Irlande du Nord

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Irlande du Nord
Northern Ireland (en)
Tuaisceart Éireann (ga)
Norlin Airlann (sco)
Drapeau
Localisation de l'Irlande du Nord en Europe
Administration
Statut politique Nation constituante du Royaume-Uni
Capitale Belfast
54°37′N 05°56′W / 54.617, -5.933
Gouvernement
- Reine
 - Premier Ministre
 - Vice-Premier Ministre

Élisabeth II
Peter Robinson
Martin McGuinness[1]
Géographie
Superficie 13 843 km²
Démographie
Population  (2001) 1 685 267 hab.
Densité 121,7 hab./km²
Langues Anglais, irlandais, scots
Économie
Monnaie Livre sterling (£, GBP)
Autres
Fuseau horaire UTC +0 [2]
Domaine internet .uk
Indicatif téléphonique 44
Hymne Londonderry Air

L’Irlande du Nord[3] est l'une des quatre entités composant le Royaume-Uni. Elle se compose de six des neuf comtés de la province irlandaise d'Ulster, au nord-est de l'île d'Irlande. Le reste de l'île d'Irlande est constitué par la République d'Irlande.

La capitale de l'Irlande du Nord est Belfast.

L'irlandais et le scots d'Ulster sont reconnus comme langues régionales de l'Irlande du Nord.

A Londonderry Air est l'hymne joué quand l'Irlande du Nord participe aux rencontres sportives. L'équipe irlandaise de rugby, qui comprend la République d'Irlande et l'Irlande du Nord, utilise un hymne spécialement composé, Ireland's Call, mais on chante aussi l'hymne national de la République, Amhrán na bhFiann, quand on joue à Dublin. Le lin, qui était une industrie importante dans l'histoire, est devenu symbole de la province, acceptable par les deux communautés. La main rouge d'Ulster est moins acceptable.

Sommaire

[modifier] Les 6 comtés

Les 6 comtés administratifs furent remplacés en 1973 par 26 conseils locaux

[modifier] Nomenclature de la population

Il existe plusieurs groupes en l'Irlande du Nord, définis par affiliations religieuses et politiques.

  • Unionistes- Les unionistes soutiennent l'union politique avec la Grande Bretagne, à l'Acte d'Union (1800) et sont généralement de culte protestant.
  • Loyalistes-Majoritairement protestants, les loyalistes s'opposent à une unification avec la République d'Irlande et sont prêts à tout pour assurer cette séparation. Pourtant ils ne sont pas non plus partisans de l'union avec la Grande-Bretagne. Ils militent généralement pour une Irlande du Nord indépendante.
  • Nationalistes- Majoritairement catholique, ce groupe se sent proche de la culture irlandaise et demande donc l'union politique avec la République d'Irlande.
  • Républicains- Ils rejettent l'union politique de l'Irlande du Nord avec la Grande-Bretagne, et veulent une unification totale avec la République d'Irlande.

[modifier] Tourisme

Depuis de nombreuses années et notamment depuis 1998 avec l'apaisement du conflit se crée un marché émergent d'un tourisme dit "de guerre", qui repose sur la visite de sites et monuments qui furent des zones de conflits, plus précisemment dans la ville de Belfast entre les Catholiques et les Protestants.

[modifier] Histoire

Icône de détail Article détaillé : Conflit nord-irlandais.

Après une guerre d'indépendance débutée en 1916 entre l’Armée républicaine irlandaise (IRA) et le gouvernement britannique et des émeutes unionistes (notamment Pâques sanglantes) dans le nord, Londres accepta de négocier avec l'IRA (notamment Michael Collins). Londres proposa un traité aux Irlandais :

  • Les unionistes, majoritaires des 6 comtés du nord (voir ci-dessus), auraient leur parlement et leurs ministères mais resteraient dans le Royaume-Uni. C'est ainsi que naquit l’Irlande du Nord.
  • Les nationalistes majoritaires du sud auraient un État libre, appartenant au Commonwealth, avec parlements et ministères en échange d'un serment d'allégeance à la couronne britannique. Ce nouvel État comprendrait 26 comtés (les comtés de la République actuelle). Le désaccord sur ces conditions fut à l'origine de la guerre civile qui débuta en 1921.

L'île fut ainsi divisée en deux entités. Voir Irlande

Il est judicieux de rappeler que le confit n'est pas entre catholiques et protestants mais plutôt entre républicains et royalistes ou bien nationalistes et unionistes. En effet, les premiers sont (globalement) descendants des anciens habitants irlandais, et les seconds sont (majoritairement) descendants des colons anglais ou écossais.

Le nouvel État nord-irlandais est ainsi dirigé par des politiciens protestants élus par la majorité protestante du pays et enlève aux catholiques le droit de vote[4]. Cet État traversa le XXe siècle au rythme des affrontements sectaires et des tensions intercommunautaires. (De 1921 jusqu’en 1972).

À la fin des années soixante, les nationalistes irlandais demandèrent des droits égaux à ceux octroyés à leurs comparses protestants, par la suppression des droits de votes basés sur la propriété des moyens de production. Le gouvernement unioniste vit dans ces demandes une menace envers son pouvoir et son emprise sur tous les leviers de la société (justice, police, logement...). Les rassemblements furent interdits tandis que les policiers (majoritairement composés de protestants) réprimaient de plus en plus violemment les manifestations pacifiques.

L’administration de l’Irlande du Nord fut déstabilisée par de violents affrontements entre catholiques et protestants à Derry/Londonderry (Derry pour les nationalistes et Londonderry pour les unionistes), notamment Bloody Sunday (30 janvier 1972), où les paras britanniques tirèrent sur des manifestants non-armés et pacifiques. Les conflits s’étendirent à Belfast. Là, des familles catholiques durent fuir leurs maisons qui étaient brûlées par les policiers et la foule protestante opposée au changement (Ardoyne, Nord de Belfast, 1969). Les quartiers nationalistes catholiques se trouvaient à la merci des émeutiers protestants et des forces de l’ordre. Les insurgés irlandais s’armèrent et commencèrent par défendre les quartiers avant de passer en phase offensive. L’IRA se réorganisa spontanément pour permettre la défense de sa communauté. Elle était et est encore très soutenue par cette population.

Une nouvelle notion entra dans l’équation du conflit : la réunification des deux Irlandes. Les catholiques en firent un leitmotiv. Tandis que les protestants percevaient une Irlande unifiée comme une menace, notamment sur le plan religieux (Intervention du Vatican).

En 1969, Londres envoya l’armée britannique pour séparer les deux communautés et rétablir le calme. Mais les soldats, au début perçus par les catholiques comme des protecteurs, devinrent les outils du gouvernement en place et les troupes pratiquèrent la même répression que les policiers. L’IRA tourna alors ses activités contre l’armée britannique. Le but avoué des nationalistes devint la libération de l’Irlande du joug britannique. Des milices paramilitaires protestantes se formèrent pour défendre les intérêts du peuple protestant. L’UVF (Ulster Volunteer Force), la LVF (Loyalist Volunteer Force) et l’UDA (Ulster Defence Association) prirent pour cible des membres de l’IRA, du Sinn Féin (aile politique de l’IRA) et les civils de la communauté catholique. S’ensuivit un conflit de type guérilla, appelé avec pudeur « Troubles » où explosions, fusillades et autres actes de guerre furent commis par les différents protagonistes.

Plusieurs tentatives pour mettre fin au conflit furent tentées. Mais elles échouèrent toutes durant les années 1970 et 1980.

Dans les années 1990, Londres accepta secrètement de rencontrer les cadres de l'IRA pour négocier un cessez-le-feu durable. Le Sinn Féin tenta de participer aux discussions. Mais il fallut près de huit ans pour que le parti politique s'installe à la table des négociations. Ce qui permit à l'IRA de mettre un terme temporairement au conflit.

Un changement de cadres au sein des partis facilita les négociations qui ont culminé en 1998 avec l’Accord du Vendredi Saint (ou Accord de Belfast). Cet accord entre les partis de l’Irlande du Nord et les gouvernements du Royaume-Uni et de la République d’Irlande prévoyait : un parlement autonome dans la province ; des garanties de droits humains ; des conseils administratifs transfrontaliers en matière d'environnement et de tourisme, des langues régionales (l’irlandais et le scots d’Ulster) ; un conseil britannico-irlandais pour rassembler les gouvernements des îles Britanniques (du Royaume-Uni, de la République d’Irlande, de l’Irlande du Nord, de l’Écosse, du Pays de Galles, de Jersey, de Guernesey et de l’île de Man).

L'accord permet la mise en place d'un système de gouvernement local et de partage du pouvoir entre unioniste et nationalistes qui fonctionne, non sans difficultés, jusqu'en 2002. David Trimble est alors Premier ministre de l'Irlande du Nord. Le 14 octobre 2002, le fonctionnement du parlement autonome est interrompu alors qu'éclate un scandale d'espionnage de l'état-major de l'IRA. Ce retour au contrôle direct de Londres dure quatre ans.

En 2006, de nouvelles négociations aboutissent aux accords de Saint-Andrews qui permettent l'organisation de nouvelles élections en mars 2007, la reprise du fonctionnement de l'assemblée le 7 avril de la même année et finalement la mise en place le 8 mai d'un gouvernement impliquant pour la première fois Ian Paisley, le leader du Democratic Unionist Party. Il devient premier ministre d'Irlande du nord. Le vice premier ministre est Martin Mc Guiness. Les deux hommes ont célébré la reouverture du Stormont (le parlement nord irlandais) le 29 mai. Leur entente semble cordiale et de bonne augure pour l'avenir du pays.

[modifier] Nord-Irlandais célèbres

[modifier] Notes et références

  1. tsr.ch - Info - Irlande: Ian Paisley est Premier ministre
  2. UTC+1 à l'heure d'été
  3. La graphie « Irlande-du-Nord », avec 2 traits d'union, est plus conforme à la tradition française de marquer l’unité d’une entité administrative ou politique, française ou étrangère, par des traits d’union entre les différents éléments du nom (« Pays-Bas », « Grande-Bretagne», « Bouches-du-Rhône », ...).
  4. En 1963, aucun espoir ne semble poindre, une archive TSR

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externe


 
Le Royaume-Uni
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