté les contrôles policiers ou douaniers des différents pays et régions traversés.

Aujourd'hui, il est recommandé d'avoir des papiers d'identité surtout si l'on n'appartient pas à l'espace Schengen. Pour mémoire et en remontant depuis Saint-Jacques-de Compostelle, cet espace comprend notamment l'Espagne, la France, le Bénélux, l'Allemagne, le Danemark, les pays scandinaves et baltes, la Suisse, (à partir de novembre 2008), l'Italie, la Grèce,.. Par contre, les pays francophones ou hispanophones d'Amérique, d'Afrique ou d'Asie n'appartiennent pas à cet espace.

Par ailleurs, la tradition se perpétue par l'usage de la créanciale religieuse ou de la crédenciale laïque qui facilitent les hébergements et constituent un souvenir apprécié des pélerins.

[modifier] Les pèlerines

Chaussure de pèlerin à Fisterra, en Galice
Chaussure de pèlerin à Fisterra, en Galice

Les femmes se lançaient-elles aussi fréquemment que les hommes sur les chemins de Compostelle ? Faute de statistiques, il est difficile de répondre à cette question. Cependant, les textes font plus volontiers allusion aux pèlerins de sexe masculin et tous les récits de voyage qui nous sont parvenus sont des récits d'hommes.

Toutefois, un certain nombre d'indices nous permettent de déceler la présence des pèlerines : dans le récit du miracle du pendu-dépendu, c'est bien toute une famille qui fait route vers Compostelle : le père, la mère et le fils, victime d'une mésaventure à Santo Domingo de la Calzada, sur la porte de l'Hospital del Rey à Burgos, un groupe de pèlerins est représenté : homme, femme donnant le sein à un bébé et enfants.

Dans certains grands hôpitaux, nous savons qu'il y avait une salle pour les femmes, tandis que les sœurs étaient préposées à les accueillir et les soigner. Enfin, les statuts des confréries font allusion aux «consœurs» à côté des «confrères».

Il y avait donc, bel et bien, des femmes sur les chemins de Compostelle. On peut simplement penser, à partir des rares sources dont nous disposons sur ce thème, qu'elles étaient beaucoup moins nombreuses que les hommes, qu'elles voyageaient de préférence en famille et, sans doute à cause des dangers de la route, presque jamais seules.

Le pèlerinage des femmes était l'objet de bien des critiques aux XIVe et XVe siècles, la littérature comique développa, à l'envi, le thème de la femme feignant de partir en pèlerinage pour retrouver quelque amant, ou chercher aventure. Cette mentalité misogyne se retrouve dans le vocabulaire des XVe et XVIe siècles, où le mot coquillarde désigne la femme adultère.

[modifier] Les confréries

Crédencial d'un pèlerin du Camino francés
Crédencial d'un pèlerin du Camino francés

Au XIIe siècle, de nouveaux acteurs apparaissent dans l'organisation de l'accueil aux pèlerins : les confréries. Créées le plus souvent par d'anciens pèlerins, dans le but d'entretenir la dévotion à saint Jacques, les confréries atteignent rapidement le nombre de deux cents en France.
Les plus importantes sont celles de Paris, Lyon, Reims, Bordeaux, Toulouse (deux), Valenciennes, Senlis, Laval, Poitiers, Châlons-sur-Marne.

Les signes de l'activité de ces confréries sont nombreux dans les lieux et sur les objets de culte :

  • bannière de procession de Senlis,
  • sommet de bourdon de Haux en Gironde,
  • crucifix aux extrémités en coquille de Saint-Geniès-le-Haut dans l’Hérault,
  • fresques,
  • gravures,
  • tableaux,
  • statues de saint Jacques avec deux ou plusieurs pèlerins,
  • chapelles dédiées à l’apôtre avec la décoration appropriée
  • ...

Ce ne sont pas les seuls témoins de leur activité; on retrouve aussi des livres de confréries, ornés parfois d'aquarelles naïves, comme à Chalon-sur-Saône, Bordeaux, Aix-en-Provence. ...

Ces signes démontrent que, si le courant s'est ralenti, le pèlerinage de saint Jacques a survécu aux guerres de Religion. Des confréries pèlerines fortes d'une quarantaine de membres distinguent encore au XVIIIe siècle les simples dévots de ceux qui ont accompli le « Voyage » et qui le prouvent en présentant leur « Compostelle » (certificat d'avoir accompli à Saint-Jacques leurs devoirs religieux.) Leur nombre varie d'une demi-douzaine à une dizaine par an dans les meilleurs cas.

Les livres de confréries manuscrits ont été les premiers à fournir aux futurs pèlerins des itinéraires détaillés (Senlis, Rouen, Angers. ...) Ils firent connaître aussi ces « chansons de pèlerins » [1], comme la Grande Chanson [2](Paris) ou la Chanson des pèlerins d'Aurillac, qui sont des petits itinéraires mnémotechniques plus ou moins détaillés.

D'autres activités voient le jour : messes votives, offices, « jeux ». Les confrères « jouent » en public des scènes de la vie de saint Jacques ou ses miracles, surtout celui du miracle du pendu-dépendu. Ils ne dédaignent pas les banquets mais vont en procession jusque devant le roi (Louis XVI), au-devant des pèlerins de plus ou moins haut rang dont le retour est annoncé (celle de Paris, pour le duc Charles de Valois au XVIe siècle), souvent pour honorer la sépulture d'un des leurs, mais surtout bien sûr, pour la fête de leur saint patron, le 25 juillet.

