Lexique du français québécois
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Sommaire |
[modifier] Lexique
Quelques différences lexicales entre le français du Québec et le français d’Europe. Notez que certaines de ces différences ne sont pas uniquement orales et familières ; certains mots québécois comme « achalandage » et « viaduc » s'emploient également à l'écrit. Notez aussi que plusieurs de ces mots ne sont pas uniquement utilisés dans le français québécois, mais aussi dans le français acadien, par exemple.
Mot québécois | Équivalent en Europe | Commentaire | |
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Abreuvoir, buvette | Fontaine | En Europe, l’abreuvoir n'est utilisé que par les animaux, tandis qu’au Québec, la fontaine désigne uniquement un bassin d'eau ornemental. | |
Achalandage, congestion | Trafic, embouteillage, circulation | ||
Adon | Hasard | "Quel adon ! Elle s'appelle aussi Pascale" | |
Achaler | Agacer, énerver, ennuyer, gêner | ||
Arrêt (Stop) | Stop (panneaux routiers seulement) | Au Québec, il arrive qu’on dise arrêt, mais beaucoup de gens disent simplement stop, ou même les deux : « Il y a un arrêt stop ». | |
Aubaine | Promotion | ||
Banc de neige | Congère | Contrairement à la congère, terme presque inconnu au Québec, qui est un amas de neige produit par le vent, le banc de neige désigne également un tel amas résultant du travail de la machinerie lourde pour dégager les routes. | |
Bargainer | Marchander | Bargainer vient de l'anglais bargain. La majorité des Québécois utilisent le mot marchander.[réf. nécessaire] Cependant, il faut noter que le terme bargain vient de l'ancien français barguiner. | |
Barrer | Fermer à clef, verrouiller | Exemple: Barrer une porte. Utilisé en Europe pour « rue barrée », ce qui se dit également au Québec. En France, dans le Poitou, le mot est encore couramment utilisé avec le même sens qu’au Québec (fermer à clef). | |
Bazou | Tacot, bagnole | ||
(Être, avoir l’air) bête | (Être) désagréable, impoli | « Avoir l’air bête » : avoir l’air fâché, désagréable. | |
Blonde | Petite copine | ||
Brake à bras | Frein à main | ||
Breuvage | Boisson (a donné le mot anglais de beverage) | Mot tiré du français moyen[1] | |
Prendre une brosse | Cuite | ||
Cadran | Réveil-matin | Le mot réveil-matin est tout de même utilisé, mais désigne uniquement une horloge à alarme. Toutes les horloges sont des cadrans. | |
Carcajou | Glouton (animal) | ||
Cartable | Classeur | Les classeur et filiaire québécois désignent quant à eux le meuble à classement de dossiers. | |
Caribou | Renne | Le nom caribou est un emprunt ancien à la langue micmaque, signifiant « qui creuse la neige pour se nourrir ». Le caribou est une variété nord-américaine de la famille du renne mais aux caractéristiques propres. Renne et Caribou ne sont donc pas vraiment des équivalents. | |
Cellulaire | Téléphone portable | Il s’agit du vrai mot pour désigner un téléphone portable. Si on parle de portable au Québec, on se réfère généralement à un ordinateur portable. | |
Chaudière | Seau | En Europe, un appareil de chauffage. | |
Chaudron | Casserole | Les deux sont utilisés. | |
Chandail | T-shirt, pull | T-shirt est cependant très utilisé. Chandail est par définition un gros tricot qui s’enfile par le cou, et désigne par extension tous les tricots qui s’enfilent par le cou. On utilise aussi le mot gilet. | |
Char | Voiture, auto | Vient de l’ancien nom pour les moyens de locomotion par cheval. | |
Chauffer | Conduire | « Chauffer à clutch » : conduire une voiture à boîte de vitesse manuelle. | |
Chum | Copain ou petit ami | Peut varier selon qui utilise le mot :
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Choquer (se) | Fâcher (se) | ||
Cigare au chou | Chou farci | Variante du chou farci avec sauce tomate. Le nom vient de la forme qui évoque le cigare. | |
Classeur | Armoire à dossier | ||
Clavarder | Tchater | Compression du mot clavier et bavarder. Inventé au Québec pour cesser d’utiliser l'anglicisme tchater même si ce dernier est encore utilisé. Exemple: « Je suis entrain de clavarder avec mon chum. » | |
Courriel | Compression des mots courrier et logiciel. Inventé au Québec[2] pour cesser d'utiliser l’anglicisme e-mail même si ce dernier est encore utilisé. | ||
Correct (correk) | Bien, bon, beau, etc... | « Hé Patrick, t’es-tu correk ? » | |
Costume de bain | Maillot de bain | Est une traduction littérale de l’anglais swimsuit, bathing costume, bathing costume, swimming suit ou bathing suit. | |
Croche | Tordu, bizarre, étrange, louche, sans scrupule | Utilisé autant pour qualifier une personne qu’une chose. | |
Crosser (se) | Masturber (se), tromper, arnaquer, profiter indûment | « Crosser quelqu’un » : tromper (même sens que fourrer). On dit aussi crosseur (arnaqueur). | |
Crème glacée (cornet de...) | Glace (cornet de...) | ||
Débarbouillette | Gant de toilette (petit carré de serviette (ratine) | Sert, principalement, pour se laver le corps et la figure, se débarbouiller. | |
Débarquer | Descendre (de l’autobus, du métro, d’une voiture) | ||
Dégoutter | Goutter | Couler goutte à goutte. L'eau dégoutte de son parapluie. Ne pas confondre avec « dégoûter », inspirer du dégoût. | |
Déjeuner | Petit-déjeuner | Repas habituellement servit le matin. | |
Dîner | Déjeuner | Repas habituellement servit le midi. | |
Souper | Dîner | Repas habituellement servit le soir. Voyez le mot anglais supper. | |
Efface | Gomme (à effacer) | ||
Épais, épaisse | Con, conne | Con et conne existent aussi au Québec et sont fréquemment utilisés. | |
Chouclaques, espadrilles, godasse | Baskets, Tennis | Le premier proviendrait de Shoe Clark, fabriquant de chaussures britannique installée au Québec. | |
Être plein ou être bourré | Avoir trop mangé | Peut signifier aussi saoul ou riche. | |
Fesser | Frapper | ||
