Heinrich Sutermeister

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Compositeur de nationalité Suisse qui vécut au XXe siècle (* Feuerthalen, 12 août 1910 - † Morges, 16 mars 1995), Heinrich Sutermeister est beaucoup plus connu pour ses compositions d'opéras que pour ses œuvres isolées telles ses compositions pour chœurs, instruments solistes ou, par exemple, son unique concerto pour piano.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Naissance et jeunesse

Il est né le 12 août 1910 dans une famille suisse-allemande qui pratiquait la musique en amateur. Sa famille habitait, à cette époque, dans la ville de Feuerthalen, dans le canton de Schaffhouse. Heinrich Sutermeister reçut ses premières leçons de piano vers l’âge de 9 ans. Son père, pasteur protestant de métier portait une grande attention à l’apprentissage musical de son fils et c’est ainsi qu’il l’inscrivit à la Musikschule de Bâle où il commença à étudier l’harmonie.

[modifier] Émergence d'une vocation

En 1929, il entreprit des études universitaires de philologie romaine et germanique. Il fit, en cette période, un voyage à Paris afin de suivre les cours d’histoire de la musique donnés à la Sorbonne par André Piro. Il se rendit également à l’Opéra-Comique où il découvrit les œuvres de Maurice Ravel et Claude Debussy et fréquenta quelque peu le Groupe des Six composé de Jean Cocteau, Darius Milhaud, Georges Auric, Arthur Honegger, Germaine Tailleferre, Francis Poulenc et Louis Durey.

[modifier] Études et carrière musicale

En 1931, il quitta la Suisse pour suivre les cours de la « Müncher Akademie der Tonkunst ». Arrivé à Munich, Courvoisier puis Gustave Geierhaas lui enseignèrent l’harmonie et le contrepoint et Hugo Röhr, la direction d'orchestre. Mais ce sont Werner Egk et Carl Orff qui auront sur lui la plus grande influence. S’ensuit une période de composition (1932 à 1934) d’où naissent les « Douze inventions pour piano » et les « Six mélodies baroques pour ténor, chœur de femmes et trois instruments à vent » qui lui permettront de gagner le premier prix du concours organisé par le studio radiophonique de la capitale bavaroise. En automne 1934, il obtient le poste de répétiteur à l’opéra de Berne, poste qu’il honore jusqu’en 1935 où il décide de se consacrer entièrement à la composition. De cette période naissent l’oratorio de chambre « Jorinde et Joringel », un ballet-pantomime nommé « Le village sous le glacier » ainsi qu’un divertimento intitulé « Divertimento pour orchestre à cordes ».

En été 1936, Radio Berne crée le premier opéra radiophonique qui avait pour titre « L’araignée noire ». Cet opéra sera porté à la scène treize ans plus tard. Durant l’hiver 1936 - 1937, il travaille à la cantate « Andreas Gryphius » qui remporte le premier prix au concours du chœur Häusermann. Après un voyage en Italie, à Vérone, il décide d’écrire un opéra consacré à Roméo et Juliette qu’il achèvera en 1939 et qui sera interprété par l’opéra de Dresde sous la direction de Karl Böhm. Désormais, Heinrich Sutermeister s’impose avant tout comme compositeur dramatique et, durant l’hiver 1941, il compose un second opéra, « L’île enchantée », d’après le texte « La Tempête » de Shakespeare.

Il revient ensuite en Suisse, à Vaux-sur-Morges, et compose son premier concerto pour piano et un quatrième opéra « Raskolnikoff » d’après « Crime et Châtiment », de Dostoïevski qui sera créé le 14 octobre 1948 à Stockholm en Suède.

S’ensuit une période de réflexion et de composition qui donnera naissance, en 1953, au « Requiem » créé à Rome sous la direction d'Herbert von Karajan. En 1955 et 1959, il crée ses deux premières musiques de film qui sont respectivement « Louis II de Bavière » et « L’homme qui ne pouvait pas dire non ».

De 1963 à 1975, il donne des cours de composition à la « Hochschule für Musik » de Hanovre. Entre 1960 et 1980, il écrit les opéras « Séraphine », « Le Fantôme de Canterville », « La Croisade des enfants », « Madame Bovary », « Le Roi Bérenger », de nombreux chœurs a cappella, des œuvres de musique de chambre et des cantates, notamment l’ « Ecclesia » et le « Te Deum » ainsi que bon nombre de pièces solistes. En 1977, il est élu membre correspondant de l’Académie des Beaux Arts de Bavière. Il décède à Morges le 16 mars 1995 à l’âge de 85 ans

[modifier] Influences

Sur les traces de son maître Carl Orff et d'Arthur Honegger, il s'est engagé à contre-courant d'un certain avant-gardisme. Passionné de mathématique, il croyait aux nombres symboliques tels que le nombre d'or et c'est ainsi qu'il en a fait usage dans sa musique. Nous pouvons qualifier Heinrich Sutermeister de compositeur néoclassique car il souhaitait que la musique puisse être accessible par tout individu provenant de n'importe quel horizon, qu'il soit musicien ou non.

[modifier] Œuvres

  • Max und Moritz, ballet selon Wilhelm Busch
  • Die schwarze Spinne, Funkoper nach Jeremias Gotthelf, 1936
  • Romeo und Julia, opéra selon William Shakespeare, 1940
  • Die Zauberinsel, opéra selon Sheakespeare, 1942
  • 1. Klavierkonzert, 1943
  • Niobe, Monodram, 1946
  • Capriccio, pour clarinette solo, 1946
  • Raskolnikoff, opéra selon Fedor Dostoïevski, 1948
  • Die Alpen, Fantasie über Schweizer Volkslieder, 1948
  • Der rote Stiefel, opéra, 1951
  • 2. Klavierkonzert, 1953
  • Missa da Requiem, 1953
  • 1. Cellokonzert, 1954-55
  • Titus Feuerfuchs oder Die Liebe, Tücke und Perücke, opéra, 1958
  • Seraphine oder Die stumme Apothekerin, opéra buffa selon un texte de Rabelais, 1959
  • 3. Klavierkonzert, 1961-62
  • Das Gespenst von Canterville, jeux avec musique pour la télévision selon Oscar Wilde, 1962-63
  • Poème funèbre - En mémoire de Paul Hindemith pour orchestre à cordes, 1965
  • Omnia ad Unum, cantate, 1965-66
  • Madame Bovary, opéra selon Gustave Flaubert, 1967
  • 2. Cellokonzert, 1971
  • Te Deum, 1975
  • Klarinettenkonzert, 1975-76
  • Consolatio philosophiae, Scène dramatique, 1979