Titre de noblesse

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Un titre de noblesse est une reconnaissance de la part du corps social, ayant des responsabilités et des privilèges, appelée noblesse, classe sociale qui perdure encore dans certains pays, généralement des monarchies. La base de la transmission est héréditaire.

Plusieurs hiérarchies nobilaires ont existé suivant les époques et les lieux.

Sommaire

[modifier] France

[modifier] Noblesse d'Ancien Régime

Durant l'Ancien Régime, le roi est à la tête du système. Il a des vassaux qui lui doivent fidélité et ont fait vœu d'allégeance. À l'origine, il n'y avait pas de hiérarchie parmi les titres – excepté le vicomte qui est un « vice-comte ». Celle-ci est apparue à la fin du XVIe siècle. Il faut de plus faire la différence entre les titres, qui sont attachés à la terre, et les rangs (prince, chevalier et écuyer) attachés à la personne. Ainsi, pour devenir comte, le noble doit posséder une seigneurie érigée en comté ; s'il la vend, il perd dès lors son titre de comte. La situation se complique lorsque l'on estime le cas des roturiers possèdant un fief de dignité, c'est-à-dire une seigneurie titrée (baronnie, vicomté, comté, marquisat). Ces roturiers ne peuvent se parer du titre attaché à la seigneurie, et ne peuvent être que « seigneur de la baronnie de... ». À l'inverse, les nobles, c'est-à-dire ceux qui jouissent du rang de chevalier ou d'écuyer, prennent le titre attaché à leur seigneurie.

Attaché à une terre, le titre de noblesse d'Ancien Régime s'articule nécessairement par une particule au nom de cette terre.

  • Princes du sang, c'est-à-dire membres de la famille royale. Ce titre s'apparente cependant plus à un rang ou à une dignité (de même que Fils de France qui désigne les fils du souverain) qu'à un titre de noblesse, car non attaché à une terre. Les princes du sang étaient néanmoins seigneurs des terres qui leurs étaient données en apanage par le souverain : ainsi le frère de Louis XIV était duc d'Orléans.
  • Prince. Hors de la famille royale, le titre de prince n'existe théoriquement pas en France. Toutefois, le royaume a incorporé lors de ses différents agrandissements des principautés étrangères dont les seigneurs, une fois devenus français, ont continué à porter le titre de prince : le prince de Léon (Rohan, comme descendants de la maison souveraine de Bretagne), ou le prince de Monaco (souverain, mais comptant plus d'une douzaine de titres en France dont des duchés-pairies). On compte aussi quelques princes élevés par lettre ou qui ont porté le titre sans être considérés étrangers par possession d'alleu : ainsi retrouve-t-on les princes de Talmont (La Trémoille), de Boisbelle-Henrichemont (Sully) ou de Bidache (Gramont). Autre exemple: Comte de Monte Cassel Maison de De-Gorgue. Dans le cas des princes étrangers, les questions de préséance pouvaient devenir très problématiques et donnèrent lieu à des querelles publiques dans le cas des Rohan.
  • Marquis Sauf du titre de duc, cette hiérarchie est purement théorique à propos de la noblesse d'ancien régime : ainsi, un chevalier de Rohan passe avant bien des marquis. Jusqu'en 1789, ce sont le mode d'acquisition de la noblesse, les possessions, l'ancienneté, les emplois, les services, les alliances et parentés, le train de vie qui font l'éclat et la supériorité d'une famille noble.

Si la noblesse « héréditaire » donnait droit à une qualification de noblesse, des personnes de familles non nobles pouvaient aussi y avoir droit. (Noblesse personnelle).

[modifier] Noblesse d'Empire

La Révolution française abolit le régime féodal et donc, de facto, les titres de noblesse de l'Ancien Régime. Napoléon Ier institua une nouvelle noblesse. Les titres y furent personnels, c'est-à-dire attachés à la personne et à sa descendance, mais il fallait pour les rendre héréditaires constituer un majorat avec des revenus assurés aux éventuels héritiers. À la différence de l'Ancien Régime, cette noblesse ne jouissait pas de privilège et les titres ne sont plus qu'une distinction.