Flos | Gosses (enfants) | Au Québec, gosse est seulement utilisé pour parler des testicules. Le verbe gosser signifie énerver (« il me gosse »). | |
Fourrer (plusieurs sens) | Baiser (vulgaire) | Fourrer peut vouloir dire d'une façon vulguaire « faire l’amour » ou « tromper une personne », par exemple au cours d'une affaire financière. | |
Frais chié ("Fraichié") | Prétentieux | On peut aussi employer le terme frais (ou l’anglais fresh) sans chier. | |
Fête (ma) | Anniversaire (mon) | Dire que « ça va être [sa] fête » à quelqu’un peut signifier aussi qu’il va se faire battre ou qu’il est dans le pétrin. | |
Garocher, pitcher | Lancer, jeter | « On s'est garoché des bêtises/balles. » « Je ne savais plus où me garocher. » Pitcher, du mot anglais pitch. |
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Gosses | Couilles (Testicules) | Au Québec, ce mot est seulement utilisé pour parler des testicules ou pour dire que quelqu'un nous énerve: « Il me gosse ! ». Le terme français de gosses, pour « enfants », n'est pas utilisé, mais l'expression est tout de même connue. | |
Gougounes ("Babouches" dans la région du Saguenay-Lac-St-Jean) | Chaussures de plage | « J’vais chercher mes gougounes (babouches) et je reviens. » | |
(Avoir le) Goût (de) | Avoir envie | ||
Innocent | Imbécile | Le mot peut également prendre le sens approprié de « non coupable », en fonction du contexte. | |
Insignifiant | Imbécile | « Maudit insignifiant ! » | |
Jaser | Parler, discuter | ||
Joute | Partie | « Une joute de hockey ». Partie est aussi courrament utilisée | |
Job (au féminin : ma job) | Mon travail, mon emploi (ou poste) | Le Québec, contrairement à la France, n'utilise pas le mot job au masculin, mais bien au féminin. Exemple: « J'ai perdu ma job ! » ou encore: « C'est ma job ». Même chose pour le mot business, employé au féminin. | |
(Du) Linge | Vêtements | Le linge est toujours singulier. | |
Linge à vaisselle | Linge pour essuyer la vaisselle | ||
Liqueur douce | Toute boisson gazeuse | Anglicisme, de soft drink. On ne s’étonnera donc pas qu’une mère propose à ses jeunes enfants de boire de la liqueur… | |
Magasiner | Faire des courses, du shopping | On dit aussi « faire du magasinage ». Le shopping est un anglicisme qu’on n’utilise pas au Québec. | |
Maringouin | Sorte de moustique | Moustique est aussi utilisé, mais moins souvent que maringouin. | |
Niaiser | Se moquer de, dire des idioties | Dire d'une personne qu’elle est niaiseuse signifie surtout qu’elle manque d’intelligence, alors que l’expession « arrête de niaiser » fait strictement référence au comportement. | |
Pentoute | Pas du tout | ||
Peinturer | Peindre | ||
Peser | Appuyer | « Peser sur le piton » : « appuyer sur le bouton ». | |
Piton | Bouton (de commande) | ||
Poudrerie | Neige soulevée et poussée par le vent | Est également utilisé dans les médias pour parler de météo. | |
PQ | Au Québec, ces deux lettres désignent exclusivement le Parti Québécois ou la Province du Québec. En Europe, PQ désigne du papier de toilette. | ||
Rentrer | Entrer | ||
Quessé | Qu'est-ce que | Quessé qu'c'est ça ? | |
Sans-cœur | Sans-cœur | Qui n’a pas de cœur, qui n’est pas sensible, qui manque de sentiments envers les autres. | |
Sacoche | Sac à main pour femmes | ||
Secousse | Durée indéterminée. Petite secousse : temps assez court ; bonne secousse : temps assez long | Exemple : « Ça fait une bonne secousse. ». On peut aussi dire: « Ça fait un bon bout de temps. » | |
Service au volant | Drive in (panneau d'indication à l'extérieur des fast-food où les chauffeurs se dirigent pour passer une commande) | ||
Stationnement | Parking | Parking est un anglicisme. | |
Suçon | Sucette | Et inversement, sucette, au Québec, a le sens du suçon européen. | |
Téléroman | Feuilleton télé | ||
Tête-heureuse | Imbécile heureux | ||
Toutou | Ours en peluche | En Belgique et en France (mais aussi au Québec), toutou est un terme familier qui désigne le chien. | |
Traversier | Ferry | Ferry est un anglicisme. | |
Trôner | Chier (en étant sur le trône) | ||
Tsé | Tu sais | Est utilisé aussi en vouvoyant et pour reprendre son souffle durant la phrase. Exemple: Vous savez l'gars qui fait d'la radio là, tsé, Bob Tremblay; ben y m'doit quinze piasses ! | |
Tu | Tu s'utilise dans le même sens qu'en Europe, mais on peut aussi l'employer dans une phrase interrogative en tant que particule marquant le caractère interrogatif. Exemple: Ça finit-tu bientôt ? T'es-tu là ? | ||
Turlutte | Chanson entraînante | Une turlutte en Europe est une fellation. | |
Viaduc | Autopont (urbain) | ||
Vidanges | Ordures, poubelle | Le terme le plus fréquemment utilisé est tout de même poubelle. Exemple : « Va mettre les poubelles (ou vidanges) au chemin. » | |
Y | il, ils | Y vont tu vraiment faire ça ? |
[modifier] Termes sans comparaison
- 30 sous : expression québécoise qui désigne une pièce de 25 cents. Après la colonisation de la Nouvelle-France, la monnaie britannique fut introduite dans la nouvelle colonie britannique. À ce moment, une livre britannique valait 120 sous, donc la pièce d'un quart de livre valait 30 sous. Depuis ce temps, et ce, même après la mise en place de la monnaie canadienne, une pièce de 25 sous (un quart de dollar) est appelé un 30 sous. « Quatre trente sous pour une piastre! »
- Pitoune : le terme « pitoune » est d'origine québécoise et désigne d'abord un tronc d'arbre jeté à l'eau pour son transport vers une usine de papier. Par dérivation, il est devenu un qualificatif très familier applicable à une jeune fille tendre et jolie.
- Ce mot tire son origine de la manière, par les Britanniques, de désigner les campements des Canadiens-Français. Ils appelaient ceux-ci les happy town (« villes joyeuses ») d'après la jovialité et la quantité de fêtes célébrées.
- Dans certaines régions tel que l'Abitibi-Témiscamingue, l'expression jouer à la « pitoune » fait référence à jouer au hockey sur glace chaussé de bottes au lieu de patin.
