Famille de Barrau

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Maison noble originaire de la province du Rouergue qui a donné des serviteurs aux rois de France et des lettrés.


Armes de la maison de Barrau

Armes : D'argent, au chevron d'azur accompagné en pointe d'un lion de gueules rampant, au chef d'azur chargé d'un croissant d'argent accosté de deux étoiles du même

Sommaire

[modifier] Origine du nom et ancienneté

[modifier] Nom

Le nom patronymique, Barrau, serait d'origine gallo-romaine. La racine gauloise Barr désignerait un obstacle, un lieu difficile d'accès, une personne vivant dans un tel lieu[1]. Par extension, cela pourrait-il également désigner un caractère par exemple ? …

Pour certains, ce serait un dérivé de barrière. Pour d'autres, ce nom évoquerait un marchand de baril. Au Portugal, Barro désignerait la terre, et par extension, l'homme et le travail de la terre (?). Ce nom est relativement répandu en Europe : Barrow en Angleterre ; Barro en Espagne et au Portugal ; Barrau, Bareau, Barraud, Barraux, Barrot en France.

[modifier] Ancienneté

Les premières mentions connues de cette famille en Rouergue sont du XIIIe siècle, en Lévézou, région située au centre de cette province du sud de la France. Au XVe siècle, ils sont notaires. L'office de notaire est à noter comme un moyen d'élévation sociale dans la France d'Ancien Régime. Au XVIe siècle, une branche Barrau possède également des biens dans la paroisse de Carcenac-Salmiech, en Lévézou. À partir de cette période cette branche débute un processsus d'agrégation à la noblesse par la vie noble.

Au XVIIe siècle, elle prouvera sa noblesse sur preuves de 1536 et 1539.

La vie noble est le mode le plus représentatif de l'agrégation à la noblesse. Elle se définit par une ambition inter-genérationnelle. L'agrégation à la noblesse ne doit pas être confondue avec l'usurpation. C'est la maintenue en la noblesse qui créée l'usurpation. L'importance du capital socio-culturel est déterminant dans ce processus d'agrégation. La vie noble est pour partie à rapprocher de la possession centenaire. On retrouve ici les principales caractéristiques permettant d'apprécier le rang social d'une famille, à savoir : la qualité et la constance des alliances, l'ancienneté dans la noblesse, les services et les emplois, les possessions territoriales, les justices, l'importance du patrimoine (financier et plus encore socio-culturel), la présence, le nombre, la qualité et l'influence des personnalités familiales, etc.

[modifier] Personnages et citations

[modifier] Personnages

Intellectuels, érudits, scientifiques

  • Pierre Firmin de Barrau de Caplongue (1731-1816), mousquetaire noir de Louis XV, capitaine de Dragons, chevalier de Saint-Louis(?), l'un des rédacteurs du Cahier des doléances de la noblesse du Rouergue en 1789
  • Hippolyte de Barrau (1794-1863), saint-cyrien, garde du corps de Louis XVIII, officier de cavalerie, historien, naturaliste, conseiller puis secrétaire-général de préfecture, fondateur et premier président de la Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron, conseiller général, maire, publiciste, membre de sociétés savantes, chevalier de la Foi, chevalier de la Légion d'honneur, médaillé de Sainte-Hélène, etc.
  • Eugène de Barrau (1801-1887), avocat, historien, vice-président de la Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron, principal représentant du parti légitimiste en Aveyron, chargé par les chefs royalistes français d'une mission confidentielle auprès du comte de Chambord, publiciste, conseiller général, conseiller municipal, etc.
  • Adolphe de Barrau (1803-1884), docteur en médecine, botaniste, membre de la Commission d'exploration scientifique d'Algérie, membre de sociétés savantes, conseiller général
  • Fernand de Barrau (1851-1938), élève à l'école des Chartes, avocat, traducteur, chroniqueur, publiciste, historien, agronome, membre de sociétés savantes

Royalistes

  • Jean de Barrau (1889-1914), membre du comité directeur de la Fédération nationale des Camelots du roi, secrétaire particulier du duc d'Orléans, mort pour la France