Détachés du lien à la terre, les titres d'Empire peuvent donc être accolés directement au patronyme sans particule : Baron Mourre

[modifier] Titres de noblesse et République

Les titres, abolis par la Révolution de 1848 ont été rétablis par Napoléon III le 24 janvier 1852, mais non les majorats. Les Républiques qui ont suivi la chute du Second Empire, ont protégé les titres existants en continuant à délivrer des arrêtés d'investiture aux successeurs par le service du sceau du ministère de la Justice.

En 1986, les attributions du sceau ont été attribuées au bureau du droit civil général, faisant partie de la sous-direction de la législation civile et de la procédure, direction des affaires civiles et du sceau.

En vertu d'un édit de 1607 les chefs de l'État français, donc le Président de la République, portent le titre de co-prince d’Andorre.

La collectivité française d'Outre-mer de Wallis-et-Futuna est composée de trois monarchies coutumières : Uvéa, Alo et Sigave, chacune ayant à sa tête un souverain traditionnel élu.

  • Le Roi d'Uvéa (à Wallis) porte le titre de Lavelua.
  • Le Roi d'Alo (à Futuna) porte le titre de Tuiagaifo.
  • Le Roi de Sigave (à Futuna) porte le titre de Tuisigave.

[modifier] Titres de courtoisie

Icône de détail Article détaillé : Titre de courtoisie.

Dès la fin de l'ancien Régime, s'est développé en France l'usage de désigner tous les membres d'une même famille par le titre de noblesse (à l'exception des titres de duc et de marquis) porté par l'aîné, seul détenteur officiel de ce titre.

Pour distinguer les autres membres de la famille de l'aîné, on ajoute le prénom au titre. Ainsi on dira :

  • pour l'aîné : le comte de X..., sa femme étant la comtesse de X...
  • pour les autres : comte N... de X..., sa femme étant la comtesse N... de X...

Les titres de duc et de marquis ne se déclinent pas, et on utilise alors le titre de comte pour désigner par courtoisie les membres masculins d'une famille dont l'aîné est titré duc ou marquis. On a ainsi :

  • aîné du titre : N..., duc de Mortemart, les autres : comte N... de Mortemart, sachant que le fils aîné du duc peut prendre le titre de marquis,
  • aîné du titre : N..., marquis de Montalembert, les autres : comte N... de Montalembert.

Cet usage est purement mondain, d'où l'appellation de « courtoisie », et n'est pas conforme aux règles officielles de transmission des titres. Il est bien entendu que seul le titre porté par l'aîné est authentique, et est ainsi le seul susceptible d'être reconnu par le ministère de la Justice pour être mentionné à l'état civil.

Sont également des titres de courtoisie les titres autoproclamés par les monarques détrônés et par les prétendants aux trônes, titres qu'ils se distribuent soit à eux-mêmes, soit à des membres de leur famille, voire à d'autres personnes. Exemples : « duc d'Anjou » pour Louis de Bourbon (1974-) et « comte de Paris » et « duc de France » pour Henri d'Orléans (1933-).

[modifier] Belgique

La hiérarchie en Belgique est fixée par la loi du 12 décembre 1838 :

