Expédition Terra Nova

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L'expédition Terra Nova (vert) et l'expédition Amundsen (rouge).
L'expédition Terra Nova (vert) et l'expédition Amundsen (rouge).

L’expédition Terra Nova, officiellement la British Antarctic Expedition 1910, fut la troisième expédition britannique en Antarctique du XXe siècle. Elle fut menée entre 1910 et 1913 par Robert Falcon Scott dans le cadre de recherches scientifiques et d'exploration géographique. L'objectif principal, tel qu'il est exprimé par Scott dans son prospectus, était « d'atteindre le pôle Sud et de garantir à l'Empire britannique l'honneur de cette réalisation »[1]. Bien qu'il s'agissait d'une initiative privée, elle avait la bénédiction non officielle du gouvernement britannique — qui a contribué à la moitié des frais —, de l'Amirauté et de la Royal Geographical Society.

Scott était déjà expérimenté, il avait auparavant participé à l'expédition Discovery en Antarctique de 1901 à 1907. Cette expédition tire son nom du navire Terra Nova chargé de la transporter. L'expédition a procédé à son programme scientifique et a exploré la Terre Victoria et la chaîne Transantarctique. Une tentative d'exploration de la Terre du Roi-Édouard-VII a cependant échoué.

Le norvégien Roald Amundsen menant sa propre expédition d'exploration, l'expédition britannique s'est transformée en course pour atteindre le pôle Sud en premier. Lors du principal voyage de l'expédition, Scott a dirigé une équipe de cinq personnes qui ont atteint le pôle le 17 janvier 1912, mais ils ont constaté que l'équipe d'Amundsen les avaient précédés. Tout le reste, y compris la performance d'Amundsen, a ensuite été éclipsé par la mort de Scott et ses compagnons à leur retour du pôle. Leurs notes et journaux, retrouvés par une équipe de recherche huit mois plus tard, a permis de faire en sorte que leur histoire soit connue. Différentes opinions ont été exprimées au sujet des causes qui ont contribué à la catastrophe, et l'expédition est l'objet de controverse, avec la personnalité de Scott parfois vilipendée ou encensée.

Sommaire

[modifier] Contexte

[modifier] La conquête du pôle Sud

L'expédition Erebus et Terror posa les bases de l'exploration de l'Antarctique.
L'expédition Erebus et Terror posa les bases de l'exploration de l'Antarctique.

À Londres en 1895, Le VIe Congrès international de géographie replace la conquête de l'Antarctique et du pôle Sud comme une priorité[2]. Cette partie du globe avait été oubliée depuis l'expédition Erebus et Terror de James Clark Ross entre 1839 et 1843[2], la conquête du pôle Nord ayant plus attiré les explorateurs.

Le fait de parvenir à être la première nation à atteindre des lieux aussi éloignés et symboliques du globe associé à la demande du public pour des exploits[3], poussent les États à subventionner ces missions. Cependant, l'imminence de la Première Guerre mondiale oblige les gouvernements et leur marines a réduire leurs subventions au profit de l'armement et de la construction de navires militaires. Ce financement expliquera que beaucoup d'explorateurs polaires sont militaires et sont animés d'un profond sentiment patriotique.

[modifier] L'expédition Discovery

Icône de détail Article détaillé : Expédition Discovery.

La précédente mission de Scott, l'expédition Discovery de 1901 à 1907, a apporté une importante contribution à la connaissance scientifique de l'Antarctique. Elle a atteint la distance maximale vers le Sud de 82° 17' S. L'expédition avait, du point de vue de Scott, un aspect d'inachevé, ce qui se reflète dans sa conviction que le détroit de McMurdo, lieu d'attache du RRS Discovery et base de l'expédition, était son propre « terrain de travail » auquel « lui et lui seul avait le droit de retourner »[4].

Scott a continué à ambitionner un retour en Antarctique, avec la conquête du pôle Sud comme but ultime.

[modifier] Rivalité avec Shackleton

Icône de détail Articles détaillés : Ernest Shackleton et Expédition Nimrod.

La tentative de l'expédition Nimrod d'Ernest Shackleton entre 1907 et 1909 d'aller au pôle depuis la base de Scott, en passant par le glacier Beardmore avait stoppé à 88° 23' S, à moins de 180 km du pôle. L'utilisation du camp de base de Scott, en violation de son engagement de ne pas le faire[5], a entraîné un conflit entre eux et augmenta la volonté de Scott de surpasser les réalisations de Shackleton.

Scott voit en Shackleton un rival[6], en effet, Shackleton est reçu en héros à son retour en 1909 et est encensé dans la presse[6]. Il est même anobli par Édouard VII du Royaume-Uni[6].

[modifier] Préparations

[modifier] Course au pôle Sud

Icône de détail Articles détaillés : Roald Amundsen et Expédition Amundsen.

Quand il a fait ses préparatifs, Scott n'avait aucune raison de croire que son voyage polaire impliquerait une « course au pôle ». Douglas Mawson, qui dirigeait une expédition australienne d'exploration avait clairement annoncé qu'il cartographierai la côte de l'Antarctique quasiment inexplorée située au Sud de l'Australie, c'est-à-dire entre le cap Adare et Gauss Berg[7]. Scott avait bien essayé de le faire intégrer son expédition où son expérience d'ancien de l'expédition Nimrod aurait été appréciable mais Mawson déclina l'offre puisqu'elle nécessitait d'abandonner ses plans, l'expédition de Scott étant déjà très complète[7].

L'expédition de Roald Amundsen, un rival potentiel, avait elle été annoncée pour l'Arctique[8]. Amundsen avait en fait, suite aux annonces de septembre 1909 de la conquête du pôle Nord par Frederick Cook et Robert Peary et lâché par certains des financiers de son expédition, décidé de changer ses plans[3]. Officiellement, il continuerait à effectuer une partie de son expédition initialement prévue en Arctique mais passerai par l'Antarctique[3]. Cela ne paru pas étonnant puisque le canal de Panama n'existant pas encore et le passage du Nord-Ouest encore périlleux pour les navires de l'époque, la route du cap Horn était la plus évidente pour se rendre au détroit de Béring[3]. Cependant, il est clair qu'Amundsen vise le pôle Sud et comme les relations diplomatiques entre le Royaume-Uni et la Norvège, il tiendra longtemps sa version officielle d'expédition vers la côte Ouest de l'Amérique du Nord[3]. Seul l'équipage, le roi de Norvège et Fridtjof Nansen seront averti du changement de cap[9].

[modifier] Financement, matériel et hommes

Contrairement à l'expédition Discovery, qui a été financé conjointement par la Royal Society et la Royal Geographical Society, l'expédition Terra Nova, a été organisée sur une initiative privée. Robert Falcon Scott manquait de fonds pour son expédition, il publia donc ses plans et objectifs dans le Times et lança une souscription nationale[3] et pris des emprunts. Il obtient également des subventions officielles mais le budget reste faible[3] : le coût total estimé de l'expédition est de £ 40 000.

Scott a également été aidé par de nombreuses entreprises qui fournirent gratuitement de l'équipement[10]. La tâche de collecte de fonds a été en grande partie réalisées par Scott, et a été une ponction considérable sur son temps et son énergie, la poursuivant en Afrique du Sud, en Australie et en Nouvelle-Zélande après avoir appareillé le Terra Nova des eaux britanniques.

[modifier] Le Terra Nova

Icône de détail Article détaillé : Terra Nova (bateau).

