Histoire de la Mauritanie

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Les frontières de la Mauritanie ont été définies en 1904 par la France et l'Espagne. Comme pour beaucoup de pays africains, l'on n'a pas tenu compte dans ce tracé des populations installées là depuis plusieurs siècles, ni des populations homogènes qui se trouvèrent séparées par une frontière.

À noter que le brassage ethnique a toujours existé en Mauritanie et que ses premiers habitants étaient des noirs.

Sommaire

[modifier] Antiquité

Les premiers habitants de la Mauritanie sont apparus il y a au moins 700 000 ans. Le climat était alors très différent. De nombreuses populations s'y sont successivement installées, en particulier une population blanche qu'on qualifie habituellement d'ancêtres des actuels berbères. Koumbi Saleh, ville du sud-Est de la Mauritanie, fut la capitale de l'Empire du Ghana. Cet empire qui s'étendait à une époque sur une grande partie de l'Afrique de l'Ouest et qui recouvrait une partie du Mali et du Sénégal, deviendra par la suite l'Empire du Mali puis du Songhai. Des vestiges de cette présence sont encore visibles au fin fond du désert mauritanien.

[modifier] La conquête arabe

A partir du IIe siècle jusqu'au XVIIe siècle les tribus arabes conquièrent l’ensemble du pays. La tribu la plus importante est celle des Banu Hassan. Les arabes installent un système de castes avec des seigneurs, des artisans libres, des esclaves et des affranchis. Les Noirs sont réduits à l´esclavage. Les arabes convertissent les populations à l´islam. L’ensemble de la population est plus ou moins arabisée, même si de nombreux Noirs ont préservé leurs langues (POOLAR, ouolof). Le pouvoir politique sera désormais aux mains des religieux. Les arabes apporteront aussi un nouvel élément important, la propriété privée.

[modifier] La colonisation française

En 1442, les premiers navigateurs portugais découvrent le Cap Blanc et Arguin. Ils implantent un comptoir pour le commerce de l’or, des esclaves, ainsi que de la gomme arabique. Le commerce transsaharien est ainsi détourné au profit des Européens. Arguin est ensuite convoitée par les Anglais, les Hollandais, et les Français. En 1664, ces derniers y sont finalement établis. Le commerce se développe le long de la vallée du fleuve Sénégal, à partir de Saint-Louis. Les esclaves et la gomme arabique y sont les principales marchandises convoitées.

A partir du XIXe siècle, le processus de colonisation débute. Installés au Sénégal, les Français profitent des conflits entre les émirats pour les soumettre et ainsi réaliser l’unité de l’Empire français entre l’Algérie et l’Afrique Occidentale Française. La lutte pour la possession du Maroc voisin est également un enjeu important qui s’ajoute à la volonté de pacifier la vallée du Sénégal, soumise aux rezzous des Maures.

En 1905, la Mauritanie devient territoire français et acquiert ainsi des frontières qu’elle n’avait jamais eues auparavant, étant avant tout une terre de nomades. [1]

Babana Horma fut le premier député représentant la Mauritanie à l'Assemblée française suite aux élections législatives de 1946, N'Diaye Sidi El Moktar lui succéda de 1951 à 1959.

cf le site détaillé : "Tentative d'histoire de la Mauritanie" )

[modifier] La Mauritanie indépendante

La Mauritanie a obtenu son indépendance de la France le 28 novembre 1960. Le pays fut gouverné jusqu'en 1978 par Moktar Ould Daddah, (Ould signifie « fils de ») qui avait instauré un régime civil de parti unique. Originaire de Boutilimit, Daddah avait une vision idéologique de la Mauritanie, vision qui lui valait la réputation d'avoir un nationalisme et une volonté de faire sortir le pays du désert et de la misère. Le régime restera très apprécié et regretté par l'ensemble de la population mauritanienne.

Le président Ould Daddah est renversé, en 1978, par une junte militaire que dirige le colonel Ould Walata, lui-même renversé en 1980 par le colonel Ould Haidalla et ce dernier, renversé par Ould Taya en décembre 1984.