  • Duc [en néerlandais Hertog(in)]; il existe 5 familles ducales (Arenberg, Beaufort-Spontin, Looz-Corswarem, d'Ursel et Croÿ). Le titre de « duc de Brabant » est traditionnellement porté par le prince héritier du royaume.
  • Prince [en néerlandais Prins(es)] ; il existe 8 familles princières : Arenberg (1576, admis en Belgique en 1953), Croÿ (prince de Solre en 1677, prince du Saint-Empire en 1742), Ligne (Saint-Empire, 1601), Lobkowicz (Saint-Empire 1624, admis en Belgique en 1958), Looz-Corswarem (1825), Mérode (confirmation des titres de prince de Rubempré et d'Everberg en 1823, et prince de Grimberghe en 1842 pour l'aîné; prince de Mérode à tous en 1930), Chimay (admis en 1824) et Béthune-Hesdigneul (prince en 1781, duc en 1818); le titre personnel de prince a été concédé en 1938 à un Bernadotte.
  • Marquis [en néerlandais Markgraaf ou Markies / Markgravin ou Markiezin]; il existe 10 familles portant ce titre : d'Assche, Beauffort, Imperiali, du Parc, Radiguès, Ruffo, Trazegnies, Wavrin (titre français reconnu en Belgique), Westerloo (titre porté par l'aîné des princes de Merode), d'Yve.
  • Comte [en néerlandais Graaf / Gravin]; il existe environ 85 familles portant ce titre, notamment celui de Comte du Saint-Empire telles que: les Lichtervelde ; d'Oultremont; Lannoy ;Looz-Corswarem; Liedekerke ; Renesse, de Brouchoven de Bergeyck, etc.
  • Vicomte [en néerlandais Burggraaf / Burggravin]; il existe environ 35 familles portant ce titre.
  • Baron [en néerlandais Baron(es)]; il existe environ 325 familles portant ce titre.
  • Chevalier [en néerlandais Ridder, pas d'équivalent féminin]; il existe environ 120 familles portant ce titre.
  • Écuyer [en néerlandais Jonkheer / Jonkvrouw] : le titre ne se porte pas en français, mais l'état civil mentionne « Messire » au lieu de « Monsieur » et « Dame » au lieu de « Madame ». Ce titre signifie l'appartenance simple à la noblesse (environ 500 familles).

L'usage de courtoisie des titres comme en France (cf. ci-dessus) n'est pas d'application. Les règles de transmission des titres sont strictement observées, et on n'attribue les titres qu'à leurs détenteurs réels. Aucune règle fixe ne permet de connaître à coup sûr le titre d'un membre d'une famille titrée : certaines familles dont le chef est comte ont des enfants sans titres, d'autres familles voient tous leurs membres porter le même titre.

À noter que la Belgique est l'un des rares pays où se pratique encore l'anoblissement, prérogative exclusive du Roi. Cet anoblissement tend à récompenser des personnes ayant fait valoir des mérites particuliers dans la politique (Vicomte Eyskens, Comte Harmel, Baron Delpérée), les arts (Baron Ensor, Baron Horta, Baronne Fonteyn, Chevalier Bartholomée, Chevalier Leduc,...) les sciences (Vicomte Prigogine, Vicomte de Duve, Vicomte Frimout, Baron Cassiers), le monde académique (Baron Jaumotte, Baron Woitrin), l'économie (Baron Cardon de Lichtbuer, Baron Jacobs), le domaine social ou le service de l'État (diplomatie en particulier : Comte Didisheim, Comte Clerdent, Baron Thibaut de Maisières,...); cet anoblissement se compare donc, mutatis mutandis, aux distinctions prestigieuses en France (Légion d'honneur). Il appartient au Roi de décider des règles de transmission des titres qu'il confère ; en général, si la concession de noblesse est presque toujours héréditaire, les titres héréditaires deviennent rares (Comte d'Udekem d'Acoz, Comte Harmel, Comte Didisheim).

Les nobles sans particule sont nombreux, de même que les non-nobles porteurs d'une particule. À noter cependant l'existence de la particule « van », soumise aux mêmes règles de classement que le « de », mais qui se dit toujours.