- Pitoune est aussi le nom donné à une attraction aquatique du parc montréalais La Ronde.
- Ce terme est également utilisé pour désigner des rondelles de plastique utilisées pour pour marquer les numéros dans les jeux de bingo.
- Sloche (prononcer slotche ou simplement sloche, selon les régions) :
- Neige fondante mêlée au sel de déglaçage (vient de l'anglais slush), dans la langue orale familière. Le terme « gadoue » est son équivalent dans la langue écrite.
- Boisson fruité consommé durant l'été et composée de glace concassée et de sirop à saveur artificielle de fruits (ou de vrais fruits). En France c'est du granité.
- C'est aussi la marque déposée utilisée par Alimentation Couche-Tard pour sa sloche.
[modifier] Préservations de formes
De nombreuses différences entre le français québécois et le français européen proviennent de la préservation de certaines formes aujourd'hui archaïques en Europe.
- Une « cour » est un « jardin » (en France, le mot « cour » a perdu ce sens).
- Le mot « breuvage » est utilisé pour « boisson » en plus de ce dernier terme; c’est un mot de vieux français duquel le mot anglais beverage est originaire. « Breuvage » peut être utilisé en français d'Europe, mais il a généralement une nuance parfois péjorative ou précieuse. De plus, le terme « boisson » est plutôt utilisé au Québec pour désigner une boisson alcoolisée (de la boisson).
- « Piastre » (prononcé piasse), terme argotique pour un dollar (équivalent de « balle » en France) est en fait le mot originellement utilisé en France pour le dollar américain ou espagnol.
- Le mot « couple » est un nom masculin en français, mais au Québec il est également utilisé comme nom féminin dans des expressions telles que une couple de semaines. On pense souvent que c’est un anglicisme, mais il s’agit en fait d'un reste de français archaïque. Cette confusion n'est cependant pas si erronée, étant donné que la langue anglaise elle-même inclut des archaïsmes français et normands (par exemple la prononciation du « ch » initial en /tʃ/).
- « Frette » vient de l’ancien français. Ce mot signifie qu’il fait très froid. Il est du registre parlé.
[modifier] Modification de sens
Au Québec, d'autres mots ont, par ailleurs, subi un glissement de sens tel qu'ils ont un sens différent de celui ayant cours en France :
- « lunatique » désigne une personne distraite, qui est « dans la lune » ; tandis qu'elle désigne en France une personne changeant constamment d'humeur, sous l'influence, dit-on, de la lune ;
- « branler » signifie « masturber » en français européen et québécois mais possède également des sens variants. Il veut dire « se déplacer lentement », par extension « hésiter » (« branler dans le manche »), au Québec, tandis qu'en France, ce terme signifie « perdre son temps à ne rien faire » ;
- « jaquette » désigne une chemise de nuit ou une chemise d’hôpital, une sorte de veste en France ;
- « turluter » désigne un style de chant folklorique en québécois tandis qu'elle est utilisée comme terme humoristique pour désigner une « fellation » en France.
Certains glissements proviennent de l'influence de l'anglais : « supporter » signifie entre autres « encourager ».
[modifier] Verbe être
Dans le langage parlé, on retrouve beaucoup de contractions et de déformations du verbe être. Bien entendu, le français québécois officiel n'approuve pas ces abus.
- « s'tu » : est-ce... « S'tu toi qui est venu me voir hier soir? » ; « S'tu ton chum? »
- « tu (verbe)-tu » : (verbe)-tu... « Tu veux-tu aller au cinéma? » « Tu sors-tu avec cette fille? »
- « 'tu » : veux-tu, es-tu... (l'accent sur le tu remplaces le verbe qui ne peut être deviné que par le contexte) « 'Tu une bière? » « 'Tu heureux icitte? »
- « Té-tu » : es-tu. « Té-tu malade? »
[modifier] Modifications non sexistes
Le français québécois officiel a une approche très différente des français de France en ce qui concerne le langage sexiste. Il y a une plus grande tendance à généraliser les marqueurs féminins parmi les noms de professions. Ceci est fait afin d'éviter de parler d'une femme avec un nom masculin mais surtout de ne pas contribuer à suggérer qu'une profession particulière est avant tout masculine. Des formes qui seraient perçues comme étant très inhabituelles et agressivement féministes en France sont communes au Québec, comme « la docteure », « la professeure », « l'écrivaine », « la première ministre », « la gouverneure générale », etc. Nombre de ces formes ont été officiellement recommandées par des agences régulatrices variées. Le gouvernement français s'y dirige tardivement pour l'usage officiel (« Madame la ministre »).
De plus, au lieu de suivre la règle selon laquelle le masculin inclut le féminin (le masculin étant traditionnellement considéré un genre non marqué ou neutre), il est relativement commun de créer des doublets, en particulier pour des discours inclusifs : « Québécoises et Québécois », « tous et toutes », « citoyens et citoyennes ».
On notera au passage que Charles de Gaulle ouvrait ses discours par « Françaises, Français ».
En outre, une association au Québec, plutôt que d'utiliser soit « professionnels » (masculin seulement) ou « professionnels et professionnelles » (masculin et féminin), a décidé de promouvoir un néologisme épicène sur le modèle de « fidèle », en se nommant la « Fédération des professionèles ». Cela a toutefois déclenché un débat animé et reste une forme plus que marginale d'écriture se voulant non sexiste du français québécois.
D'un autre côté, en discours familier, certains marqueurs féminins se perdent ; par exemple, la prononciation « y » (dérivée de « ils ») est souvent utilisée à la fois pour « ils » et « elles ».
Au Québec, et plus généralement au Canada, on évoque plutôt les droits « de la personne » (faisant référence à la Charte des droits et libertés de la personne, charte propre au Québec) plutôt que les simples droits « de l'Homme ». D'ailleurs, le mot humain remplace de plus en plus le mot hommes (au sens des êtres humains), ce dernier ne désignant de plus en plus que les humains de sexe masculin.