De loin le plus important a été le coût d'achat du baleinier Terra Nova, pour £ 12 500 auquel il faut ajouter le coût de réaménagement. Le Terra Nova avait déjà été en Antarctique dans le cadre de la deuxième opération de secours de l'expédition Discovery. Scott voulait le naviguer comme un navire de la marine sous le « White Ensign » et pour assurer cela, il adhéra à la Royal Yacht Squadron. Il a également été en mesure d'imposer sur le navire une discipline calquée sur celle de la marine, et enregistré comme un navire du Royal Yacht Squadron, le Terra Nova a été exonéré des réglementations du Board of Trade qui l'aurait jugé inapte à naviguer[11].

[modifier] Les hommes

Sur les 65 hommes qui ont formé les équipes de l'expédition et de support, choisis parmi 8 000 candidats[12], cinquante était des militaires[3], six des vétérans de l'expédition Discovery et cinq des vétérans de l'expédition Nimrod d'Ernest Shackleton. Le lieutenant Edward « Teddy » Evans, commandant en second de Scott pour cette mission, avait été l'officier de navigation du SY Morning, le navire qui avait porté assistance à Scott durant l'expédition Discovery. Evans abandonna ses plans pour monter sa propre expédition et transfèrera ses soutiens financiers à Scott.

Robert Falcon Scott, le chef de l'expédition.
Robert Falcon Scott, le chef de l'expédition.

L'amirauté a été généreuse en fournissant à Scott des officiers et des hommes. Parmi les membres du personnel recrutés à la Royal Navy, en plus de Scott et Teddy Evans, il y avait le lieutenant Harry Pennell qui allait prendre la relève une fois l'équipe d'exploration déposée, et deux lieutenants-chirurgiens, George Murray Levick et Edward L Atkinson. Les circonstances vont forcer Atkinson à prendre le commandement de l'équipe d'exploration pendant une grande partie de 1912 durant une période difficile. L'ancien officier de la Royal Navy Victor « The Wicked Mate » Campbell, a été l'un des rares de l'équipe d'exploration qui avait des compétences en ski et conduira la partie Nord de l'équipe[13]. Les vétérans de l'Antarctique Edgar Evans, Thomas Crean et William Lashly sont également choisis.

Deux autres officiers de marine ont été nommés : Henry Robertson « Birdie » Bowers, un lieutenant de la marine indienne, et Lawrence « Titus » Oates, un capitaine de dragons. Oates, relativement riche, se porta volontaire pour l'expédition et paya £ 1 000 de ses propres fonds.

Sur les conseils de Fridtjof Nansen, Scott recruta Tryggve Gran, un jeune norvégien expert en ski. Dans la poursuite de sa stratégie de transports mixtes, il a nommé Cecil Meares en charge des équipes de chiens, et a aussi recruté Bernard Day, l'ancien mécanicien de Shackleton, pour gérer les véhicules à chenilles. Oates fut en charge des chevaux, bien que, de façon assez inexplicable, Scott a chargé Meares, qui ne sait rien de chevaux, de les acheter, avec des résultats malheureux en terme de qualité et de performance[14].

Pour mener à bien son programme scientifique, Scott sélectionna un personnel plus expérimenté que celui qui avait servi pour l'expédition Discovery. Le directeur scientifique et zoologiste Edward Adrian Wilson, l'un des plus proches confidents de Scott dans l'équipe et qui s'était révélé lui-même lors de l'expédition Discovery, non seulement comme un excellent scientifique mais aussi comme un brillant illustrateur et un explorateur polaire de qualité. Son équipe comprenait certains scientifiques qui bénéficierait plus tard de grandes carrières, comme le météorologue George Simpson, le physicien canadien C. S. Wright et les géologues Frank Debenham et Raymond Priestley. T Griffith Taylor, le plus expérimentés des géologues, et biologiste Edward Nelson complétaient l'équipe. Apsley Cherry-Garrard fut appointé assistant zoologiste alors quil n'avait aucune formation scientifique. Cependant, en tant que protégé de Wilson, il avait comme Oates, contribué au financement de £ 1 000 et malgré le refus initial de Scott, il accepta que sa participation financière soit conservée. Cela impressionna Scott, qui était également pressé par Wilson afin de le prendre. Il se fera remarqué comme un bon écrivain avec son livre The Worst Journey in the World, basé sur l'expédition. Herbert Ponting fut le photographe de la mission.

[modifier] Poneys, chiens et véhicules motorisés

Les chiens
Les chiens
Les poneys sibériens
Les poneys sibériens

34 chiens et 19 poneys seront achetés, Meares se déplaçant en Sibérie pour en faire l'acquisition[3]. Sa connaissance des chiens est excellente mais celle des chevaux n'est pas du tout bonne, et il les choisit mal[3]. Oates, le seul avec de l'expérience dans les chevaux s'en apercevra à l'escale en Nouvelle-Zélande, trop tard pour les échanger[3].

Les chiens sont privilégié depuis longtemps par Fridtjof Nansen, car si un chien tire moins de charge qu'un poney (50 kg pour un chien, 800 kg pour un poney), la quantité de nourriture qui leur est nécessaire est moindre (750 g pour un chien et 5 kg pour un poney / jour) et le rapport est plus intéressant[15]. Les chiens résistent également mieux au froid car les poneys transpirent beaucoup par la peau, la transpiration gelant à même le corps, et leur poids leur permet de moins s'enfoncer dans la neige.

Il prend également trois véhicules motorisés à chenilles après avoir essayés ce mode de propulsion au col du Lautaret avec Jean-Baptiste Charcot[3].

[modifier] Le plan

Le plan de l'expédition était prévu pour trois saisons :

  • Première saison, 1910-1911 : une base sur la côte de l'île de Ross, ou de sa région, serait établie dans le but de devenir le camp de base de l'expédition et le lieu des expériences scientifiques. L'exploration et les travaux scientifiques commenceront par une exploration de la Terre du Roi-Édouard-VII et / ou de la Terre Victoria, tandis qu'une équipe de géologues travaillera dans les Western Mountains. Cependant, la plus grande partie du groupe se concentrera sur l'établissement de dépôts de vivres sur la barrière de Ross, en vue de la prochaine saison.
Carte de l'île de Ross, point de départ choisi par Scott pour le pôle Sud.
Carte de l'île de Ross, point de départ choisi par Scott pour le pôle Sud.
  • Deuxième saison, 1911-1912 : le voyage vers le pôle Sud serait l'activité principale de la deuxième saison. Tout le personnel disponible aidera, mais uniquement sur des petites parties du trajet. Le trajet suivra le chemin de Shackleton lors de l'expédition Nimrod à travers la barrière de Ross, par le glacier Beardmore, puis à travers le plateau Antarctique et, de là, au pôle lui-même. Les travaux scientifiques et géologiques se poursuivront, à la base et sur le trajet.
  • Troisième saison, 1912-1913 : une troisième saison verra l'achèvement du programme scientifique. Si le premier voyage du sud devait échouer, une nouvelle tentative pourrait être tentée, le cas échéant.

Le Terra Nova ne passerait pas l'hiver dans l'Antarctique. Après le déchargement des équipes au sol au camp de base, ainsi que des équipements, l'équipe de support explorerait la zone autour du camp puis reviendra en Nouvelle-Zélande. Il reviendrai à la base en janvier-février 1912 pour apporter des fournitures, des vivres et du personnel de remplacement. Enfin, il serait de retour pour la dernière fois en janvier 1913 pour ramener l'expédition à la maison.