Le Président Maaouiya Ould Taya a fait l'objet de trois coups d'État récents (les 8 juin 2003, 9 août 2004 et 3 août 2005). Les deux premiers ont échoué ; Le troisième, mené par le Colonel Ely Ould Mohamed Vall, directeur de la sûreté nationale, et le Colonel Ould Abdel Aziz, chef de la garde présidentielle, a remis au pouvoir une junte appelée Conseil militaire pour la justice et la démocratie, qui s'est engagée « à créer les conditions favorables d'un jeu démocratique ouvert et transparent sur lequel la société civile et les acteurs politiques auront à se prononcer librement ».

Elle a annexé le tiers sud de l'ancien Sahara espagnol (désormais le Sahara occidental) en 1976 mais elle l'abandonna après trois ans de raids du Front Polisario qui revendiquait la souveraineté de ce territoire.

En 1991, les partis d'opposition furent légalisés et une nouvelle constitution fut mise en place. Depuis, trois élections présidentielles multipartites ont eu lieu mais sont largement considérées comme faussées ; la Mauritanie reste donc en réalité un état à parti unique.

En absence des données fiables officielles, selon le world Factbook (CIA), les différents groupes de populations se repartissent entre 40 % d'ethnies métisses Maures/Noirs, 30 % d'ethnies Maures et 30 % d'ethnies Noires.

Les tribus Maures de l'est du pays, dites Arabes dans le jargon local, comportent un métissage important. Bien qu'une très grande majorité de la population soit d'origine plutôt africaine et non-sémitique mais parlant l'arabe, la Mauritanie fait partie de la « Ligue arabe ».

Il semble que l'acculturation des populations habitant ce territoire produite par l'islamisation et l'enseignement de l'arabe a conduit à une confusion d'identité dans la conscience collective de cette jeune nation, confusion entre d'une part langue liturgique et pratiques religieuses et d'autre part identité ethnique et traditions ancestrales.

L'esclavage a été officiellement aboli à quatre reprises (la dernière fois en 1980, avec un succès mitigé) mais les ségrégations raciales, tribales ou de castes y subsistent.[2],[3] En 2007 a été votée une loi criminalisant l'esclavage, et des actions sont prévues par le gouvernement pour lutter contre ses séquelles, car l'ethnie haratine des anciens esclaves reste parmi la plus défavorisée.

La Mauritanie s'est attirée les foudres de certains pays arabes en établissant ces dernières années des relations diplomatiques avec Israël, dans une timide tentative de normalisation et ouverture extérieure (le pays n'a aucun différend avec Israël et essaye même de forger une alliance stratégique avec les États-Unis). Ce choix de politique étrangère, reste le moins compris et le plus contesté par l'opinion publique du pays, toujours une république « islamique ».


[modifier] Sources

  1. (http://fronto.free.fr/Histoire.htm[1]
  2. La déclaration du 5 juillet 1980 proclame la volonté du gouvernement d’en finir avec l’esclavage et l’ordonnance 81 234, du 9 novembre 1981, prononce son abolition définitive par le gouvernement de l'époque. (…)L’ordonnance de novembre 1981, proclame bien que « l’esclavage sous toutes ses formes est aboli définitivement sur toute l’étendue du territoire de la République Islamique de Mauritanie » (article 1er). L’article 2 précise : « Cette abolition donnera lieu à une compensation au profit des ayants droit ». http://www.iabolish.com/sos/report-2001-French.rtf
  3. L’esclavage fut légalement aboli en 1981 sous la présidence de Mohammed Khouna Ould Haidalla, à la suite d’un mouvement de grande ampleur déclenché en signe de protestation contre la vente publique d’une femme, Mme B’Barka, en 1980. Après le renversement du Président Haidalla en décembre 1984, l’attitude du gouvernement a surtout été caractérisée par l’obstruction à la mise en œuvre de cette abolition officielle et par une certaine complaisance L’esclavage en Mauritanie, une question politique et juridique Amnisty Belgique


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