[modifier] Termes informatiques
L'Office québécois de la langue française propose des équivalents français pour les termes techniques et usuels anglais en informatique ; l'emploi de ces termes varie selon l'environnement de travail, le bilinguisme français-anglais des utilisateurs et l'habitude d'éviter les anglicismes. Ainsi, au Québec, l'Office prône l'emploi de courriel au lieu de e-mail (terme officiellement recommandé aujourd'hui en France et dans certains cantons suisses, notamment Genève), pourriel au lieu de spam mail, polluposteur ou pourrielleur au lieu de spammer, pollupostage ou pourriellage pour spamming, clavardage et clavarder au lieu de chat et to chat, baladodiffusion et balado (fichier) au lieu de podcasting et podcast, hameçonnage au lieu de phishing, espiogiciel au lieu de spyware, blogue ou blogueur au lieu de blog et blogger, etc.
Les Québécois ont emprunté quelques mots de leur vocabulaire à l'anglais, mais aussi, de relativement nombreux mots aux langues amérindiennes (le mot Québec est d'ailleurs dérivé d'une langue autochtone et signifie « là où le fleuve se rétrécie »). Plusieurs mots ou locutions sont aussi nés de troncages des mots ou des suites des déformations phonétiques.
La plupart des mots dérivant de l'anglais sont surtout utilisés dans les grandes régions urbaines, comme Montréal, ou dans les régions limitrophes aux frontières américaines ou des autres provinces canadiennes anglophones.
[modifier] Termes nautiques
Un certain nombre de termes possédant dans d'autres régions francophones un sens strictement nautique sont utilisés dans des contextes plus larges au Québec. Cela est dû au fait que, jusqu’à l'arrivée du chemin de fer et des liaisons routières, le seul moyen de transport était la voie fluviale du Saint-Laurent, autour duquel la majorité de la population est, encore aujourd'hui, située. Par conséquent, le Québec a une forte tradition maritime : malgré un quart de millénaire d'occupation britannique, le français est toujours demeuré et demeure encore la langue utilisée par les pilotes sur le Saint-Laurent.
Par exemple, le mot débarquer est employé au Québec pour indiquer la sortie hors d'un moyen de transport (voiture, ascenseur, etc.) et embarquer pour l'opération contraire. De plus, il n'est pas rare d'entendre les locuteurs plus âgés ou situés en milieu rural utiliser haler au lieu de tirer, virer au lieu tourner; les vieux bricoleurs font des « radoubs » sur leur maison. On disait aussi « dégréez-vous » pour dire aux invités d'enlever leurs manteaux. Un « grément » désigne un objet quelconque (bidule). Le poète et chansonnier (faiseur de chansons) Gilles Vigneault a tout un vocabulaire de pêche fluviale, alors que Félix Leclerc a celui du paysan de l'île d'Orléans.
[modifier] Morphologie
Certains affixes se retrouvent plus fréquemment au Québec qu'en France, en particulier le suffixe -eux (provenant du dialecte normand) qui possède un certain sens péjoratif : téter → téteux (lèche-cul) ; niaiser → niaiseux (idiot, agaçant) ; obstiner → obstineux (ergoteur, argumentateur) ; pot → poteux (consommateur ou revendeur de marijuana, « pot » (prononcer le t final) signifiant « marijuana »).
[modifier] Anglicismes, archaïsmes, calques et prêts linguistiques
La prononciation des emprunts à l'anglais dépend fortement à la fois de son contact avec la communauté anglophone et de la lexicalisation associée au terme.
Ainsi, un terme lexicalisé aura une prononciation francisée, s'adaptant à la phonologie et à la phonétique du français. C'est le cas des mots tels bécosse et van (prononcé vane). Un terme non lexicalisé, tels washer et running shoe, pourra être prononcé à l'anglaise, selon l'accent propre du locuteur. La lexicalisation dépend surtout de la tradition, de l'habitude et de l'idiolecte.
Cette règle dépend alors du contact du locuteur avec la langue anglaise (influence de l'idiolecte). Un francophone qui est peu en contact avec des anglophones ou des francophones bilingues aura tendance à tout franciser phonétiquement. À l'inverse, un francophone fortement exposé à l'anglais aura même tendance à retourner à la prononciation anglaise, si l'emprunt est. Dans ce dernier cas, van retrouverait sa prononciation originale. On peut parler ici d'hyper-correction.
Exception : bécosse resterait cependant francisé, l'emprunt étant pratiquement complètement lexicalisé, en témoigne l'orthographe.
Lorsque le terme est grammaticalisé, tels les verbes toaster et caller, le terme peut perdre définitivement sa prononciation anglaise, même chez le francophone anglophile. La logique derrière cette perte est que le mot subit la grammaire française comme n'importe quel autre mot, il n'est plus anglais, mais québécois.
Leur étymon respectif toast et call conserve cependant sa prononciation variante.
À noter que la grammaire anglaise ne s'applique pas. (Il n'y a pas de grammaticalisation philologique.) Ainsi, on ne dira pas des washers en prononçant le s final. Un « s » serait ajouté à l'écrit, mais la prononciation suivrait la règle française. Cependant, running shoe ayant été emprunté comme un terme pluriel, on pourra rencontrer le terme avec un s prononcé à l'anglaise ([z]).
Certains mots du français utilisé au Québec sont également archaïques et désuets vis-à-vis le français moderne international. Mis hors de l'usage encore aux XVIIIe - XIXe siècles en France, les mots tels que pocher, galipote, charrue et maggané peuvent encore se rencontrer dans le lexique québécois. Leur utilisation, par contre, a drastiquement diminué depuis les vingt dernières années et continue de diminuer encore aujourd'hui. Les mots sont courants chez les tranches les plus âgées de la population.
D'autres mots, tels côte et coteau sont venus du français artisanal des premiers colons de la Nouvelle-France et sont bien ancrés dans l'histoire du Québec. On en fait un usage très courant de nos jours, surtout au niveau cadastral, pour ainsi souligner l'héritage français sur l'ancienne colonie.