La clé de la réussite de ce programme d'exploration serait l'efficacité que Scott aurait à mélanger les différends modes de transports. Les poneys et les véhicules à moteur avaient déjà été utilisé en Antarctique par Shackleton lors de l'expédition Nimrod. Scott pensait que les poneys avaient beaucoup servi à Shackleton, et il a été impressionné par le potentiel des véhicules à moteurs. Cependant, Scott avait toujours l'intention de compter sur des traîneaux tirés par les hommes pour la majeure partie de son voyage polaire[16], mais avec les autres méthodes de transports utilisées pour les charges à travers la barrière de glace, ce qui permettait aux hommes de préserver leurs forces pour les étapes suivantes, le glacier et le plateau. Dans la pratique, les traîneaux à moteur ont été que brièvement utile, et la performance des poneys a été entravée pendant les premières étapes à cause de leur âge et de leur mauvais état[17].

Alors que ses propres expériences sur le RRS Discovery avait fait douter Scott de la fiabilité des chiens d'attelage[18], il a reconnu que les chiens pouvaient être très efficace[19], et qu'au fur et à mesure de l'expédition, il devient de plus en plus impressionné par leur performance[20].

[modifier] Première saison (1910-1911)

[modifier] Le départ

Le Terra Nova est parti depuis Cardiff, au Pays de Galles, le 15 juillet 1910. Scott n'a rejoint le navire qu'en Afrique du Sud et l'a emmené à Melbourne, en Australie, où il continua de poursuivre la collecte de fonds. Le Terra Nova est ensuite allé direction de la Nouvelle-Zélande, y arrivant le 28 octobre.

À Melbourne, un télégramme de Roald Amundsen attendait Scott, l'informant qu'il se dirigeait vers le sud : « Prends liberté vous informer Fram fait route vers l'Antarctique » (« Beg to inform you Fram proceeding Antarctica »)[21]. Amundsen devait initialement aller en Arctique, donc ce message envoyé depuis Madère fut un indice montrant qu'il s'était engagé dans une « course au pôle Sud »[22]. La réaction de Scott fut rageuse[9], mais ni lui ni son épouse ne mentionnèrent cet épisode dans leurs journaux et il a continué sa collecte de fonds en Australie[23]. Il a rejoint le navire en Nouvelle-Zélande, où des fournitures supplémentaires ont été prises à bord, dont 34 chiens, 19 poneys sibériens et 3 véhicules motorisés. Le Terra Nova a finalement appareillé de Lyttleton pour l'Antarctique le 26 novembre 1910.

Durant les premiers jours de décembre, une forte tempête a presque failli faire échouer l'expédition : à un moment donné, la mer déchaînée sur le navire et les pompes ne parvenant pas à le soulager, l'équipage a dû l'écoper avec des seaux[24]. Deux poneys, un chien, deux tonnes impériales de charbon et 65 litres d'essence ont été perdus mais le bateau a survécu[25]. Le 10 décembre, le navire a rencontré le pack et a été stoppé pendant 20 jours avant qu'une rupture de glace ne permette de continuer vers le sud[26]. Ce retard imprévu signifiait un retard à l'arrivée à l'île de Ross, et cela aurait des conséquences retardant toute l'expédition.

[modifier] Cap Evans

Icône de détail Article détaillé : Cap Evans.
Photographie moderne de l'abri de la mission au cap Evans.
Photographie moderne de l'abri de la mission au cap Evans.

En arrivant au large de l'île de Ross, le 4 janvier 1911, le Terra Nova rechercha d'éventuels sites d'amarrages au cap Crozier, avant d'aller au détroit de McMurdo à l'Ouest, que les expéditions Discovery et Nimrod avaient déjà utilisé. Le Terra Nova se dirigea vers un cap que Scott avait appelé initialement « Skuary » lors de son expédition précédente[27], à environ 21 km au Nord de l'ancienne base de 1902 de Scott sur la péninsule de Hut Point. Scott espérait que cet endroit, désormais rebaptisé Cap Evans, serait accessible par la mer pendant une période plus longue que celle de Hut Point où les navires pouvaient être facilement piégés par la glace, comme cela s'est produit avec le RRS Discovery.

Au cap Evans, l'équipe de la mission a débarqué avec 17 poneys, 32 chiens, 3 véhicules motorisés (dont l'un a été perdu pendant le déchargement), environ 30 tonnes de vivres et une cabane de logements préfabriqués en bois mesurant 15 m sur 7,7 m. Au 17 janvier, cet abris avait été érigé et rendu habitable.

De nos jours, l'abri se trouve toujours au cap Evans, le site étant désormais protégé. Il est parfois confondu avec l'abri antérieur de Scott à Hut Point qui a aussi été utilisé par l'expédition comme un point de départ et d'abris pour les trajets vers la barrière de Ross.

[modifier] La construction des dépôts

Le but de la première saison de construction de dépôts était de mettre en place une série de dépôts sur la barrière de Ross de sa limite nord (Safety Camp) à 80 ° S, pour être utilisé sur la route du pôle qui commencerai au printemps suivant. Le dépôt final serait le plus important et serait connu sous le nom de One Ton Depot[28]. Le travail devait être effectué par 12 hommes, les 8 poneys les plus forts et 2 équipes avec des chiens d'attelage. L'état de la glace a empêché l'utilisation de véhicule à moteur.

L'abri de l'expédition Discovery à Hut Point.
L'abri de l'expédition Discovery à Hut Point.

En raison de l'arrivée tardive du Terra Nova, la saison était déjà bien avancée et les préparatifs ont dû être accélérés. Le départ a été fait dans l'urgence, sans prendre le temps de s'entraîner ou d'acclimater vraiment les animaux, qui avaient déjà gravement souffert de la traversée maritime. Les progrès ont été plus lents que prévu, et la performance des poneys a été affectée parce que les chaussures-raquettes dont ils avaient besoin pour voyager sur la barrière de glace avaient été oubliées à cap Evans. Un blizzard a obligé les équipes à faire du sur place après qu'elles ont établi le Corner Camp à 64 km de Hut Point. Scott a renvoyé les trois plus faibles poneys au camp (deux sont décédées en cours de route) et se reporta sur les cinq autres poneys avec les chiens dont les performances impressionné de plus en plus Scott[29]. Comme ils approchaient de leur objectif de latitude, Scott devint préoccupé par le fait que le reste des poneys ne survivraient pas si l'équipe rentrait immédiatement. Contre l'avis de Lawrence Oates qui voulaient continuer, tuant les poneys pour leur viande au fur et à mesure qu'ils tombaient[30], Scott a décidé de créer le One Ton Depot à 79 ° 29 'S, soit à plus de 56 km au nord de son emplacement prévu. Cet écart sera d'importance lors du voyage de retour du pôle, 12 mois plus tard.

Scott retourna au Safety Camp avec les équipes des chiens[31] et attend que l'équipe des poneys, plus lente, arrivera. Quand ils sont arrivés, l'un était en très mauvais état et il est mort peu après. Les poneys survivants ont franchi la banquise près de Hut Point lorsqu'elle se désintégra. Malgré une tentative de sauvetage, trois autres poneys péri[32]. Sur les huit poneys qui avait commencé le voyage de pose de dépôts, seulement sont rentrés au camp de base.

[modifier] Quartiers d'hiver (1911)

À la mi-avril 1911, la pose de dépôts été terminée, la première expédition géologique dans les Western Mountains a eu lieu, et l'équipe de Campbell avait quitté le camp pour la Terre Victoria. Une équipe de 27 hommes s'installèrent au cap Evans dans l'attente de l'hiver polaire. Les principales activités étaient la poursuite du programme scientifique, la planification du prochain voyage polaire, l'entretien du matériel, la préparation des rations, des conférences sur différents thèmes, des spectacles, la production du South Polar Times et voyage au cap Crozier.

[modifier] Voyages principaux (1911-1912)

[modifier] L'« équipe Nord »

Icône de détail Articles détaillés : Framheim, Cap Adare et Île Inexpressible.
Framheim, le camp d'Amundsen à la baie des Baleines, aperçu par le Terra Nova en février 1911.
Framheim, le camp d'Amundsen à la baie des Baleines, aperçu par le Terra Nova en février 1911.