[modifier] Les chansons de pèlerins

Pèlerin de Saint-Jacques au XVIe siècle
Pèlerin de Saint-Jacques au XVIe siècle

Le Codex Calixtinus ne mentionne rien du répertoire des pèlerins eux-mêmes, si ce n’est leur devise : «E Ultreya, e suseya, Deus aia nos» (Plus oultre ! …).

Parmi les 430 pièces des Càntigas de Santa Maria réunies à la fin du XIIIe siècle à la cour du roi Alphonse le Sage, deux racontent des légendes du Camino, dont celle du miracle du pendu-dépendu. Quatre autres mettent en concurrence le sanctuaire compostellan avec celui, marial, de Villalcàzar de Sirga.

Le Livre Vermeil de Montserrat rédigé au XIVe siècle, témoigne de ce qu’était l’expression musicale des pèlerins dans le sanctuaire catalan, rythmes propres à la marche et à la danse, formes strophiques adaptées aux processions, pièces en canon faciles à chanter à plusieurs…

C’est surtout à partir du début du XVIIe siècle que l’on commence à trouver des chants jacquets : ils adoptent souvent une forme strophique, pour narrer les différentes étapes et péripéties de leur voyage : Pour avoir mon Dieu propice, La Grande Chanson, etc. Certaines de ces chansons subsisteront jusqu’au XIXe siècle.

  • Les « placards. »

Au XVIIIe siècle, les pèlerins achetaient des feuilles imprimées ou «placards», portant une image de saint Jacques bénissant des Jacquets, avec le texte d’une chanson de route.

  • Pour avoir mon Dieu propice, chant du XVIIe siècle, première strophe.
« Pour avoir mon Dieu propice
Fis vœu d’aller en Galice,
Voir le saint Jacques le Grand
J’entreprins cest exercice
Non pas comme un fainéant. »

[modifier] Les coquillards

Icône de détail Article détaillé : coquillard.

Au cours des siècles, avec le développement du commerce, la foi qui anime les jacquets s’émousse. Des perspectives de lucre ou de brigandage rassemblent des faux pèlerins. Sous l'habit du pèlerin se cachaient ainsi bon nombre de vagabonds, de criminels recherchés, filous de toutes sortes, dont la coquille portée au collet était l'emblème. Le nom de « coquillard » devint synonyme de brigand.

La plus célèbre des bandes de Coquillards est celle jugée en 1455 à Dijon. Le poète François Villon (vers 1431-après 1463) entretint des rapports avec une bande de Coquillards. On ignore s’il en faisait vraiment partie, mais il est certain qu’il connaissait le jargon de la Coquille, puisque il existe entre six et onze Ballades en jargon jobelin, (argot des gueux.)

En Espagne, la confusion se fit rapidement entre détrousseur, mendiant et Français ; les surnoms péjoratifs de franchotes ou franchutes désignaient soit un chemineau, soit un pèlerin, quelle que fût son origine. Les galloferos, gueux, oiseux et fainéants qui se pressaient aux portes des couvents à l'heure de la soupe populaire, s'appelaient ainsi parce que, disait-on, ils étaient pour la plupart des Français - Gallos, Gallus -, en route vers Saint-Jacques.

[modifier] Anecdote

Le témoignage de l’émir Ali ben Yoûsouf (1106-1142) venu rencontrer, à Compostelle, la reine Doña Urraca, donne une idée de l'importance du flux des pèlerins qui se rendaient auprès du tombeau de l'apôtre. Impressionné des cohortes de jacquets sur les chemins de Compostelle, l'émir demanda au guide qui l'accompagnait : « Qui est ce personnage si grand, si illustre, pour que les chrétiens aillent vers lui afin de prier depuis les Pyrénées et de plus loin encore ? La multitude de ceux qui vont et viennent est si grande que c'est à peine si elle laisse libre un passage sur la chaussée en direction de l'Occident. »

[modifier] Bibliographie

  • Denise Péricard-Méa, Compostelle et cultes de saint Jacques au Moyen Age, Paris, PUF, 2002, 9 782130 510826
  • Bernard Gicquel, La Légende de Compostelle, Le Livre de Jacques, Paris, Tallandier, 2003, 9 782847 340297
  • Denise Péricard-Méa, Brève histoire du pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle, Gavaudun, PUF, 2003, 9 782910 685331
  • Denise Péricard-Méa, Les Routes de Compostelle, Paris, Gisserot, 2002,réd. 2006, 9 782877 476720
  • Louis Mollaret et Denise Péricard-Méa Dictionnaire de saint Jacques et Compostelle, Paris, Gisserot, 2006, 9 782877 478847
  • Père Georges Berson, Avec saint Jacques à Compostelle ISBN 2-220-05603-1
  • Ferdinand Soler, Guide pratique du Chemin de Saint-Jacques de Compostelle ISBN 2-84454-334-0

[modifier] Lien interne

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Pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle

Voies principales : Via Turonensis | Via Lemovicensis | Via Podiensis | Via Tolosane | Camino Navarro | Camino Aragonés | Camino Francés

Voies secondaires : Voie de Soulac | Chemin du Piedmont | Camino del Norte | Voie du Baztan | Via Domitia | Via Gebennensis | Via de la Plata


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