[modifier] Espagne

  • Prince (Príncipe) uniquement pour les Princes des Asturies, héritiers de la Couronne
  • Infant (Infante) le titre des enfants du Roi et du Prince des Asturies
  • Infant de Grâce Royal (Infante) Titre donné par le Roi à la personne de son choix, généralement des enfants d'un Infant qui a fait un mariage princier
  • Grand d'Espagne (Grande es España) Reçoivent le traitement de "Excelentísimos Señores"
  • Duc (Duque) En 2005, ils sont au nombre de 153, tous Grands d'Espagne. Ces personnes, comme ces qui suivent reçoivent le traitement de "Ilustrísimo Señor"
  • Marquis (Marquês) En 2005, ils sont au nombre de 1349 dont 140 Grands d'Espagne
  • Comte (Conde) En 2005, ils sont au nombre de 923 dont 102 Grands d'Espagne
  • Vicomte (Visconde)
  • Baron (Barão)
  • Seigneur (Señor)
  • Les conjoints des personnes possédant un titre on le droit de l'utiliser pendant qu'ils restent mariés ou veufs sans célébrer un nouveau mariage.
  • A la mort de quelqu’un qui possède un titre celui-ci revient à la Couronne. Les titras nobiliaires espagnols sont donnés par le Roi et c'est le Ministère de la justice qui s'occupe de la vérification des droits des demandants à la succession d'un titre.
  • Bien qu’historiquement la préférence lors de la succession d'un titre correspondait à la ligne masculine, mais ceci a été modifié depuis le 18 octobre 2005 pour donner la préférence à l'enfant aîné.
  • Le Roi Juan Carlos a jusqu'à présent décerné 20 titres nobiliaires.
  • L'organe consultatif et décisionnaire de la noblesse espagnole est la Députation de la Grandeur d'Espagne, il est actuellement dirigé par Enrique Falcó, comte de Elda.
  • Les enfants des personnes ayant un titre son nommés "hijodalgos" (fils d'un hidalgo), ceux ci sont réunis dans l'Association de Hijodalgos de España dont le Président honoraire est S.M le Roi.
  • Pendant la période Franquiste l'usage de titres fut rétabli avec la particularité que les titres donnés par la branche Carliste furent reconnus. De plus, Títulos nobiliarios del franquismo Franco a donné de titres (certains de façon posthume) et de grandeurs d'Espagne.

[modifier] Liens Externes

  • [1] Titres Nobiliaires du Franquisme. Esp.

[modifier] Fidji

Bien que les îles Fidji soient un pays mélanésien, elles possèdent une noblesse, intégrée à une hiérarchie sociale, qui s'apparente davantage à un modèle sociétal polynésien. Les chefs fidjiens portent le titre de ratu si ce sont des hommes, et adi si ce sont des femmes.

Le rôle de la noblesse aux Fidji s'exerce essentiellement dans le domaine coutumier, mais certains chefs participent à la vie politique démocratique du pays. En outre, le Grand Conseil des Chefs nomme le président, et près de la moitié des membres du Sénat.

Elisabeth II, anciennement reine des Fidji, conserve le titre purement honorifique de « Chef Suprême des Fidji », au sommet de la noblesse fidjienne.

[modifier] Pays-Bas

[modifier] Portugal

[modifier] Royaume-Uni

La noblesse britannique est ordonnée selon un code normé et fortement hiérarchisé. Le système britannique considère deux catégories de titres : les dignités des différentes pairies, qui constitue la nobility au sens strict, et le reste, dit "gentry".

À partir d'Henri II d'Angleterre, les fiefs sont des « honneurs », les nobles ne contrôlent plus le territoire correspondant à leur titre, mais seulement les terres qu'ils possèdent en propre. Ils touchent des revenus sur ces terres (le third penny, c’est-à-dire un tiers des revenus générés, le reste allant à la couronne). Plus tard, le titre ne donnera plus droit à aucun revenu à part les exceptions notables des titres de duc de Lancastre et duc de Cornouailles qui sont associés à des duchés réels.

En Écosse, en revanche, les deux systèmes ont perduré jusqu'en l'an 2000, date de l'abolition de la féodalité.

