Minquiers

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Les Minquiers
Les Mîntchièrs (jersiais)
Administration
Pays Bailliage de Jersey
Statut politique Partie de la paroisse de Grouville
Capitale {{{capitale}}}
Géographie
Localisation Îles anglo-normandes
48°57′N 02°08′W / 48.95, -2.133
Superficie  ? km²
Nombres d'îles Deux îles, de très nombreux îlots
Île(s) principale(s) Maîtresse-Île, Les Maisons
Côtes {{{côtes}}} km
Altitude maximale {{{altitude maximale}}} m
Baie principale {{{baie}}}
Plus grand lac {{{lac}}}
Glacier principal {{{glacier}}}
Démographie
Population (2007) 0 hab.
Densité 0 hab./km2
Fuseau horaire UTC {{{fuseau horaire}}}
Découverte {{{découverte}}}
Site Internet {{{site web}}}
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La Maîtr' Île
La Maîtr' Île

Les Minquiers sont un archipel normand situé au sud des îles Anglo-Normandes et qui fait partie du Bailliage de Jersey. Administrativement, ils font partie de la paroisse de Grouville. L’archipel est constitué d’un plateau granitique constellé d’une multitude d'écueils qui découvrent uniquement à marée basse. À marée haute, il ne subsiste qu’une seule île de moins d’1 km², appelée Maîtresse-Île, sur laquelle ont été bâties quelques maisons de pêcheur, mais elles sont inhabitées et servent uniquement de refuge occasionnel.

Sommaire

[modifier] Contrebande

Inhabitables, les Minquiers et les Écréhou servirent de repère pour les contrebandiers, notamment au XIXe siècle, pour « y cacher pendant quelques semaines les denrées qu'ils cherchaient à introduire clandestinement en France ou à Jersey ». (Charles de la Morandière). Selon les époques et les besoins, ils virent ainsi transiter des "indiennes", des draperies, de la laine, du plomb, de l'étain et du tabac (tous produits dits de "commerce libre", alimenté par les cargaisons ramenées par les corsaires depuis 1689). Il semble que les pêcheurs "fraudeurs" croisant dans les parages de cet archipel possédaient une technique imparable permettant d'échapper aux poursuites éventuelles des douaniers et des fortes mers, en mettant leur doris au mouillage le plus sûr et coulaient l'embarcation en retirant le bondon placé au fond. À la réapparition de la basse mer et du beau temps, ils replaçaient le bondon et retournaient en récupérant leurs marchandises vers un des ports de la côte française ou de Chausey.

[modifier] Le litige entre la France et l’Angleterre

Le monarque d’Angleterre exerce sa souveraineté sur les Minquiers et les Écréhou depuis le XIIIe siècle. Le royaume de France avait bien revendiqué la propriété de ces îles lors de la conquête de la Normandie en 1204, mais avec le temps, ses prétentions se sont faites moins véhémentes.

Au XIXe siècle, alors que les Conventions sur la pêche se succédaient et modifiaient sans cesse les limites des eaux territoriales, les pêcheurs français entendaient pouvoir poursuivre le dragage des huîtres et le caseyage des crustacés, activité reconnue par le passé. À l'insu des préposés de douanes et des pêcheurs anglais, ils sillonnaient les alentours des archipels à bord de leur patache, pêchant en toute illégalité. En 1938, un groupe de pêcheurs chausiais, emmené par le peintre de la marine Marin-Marie, débarqua aux Minquiers sur la Maîtresse-île pour affirmer la souveraineté française sur l’archipel. Après cet incident diplomatique, qui faisait suite à des conflits réguliers entre pêcheurs chausiais et jersiais, la France et le Royaume-Uni décidèrent en 1950 de régler le litige sur une base strictement juridique et déposèrent une demande d’arbitrage auprès de la Cour internationale de justice (CIJ) de La Haye[1]. Au préalable, la question des droits de pêche avait été réglée séparément ; elle fait encore aujourd’hui l’objet d’un accord commercial entre les parties.

Le Royaume-Uni basait ses prétentions territoriales sur la conquête de l'Angleterre par le duc de Normandie en 1066, ce qui constituait un lien historique entre le royaume d’Angleterre et le duché dont dépendaient les Minquiers et les Écréhou. La France, quant à elle, se basait sur la reconquête de la Normandie par le roi de France en 1204. Mais cette dernière n’avait concerné que la partie continentale du duché, et la mention des deux archipels ne put être trouvée dans aucun des traités portés au dossier français (traité de Paris de 1259, traité de Calais de 1360, traité de Troyes de 1420).

Finalement, la décision de la CIJ fut rendue en 1953, elle donnait tort, à l’unanimité, à la France.

[modifier] La Patagonie Septentrionale

En 1984, l'écrivain français Jean Raspail, auteur des mémoires d’Orélie-Antoine de Tounens, débarqua aux Minquiers pour y faire flotter le drapeau du royaume de Patagonie, dont Tounens avait été le premier roi. Les Minquiers furent alors rebaptisées, pour une journée, Patagonie Septentrionale, et la Maîtresse-Île Port-Tounens. Cet épisode, qui faisait suite à la demande ironique faite au Royaume-Uni d'évacuer les îles Malouines, provoqua un petit incident diplomatique avec la France, toutefois sans conséquence puisqu’elle continuait à reconnaître la souveraineté britannique sur ces îles.

Le geste fut renouvelé en 1998. Le drapeau de Patagonie fut à nouveau hissé, mais cette fois-ci, l’Union Jack fut descendu puis remis à l’ambassade britannique à Paris par le consul général de Patagonie en France, Jean Raspail.

Passées relativement inaperçues en France, ces deux expéditions eurent en revanche un fort écho en Angleterre où elles firent la une des journaux[2].

[modifier] Notes et références

  1. Site de la Cour internationale de Justice - décision îlots des Écréhous et des Minquiers - consulté le 6 mai 2008
  2. Revue de presse sur l'« invasion » des Minquiers.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

  • Histoire des Minquiers et des Ecréhous. Robert Sinsoilliez. Editions l'Ancre de Marine.