Le programme de l'expédition comprenait une exploration et des travaux scientifiques dans la Terre du Roi-Édouard-VII, à l'Est de la barrière de Ross. Une sous le commandement de Victor Campbell a été organisée à cet effet, composée de Campbell, Priestley, Levick, Abbé, Dickason et Browning. L'équipe avait la possibilité d'explorer la Terre Victoria vers le Nord-ouest, si la Terre du Roi-Édouard-VII s'avérait inaccessible[33].

Le 26 janvier 1911, le Terra Nova partit de l'île de Ross en direction de l'Est. Après n'avoir pu trouver un site pour déposer l'équipe sur le rivage de la Terre du Roi-Édouard-VII, Campbell a décidé de naviguer vers la Terre Victoria. À son retour vers l'Ouest, le Terra Nova aperçu que l'expédition Amundsen avait installé un camp dans la baie des Baleines, une baie de la barrière de glace. Roald Amundsen fut hospitalier, proposa à Campbell de s'installer à proximité de son camp, Framheim, et même lui a offert son aide avec ses chiens[34], mais Campbell a décliné l'offre et est retourné avec son équipe au cap Evans pour avertir Scott. Le groupe de Campbell devient alors l'« équipe Nord » et a navigué vers le nord pour s'installer à Robertson's Bay, près du cap Adare, où ils ont construit un abris à proximité des anciens quartiers de l'explorateur norvégien Carstens Borchgrevink[27].

L'équipe Nord a passé l'hiver 1911 dans leur cabane. Lors de l'été 1912, leurs plans d'exploration en luge n'a pas pu être entièrement effectuée en raison de l'état de la glace de mer et de leur incapacité à découvrir un itinéraire intérieur. Le Terra Nova est revenu en Nouvelle-Zélande le 4 janvier 1912, et transféra l'équipe à Evans Cove, un emplacement situé à environ 400 km au sud du cap Adare et à environ 322 km au Nord-Ouest du cap Evans. Ils devaient être ramassé le 18 février après l'achèvement de travaux géologiques, mais en raison d'un pack très robuste, le navire ne fut pas en mesure de les atteindre. Le groupe, malgré leurs maigres rations, a passé les mois d'hiver de 1912 dans une grotte de neige qu'ils avaient eux-mêmes creusée sur l'île Inexpressible[35], pêchant du poissons et chassant le phoque. Ils souffrirent de graves problèmes — gelures, malnutrition et dysenterie —, aggravés par des vents forts et des températures basses ainsi que l'inconfort d'être à l'étroit dans une pièce avec une fournaise à blanc de baleine.

Au début d'avril 1912, Edward Atkinson, commandant l'équipe du cap Evans lors de l'absence de l'équipe en route vers le pôle Sud, tenta d'envoyer quatre hommes jusqu'à la côte de la Terre Victoria pour soulager l'équipe de Campbell. Le groupe est parti le 17 avril, mais la tentative a échoué à cause du mauvais temps[36]. L'équipe Nord a survécu à l'hiver glacial dans leur habitation de fortune, et partirent pour le cap Evans, le 30 septembre 1912 dans un voyage qui comprenait le passage de la difficile langue de glace Drygalski. Browning était très malade, et Dickason presque paralysé par la dysenterie, mais l'ensemble du groupe a réussi à atteindre le cap Evans, après un voyage périlleux, le 7 novembre[37]. Les travaux géologiques et les spécimens recueillis par l'équipe ont été récupérées du cap Adare et d'Evans Coves par le Terra Nova en janvier 1913.

[modifier] Travaux géologiques à l'Ouest

Le mont Erebus, volcan rouge en activité.
Le mont Erebus, volcan rouge en activité.

Entre janvier et mars 1911, une première expédition géologique eut pour objectif de faire de la prospection géologique dans la zone côtière ouest du détroit de McMurdo, dans une région située entre les vallées sèches de McMurdo et le Glacier Koettlitz[38]. Ce travail a été entrepris par une équipe composée de Griffith Taylor, Debenham, Wright et PO Evans. Ils ont été déposé du Terra Nova le 26 janvier à Butter Point[39], en face du cap Evans sur la rive de la Terre Victoria. Le 30 janvier, le groupe a établi son principal dépôt dans la région du glacier Ferrar, et a ensuite effectué des explorations et des travaux d'étude dans les zones de la vallée sèche et du glacier Taylor avant de déménager vers le sud jusqu'au glacier Koettlitz. Après d'autres travaux, ils ont quitté l'endroit le 2 mars, en prenant une route vers le sud pour arriver à la péninsule de Hut Point le 14 mars.

Entre novembre 1911 et février 1912, une seconde expédition géologique fut un prolongement du travail effectué auparavant, mais cependant plus localisée sur la région de Granite Harbour à environ 80 km au nord de Butter Point[40]. Les hommes de Taylor étaient cette fois-ci Debenham, Gran et Forde. Le principal voyage a commencé le 14 novembre et a été plus difficile à cause de son trajet sur le pack. Granite Harbour a été atteint le 26 novembre. L'équipe s'est installé sur un site baptisé Geology Point, et un abris a été construite en pierre. Durant les semaines suivantes, des exploration et des travaux ont eu lieu sur le glacier Mackay et, au nord, une ou plusieurs chaînes montagneuses ont été identifiées et nommées. L'équipe devait être récupéré par le Terra Nova le 15 janvier 1912 mais le navire ne pu les atteindre. Ils ont attendu jusqu'au 5 février avant de partir vers le sud et et d'être finalement repéré le 18 février par le navire.

Les morceaux de roches géologiques des deux expéditions ont été récupérés par le Terra Nova en janvier 1913. D'autres travaux sur la géologie a été menée par l'équipe Nord, par l'équipe parti au pôle sur le glacier Beardmore, et par un autre groupe qui a grimpé sur le mont Erebus durant les dernières semaines de l'expédition, en décembre 1912[41].

[modifier] Voyage au cap Crozier

Icône de détail Article détaillé : Cap Crozier.

Ce voyage au cap Crozier a été planifié par Edward Adrian Wilson. Il avait suggéré la nécessité de poursuivre ces travaux zoologiques dont les premiers rapports datait de l'expédition Discovery. Les membres de l'expédition Erebus et Terror furent les premiers à donner une description de référence du manchot empereur dans le livre The Zoology of the Antartic Voyage of HM Ships Erebus and Terror (La Zoologie du voyage antarctique des navires Erebus et Terror), publié en 1843 par J.E. Gray et John Richardson et faute d'observations scientifiques, cet animal était considéré comme la forme transitionnelle probable entre reptiles et oiseaux[42],[43].

Le voyage consistait donc à obtenir des spécimens d'embryons tirés d'œufs de manchots Empereurs au cap Crozier, lieu important de reproduction de l'espèce. L'objectif était de pouvoir observer « des points particuliers dans le développement de l'oiseau »[44]. Il a donc fallu faire un voyage en plein hiver afin d'obtenir des œufs. Un deuxième objectif était d'expérimenter les rations alimentaires et le matériel en préparation de l'imminent voyage vers le pôle Sud[45]. Le 22 juin 1911, Bowers et Apsley Cherry-Garrard accompagnèrent Wilson pour cette mission.

Aucune précédente expédition n'avait tenté un si long voyage en Antarctique durant l'hiver. Cherry-Garrard décrit les 19 jours et les 96 km jusqu'au cape Crozier comme une « horreur », dans laquelle les vêtements et les sacs de couchage étaient constamment glacé. Le 5 juillet, la température tombe au-dessous -60 °C et est décrite comme « aussi froid que quelconque voudrait endurer dans le noir, portant des vêtements glacés »[46]. Certains jours, la distance parcourue quotidiennement n'a pas été de plus d'un mille.