À noter que le Royaume-Uni a deux termes, là où il n'y en a qu'un seul sur le continent : « nobility » pour la noblesse titrée, et « gentry » pour la noblesse non titrée. La réalité légale est que gentry est l'équivalent de la noblesse continentale non titrée.

La hiérarchie des titres dans les différentes pairies britanniques est la suivante  :

  • Duc (Duke)
  • Marquis (Marquess)
  • Comte (Earl ; Le titre de count se traduit également par comte, mais n'est utilisé que pour les titres comtaux d'origine étrangère)
  • Vicomte (Viscount)
  • Baron (appelé lord of parliament dans la pairie d'Écosse)

Les autres titres de noblesse existant au Royaume-Uni forment la gentry. Ils s'agit de (du plus au moins noble):

  • Baronnet (Baronet), titre héréditaire. la forme est « Sir John Smith, Bt ». Dans la conversation, on dit « Sir John ». Ce titre a été crée en 1611 par Jacques I enfin de renforcer le trésor royal. Il fallait préalablement être issu du milieu des chevaliers depuis 3 générations et posséder un revenu minimum annuel de 1000 livres.
  • Chevalier (knight) ou dame, membre des classes supérieures des ordres de chevalerie (dont l'Ordre de la Jarretière (KG), l'Ordre de Saint-Michel et Saint-Georges(OMG), l'Ordre du Bain (OB), Ordre royal de Victoria (ORV) et ordre de l'Empire britannique (OBE)) ou chevaliers bacheliers (knights bachelors), nommés par le souverain. Ce titre n'est pas héréditaire. La forme est « Sir John Smith », suivi des initiales de l'ordre dont il est membre. Dans la conversation, on dit « Sir John » (et jamais « Sir Smith »).
  • Esquire, gentleman, qualification nobiliaire équivalentes à l'écuyer belge ou français. Les puînés des descendants par les mâles des chevaliers et titres supérieurs, ainsi que les détenteurs de certaines charges, sont légalement « esquire ». L'usage actuel est d'écrire « John Smith, esq. » pour toutes les « personnes de qualité » nobles.

Cette gentry se complexifie encore en distinguant la gentry county (1/3) et la gentry parish (2/3). Cette distinction s'effectue en fonction de la zone d'influence recouverte par le noble. S'il est elle à l'échelle du comté, on parle de gentry county (county families) , c'est honorable. Dans le cas contraire, si l'influence se limite au village, on parle de gentry parish.

La preuve de noblesse au Royaume-Uni est la lettre patente délivrée par les rois d'armes au nom du souverain. Si les titres délivrés aujourd'hui sont très rarement héréditaires, la concession de noblesse, elle, l'est toujours. Toute personne peut postuler pour une simple concession de noblesse (grant of arms).

  • Feudal Earl, Feudal Baron, Lord of the Manor

Anciens titres féodaux, les deux premiers se rencontrent encore en Écosse, l'autre dans tout le royaume. Ces titres sont au départ attachés à certaines terres. Le propriétaire de cette terre peut donc se déclarer « Earl of X», « Baron of X », « Lord of Y ». Depuis l'abolition de la féodalité en Ecosse en 2000, ces titres sont détachés de la terre, et se vendent donc comme bien privés. En Angleterre, la féodalité ayant été abolie au XVIIe siècle,le titre de « Lord of the Manor » se vend depuis bien longtemps comme un bien privé, avec ou sans terre attachée. Ce ne sont pas des titres qui donnent la noblesse. Il s'agit d'un système semblable à celui qui existait en France jusqu'à la Révolution.

