Georges Loustaunau-Lacau

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Georges Loustaunau-Lacau (Pau, 17 avril 1894 - Paris, 11 février 1955) était un militaire de carrière, un homme politique et un résistant français.

[modifier] Biographie

Ce Béarnais né à Pau le 17 avril 1894 est entré à Saint-Cyr en 1912 avant d'être le condisciple de Charles de Gaulle à l'École de guerre. Il appartient aux états-majors de Weygand et de Lyautey avant de devenir officier détaché à celui du maréchal Pétain entre 1934 et 1938, en succédant à de Gaulle au poste d’écrivain d’État-major. Il est l'initiateur en 1936 d'un service de renseignement anticommuniste dans l'armée, appelé Corvignolles. Démis de ses fonctions par le gouvernement Daladier, qui le présente comme un « officier d’aventure », il fonde l'Union militaire française. Homme politique d’extrême droite, il dirige le périodique l’Ordre national qui publiera les plans de bataille allemands. Son nom apparaît surtout lors de l’affaire de la Cagoule où il est le fondateur du réseau Corvignolles, considéré faussement comme étant la « Cagoule militaire ». Cette image restera à jamais liée à son nom.

Il est réintégré en septembre 1939 puis arrêté au front, le 22 mars 1940, sur ordre de Daladier, Président du Conseil, et emprisonné à la forteresse de Mutzig près d’Obernai.

Il est libéré le jour de la Pentecôte 1940, grace à quelques appuis - dont celui du colonel Groussard, commandant en second de Saint-Cyr en 1940. Il prend alors part à la bataille de France dans le secteur de Verdun et revendique la destruction de 22 chars ennemis par les troupes disparates sous ses ordres le 14 juin, jour où il est commotionné puis grièvement blessé et fait prisonnier. Soigné à Châlons-sur-Marne, il parvient, par un coup de bluff, à se faire libérer en août 1940.

Il poursuit à Vichy ses activités de renseignement et d'action souterraine. Il agit alors dans un sens tout à la fois anti-allemand, anticommuniste et antigaulliste.

Nommé en septembre 1940 délégué général de la Légion française des combattants dont le siège était à l’hôtel des Sports à Vichy, il entreprend d'y recruter des agents qui établiront des liaisons avec les services anglais et fonde le réseau Navarre (son nom de plume) qui, devenu le réseau Alliance, sera plus tard dirigé par Marie-Madeleine Fourcade.

Xavier Vallat le renvoie de la légion en novembre 1940. Passé en Afrique du nord, il est arrêté pour dissidence par le général Weygand en mai 1941. Évadé, il reprend le maquis en France. Arrêté, livré à la Gestapo, il est déporté en juillet 1943 au camp de Mauthausen. Il parvient à survivre à l'internement puis à la marche forcée imposée par les gardiens du camp lors de l'effondrement de l'Allemagne nazie.

A son retour en France, il est cité comme témoin au procès du maréchal Pétain où il prononce une déclaration fracassante et bien à rebours de l'esprit de l'époque:

« Je ne dois rien au maréchal Pétain, mais je suis écœuré par le spectacle des hommes qui, dans cette enceinte, essaient de refiler à un vieillard centenaire l'ardoise de toutes leurs erreurs.[1] »

En octobre 1946, il est mis en accusation dans le cadre du procès de la Cagoule. Il bénéficie d'un non-lieu en février 1948

Il entame un nouvelle carrière politique et est élu le 17 juin 1951 député des Pyrénées-Atlantiques (groupe des Français indépendants). Il meurt à Paris le 11 février 1955, le jour de sa nomination comme Général au Journal officiel.

[modifier] Notes et références

  1. Georges Loustaunau-Lacau, Mémoires d'un Français rebelle, Robert Laffont, 1948.

[modifier] Sources

  • Jean-Paul Cointet, Dictionnaire historique de la France sous l'Occupation, Éditions Tallandier.
  • Marie-Madeleine Fourcade, L’arche de Noë, Fayard, 1968.
  • Georges Loustaunau-Lacau, Mémoires d'un Français rebelle, Robert Laffont, 1948.
  • Mathieu Weber, Biographie d'un Français rebelle, mémoire de maitrise, Nanterre Paris X, 2003.
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