Au cape Crozier, l'équipe construisit un igloo à partir de blocs de neige, de pierres et d'une fine planche de bois qu'ils avaient apporté pour la toiture. Ils étaient arrivés assez tôt pour collecter plusieurs œufs de manchot Empereur, mais les conditions climatiques étaient épouvantables. Leur igloo a été presque détruit dans un blizzard avec des vents de force 11, obligeant l'équipe à rester dans leurs sacs de couchage pendant trois jours. La tempête a aussi emporté la tente qu'ils allaient utiliser pour leur voyage de retour, mais elle fut heureusement récupéré plus tard à une distance d'environ 800 mètre de l'igloo. Refusant d'abandonner leurs spécimens, malgré les difficultés et les dangers auxquels ils faisaient face, le groupe est rentré au cap Evans, le 1er août. Les trois œufs ayant survécu au voyage ont été d'abord envoyé au Muséum d'histoire naturelle de Londres[47] et par la suite ont fait l'objet d'un rapport de M. Cossar Stewart à l'Université d'Édimbourg[48]. Ils n'ont pas, toutefois, réussi à apporter des preuves à la théorie de Wilson[49].

Apsley Cherry-Garrard ensuite décrit ce voyage comme « Le Pire Voyage de la Terre » (« The Worst Journey in the World »)[50] et utilisa cette remarque comme le titre du livre qu'il a écrit en 1922 en tant que témoignage sur l'ensemble de l'expédition Terra Nova. Scott décrit ce voyage comme « un merveilleux exploit »[51] et a été très satisfait avec les expérimentations des rations et du matériel : « Nous sommes aussi près de la perfection que possible vu nos connaissances actuelles »[52].

[modifier] Voyage au pôle Sud

[modifier] La barrière de Ross

Icône de détail Article détaillé : Barrière de Ross.

Le 13 septembre 1911, Robert Falcon Scott a révélé ses plans pour le voyage vers le pôle Sud, un allé-retour d'une distance d'environ 2 842 km (1 766 milles) de la péninsule de Hut Point[53], avec une durée estimée à 144 jours. Seize hommes commenceront le voyage, en utilisant les véhicules chenillés, les poneys et les chiens de la barrière de Ross au glacier Beardmore. À cette étape, les chiens feraient marche arrière vers le camp de base et les poneys seraient tués pour servir de nourriture. Par la suite, douze hommes en trois groupes monteront sur le glacier, hissant et tirant leur matériel eux-même. Un seul de ces groupes procèderaient à pôle, les autres étant des groupes de soutien qui seraient renvoyé au fur et à mesure selon les latitudes atteintes. La composition du groupe polaire serait décidé par Scott au cours du voyage. Il s'agissait d'un plan complexe, où les calculs de vitesse, de distance et de consommation de rations n'était pas évident.

L'« équipe motorisée » (Edward Evans, Bernard Day, William Lashly et Hooper) a commencé à partir du cap Evans le 24 octobre avec deux véhicules afin de remorquer des charges à la latitude 80° 30' S et d'attendre les autres équipes. Avant le 1er novembre, les deux véhicules à moteur sont tombé en panne, le second après seulement 87 km[54], et les hommes durent transporter les 336 kg de fournitures restantes sur 241 km à l'emplacement qui leur a été assigné, l'atteignant deux semaines plus tard. Les autres équipes, qui ont quitté cape Evans, le 1er novembre, ne les ont pas rattraper avant le 21 novembre. Les mauvaises conditions météorologiques et les performances variables des poney ont ralenti la vitesse de leurs déplacements.

Le 24 novembre, Day et Hooper sont retourné à la base. Les chiens devaient revenir à partir d'ici, mais à cause de la lenteur sur ses prévisions, Scott a décidé de les faire continuer le trajet, informant George Simpson, en charge du camp du cap Evans lors de l'absence de Scott par message. Le 4 décembre, l'expédition campa près de la « passerelle » (le passage entre la barrière de Ross et le glacier Beardmore) lorsqu'il ont rencontré un blizzard, forçant les hommes à rester au camp jusqu'au 9 décembre et obligeant l'utilisation de rations destinées au voyage sur le glacier. Lorsque le blizzard s'est levé, le reste des poneys ont été abattus (quatre avaient été tués plus tôt) et leur viande stocker dans des dépôts ou ajouté aux rations transportés. Le 11 décembre, Cecil Meares et Dimitri rentrèrent sans les chiens qu'ils devaient ramener. Ces chiens devaient initialement servir pour les missions scientifiques lors de la troisième saison, mais en raison de leurs excellentes performances, Scott envisagea de les utiliser pour aider les équipes polaires et de soutien à faire le chemin de retour.

[modifier] Le glacier Beardmore

Icône de détail Article détaillé : Glacier Beardmore.
Le glacier Beardmore est le plus grand glacier du monde avec une longueur dépassant les 160 km.
Le glacier Beardmore est le plus grand glacier du monde avec une longueur dépassant les 160 km.
À l'heure du déjeuner.
À l'heure du déjeuner.

Les douze autres hommes gravirent le glacier Beardmore et montèrent le 20 décembre le Upper Glacier Depot. Il n'y avait encore aucun indice pour Scott quant aux personnes qui l'accompagneraient dans le voyage final au pôle. Le 22 décembre, à une latitude de 85°20'S, Scott renvoya Edward L Atkinson, Apsley Cherry-Garrard, Wright et Keohane en tant que première équipe de soutien. Scott donna à Atkinson des ordres concernant les chiens, en lui demandant de veiller à ce que le One Ton Depot — un des dépôts principaux de la barrière de Ross — soit réalimenté et d'emmener les chiens plus au sud pour aider le retour des équipes qui continuaient.

Les deux autres équipes ont continué plus au sud, dans de bonnes conditions et compense une partie du temps perdu sur la barrière de glace. Le 4 janvier 1912, à une latitude de 87 ° 32 'S, Scott a pris sa décision sur la composition de la dernière équipe - cinq hommes (Scott, Wilson, Oates, Bowers et Edgar Evans) continueraient alors que le lieutenant Evans, Lashly et Crean reviendrait en tant qu'équipe de support. La décision fut réflêchi mais inédite : tout avait été basé sur des équipes de quatre hommes. Avant le départ, Evans a reçu de nouveaux ordres plus précis pour les chiens. Au cours du voyage retour de cette équipe de support, Evans est tombé gravement malade du scorbut. Au One Ton Depot, il ne pouvait plus marcher et a été transporté sur le traîneau par ses camarades jusqu'à environ 8 km au sud de la péninsule de Hut Point[55]. De là, le 18 février, Crean a marché en solitaire jusqu'au Hut Point et par chance à trouvé Atkinson et Dimitri préparant les chiens pour réapprovisionner le One Ton Depot. Une équipe de secours a été formée et Evans a été transporté à Hut Point, à peine vivant, le 22 février. Lashly et Crean (mais pas Atkinson) ont par la suite reçu des Albert Medals pour leurs efforts[56].

[modifier] Le pôle Sud

Icône de détail Articles détaillés : Pôle Sud, Polheim et Expédition Amundsen.

Le groupe du pôle a continué plus au Sud, dépassant le 9 janvier le point le plus loin de l'expédition Nimrod d'Ernest Shackleton (88 ° 23 'S). Sept jours plus tard, à environ 24 km de leur but, un drapeau noir de Roald Amundsen a été repéré et les membres de l'équipe comprirent qu'ils avaient été précédés. Ils ont atteint le pôle, le lendemain, le 17 janvier et ont découvert qu'Amundsen était arrivé le 14 décembre 1911. Les norvégiens avaient laissé une tente, certaines fournitures et une lettre pour le roi Haakon VII de Norvège qu'il, afin d'authentifier son exploit, a demandé poliment à Scott de remettre.