Mot ou expression | Origine | Signification | Explication/exemple |
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Aniwé, éniwai | Anglais anyway | De toute façon | « Je voulais aller là anyway. » |
Anorak | inuit | Manteau court à capuchon | |
Astheure, asteur | À cette heure | Maintenant | « Astheure, qu’est-ce qui va arriver ? » « Il fait noir de bonne heure astheure. » |
Auto | Voiture (automobile) | ||
(En) avoir son voyage | Être fatigué, voire écœuré de quelque chose. Ou être très surpris (variante sans le « en ») | « J’en ai mon voyage de t’entendre ! » « Elle est enceinte ? Ah ben ! J’ai mon voyage ! » |
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Awaye, awé (prononcé ah oueille) | Envoie (3e personne du verbe envoyer) | Vas-y, allez-y | « Awé, appelle le taxi. » |
Barniques | Lunettes | Souvent péjoratif : lunettes peu esthétiques, le plus souvent par leur taille | |
Barrer | Verrouiller | « J’ai oublié de barrer ma porte. » | |
Batterie | Anglais: Battery Employé dans le sens de pile, batterie est un anglicisme. Par contre, si le terme est utilisé pour désigner la réunion d'éléments générateur d'électricité du même type, alors il est français accepté.[3] |
Pile sèche, électrique | |
Bicycle (prononcer bécique ou bicique)(familier) | Anglais bicycle (bicyclette) | Bicyclette, vélo | Un bicycle à gaz : une moto (familier) |
Bécosse | Anglais : back house, qui vient aussi de l’allemand Backhauss | Toilette extérieure. | |
Ben, bein, bin, bè | Calque de well en anglais | 1. Bon, eh bien, eh donc 2. lorsque se place au début d'une phrase, signifie l’opposition ou la négation (analogue de mais) 3. Peut aussi prendre les sens beaucoup, très et extrêmement, tout dépendant du contexte. |
« Eh bein, on verra ! » « Ben là, tu m’fais chier. » « Bè non ! » « J’ai ben de la monnaie. » « Je t’aime ben fort. » |
Bizoune | Ancien français | Sexe masculin | |
Baiser | Faire l'amour | ||
Bombe (vieux) | Bouilloire | Par analogie de forme | |
Botch, boutch, boutte | Anglais butt | Mégot de cigare, cigarette | |
Brailler | Ancien français | Pleurnicher, pleurer ou encore chialer, se plaindre | « Mon prof n’arrête pas de brailler quand je suis en retard. » |
Branler | 1. Hésiter 2. lambiner, traîner 3. (se) masturber |
Branler dans le manche | |
Branleux(euse) | Personne hésitante, lambineuse | « Avance, branleux ! » | |
Brassière | Ancien français | soutien-gorge | |
Caller (prononcer câller) | Anglais (to call) | Appeler | |
Caller | Boire à fond, finir le verre rapidement (généralement en une gorgée). | Se dit aussi finir d’une shotte. | |
Canceller | Ancien français : barrer, cloîtrer et de l’anglais to cancel | Annuler | « J’aimerais canceller ma commande » |
Canard (vieux) | Bouilloire | Par analogie de forme et de son. N’est utilisé que dans quelques régions. | |
Cash | Anglais | Argent | Payer cash : payer comptant |
Cave (nom féminin) | Sous-sol non aménagé | ||
Cave (adjectif et nom) | Idiot, imbécile | « T’es vraiment un beau cave. » | |
Cellulaire, un cell | Téléphone portable | Téléphone portable | Proche de l’anglais cellular phone, cell phone. Il s’agit en fait du vrai mot pour téléphone portable, qui n’est pas utilisé en France. |
Char | Français : de l’ancien français charriote (XIIe siècle, de car, du latin carrum (chariot)[4] | Voiture (automobile) | |
Charrier | Exagérer | ||
Charrue | Ancien français vulgaire | 1. Prostituée (surtout âgée) 2. femme rustre, sans éducation, sotte 3. femme laide, répugnante, dégoûtante |
« Tu vas tu encore sortir avec c’te charrue ? » |
Checker (ou "tchequer") | Anglais | Regarder, vérifier (selon le contexte) | « Check moi le touriste là-bas » « Check [la pression de] mes pneus ». |
Chialer | Ancien français | Se plaindre | Ailleurs dans la francophonie : pleurer (familier) |
Chique, chix (prononcé tchique) | Anglais chick | Belle femme, belle fille, très jolie et ravissante, parfois même sexy | « Ta sœur est une vraie chique ! » |
Chou-claque | Anglais (shoe-clack) | Espadrilles, tennis, souliers de sport | « J’aime bien jouer au hockey dans la rue avec mes nouveaux chou-claques. » |
Coat (prononcer côte') | Anglais | Manteau | |
Colon | Ancien français pour les habitants d'une colonie | Homme sans manières, sans éducation, idiot, rustre | « Mon voisin est un vrai colon ! » |
Cool (prononcé coule) | Anglais | Chouette, superbe, parfait, fascinant | « Les vacances, c’est cool. » |
Cooler (prononcé couleur) | Anglais | Glacière | |
Coqueron | Anglais (cook room) | Remise, hangar, appentis, endroit exigu | |
Côte | Mot anciennement utilisé pour désigner un « rang » seigneurial dans le découpage territorial de la Nouvelle-France | 1. Pente 2. Rue principale formée à partir de l’ancien chemin du rang |
Le chemin de la Côte Saint-Antoine (Montréal), prononcé simplement la Côte-Saint-Antoine |
Coudon, coudonque | Simplification des mots écoute donc | Voyons, tiens, voilà | « Coudon ! Je l’ai pas vue, celle la ! » |
Créature | Vieux sens du mot | Femme, fille, adolescente | « Quelle belle créature! » (se dit d’un homme qui manque de masculinité) |
Crosse | Vieux sens | 1. Injustice, trahison, menterie 2. Hockey sur l’herbe |
« C’est d’la crosse ! » « Veux-tu aller jouer à la crosse avec nous ? » |
Crosser (se) | Vieux sens | 1. Duper, trahir, (se) faire avoir ou (se) faire baiser 2. Se masturber |
« On s’est fait crosser encore ! » |
Couverte | Couverture (de lit), plaid | ||
Cuillère à soupe | Cuillère à table | ||
Cutex | Cutex, marque de commerce | Vernis à ongles | |
Dash (se prononce datch) | Anglais | Coffre à gant (automobile) | « Les clés sont dans le dash » |
Dégueux, dégueulasse | Dégoutant, répugnant, laid | « Berk ! C’est dégueulasse ! » | |
