Irish whiskey

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L'Irish whiskey est un whisky d'orge maltée fait en Irlande. Il faut noter l'orthographe du mot qui contrairement à son cousin écossais s’écrit avec un e : Whiskey/whisky.

La définition légale du whiskey irlandais a été définie par l'Irish Whiskey Act du 10 décembre 1980 :

  • Le whisky doit subir au moins une double distillation
  • La distillation doit avoir lieu sur le territoire de l'Irlande ou celui de l'Irlande du Nord
  • La maturation doit avoir eu lieu dans des fûts en bois sur le territoire de l'Irlande ou celui de l'Irlande du Nord.

Sommaire

[modifier] Histoire

À l'occasion de fouilles menées sur les berges de la Liffey à Dublin, on a découvert des inscriptions sur des peaux de renne tannées datant d'avant notre ère. L'auteur en fût probablement un chaman, un magicien ou un alchimiste - ou son équivalent celtique en ces temps reculés, qui s'était essayé à distiller un mélange de céréales et d'eau.

Même si le manuscrit d'origine est lacunaire et par endroits indéchiffrable, il a été possible de se faire une idée assez précise de ce qui préoccupait ce distillateur primitif. celui-ci s'appelait Pah-Dee (traduction approximative) et vivait sur la rive sud de la Liffey, sous un climat semble-t-il très rigoureux, puisqu'il précise être vêtu de fourrures. Barry Walsh (maître assembleur chez Irish Distillers) a usé de licence poétique pour moderniser le texte. La description faite par Pah-Dee d'une "eau de feu" passée trois fois constitue à l'évidence le premier document attestant la triple distillation de whiskey irlandais. Les pillards venaient probablement d'Ecosse, mais plus rien ne permet de l'affirmer aujourd'hui.

À partir du XIIe siècle la distillation de l'eau-de-vie se répand progressivement en Europe, notamment en Écosse et en Irlande, où l’alambic ferait son apparition avec les missionnaires chrétiens (la légende veut que Saint Patrick lui-même, saint patron des Irlandais, l'ait introduit au Ve siècle). La pratique et le savoir-faire se développent dans les monastères. Cependant, il faut attendre le XIe siècle pour que les progrès dans les techniques de condensation permettent de produire des boissons. Le whisky, alors appelé uisge beatha [1], a à cette époque une fonction essentiellement thérapeutique et est utilisé autant en onguent qu'en médicament.

Au XIIe siècle les soldats anglais qui envahissent l'Irlande découvrent la boisson alcoolisée qui semble alors jouir d'une popularité notable auprès de la population locale. En 1608, la distillerie Bushmills obtient la première licence officielle de distillation.

En 1826 on invente en Irlande le système de distillation en continu de l'alcool de grain, c’est le "patent still". Paradoxalement il n’est utilisé qu’en Écosse où il remplace le pot still encore d’actualité au XIXe siècle en Irlande.

En Irlande le whiskey est lui aussi mis à mal au XXe siècle. L'arrivée des blends écossais puis la guerre civile et la partition de l’Irlande dans les années 1920 vont chambouler le marché du whiskey. Il perd sa principale zone de vente : le Royaume Uni. Heureusement la diaspora irlandaise en Amérique du Nord va permettre d’écouler la production. Après la seconde guerre mondiale, il ne restera que 4 distilleries en activité en Irlande (Bushmills, Cork Distillery, Jameson et Power). Plus tard les trois dernières ont regroupé leur centre de production sur un seul site : Midleton. Ce qui fait qu’au début du XXIe siècle, l’Irlande ne compte plus que trois distilleries en activité (Bushmills, Midleton et Cooley créée en 1987).

Le whiskey irlandais ressemble par ses ingrédients et ses techniques de fabrication à son frère écossais. L’utilisation de la tourbe par contre est quasiment inexistante lors des opérations de séchage. Les notes de tourbe et de fumée sont donc absentes de la palette aromatiques des whiskeys irlandais (récemment a été lancé le Connemara par la distillerie de Cooley; c’est le seul whiskey tourbé en Irlande).

L’autre particularité du whiskey réside dans son élaboration. Les distillateurs irlandais pratiquent une triple distillation à l’opposé des écossais qui à quelques rares exceptions n’en font que deux.

La grande spécialité de l’Irlande en matière de whiskey est le pure pot still whiskey est un whisky irlandais fabriqué à partir d’orge et distillé dans un pot still. Il est similaire au single malt mais toutefois la céréale utilisée pour faire l’alcool est un mélange d’orge et d’orge maltée quand le single malt n’utilise que de l’orge maltée. Le ratio entre orge et orge maltée peut varier, en général on utilise 60% d’orge non maltée pour 40% d’orge maltée.

[modifier] Distilleries irlandaises

Il ne reste aujourd'hui que trois distilleries en activité :

kilbeggan doit être prochainement réactivée par les propriétaires de Cooley.

Voici la liste de quelques unes des distilleries qui ont fermé au cours du XXe siècle : Coleraine, Comber, Jameson, Kilbeggan, Jones Road, John Locke's, Millar's, Power's, Royal Irish, Tullamore Dew, Tyrconnell.

Certains de ces noms continuent à exister en temps que marque mais leurs whiskies sont fabriqués dans une des trois distilleries encore en activité.

[modifier] Produits

  • Pure pot still whiskey : Redbreast, Green Spot, Jameson Pure Pot Still
  • Single malt whiskey : Bushmills, Locke's Single Malt, Tyrconnell, Connemara Peated Malt
  • Blends : Locke's Blend, Inishowen, Millars, Midleton Rare, Black Bush, Jameson, Powers, Paddy, Kilbeggan, Tullamore Dew.

[modifier] Sources

  • Thierry Benitah - Le whisky, Flammarion,
  • Jim Murray - Classic Irish whiskey, Prion, Londres, 1997 (en)

[modifier] Notes et références

  1. En gaélique « eau de feu » le mot sera ensuite déformé en usgebaugh abrégé uisge avant de devenir uisky