« Le pire est arrivé. Un simple coup d'œil nous révèle tout. Les Norvégiens nous ont devancés... Demain nous irons jusqu'au pôle, puis nous rentrerons à la base le plus vite possible »
    — Journal de Scott, 16 janvier 1932[57].

Scott et ses hommes à la base de Roald Amundsen, Polheim, au pôle Sud. De gauche à droite : Scott, Bowers, Wilson et PO Evans. La photo est prise par Lawrence Oates.
Scott et ses hommes à la base de Roald Amundsen, Polheim, au pôle Sud. De gauche à droite : Scott, Bowers, Wilson et PO Evans. La photo est prise par Lawrence Oates.

L'arrivée près d'un mois plus tôt d'Amundsen entraîna une vive déception, n'était cependant pas totalement inattendu. L'installation d'Amundsen dans la baie des Baleines en était un signe notable. Le norvégien se basait exclusivement sur les chiens dans lesquels lui et ses compatriotes avaient une grande expertise. La stratégie mixte de Scott a été plus dure pour les hommes, et signifiait un départ plus tardif jusqu'à ce que le temps soit assez modéré pour les poneys. En comparaison, le voyage d'Amundsen au pôle pris 57 jours contre 79 pour Scott et Amundsen débuta 12 jours plus tôt.

Après avoir confirmé leur position et planté leur propre drapeau, Scott et ses hommes retournèrent vers le camp de base dès le lendemain, et pendant trois semaines ont fait des progrès raisonnables avec une moyenne de 23 km par jour. Cependant, la saison avançait et les températures atteignaient les -29 °C, lorsque la neige devint de plus en plus dure et épaisse, faisant augmenter l'adhérence des skis et donc rendant la traction du traîneau de plus en plus difficile. Le 7 février, ils ont commencé leur descente du glacier Beardmore, mais on trouvé le voyage et la localisation des dépôts difficiles. Malgré cela, Scott a ordonné une demi-journée de travaux géologiques et 14 kg d'échantillons ont été ajoutés au chargement. La santé d'Edgar Evans se détériora rapidement, une blessure à la main ne guérissait pas, il fut gravement touché par le froid et il se pourrait qu'il est été blessé à la tête après plusieurs chutes sur la glace. Tous les membres de l'équipe ont été victimes de malnutrition, mais comme Evans été le plus grand, la plupart estiment que c'est pour cette raison qu'il fut plus touché. Près du pied du glacier, il a chuté et il est décédé le 17 février[57].

Le retour du pôle.
Le retour du pôle.

Au retour sur la barrière de glace, l'équipe a souffert de conditions météorologiques extrêmes, jamais enregistré dans cet environnement hostile[58]. Ceci, allié à leur faiblesse lié à la déshydratation, la malnutrition et de vraisemblables problèmes de scorbut, a scellé leur sort. Comme la marche a progressé à un rythme ralenti, il est devenu de plus en plus difficile de survivre avec les rations récupérées aux dépôts. Lawrence Oates, ayant une vieille blessure de guerre au pied et étant paralysé par des gelures, est devenu de plus en plus incapable de continuer. Le 17 mars, le jour de son 32e anniversaire, se sachant condamné par la gangrène[57] et sachant que ses compagnons refuser de l’abandonner, il préféra se sacrifier pour le bien de son équipe. Il quitta donc la tente avec des célèbres paroles devenues célèbres : « Je vais sortir et j'y serai peut-être longtemps » (« I am just going outside and I may be some time »), disparaissant dans le blizzard. La peinture A Very Gallant Gentleman du peintre britannique John Charles Dollman est un hommage célèbre à son courage[57].

Ce sacrifice délibéré[59] ne fut pas suffisant pour sauver les autres. Scott, Wilson et Bowers luttérent jusqu'à 18 km au sud du One Ton Depot, mais ont été interrompues le 20 mars par un violent blizzard. Impossible d'avancer, même si chaque jour, ils ont tenté de le faire. Leurs stocks sont donc arrivés à expiration. Dans le journal de Scott, au 29 mars, la date présumée de leur mort, se termine par ces mots :

« Chaque jour nous sommes préparés pour aller à notre dépôt, distant de 11 milles, mais l'autre côté de l'entrée à la tente reste un paysage de neige tournoyant au gré du vent. Je ne pense plus qu'on puisse espérer mieux maintenant. Nous persévérons jusqu'à la fin, mais nous devenons faibles, bien sûr, et la fin est proche. C'est dommage mais je pense que je ne peux plus écrire. R. Scott. Pour l'amour de Dieu prenez soin de nos hommes[60]. »

[modifier] Tentatives de soulagement de l'équipe polaire (1912)

[modifier] Ravitaillement du One Ton Depot

Traîneau tiré par les membres de l'expédition
Traîneau tiré par les membres de l'expédition

Scott avait ordonné le ravitaillement du One Ton Depot à Meares, puis répété à Simpson, juste avant de partir sur la route polaire. Ces ordonnances nécessaires au transport à la gare de « cinq rations XS (Extra Summit)[61], ou a tout hazard trois, ... et autant de nourriture pour chien transportable, le dépôt devant être construit au 10 janvier 1912 »[62]. Lorsque Atkinson est retourné au cap Evans, le 28 janvier, il a appris que les trois rations minimums avaient été entreposée mais que dépôt et la nourriture pour chien demandé n'avait pas été placé[63]. Il a décidé de prendre les deux rations manquantes à One Ton lui-même, mais, apparemment n'a rien pour la nourriture des chiens[64]

La situation d'urgence qu'à posé le sauvetage du lieutenant Evans sur la barrière de glace, força Atkinson a changé ses plans et de transmettre rôle du ravitaillement du dépôt, par défaut, à Cherry-Garrard[65]. Il sera accompagné par le musher Dimitri Gerov. Atkinson n'a pas encore de craintes pour la sécurité de l'équipe polaire, car quand Evans vu l'équipe pour la dernière fois sur le plateau Antarctique, elle voyageait en bon ordre et dans les délais prévus. Atkinson donna des ordres à Cherry-Garrard qui écrira plus tard, qu'ils étaient « de se rendre au One Ton Depot le plus rapidement possible et de laisser la nourriture là-bas. Si Scott et son équipe ne sont pas arrivés avant moi, je devrait juger moi-même de ce qu'il faut faire » et « Rappelez-vous que Scott ne dépend pas des chiens pour son retour et qu'ils n'allaient pas tenter leur chance avec les chiens »[66]. Le compte-rendu écrit d'Atkinson est également dans ce sens[67].

Le camp temporaire.
Le camp temporaire.

Le 26 février, Apsley Cherry-Garrard parti de la péninsule de Hut Point avec Dimitri et deux équipes de chiens. Ils arrivèrent au One Ton Depot le 4 mars et déposèrent les rations supplémentaires. Scott n'était pas là. Avec des stocks pour eux-mêmes et les chiens pendant 24 jours, ils avaient environ 8 jours de temps d'attente avant d'avoir à revenir à Hut Point. L'alternative à l'attente, c'est-à-dire le départ vers le sud revenait, en l'absence de dépôt de nourriture pour chien, à condamner les chiens et allant à l'encontre de l'ordre de Scott de ne pas les mettre en danger. Cependant, Cherry-Garrard a décidé d'attendre Scott. Le 10 mars, suite à l'aggravation des conditions météorologiques, avec ses propres vivres en baisse et ignorant que l'équipe de Scott se battaient pour leur vie à moins de 113 km[68], Cherry-Garrard retourna au camp, atteignant Hut Point le 16 mars. Atkinson allait plus tard écrire : « Je suis convaincu qu'aucun autre officier de l'expédition aurait pu mieux faire »[67], mais Cherry-Garrard a culpabilisé pour le reste de sa vie, se demandant s'il aurait pu faire un autre choix qui aurait pu sauver l'équipe de Scott[69].