Dépanneur | Du verbe dépanner, venir à la rescousse | Petite épicerie du coin de la rue, station-service | |
Drab ou drabe | 1. Beige 2. Sans vie, sans relief, sans intérêt |
||
Drette (familier) | Déformation du mot direct ou droite | Droit | « C’est drette en avant de toi. » « Tourne à drette. » |
Éfouèrer, afouairer | Écraser (s'éfouèrer : s'écraser de façon disgracieuse sur un divan par exemple) | ||
Enfarger, s'enfarger | Faire trébucher, trébucher | ||
Enfirouâper | Dérivation de sens, de l’anglais in fur wrapped (enveloppé de fourrure)[5] | Tromper, duper, avaler, se faire attraper | « Je me suis encore fait enfirouâper! » |
Épicerie(s) | Emplettes, courses | « Je vais aller faire l’épicerie. » (« Je vais faire les courses »). | |
Faque, fèque | (Qui) fait que | Alors, donc, de cette manière | |
Flashlight | Anglais | Lampe de poche | Anglicisme de moins en moins utilisé. |
Foin | Argent (surtout en grand nombre) | Blé s’emploie aussi dans ce sens. | |
Foufounes | De l’enfantin frou-frou | Fesses | Ailleurs dans la francophonie, employé au singulier : désigne le sexe féminin. |
Frette | Ancien français fraide | (Très) froid | « Y fait frette à matin ! » |
Frigidaire | Frigidaire, marque de commerce | Réfrigérateur | « Le lait est dans le frigidaire. » |
Fuse (prononcer fiouze) | Anglais | 1. Fusible (dans un tableau d'alimentation électrique) 2. Flatulence (plus rare) |
1. Anglicisme de moins en moins utilisé (sauf dans sauter une fuse = péter les plombs) |
Galerie | Balcon | ||
Galipote (courir la) (vielli) | Ancien français | Chercher à séduire ou vivre dans la débauche, voire courir au devant des ennuis | |
Garnotte(s) | Ancien français | Gravier, (garnotter : lancer vivement un projectile) | |
Glander | De l’usage péjoratif rester sans rien faire de bon | Passer son temps de manière improductive ou ludique | « On va aller glander chez Simon. » |
Gosse(s) | Usage déformé du contexte de la progéniture (à l'initiale signifiant les enfants de quelqu’un) | Testicules, couilles, gonades, bijoux de famille | « Arrête de jouer avec tes gosses ! » (autrement dit : « Arrête de te masturber ! ») |
Gosser | De l'ancien usage artisanal voulant dire construire, fabriquer (essentiellement, avec du bois) | 1. Faire n'importe quelle action avec n'importe quel objet (peut être vu comme le verbe foutre) 2. Travailler dur, sans repos sur qqch |
« Cosser que t’as gossé encore ? » (sarcastique par la rime avec cosser) « J’en ai vraiment gossé des choses à soir. » pour « J’ai vraiment fait beaucoup là dessus hier soir. » |
Guidoune | De l’anglais to get down (with somebody), coucher (avec quelqu’un) | Petite femme, prostituée, pute (péjoratif de moins en moins utilisé aujourd’hui) | |
Hot (prononcé otte) | Anglais | Intéressant, fascinant, magnifique, chouette | « Si c’est pas hot, ça ! » |
Icitte | Ancien français | Ici | « Viens icitte ! » Prononciation archaïque, tel litte : lit. Présente aussi en Catalogne. |
Innocent | Peu instruit, imbécile, naïf (aussi utilisé au sens de non coupable) | Péjoratif | |
Jammer (prononcé djammer) | Anglais : to jam | 1. Coincer 2. Jouer, faire de la musique |
« La porte est jammée. » « On a jammé du rock et du reggae. » |
Jardin | Potager | ||
Kesséça (ou, plus rare, kosséça), kesser ça (kosser ça) | Qu’est-ce que c'est que cela | « Kosser que tu viens d’me dire ? » « Du kesser ça ? » (synonyme de « Quoi donc ? ») |
|
Ketch, kitch | Anglais | Verrou (de moins en moins utilisé) | |
Kleenex | Kleenex, marque de commerce | Mouchoir en papier | « Passe-moé un kleenex, s’teplai. » |
Kodak | Kodak, marque de commerce | Appareil-photo (tend à être remplacé par caméra) | |
Laveuse | Machine à laver, lave-linge | ||
Lurette | Archaïsme du mot heurette (petite heure) | Une période de temps inexistante, imaginaire et satirique N'est utilisé dans le français international que dans l'expression depuis belle lurette, depuis longtemps. |
« Attends-moi à lurette. » pour « Ne m'attends pas. » |
Machines (faire le tour des) | Expression datant de l’époque industrielle | Examiner, visiter, aller voir quelque chose ou quelqu’un | « J'va faire le tour des machines chez Guillaume. » |
Magasiner, magasinage | Calque du mot anglais shopping | Faire des courses, faire des achats | « On s’en va aller magasiner dans l’mail. » |
Magganer | Archaïsme, vieilli | Briser, abîmer Presque disparu aujourd’hui du langage urbain à cause de l’influence du français international, mais encore existant dans les petits villages québécois |
« Ça m’maggane le cœur » au lieu de « Ça me déchire le cœur » |
De l’anglais mall | Centre d’achats (très répandu en Amérique du Nord) | ||
Maringouin | Tupi-guarani : mbarigui | Moustique | Aussi utilisé aux Antilles |
Matante (nom) | Tante | Tantine | |
Matante, mononcle (adjectif) | Ringard, vieux-jeu | « Mets pas ces lunettes-là, ça fait matante ! » « D'la musique de mononcle. » |
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Mononcle (prononcer « mononque ») | Mon oncle | Tonton | |
Maudusse, mauzusse | possiblement angl. « Moses » (Moïse, le personage biblique) | Zut alors, ah non, maudit(e) | « Mauzusse, j'ai oublié mon rendez-vous! » |
Maudille, (en) maudit | Défiguré des jurons religieux de l’ancien régime (maudire) | Beaucoup, trop (très), fort | « La semaine, on y travaille en maudit ! » « Maudite de bonne idée, ça ! » |
Moppe | anglisime de mop | Vadrouille, serpillière | |
Neveurmagne (vielli) | Anglais nevermind, ne pas s’en faire | Laisser faire, oublier | |
Newfie (prononcé nioufi) | Se référant aux habitants de Terre-Neuve, Newfoundland et aux imbéciles en général | Imbécile | Terme péjoratif |
Niaiseux | Dérivé de niais | Personne peu intelligente | « Mon père est niaiseux » |
Nono, nonoune | Idiot, idiote | « Mon père est nono » | |