[modifier] Irlande

Les titres de noblesse existent toujours en république d'Irlande. La Constitution empêche à l'État la création des titres de noblesse, mais les titres déjà existants, d'origine Gaélique (comme Prince de Tyrconnell, Chef de Nom de la famille noble d'O'Donnell), Cambro-Normande et Hiberno-Anglaise, sont reconnus. Il existe toujours aussi les titres d'origine féodale, qui ne sont plus rattachés à la terre, mais qui sont enregistrés auprès du Registre de Terre du gouvernement de la république. Le Parlement (l'Oireachtas, composé du Dail et du Sénat) va bientôt accomplir l'abolition définitive du système de la féodalité (qui existe en partie toujours, ironiquement dans la république, avec des notions de "fealty"), mais maintiendra l'existence des titres en tant que droits de personnes, et intangible, "en gros".

[modifier] Empire germanique

Dans le Saint Empire romain germanique, on distinguait deux types de titres : ceux accordés à titre personnel par l'empereur et les érections de terres à des titres supérieurs. Ainsi on peut être prince à titre personnel (« prince de N. et du Saint-Empire ») mais n'avoir exercé une souveraineté que sur un comté (« comte de X. »). De plus l'allemand permet des nuances par l'utilisation de deux particules : von (de) et zu (en). En général, mais ce n'est pas une règle stricte, le von indique le nom de famille et le zu la souveraineté exercée. On peut parfois combiner les deux et s'appeler von und zu N.

[modifier] États de l'Église

Les papes, comme souverains temporels, ont decernés des titres de noblesse dans leurs États d'Italie et de France (Avignon et Comtat Venaissin), puis au titre de la souveraineté attachée au Saint-Siège.

De 1309 à 1791, 86 titres, dont 63 héréditaires, auraient été décernés par les souverains pontifes à des Français[1]:

  • duc : 7 titres dont 6 héréditaires
  • marquis : 29 titres dont 26 héréditaires
  • comte : 39 titres dont 22 héréditaires
  • baron : 11 titres dont 9 héréditaires

Après la chute de Rome en 1870, mettant fin au pouvoir temporel du pape, Pie IX et ses successeurs contestent cet état de fait et continuent d'user de prérogatives souveraines telle que l'ocroi de titres de noblessse.

En 1929, par l’article 42 du Concordat annexé aux accords du Latran, l'Italie accepte "d’enregistrer et d’homologuer comme titres italiens les titres nobiliaires conférés par le pape même après 1870 et ceux qui seront conférés à l’avenir".

Ces titres des XIXe et XXe siècles, souvent appelés « romains », furent délivrés à des catholiques du monde entier en récompense de services rendus à l’Église et au pape[2]. Seuls certains d'entre eux furent héréditaires (de nombreux titres personels étant d'ailleurs délivrés à des évêques):

  • En Italie: environ 115 concessions depuis 1870
  • En France: 529 titres dont 197 héréditaires
    • prince : 13 dont 5 héréditaires
    • duc : 16 dont 9 héréditaires
    • marquis : 43 dont 23 héréditaires
    • comte : 431 dont 155 héréditaires
    • vicomte : 1 héréditaire
    • baron : 24 dont 3 héréditaires
    • noble : 1 héréditaire
  • En Espagne: 99 titres autorisés en 1899
  • En Belgique: 70 titres héréditaires délivrés à 59 familles de 1830 à 1931
  • Aux Pays-Bas: 6 titres, dont 2 avant 1814
  • En Suède: 1 titre de marquis et 1 titre de comte héréditaires délivrés à la même famille
  • Au Portugal: au moins 1 titre de comte héréditaire
  • En Pologne: 19 titres
  • Au Liban: au moins 1 titre de marquis héréditaire
  • À Malte: 8 titres de marquis et 6 titres de comte, dont 8 héréditaires.

L'anoblissement héréditaire est supprimé en 1931. Le port de titres nobiliaires est interdit aux évêques en 1951. Paul VI annonce en 1964 qu'il n'y aura plus de création de titres.


