Anglicisme

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Un exemple de l'intrusion de la langue anglaise dans le français: people pour personnalités, célébrités, vedettes. Exemple qu'on retrouve dans la revue française Le Nouvel Observateur[1], 3 août 2007). Autres anglicismes dans cette même revue : Newsletters, Blogs, Espace Business, Coaching, Challenges, Formation marketing,  Ré by night, le Top 30, Hitech, les compacts flashies, Playlist, cafés design, Equipement Fitness, Tout le High Tech, Les concept-cars, Un peu de Shopping, l'ancienne playmate, bonnes actions fashion, food-victims, breaking News, etc.
Un exemple de l'intrusion de la langue anglaise dans le français: people pour personnalités, célébrités, vedettes. Exemple qu'on retrouve dans la revue française Le Nouvel Observateur[1], 3 août 2007). Autres anglicismes dans cette même revue : Newsletters, Blogs, Espace Business, Coaching, Challenges, Formation marketing, Ré by night, le Top 30, Hitech, les compacts flashies, Playlist, cafés design, Equipement Fitness, Tout le High Tech, Les concept-cars, Un peu de Shopping, l'ancienne playmate, bonnes actions fashion, food-victims, breaking News, etc.

Un anglicisme est un emprunt fait à la langue anglaise, mais qui peut être considéré comme fautif, selon les cas.

En pratique, on distingue deux sens précis pour le mot anglicisme.

Les emprunts à l'anglais au sens large :

Emprunt à la langue anglaise
(Le Robert)
ANGL. anglicisme : mot anglais, de quelque provenance qu'il soit, employé en français et critiqué comme emprunt abusif ou inutile (les mots anglais employés depuis longtemps et normalement en français ne sont pas précédés de cette marque)
(Tableau des termes signes conventionnels et abréviations du Robert)

L'anglicisme naît, soit d'un défaut de traduction, soit d'une mauvaise traduction (le mot à mot).

Il faut noter que la perception des anglicismes n'est pas la même partout dans la francophonie et d'une institution à l'autre. Ainsi, spam devrait se traduire par pourriel selon l'Office québécois de la langue française, terme qu'a rejeté l'Académie française, mais qui est utilisé au Québec (voir l'article pourriel pour plus de détails).

On parle aussi dans certains cas de calque, c'est-à-dire d'une traduction mot à mot d'une tournure ou d'un sens n'existant pas en français : gratte-ciel pour skyscraper (sky signifie « ciel » et scrape « gratter »), réaliser au sens de « prendre conscience » ou encore celle d'initier pour « entreprendre, débuter, mettre en œuvre ».

Sommaire

[modifier] Les catégories d'anglicismes

Selon le Colpron, dictionnaire des anglicismes publié au Québec, on peut classer les anglicismes en six catégories :

  • l'anglicisme sémantique : c'est l'attribution à un mot français d'une acception qu'il n'a qu'en anglais (faux-amis), ou la traduction littérale d'un idiotisme anglais ;
    vol domestique pour vol intérieur ;
  • l'anglicisme lexical : c'est l'emprunt de mots ou d'expressions anglais employés tels quels ;
    feedback (rétroaction)
  • l'anglicisme syntaxique : c'est le calque de constructions syntaxiques propres à la langue anglaise ;
    être en charge de (< in charge of) : être chargé de
  • l'anglicisme morphologique : ce sont des erreurs dans la formation des mots (genre, suffixations, etc.) ;
    les actifs d'une société (< the assets) : l'actif
  • l'anglicisme phonétique : c'est une faute de prononciation ;
    cent (dollar canadien ou euro) prononcé /sɛnt/
  • l'anglicisme graphique : c'est l'emploi d'une orthographe ou d'une typographie qui suit l'usage anglo-saxon ;
    emploi du point décimal au lieu de la virgule et des guillemets anglais " " à la place des guillemets français « »
    emploi des majuscules aux noms communs comme dans : Association Les Plus Beaux Villages de France

L'usage du français contemporain est marqué par de nombreux anglicismes. Il ne faut pas oublier que si la tendance s'est inversée ces dernières décennies, pendant longtemps la langue anglaise a plus emprunté à la langue française que le contraire, ce qui fait que certains de ces anglicismes dans le français actuel ont été des gallicismes en anglais à une certaine époque (ex.: obsolète).

Le nombre et la fréquence des anglicismes varient selon les locuteurs et selon les domaines de spécialité. Certains domaines en regorgent, comme l'économie, mais surtout l'informatique. Celle-ci, du fait de l'hégémonie économique des États-Unis d'Amérique dans ce domaine, est en effet sujette à de nombreux emprunts à l'anglais (au jargon informatique anglo-américain), la lingua franca de fait entre les informaticiens du monde entier étant l'anglais. De plus, la plupart des langages de programmation ont un vocabulaire inspiré de l'anglais ce qui fait que les programmeurs ont une tendance naturelle à penser en anglais.

De nombreux anglicismes possèdent des équivalents français. Leur emploi n'est donc pas motivé par une lacune du lexique français, mais l'unification du vocabulaire permet de faciliter la transmission sans ambiguïté de connaissances pointues et en rapide évolution. Ainsi, dans d'autres domaines comme la zoologie et la botanique, l'usage du latin est généralisé pour nommer plantes et animaux.