[modifier] Dernier effort

Après le retour de Cherry-Garrard du One Ton Depot sans nouvelles de Scott, l'anxiété a lentement augmenté. Atkinson a décidé de faire un voyage de plus pour essayer d'atteindre l'équipe polaire, et le 26 mars partit avec Keohane et un traîneau qu'il tirèrent eux-mêmes contenant 18 jours de provisions. Dans de très basses températures (-40 °C), ils ont atteint le Corner Camp le 30 mars, quand, selon l'avis d'Atkinson, les conditions météorologiques, le froid et la période de l'année rendaient de nouveaux progrès au sud impossible. Atkinson a enregistré, « Dans ma tête, j'étais certain que l'équipe (polaires) avait péri »[70] et il est ensuite retourné avec Keohane à Hut Point.

[modifier] L'équipe de recherche

Observation Hill, où une grande croix de bois a été érigée au sommet de la colline à la mémoire des morts de l'expédition.
Observation Hill, où une grande croix de bois a été érigée au sommet de la colline à la mémoire des morts de l'expédition.

Les autres membres de l'expédition[71] ont attendu tout l'hiver, poursuivant leur travail scientifique. Le 29 octobre 1912, Atkinson a conduit une équipe de recherches avec des mules[72] pour connaître, si possible, le sort de l'équipe polaire. Le 12 novembre, elles ont trouvé la tente contenant les corps gelés de Scott, Wilson et Bowers à 18 Km au sud du One Ton Depot.

Atkinson lira les parties importantes du journal de Scott et la nature de la catastrophe a été révélé. Après avoir recueillis les journaux, des effets personnels et des dossiers, la tente a été effondrée sur les corps et un cairn en neige fut érigé, surmonté d'une croix fabriquée à partir des skis de Gran. L'équipe rechercha le corps de Lawrence Oates plus au sud mais elle n'a retrouvé que son sac de couchage. Le 15 novembre, elles ont élevé un autre cairn près de l'endroit où ils croyaient qu'il était mort.

De retour à Hut Point, le 25 novembre, l'équipe de recherche a constaté que l'équipe Nord de Campbell avait elle-même réussi à revenir à la base, le 5 novembre. En tant qu'officier le plus âgé, Campbell a pris le commandement de l'expédition les dernières semaines, avant l'arrivée du Terra Nova le 18 janvier 1913. Avant le départ définitif, une grande croix de bois a été érigée au sommet d'Observation Hill, la colline surplombant Hut Point. Les noms des disparus y ont été inscrit ainsi qu'une courte citation du poème Ulysse d'Alfred Tennyson : To strive, to seek, to find, and not to yield[73].

[modifier] Bilan

[modifier] Le mythe du héros

La mort de Scott et de son équipe éclipsa tout le reste dans l'esprit du public, y compris l'exploit de l'équipe de Roald Amundsen comme les premiers hommes au pôle[74]. Pendant de nombreuses années, l'image de Scott comme un héros tragique, au-delà de tout reproche, est resté pratiquement incontestée, car bien qu'il y eut des divisions parmi ceux qui étaient proches de l'expédition, y compris les proches des disparus[75], cette mésentente ne fut pas public. La légende a grandi au fil du temps et a été renouvelée par le film L'aventure sans retour - L'épopée du Capitaine Scott de 1948 et par la conquête de l'Everest en 1953. Il n'y a pas eu de véritable changement dans la perception par le public jusque dans les années 1970, époque à laquelle la quasi totalité des personnes directement concernées par l'expédition sont morts.

Le Terra Nova derrière une formation de glace.
Le Terra Nova derrière une formation de glace.

La controverse a éclaté avec la publication de l'ouvrage de Roland Huntford Scott and Amundsen en 1979 (réédité et adapté en 1985 à la télévision sous le nom de The Last Place On Earth). Ce livre, très critique sur Scott et lui reprochant tout ce qui s'est mal passé, trouva l'acceptation d'une génération plus cynique, moins sensibles aux récits d'héroïsme. Une critique plus particulière a été faite sur le style autoritaire supposé de Scott, son manque de jugement des hommes et une série de dysfonctionnements organisationnels tels que le transport combiné. Il a fallu de nombreuses années avant qu'une contre-attaque, dirigée par des écrivains, historiens et scientifiques tels que Ranulph Fiennes et Susan Solomon[76], ont commencé à réhabiliter, dans une certaine mesure, la réputation de Scott.

Les historiens polaires s'accordent généralement à penser que les techniques d'Amundsen, soutenu par ses expériences antérieures en Arctique et sa familiarité avec les conditions météorologiques, lui a donné d'énormes avantages dans la course au pôle Sud[77], mais cela n'explique pas en soi les raisons de la catastrophe.

[modifier] La dernière lettre de Scott

Icône de détail Article détaillé : La dernière lettre de Scott.

Dans sa dernière lettre exposée au British Museum de Londres, Scott écrit, au bord de la mort, pour donner sa version de l'échec de l'expédition[78]. Pour lui, c'est une accumulation de malchances plutôt qu'une mauvaise organisation.

Ses détracteurs comme Roland Huntford voit en ceci une justification[79] et Diana Preston analyse ceci comme un mélange de causes, des défaillances logistiques et de la pure malchance[80].

[modifier] Le régime alimentaire

Étant donné que la cause probable de la mort de l'équipe polaire était lié à la famine et / ou le scorbut, la question du régime alimentaire est d'intérêt. Les rations transportées et consommées par l'ensemble des équipes lors de l'expédition étaient fondées sur la science nutritionnelle de 1910, avant la connaissance de la vitamine C et des causes du scorbut. L'accent a été accordée à haute teneur en protéines jugées nécessaires pour remplacer les calories brûlées au cours du transport des lourdes charges, en particulier des traîneaux tirés par les hommes eux-mêmes. En fait, les valeurs calorifiques des rations utilisées ont été gravement surestimé, même si cela ne fut évident que beaucoup plus tard[81]. La ration quotidienne de base pour l'homme était de 450 g de biscuits, 336 g de pemmican, 84 g de sucre, 56 g de beurre, 20 g de thé et de 16 g de cacao[82]. Ce régime sera complété en tuant des poneys pour leur viande une fois leur travail effectué, mais de tels suppléments n'aurait pas comblé le déficit calorique sur de longues périodes.