Hommes de lois

  • Raymond de Barrau (1847-1931), docteur en droit, avocat à la Cour d'Appel de Paris, magistrat démissionnaire, officier de réserve

[modifier] Citations

  • « Je vais avoir trente ans, c'est l'âge où l'homme doit revenir de ses égarements » (Hippolyte de Barrau)
  • « Se trouver ignorant est le commencement de la science » (Eugène de Barrau)
  • Les plantes, « les plus belles merveilles de la nature » (Adolphe de Barrau)
  • Extraits du carnet de guerre de Paul de Barrau où il consignait des pensées spirituelles et philosophiques cités par Henry Bédel dans son ouvrage intitulé "Figures Rouergates" :

" On doit vivre selon une règle de conduite établie sur les principes reconnus bons aux heures de lucidité, de calme, de sagesse. Un homme doir guider, utiliser les puissances qui sont en lui, et non pas les laisser agir au hasard des impulsions diverses. "

" La vie n'est belle que pour celui qui la voit de haut, qui en est détaché. Ne pas confondre détaché et dégoûté. "

" Le vrai progrès de l'homme est l'abnégation de soi-même ! L'homme qui ne tient plus à soi est libre et en assurance. "

"Or, voilà tout ce qui importe : avoir une vie utile et belle"

" Relève aux tranchées. Souain en ruines, vu au clair de la lune… me suggère des réflexions salutaires. Ne jamais abdiquer. "

" Réflexion : Il n'y a qu'une manière de vivre dans l'ordre, c'est de se remettre à la volonté de Dieu. La vie, a dit Balzac, c'est du courage. "

" Ce qui fait la beauté, l'intérêt de la vie, c'est la qualité des principes directeurs, des buts poursuivis. Peu importe le chemin suivi. Chacun peut bien vivre, mais personne n'est absolument libre de choisir son genre de vie. Ce choix, pour être bien fait, pour donner de bons résultats, doit être guidé par la connaissance de soi-même. Tel sera très utile, très bon dans un rôle donné, qui serait mauvais, nuisible, inférieur dans un autre. Celui qui a choisi un rôle bien en rapport avec ses aptitudes, est assuré de mieux servir là que dans n'importe quelle autre place. "

[modifier] Evénements

  • Jean Antoine de Barrau (1737-1798), fait enfermer sa femme au couvent par lettre de cachet
  • Pierre Firmin Marie de Barrau (1761-1829), garde du corps de Louis XVI, son château incendié et ses biens pillés, lui-même traqué durant la révolution française et convoqué avec son père devant le tribunal révolutionnaire

[modifier] Fondation

Ancien Obit dans le village de Carcenac pour les défunts de la Maison de Barrau : « Il existe une fondation faite par un de nos ancêtres, qui s'est maintenue par la seule force de l'usage. Un vieux registre obituaire l'attribue à un Firmin de Barrau sans autre désignation. C'est le passage par la cour haute du château de la procession paroissiale, les jours de l'Ascension et de la Pentecôte, avant la messe du matin. Le célébrant s'arrête devant la porte d'entrée et chante un Libera me, Domine, de morte externâ… pour le repos de l'âme de nos prédécesseurs. Le spectacle de tout ce peuple agenouillé près de notre demeure et priant pour nos ancêtres a quelque chose de solennel et de touchant. Il faut maintenir tant que nous le pourrons cette pieuse coutume qui prouve combien était vénérée dans le pays la mémoire de nos aïeux (…) »[2].

[modifier] Tradition intellectuelle

Famille en voie d'extinction à plusieurs reprises, mais qui compte cependant 10 de ses membres[3]au sein de la Société des Lettres, Sciences et Arts de l'Aveyron de 1836 à nos jours et qui y est toujours représentée.

[modifier] Témoignage de l'Action Française

Après la mort de Jean de Barrau, de son frère Paul, et de son cousin Louis de Barrau dans les combats de la première guerre mondiale, L'Action Française écrit en 1917 : « (…) La famille de Barrau, l'honneur du Rouergue catholique et royaliste, comptait au début de la guerre, six combattants. À l'heure actuelle, trois sont morts pour la France ; trois sont restés face à l'ennemi. » « Demain sur nos tombeaux, Les blés seront plus beaux… (La France bouge, chant d'assaut des Camelots du Roi.) » (24 avril 1917)

[modifier] Divers

[modifier] Alliances

Dolmeyrac, d'Estaing (1564), de Méjanès (1572 et 1755), de Faramond (1611 et 1730), de Vedelly (1656), de Scoraille (1675), de Flavin (1680), de Lapanouse, de Laparra, de Combret, de Solages (1759), de Balsac (1782), Dablanc (1791), de La Roque-Bouillac, de Morlhon, de Lavernhe (1872), Mignonac, Rouquette, Fabre, de Maribail, van den Brande (1904), de Méautis, de Grenier de Lassagne, Niel, Barbara de Labelotterie de Boisséson, Sarrauste de Menthière, d'Avout, de Gaulle (1972), Le Poitevin de La Croix de Vaubois, Fabre, Cabille, Bastard de Crisnay, Savary de Beauregard, de Gérard du Barry et de Saint-Quentin, de Cockborne.

Honneurs de la Cour : d'Estaing, de Lapanouse, de La Roque-Bouillac

  • Marie Françoise de Barrau, épouse en 1755 de Méjanès, garde du corps de Louis XV, dont deux enfants brigadiers des gardes du corps du roi, chevaliers de Saint-Louis, et de la Légion d'honneur pour le cadet, et une fille élevée à la Maison de Saint-Louis à Saint-Cyr en 1785
  • Victoire de Barrau (1763-1844), épouse de Balsac en 1782, dont : Marie-Auguste de Balsac, préfet, conseiller d'Etat, secrétaire-général du ministère de l'Intérieur, député, conseiller général, baron, commandeur de la Légion d'honneur, etc. Il épouse en 1822 Blanche de Couronnel (Le marquis de Couronnel, son frère, a épousé plus tard Mademoiselle de Montmorency).
  • André de Barrau, époux de Françoise Cabille, fille de Marcel Cabille, officier de la Garde à Vichy de 1942 à 1944, résistant, chevalier de la Légion d'honneur, médaille de la reconnaissance Franco-Alliée

[modifier] Titres de noblesse

  • marquis de Carmaux
  • barons de Jouqueviel

(Titres de courtoisie)

[modifier] Famille parente ?

Dans la même province, une autre famille du nom Barrau a vécu dans le Sud-Aveyron, à Brusque et ses environs. Ils entameront également un processus d'agrégation à la noblesse par la vie noble et se feront appeler de Barrau de Muratel. Ils se distingueront dans le métier des armes avec Jean de Barrau, gouverneur militaire du Vabrais dans la seconde moitié du XVIe siècle, et David Maurice de Barrau de Muratel, maréchal de camp en 1792. A noter aussi le rôle de Caroline de Barrau de Muratel, féministe française du XIXe siècle.

[modifier] Notes

  1. Claude Cougoulat. Dictionnaire étymologique et historique des noms de famille d'origine gauloise. 1998.
  2. Mémoire Hippolyte de Barrau (1830). Source : Société des Lettres, Sciences et Arts de l'Aveyron. Fonds de la famille de Barrau.
  3. Dont : 2 fondateurs dont l'un sera l'initiateur et le premier président, un vice-président et un membre du bureau et conseil d'administration. Source : Société des Lettres, Sciences et Arts de l'Aveyron. Fonds de la famille de Barrau.

[modifier] Bibliographie

  • L'Action Française
  • Alexandre Albenque, Les Rutènes
  • Archives Historiques du Rouergue, XXVII
  • Bibliothèque Nationale de France : Chérin 15 ; Manuscrit français 32296
  • Henry Bédel, Figures rouergates
  • Henry Bédel, Les trois historiens de Barrau
  • Société des Lettres, Sciences et Arts de l'Aveyron, Fonds de la famille de Barrau
  • Merritt Ruhlen, L'origine des langues
  • Régis Valette, Catalogue de la noblesse française subsistante au XXIe siècle
  • Armorial de l'ANF
  • Bottin mondain

[modifier] Liens externes