Nounounerie | Dérivé de nono | Idiotie, niaiserie, stupidité | « Arrête de dire des nounouneries» |
S’ostiner, s’astiner | Dérivé de (s’)obstiner | Contredire, ergoter, argumenter, s’opposer à qqch (terme péjoratif) | « Arrête ! T’astines pour rien ! » |
Ostineux (euse), astineux (euse) | Dérivé de (s')obstiner | Personne contrariante, chicanière | |
Pantry (prononcer pennetré) | Placard | Terme de moins en moins utilisé | |
Parker, parquer, pâker | Français : mener au parc (les animaux) ; anglais : to park | Stationner (les deux termes sont aussi utilisés au Québec) | « J’va aller pâquer mon char. » |
Patente (ou patente à gosse) | Ancien français : brevet émanant du roi | Bidule, machin, truc, chose, schmilblick (ce dont on ne connaît pas tout-à-fait l’utilité) | « C’te patente m’fait peur! » |
Patenter | Ancien français : délivrer une patente | Inventer, fabriquer, réparer | |
Patinoire à poux | Calvitie, vélodrome à mouche | ||
Pet (prononcé soit comme pé ou comme pète) | Du verbe péter | Flatulence | |
Péter | 1. Faire une flatulence, flatuler 2. Briser, casser, abîmer un objet (ou battre une personne) 3. Péter les plombs, péter sa (ma, ta) coche = se frustrer, s’enrager pour rien |
« Oh regarde le beau char que t’as pété ! » « Tu vas ben le péter, l’cave. » |
|
Pinotte, pinaude | Anglais : peanut | Arachide | |
Pis, pi | Puis | Et, en plus, en dessus de Très souvent utilisé au milieu des phrases pour les lier entre elles. Contrairement au français international, n’est pas nécessairement placé au début de la phrase et répandu dans le langage familier (remplace et d'une certaine manière) |
« Pis ton frère, y va bien ? » « Pi là, elle m’pal pu. » |
Pitoune | Anglais happy town, réduit à pi town | Belle fille, fille de peu de vertu (selon le ton et le contexte) | Langage populaire, voire inconvenant |
Plasteur | Anglais : plaster | Sparadrap | |
Plate, platte | Du mot plat | Moche, nul, sans intérêt | « Mon travail est plate » « Que la vie est bein platte ! » |
Plotte | Sexe féminin (aussi sens figuré) | Chercher de plotte à satisfaire (allusion aux relations sexuelles, se dit aussi chercher du cul à satisfaire) | |
Plogue | Anglais : plug | Prise de courant électrique, publicité : faire une plogue à la télé | |
Ploguer | Anglais : plug | Mettre en relation, en contact Brancher un appareil électrique |
« Je me suis fais ploguer pour une job » (se faire pistonner, en France). « J’arrive pas à ploguer la lampe. » |
Pogner | Possiblement, du mot pogne, de l’ancien français | 1. Attraper, empoigner, prendre, obtenir (propre et figuré) 2. (intr.) Être populaire, susciter un grand intérêt de la part du sexe opposé 3. Attraper une maladie 4. Capter une station de télévision ou de radio 5. Se pogner avec : se battre contre quelqu’un. |
« T'as pogné une blonde, finalement ? » |
Poche | Du verbe pocher, ancien sens de mettre hors d’usage | 1. De mauvaise qualité, mal fait, désuet, inutilisable (parlant d'un objet) 2. Ennuyant, nul, moche 3.La poche, poil de poche = poil de pubis (chez les hommes) |
« Ta montre est bein poche. » « C'est poche, ses blagues. » « Quelle émission de poches ! » |
Polar | Polar, marque de commerce | Vêtement (de sport) en fibre synthétique | |
Pôle | Anglais : pole, poteau | Tringle à rideaux | |
Portique | Vestibule | ||
Pot (prononcé pote) | Anglais pot | Cannabis, hashish, marijuana (équivalent du mot herbe en Europe) | « Tu veux tu du pot ? » |
Pouce (faire du) | Faire de l'auto-stop | « Il voyage sur le pouce » | |
Prélart | Revêtement de plancher, linoléum | ||
Q-tip, q-tips (prononcé kiou-tipse) | Q-Tips, marque de commerce | Coton-Tige (marque de commerce), cure-oreilles | |
Quétaine | Cu-cu, vieilli, démodé, désuet (figuré ou abstrait) | « C’te toune là est trop quétaine, ferme la radio. » « Moi, je suis un gars quétaine : j’aime ça faire des soupers romantiques avec ma blonde. »
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Record (très vieux, prononcé récorde) | Anglais | Disque 33-tours, 45-tours | |
Rester | Démeurer, résider, pas toujours temporairement (synonyme d’habiter) | « Dès ma naissance, chui toujours resté chez mes parents. » | |
Robineux, robinard | Ancien sens du mot robin, charlatan vagabond, voleur ou petit criminel sans lieu de résidence permanent | clochard, sans-abri se dit aussi quêteux (ancien français), bum ou hobo, qui sont les usages répandus dans l’anglais américain |
« Faut pas parler aux robineux. » |
Running-shoes, runnings | Anglais | Espadrilles, chaussures de sport | |
Sacrer | 1. Jurer avec des mots particuliers à cet usage : crisse, câlisse, cibouère, calvaire, sacristie, viarge, tabarnaque, astie, etc.; « sacrer comme un charretier » 2. Jeter, envoyer nonchalamment ou avec mépris ou violence : « il a sacré la télé par la fenêtre. » 3. Ne pas accorder d’importance à qqch. : « je m'en saque » |
||
Scotch-tape | Marque de commerce | Ruban adhésif | |
Scott-towel | Marque de commerce | Essuie-tout, Sopalin (aussi une marque de commerce!) | |
Sécheuse | Sèche-linge | ||
Serrer | Ranger | « Serre-ça là où tu l'as pris. » | |
Short | Anglais | Culotte courte | |
Signe (vieux) | Anglais : sink | Évier | |
Slotche ou sloche | Anglais | 1. Neige souillée de boue, surtout dans les rues urbaines 2. Glace pilée 3. Boisson faite de glace concassée et de saveur artificielle que l’on aspire avec une paille (barbotine) |
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SOS | Marque de commerce | Tampons à récurer en laine d’acier | |
Tanné(e) | Du verbe tanner | Fatigué(e), las(se), ennuyé(e) | « Chui tanné de l’hiver. » |
Tasser | Du vieux sens mettre de côté, laisser faire | Déplacer, bouger, entasser (aussi pronominal) | « Pourrais-tu m’aider à tasser la table ? » « Tasse-toi ! » |