[modifier] Bibliographie

[modifier] Adaptations cinématographiques

[modifier] Notes et références

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Terra Nova Expedition ».
  1. David Crane, Scott of the Antarctic, p. 397.
  2. ab Bertrand Imbert et Claude Lorius, Le grand défi des pôles, Découvertes Gallimard, série histoire, 1987, réédition 2006. Page 75.
  3. abcdefghijkl Bertrand Imbert et Claude Lorius, Le grand défi des pôles, Découvertes Gallimard, série histoire, 1987, réédition 2006. Page 85.
  4. Lettre à Ernest Shackleton, cité dans Scott of the Antarctic par David Crane, pages 335 et 336.
  5. « Je vous laisse McMurdo » (« I am leaving McMurdo sound to you ») avait écrit Shackleton à Scott le 17 mai 1907. Il avait également précisé les différentes alternatives qu'il se proposé à suivre.
  6. abc Bertrand Imbert et Claude Lorius, Le grand défi des pôles, Découvertes Gallimard, série histoire, 1987, réédition 2006. Page 83.
  7. ab (en) Douglas Mawson, south-pole.com
  8. Ranulph Fiennes, Captain Scott, p. 157.
  9. ab Bertrand Imbert et Claude Lorius, Le grand défi des pôles, Découvertes Gallimard, série histoire, 1987, réédition 2006. Page 86.
  10. See Lt Evans's account in SLE, Vol II, p. 489, et seq.
  11. David Crane, Scott of the Antarctic, p. 406.
  12. Evans in SLE Vol II p. 498.
  13. Huntford, p. 267.
  14. Diana Preston, A First Rate Tragedy, p. 113 et 217. Preston suggère que Teddy Evans est à blâmer pour avoir laissé Meares faire cette commission.
  15. Bertrand Imbert et Claude Lorius, Le grand défi des pôles, Découvertes Gallimard, série histoire, 1987, réédition 2006. Page 80.
  16. Susan Solomon, The Coldest March: Scott's Fatal Antarctic Expedition, p. 22.
  17. David Crane, Scott of the Antarctic, , pages 462 à 464.
  18. Diana Preston, A First Rate Tragedy, p. 50.
  19. Scott in SLE, Vol. I, p. 432.
  20. Durant la pose des dépôts, le journal de Scott contenait des commentaires habituellement négatifs sur les chiens, par exemple le 27 janvier et le 17 mars. Dans ces notes durant l'avancée vers le pôle, leurs performances sont décrites comme « splendide » (« splendid »).
  21. Il y a différentes versions des mots de ce télégramme. Apsley Cherry-Garrard (p. 82), David Crane (p. 423) et Diana Preston (p. 127) le reportent tous comme très succinct : « Je vais au Sud » (« Am going south »). Le Lt. Evans, cité par Susan Solomon (p. 64) donne la version version plus courtoise. Ranulph Fiennes et Huntford utilisent également cette formulation.
  22. Dans le film, L'aventure sans retour - L'épopée du Capitaine Scott, Scott reçoit le télégramme en Nouvelle-Zélande lorsqu'il charge son navire, il le garde sans l'ouvrir et découvre son contenu après le départ du bateau. Ceci est faux.
  23. David Crane, Scott of the Antarctic, p. 427.
  24. SLE, Vol. I, pp. 13–14.
  25. SLE, Vol. I, p. 16.
  26. En 1901-1902, celà a pris 16 jours au RRS Discovery de naviguer de Lyttleton pour le cape Adare; en 1908 le Nimrod mis 24 jours. Les 40 jours du Terra Nova est de loin le plus long voyage.
  27. ab SLE, Vol. I, p. 89.
  28. Ranulph Fiennes, Captain Scott, p. 206.
  29. Diana Preston, A First Rate Tragedy, p. 143.
  30. Ranulph Fiennes, Captain Scott, p. 212.
  31. It was on this journey that Scott performed his celebrated dog-rescue act when one of the teams fell down a crevasse (Apsley Cherry-Garrard, The Worst Journey in the World, pp. 167–70).
  32. Apsley Cherry-Garrard, The Worst Journey in the World, pp. 182–196 (Bowers's account of this disaster).
  33. Scott's orders to Campbell, SLE, Vol. II, pp. 79–82 : l'équipe était alors appelé l'« équipe Est » (« Eastern Party »).
  34. Diana Preston, A First Rate Tragedy, p. 144.
  35. SLE, Vol. II, p. 130.
  36. SLE Vol II, pp. 312–16.
  37. SLE, Vol. II, pp. 155–79.
  38. See Scott's instructions, SLE, Vol. II, pp. 184–85.
  39. Butter Point a été nommé ainsi après qu'un dépôt contenant du beurre a été laissé durant l'expédition Discovery.
  40. Scott's instructions; SLE, Vol. II, pp. 222–23.
  41. Priestley's report; SLE, Vol. II, pp. 350, et seq.
  42. Bertrand Imbert et Claude Lorius, Le grand défi des pôles, Découvertes Gallimard, série histoire, 1987, réédition 2006. Page 151.
  43. Bertrand Imbert et Claude Lorius, Le grand défi des pôles, Découvertes Gallimard, série histoire, 1987, réédition 2006. Page 89.
  44. Wilson; SLE, Vol. II, p. 1.
  45. Apsley Cherry-Garrard, The Worst Journey in the World, p. 305.
  46. Apsley Cherry-Garrard, The Worst Journey in the World, p. 296.
  47. Apsley Cherry-Garrard, The Worst Journey in the World, p. 351–52.
  48. Apsley Cherry-Garrard, The Worst Journey in the World, p. 353–56.
  49. Ranulph Fiennes, Captain Scott, p. 260.
  50. Apsley Cherry-Garrard, The Worst Journey in the World, p. 350.
  51. SLE Vol. I p. 361.
  52. SLE Vol. I p. 368.
  53. Apsley Cherry-Garrard, The Worst Journey in the World, p. 373.
  54. Ranulph Fiennes, Captain Scott, p. 269.
  55. Lashly's diary, quoted by Apsley Cherry-Garrard, The Worst Journey in the World, pp. 442–62.
  56. Atkinson did, however, win an Albert Medal for lifesaving, during World War I, as recorded p. 178 in Sara Wheeler's biography of Cherry-Garrard: Cherry Jonathan Cape 2001
  57. abcd Bertrand Imbert et Claude Lorius, Le grand défi des pôles, Découvertes Gallimard, série histoire, 1987, réédition 2006. Page 95.
  58. Voir l'analyse dans The Coldest March: Scott's Fatal Antarctic Expedition de Susan Solomon.
  59. See Scott's diary entry, 17 March, SLE Vol I p. 592
  60. Scott's diary, final entry 29 March 1912 in SLE Vol I p. 595
  61. Une ration XS était de la nourriture pour quatre homme sur une semaine
  62. Apsley Cherry-Garrard, The Worst Journey in the World, p. 30 (George Seaver's foreword to 1965 ed.).
  63. It is unclear when he knew that no dog food had been taken, but he writes in his report in SLE, Vol. II, p. 300: "... there was no dog food in any of the depots except at corner Camp, or along any of the route".
  64. The absence of dog food at One Ton made it virtually impossible for Atkinson to carry out Scott's orders to him to "bring the dogs south", or indeed the more specific orders which Evans had received, to bring the dogs to 82 or 83° S
  65. Meares was on the point of departing with the ship, Wright (Atkinson's first choice) was heavily committed to ongoing scientific work, so Cherry-Garrard was the only "officer" available.
  66. Apsley Cherry-Garrard, The Worst Journey in the World, pp. 472–73. Scott had previously made it clear that he wanted the dogs saved for scientific work in the third season.
  67. ab SLE, Vol. II. pp. 298–306
  68. See Table of Distances in SLE, Vol. I, p. 632.
  69. Diana Preston, A First Rate Tragedy, p. 210
  70. SLE, Vol. II, p. 309.
  71. 13 at Cape Evans; Campbell's party of six was still missing.
  72. These, a gift from the Indian Government, had been landed from the Terra Nova in February. They were of a higher quality than their predecessors.
  73. « Travailler, chercher, trouver, et ne pas céder. »
  74. Huntford, p. 526
  75. Allusions dans Captain Scott de Ranulph Fiennes, pages 410 à 422.
  76. In The Coldest March, based on extensive meteorological research, Solomon attributes the party's demise to the single cause of extreme Barrier weather
  77. Voir par exemple Scott of the Antarctic de David Crane,p. 426 ou A First Rate Tragedy de Diana Preston, p. 221.
  78. