Lanterne des morts

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Sarlat-la-Canéda, Dordogne, France
Sarlat-la-Canéda, Dordogne, France

Une lanterne des morts est un édifice maçonné, de forme variable, souvent élancé (comme une petite tour élancée), généralement creux et surmonté d'un pavillon ajouré (au moins trois ouvertures), dans lequel au crépuscule, on hissait, souvent avec un système de poulies, une lampe allumée, supposée servir de guide aux défunts.

Sommaire

[modifier] En France

En France, la plupart de ces édifices élancés furent construits aux alentours du XIIe siècle, et ils sont pour l'essentiel concentrés dans une zone du centre-ouest de la France, incluant les actuels départements de l'Allier, de la Charente, de la Charente-Maritime, de la Corrèze, de la Creuse, de la Dordogne, de l'Indre, de la Loire, du Lot, du Puy-de-Dôme, des Deux-Sèvres, de la Vendée, de la Vienne et de la Haute-Vienne, ces 13 départements correspondant grosso modo au territoire nominal du duché d'Aquitaine au Xe siècle.

Cette concentration particulière n'a jusqu'ici reçu aucune explication satisfaisante.

Après la Première Guerre mondiale, des lanternes des morts ont été élevées sur les cimetières militaires (voir Douaumont et Dormans).

[modifier] Hors de France

On note également un certain nombre de lanternes des morts en Irlande, un seul exemple en Angleterre à Bisley, Gloucestershire, et dans plusieurs pays d'Europe centrale (dans ce dernier cas, la construction des lanternes semble plus tardive que les lanternes « françaises »).

[modifier] Dénominations

  • « colonne » (Estrée)
  • « croissonnière » (Cellefrouin, dans la Charente)
  • « fanal »
  • « flèche »
  • « lampadaire »
  • « lampier » (Estivareilles, dans l'Allier)
  • « luminaire »
  • « phare »
  • « tournielle »
  • « tournière »

[modifier] Formes

  • cylindrique (Atur, Château-Larcher, Cubas, Ciron, Estivareilles, Moutiers-en-Retz, Culhat, Pranzac, Rancon, etc.)
  • carrée (Saint-Goussaud, Montaigut-en-Combraille, Antigny, Cognac-la-Forêt, Saint-Victurnien, etc.)
  • hexagonale
  • polygonale (Le Falgoux, Saint-Pierre-d'Oléron, Felletin, La Souterraine, etc.)
  • colonne (Cellefrouin, Fenioux, Hérisson, etc.)
  • surmontant une chapelle (Sarlat-la-Canéda, Fontevraud-l'Abbaye, Montmorillon, Vicq, etc.)

[modifier] Articles connexes

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Lanterne des morts.

[modifier] Sources et bibliographie

  • Eugène Viollet-le-Duc, Dictionnaire raisonné de l'architecture, volume VI
  • Roland Engerand, « les Lanternes des morts », dans L'Illustration n° 4574, 1er novembre 1930, pages 281-288
  • René Crozet, « Lanternes des morts du centre et de l'ouest », dans La Grand'Goule, décembre 1936.
  • René Crozet, « les Lanternes des morts », dans Bulletin de la société des antiquaires de l'Ouest, 1er trimestre 1943, pages 115-144.
  • Léo Fayolle, « Origine et destination des lanternes des morts », dans Bulletin de la société des antiquaires de l'Ouest, 1er trimestre 1943, pages 145-154.
  • Michel Plault, les Lanternes des morts. Inventaire, description, histoire et liturgie, Poitiers  : Danièle Brissaud, 1988. 200 pages.
  • http://www.culture.gouv.fr/documentation/merimee/accueil.htm : la base Mérimée, du ministère français de la Culture
  • http://www.ifrance.com/bertin/artikol/lanterne.htm : une page en espéranto sur les lanternes des morts
  • http://lanternes.free.fr/presentation.htm : un site (avec photos) consacré aux lanternes des morts
  • http://cfpphr.free.fr/ : le site de la Commission française pour la protection du patrimoine historique et rural (CFPPHR), association à l'origine du site précédent
  • http://andromedanews.ovh.org/oleron/lanterne.php : une illustration, la lanterne des morts de Saint Pierre d'Oléron
Autres langues