Exemple de familles portant un titre pontifical:

  • Prince : Lucien Bonaparte, Achéry, Ferrari, Rospigliosi, T'Serclaes, Corsini, ...
  • Duc : Astraudo, Caffarelli, Chabot, Civitella, Ferrari, Féry d'Esclands, Gandolfi, La Salle de Rochemaure, Loubat, Norreys de Longjumeau, Pomar, Ravèse, Renard de Fuchsamberg, Vandières, Warren, Lord de La Ragotière duc d'Escoublant, ...
  • Marquis : Equevilley, La Begassière, Lisle, Mauny, Saint-Hubert, ...
  • Comte : Terray, van Cutsem, Ramaix, Pigault de Beaupré, Froidefond des Farges, ...


  1. Roger Marraud des Grottes, La noblesse pontificale, in Annuaire 1996 de la Réunion de la noblesse pontificale, Paris, RNP, 1996.
  2. Roger Marraud des Grottes, La noblesse pontificale, in Annuaire 1996 de la Réunion de la noblesse pontificale, Paris, RNP, 1996.

[modifier] Érythrée

Les titres étaient attribués par les autorités suprêmes:

  1. du Xe siècle au XIXe par les nobles eux-mêmes ou par le Negassi (autorité suprême)
  2. de la fin du XIXe à 1940 par les italiens
  3. de 1952 à 1974 par l'empereur d'Éthiopie
  • Chikka : chef du village
  • Dagna : juge
  • Wakil : assistant du juge
  • Negassi : roi
  • Ras : attribué à un noble lorsqu'il devient gouverneur
  • Dedjematch
  • Azmatch
  • Grazmach
  • Bashai
  • Degeat
  • Lidj : titre porté par tout membre d'une famille noble (desendants masculins directs)
  • Kantibai : maire

[modifier] Note

En certaines circonstances, au titre officiel de certains souverains se voit préférer un titre d'usage :

  • en Allemagne : au titre officiel « empereur des Romains » puis « empereur élu des Romains » se voit préférer ceux d'« empereur germanique », « empereur romain germanique », voire « saint empereur romain germanique »;
  • en Espagne : avant le XIXe siècle, le titre officiel était « roi de Castille, d'Aragon, de Navarre, de León, de Valence, de Murcie, de Majorque, de Tolède, de Galice, de Cordoue, de Jaén, d'Algarve, de Grenade et de Séville, comte de Barcelone, de Roussillon et de Cerdagne, seigneur de Molina et de Lara »; pourtant, à partir de Charles Quint (XVIe siècle), la forme « roi d'Espagne » est couramment retenue;
  • au Royaume-Uni : le titre officiel de la reine est « Élisabeth II, par la grâce de Dieu, Reine du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord et de ses autres royaumes et territoires, Chef du Commonwealth, Défenseur de la Foi »; alors que dans de nombreux pays francophones, on la qualifie simplement - au quotidien, non pas diplomatiquement - de « reine d'Angleterre »;
  • en France
    • en Bretagne : le royaume de France ne reconnaît le titre de duché à la Bretagne qu'à partir de son érection en duché-pairie en 1297. Auparavant, le titre de « comte de Bretagne » est employé dans les actes officiels; cependant, on préfére utiliser le titre de duc pour l'ensemble des princes bretons;
    • en Normandie : le titre original est « jarl des Normands » ainsi que « comte de Rouen », pour devenir « duc de Normandie » sous Richard II. Mais rétrospectivement, le titre de duc est couramment attribué à ses trois prédécesseurs : Rollon, Guillaume Longue-Épée et Richard Ier;
  • Église : le titre de pape n'apparait qu'en 306, cependant le terme est couramment employé rétrospectivement pour désigner les évêques métropolites de Rome antérieurs à cette date.

[modifier] Systèmes comparables

[modifier] Premières nations

Le statut que le pouvoir, dans des pays ou ensembles territoriaux issus d'une colonisation européenne, confère aux membres des tribus dénommées premières nations.

Autres langues