Tayeule (familier, péjoratif) | Ta gueule, abrégé de ferme ta gueule | Tais-toi (taisez-vous), silence yeuler (gueuler) - être impoli, grossier, malappris |
« Tayeule, j’entends rien ! » |
Toast/toaster (f) | Aanglais | Toast = rôtie, tranche de pain grillée. Toaster (prononcer tôsteur) = grille-pain Peut être utilisé comme verbe (prononcer alors tôster) | « T’es en train de toaster ! » (Tu prends un coup de soleil) |
Tomber en amour | Anglais : to fall in love | Tomber amoureux | |
Toune, tounne | Anglais : tune | Chanson | |
Trail (se prononce trèle ou tréle dépendant des régions) féminin |
De l’anglais qui signifie piste | Chemin, santier, piste | « La trail la moins longue est ici » |
Traileur (se prononce trèleur ou tréleur en fonction de la région) | De l’anglais trailer qui signifie caravane | Coffre semblable à celle d'un pick-up qui s'accroche derrière une voiture, pour transporter une moto-neige par exemple. | « Embarque dans le traileur. » |
Tuque | Inuit Tujk | Bonnet d’hiver | |
Turluter | Onopatopée turlu-tu | Chantonner | |
Van (prononcer vanne) | Anglais | camion, fourgonnette | |
Twit (se prononce touite) | Stupide, niaiseux, gaffeux | ||
Varger | Frapper fort, battre (un objet) | « Varge-moi le donc ! » pour « Dis donc ! », « Dis alors ! » | |
VTT (ou quatre-roues) | Véhicule tout-terrain de type quad et non pas un vélo de montagne (vélo tout-terrain) | ||
Washer (prononcé washeur) ou gasket | Anglais | Rondelle ou joint d’étanchéité | |
Wipers (se prononce wipeur) | Anglais | Essuies-glace | « Il commence à pleuvoir, démarre les wipers » |
Wind-washer (prononcé winne-washeur) | Anglais (windshield washer) | Lave-glace (tend à disparaître au profit de lave-glace) |
[modifier] Expressions
- Lâche pas la patate
Signifie de ne pas abandonner, de continuer et d'aller de l'avant. « Lâche pas la patate, tu vas réussir! ». À l'inverse, l'expression « lâche-moi la patate » veux dire laisse-moi tranquile.
- À un momend'né
Littéralement : "À un moment donné", c'est-à-dire à un moment quelconque. « À un momend'né, il faudra aller voir un film! ».
- (Que) Le yable l'emporte
Que le diable l'emporte : malédiction.
- Au yable vert
Signifie "à l'autre bout du monde", ou à un endroit éloigné ou inconnu. « On a amené mon frère à yable vert ».
- Pogne pas les nerfs
« Fâche-toi pas! »
[modifier] Jurons ou Sacres
Plusieurs jurons de la langue française du Québec ont un rapport avec l'Église catholique. Le fait de « sacrer » (utiliser des jurons avec ou sans intention de blasphème) a sans nul doute un rapport avec la position influente de l'Église dans la vie des Québécois jusqu’à la Révolution tranquille (1960-1970).
Attention, certains Québécois peuvent être très choqués par la violence de ces jurons, notamment dans la bouche de visiteurs français. Les termes peuvent paraître anodins vus d'Europe, mais peuvent autant blesser qu'un « nique ta mère » ou un « enculé de ta race » pour un Français. Leur usage ne doit donc pas devenir un jeu. Le sacre québécois, même sans intention de blasphème, peut offenser les chrétiens. De nombreuses variantes, considérées moins grossières, existent cependant.
- tabarnak (« tabernacle »)
- Variantes : tabarslak, tabarnik, tabarnouche, tabarouette,
- câlisse (« calice »)
- Variantes : câliboère, câlique, coliss, câlife, câline, (n'est pas prononcé comme le verbe « caliner »)
- calvaire
- Variantes : calvince, calvâsse, calvette, caltar
- Hostie, asti, ostifi, esti, osti, souvent abrégé en sti
- Variantes: estique, ostiche, estiche, astiche, osto, esto, asto, ostin
- crisse (« Christ »)
- Variantes : criffe, crime. Certains le finissent par : Chriss...tophe Colomb!
- ciboire, saint-ciboire
- Variantes : ciboère, cibole, cimonak, saint-cibolak
- viarge (« Vierge » - c'est-à-dire Vierge Marie)
- bout de ciarge (bout de cierge)
- sacrament (sacrement)
- baptême
- Variante: batinse
- esprit (c'est-à-dire Saint Esprit)
- torrieux (de «tort à Dieu»)
À cette liste s'ajoute le nom de saints jadis populaires dans la dévotion chrétienne :
- sainte Anne
- Variantes : bonne Sainte-Anne!
- saint Christophe
Les jurons sont fréquemment combinés en chaîne, dont la longueur est variable : « ostie de câlice de saint-ciboire d'esti de tabarnak de crisse ».
Un autre phénomène est la conjugaison des jurons comme : « câlicer une volée » (flanquer une raclée) ou « crisser son camp » (foutre le camp). On dit aussi «décrisser» pour foutre le camp. Les jurons peuvent servir de nom, d'adjectif, d'adverbe ou de verbe :
- nom : C'est un p'tit crisse celui-là.
- adjectif : C'est une tabarnak de pneumonie
- adverbe : C'est crissement dur!
- locution verbale : être en tabarnak.
(Voir le film Québécois Bon Cop, Bad Cop avec Patrick Huard, on y présente les jurons d'une façon plutôt humoristique.)
Plusieurs mots qui ne sont pas autrement grossiers, ou des insultes, sont parfois utilisés à l'intérieur de chaînes de jurons, mais ne constituent pas par eux-même des jurons: saint (saint-cimonak), innocent, sans-dessein, maudit/maudite...
[modifier] Notes et références
- ↑ Étymologie de breuvage
- ↑ D'origine québécoise, le mot-valise courriel (contraction des mots COURRIer et ÉLectronique) présente l'avantage d'être court et peut concurrencer e-mail, emprunt intégral à l'anglais, qui est bien sûr à éviter en français.
- ↑ Avis au public
- ↑ comme le breton karr (vieux breton carr), le gallois car, le vieil irlandais carr ainsi que l’anglais car, ce mot vient d’un terme gaulois. Emprunté au gaulois par le latin (carrum ou carrus), ce mot est passé aux langues latines, dont le français.
- ↑ L’étymologie anglaise de ce terme est fortement contestée aujourd'hui.[1]
[modifier] Liens externes
Trésor de la langue française au Québec (Université Laval)
Dictionnaires du français du Canada (Québec et Acadie)