Intégrales de Wallis
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
En analyse, les intégrales de Wallis constituent une famille d'intégrales introduites par John Wallis.
Sommaire |
[modifier] Définition, premières propriétés
On appelle habituellement intégrales de Wallis les termes de la suite réelle définie par :
- , ou de façon équivalente (par le changement de variable ):
En particulier, les deux premiers termes de cette suite sont :
- et
La suite est décroissante, à termes strictement positifs. En effet, pour tout :
- : c'est l'intégrale d'une fonction continue, positive, et non identiquement nulle sur l'intervalle d'intégration
- (par linéarité de l'intégrale et parce que la dernière intégrale est celle d'une fonction positive sur l'intervalle d'intégration)
- Nota : décroissante et minorée (par 0), la suite converge, et sa limite est positive ou nulle ; en fait, elle est nulle, comme cela résulte de l'équivalent obtenu plus loin.
[modifier] Relation de récurrence, calcul des intégrales de Wallis
Une intégration par parties va permettre d'établir une relation de récurrence intéressante :
En remarquant que pour tout réel x, , on a pour tout entier naturel n≥2 :
- (relation )
On intègre alors par parties la seconde intégrale du second membre, en posant:
En reportant dans , on obtient alors:
- d'où:
- (relation )
Ceci se traduit par la relation bien connue :
- , valable pour .
On a là une relation de récurrence donnant Wn en fonction de Wn − 2, c'est à dire le n-ième terme de la suite en fonction du (n-2)-ième. De cette relation et des valeurs de W0 et W1, on tire une expression des termes de la suite, selon la parité de leur rang. Ainsi :
- pour ,
- pour ,
On remarque que les termes de rang pair sont irrationnels, tandis que ceux de rang impair sont rationnels.
[modifier] Un équivalent de la suite des intégrales de Wallis
- De la formule de récurrence précédente , on déduit d'abord que :
- (équivalence de deux suites).
- En effet, pour tout :
- (la suite étant décroissante) donc :
- (puisque ), ce qui s'écrit :
- (d'après la relation ).
- Par encadrement, on conclut que , soit .
- Puis on établit l'équivalence suivante :
- ( soit encore ).
Pour tout , posons .
Alors, d'après la relation : la suite est donc constante.
On en déduit que pour tout , .
Par ailleurs, puisque et , on a , par produit d'équivalents.
Ainsi, , d'où découle (puisque ) l'équivalence annoncée.
[modifier] Application à la formule de Stirling
On suppose connue l'équivalence suivante (établie dans l'article sur la formule de Stirling):
- , où .
On se propose maintenant de déterminer la constante à l'aide d'équivalents de .
- Du paragraphe précédent résulte l'équivalence :
- (relation )
- Par ailleurs, en utilisant l'équivalent de la factorielle donné supra :
- , soit :
- (relation )
- Des équivalences et , on déduit par transitivité :
- , d'où :
- , et enfin .
- On a ainsi établi la formule de Stirling dans sa version définitive :
- .
[modifier] Application au calcul de l'intégrale de Gauss
On peut aisément utiliser les intégrales de Wallis pour calculer l'intégrale de Gauss.
Vérifions d'abord les inégalités suivantes:
En effet en posant la première inégalité (pour laquelle ) équivaut à . Quant à la seconde elle s'écrit , ce qui revient à . Ces 2 inégalités sont des conséquences immédiates de la convexité de la fonction exponentielle (ou si l'on préfère de l'étude de la fonction ).
Posant alors u = x2 et utilisant les propriété élémentaires des intégrales ("impropres") (la convergence des intégrales est immédiate) on obtient l'encadrement:
.
Or les intégrales d'encadrement se ramènent facilement à des intégrales de Wallis. Pour celle de gauche il suffit de poser (t variant de 0 à π / 2) et elle s'écrit . Quant à celle de droite, on peut poser (t variant de 0 à π / 2) qui donne .
Comme on a vu que , on en déduit que .
Remarque: Il existe bien d'autres méthodes de calcul de l'intégrale de Gauss, dont une méthode bien plus directe.
[modifier] Nota
Les mêmes propriétés conduisent au produit de Wallis, qui exprime (voir π) sous forme d'un produit infini.