Les anglicismes sont nombreux dans les pays où le français est en contact quotidien avec l'anglais (pays bilingues comme le Canada) (à l'exception du Québec, qui utilise quelques sémantiques(et de moins en moins), et très peu de lexicaux et autres) ou qui ont été occupés par un pays anglophone (comme le Japon). La Belgique étant un pays essentiellement bilingue, le gouvernement utilise parfois des anglicismes : d'une part, cela évite d'utiliser des termes néerlandais ou français qui pourraient favoriser l'une ou l'autre communauté, d'autre part certains ministres ne maîtrisant pas bien l'autre langue, l'anglais permet alors de s'exprimer plus facilement. Une bonne part des anglicismes «récents» sont cependant apparus autour de Paris : mailing, customiser, news, chewing-gum, green, shopping, mail, week-end.

Les journalistes de la télévision française, dont la connaissance, tant de la langue cible que de la langue source, peut être inversement proportionnelle avec le pouvoir médiatique que leur confère leur fonction, constituent un vecteur décisif dans l’introduction des anglicismes en France. Lexicaux, syntaxiques ou phonétiques, ces calques introduits par ignorance, paresse intellectuelle ou snobisme jouissent auprès des téléspectateurs d’un fort effet de mode qui garantit leur rapide acclimatation dans la langue française, par le simple fait qu'il s'agit de termes inhabituels et ressentis comme nouveaux donc avantageux.

Les pays francophones tentent de contrer les emprunts à l'anglais en créant de néologismes, particulièrement dans le domaine informatique (toile pour web (abréviation de World Wide Web), courriel pour email, pourriel pour spam, etc.). Une institution très active sur le plan néologique est l'Office québécois de la langue française.

[modifier] Au Québec

Au Québec, l'emploi d'anglicismes est aussi fréquent. L'utilisation d'anglicismes dans une région où l'anglais est en constante interaction avec l'anglais est toutefois en régression, notamment du fait d'un combat de langue depuis plusieurs siècles (contrairement à la Belgique où les Belges n'ont pas eu à se battre pour la conservation de leur langue). Au Québec, l'utilisation de néologismes par l'Office québécois de la langue française est fréquente.

[modifier] Liste d'anglicismes courants

  • Sémantiques
    • réaliser (< realize) : se rendre compte de, s'apercevoir de
    • initier (< initiate) : débuter, entamer, inaugurer
    • avoir l'impression de : avoir le sentiment de
    • opportunité (< opportunity) : occasion
    • délai (< delay) : retard
    • évidence (< evidence) (au Québec, pas en France) : preuve
    • preuve (< proof) : démonstration
  • Lexicaux
    • week-end (en France, pas au Québec) : fin de semaine
    • mailing (en France, pas au Québec) : publipostage
    • mail (en France, pas au Québec) : courriel
    • chater / chatter : bavarder ou clavarder
    • checker (au Québec, pas en France) : vérifier / surveiller (selon le contexte)
    • dispatcher (verbe) : répartir, ventiler
    • hoax (en France, pas au Québec) : canular (utilisé dans le contexte de l'Internet)
    • hype (en France, pas au Québec) : branché
    • leader : (selon le cas) chef, guide, meneur
    • manager : (selon le cas) directeur, gestionnaire
    • news (en France, pas au Québec) : nouvelles
    • pipeline : (selon le cas) oléoduc, gazoduc
    • prime time (en France, pas au Québec) : heure de grande écoute
    • tester : mettre à l'essai, essayer, mettre à l'épreuve
    • toaster : grille-pain
  • Syntaxiques
    • en charge de (< in charge of) : chargé de, responsable de
    • est sous contrôle (< under control) : est maîtrisé
    • faire sens (< to make sense) (en France, pas au Québec) : avoir du sens
    • faire du sens (< to make sense) (au Québec, pas en France) : avoir du sens
    • basé sur (< Based on) : fondé sur, reposant sur
  • Phonétiques
    • Israël prononcé Izraël au lieu de Issraël
  • Graphiques
    • license : licence
    • Redoublement de la première consonne (français : « agression », « abréviation », « adresse » ; anglais : « aggression », « abbreviation », « address »)
    • connection : connexion
    • saoudien , saoudite : seoudien, seoudite
    • chypriote : cypriote (du latin Cyprus)
    • a, b, et c : a, b et c
    • le fait de coller certains signes de ponctuation doubles au mot qui les précède (voir en anglais les recommandations du NASA's Handbook for Technical Writers and Editors) alors qu'en français ils sont normalement précédés d'une espace. Cela concerne le point-virgule ( ; ), le deux-points ( : ), le point d'exclamation ( ! ) et le point d'interrogation ( ? ). De même pour les guillemets, qu'on tracera (« ») et non ("") :
      • Il dit: "cette phrase est mal typographiée! Est-ce normal?"
      • Elle répondit : « Mais ceci est correct ; qu'en pensez-vous ? »

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

wikt:

Voir « anglicisme » sur le Wiktionnaire.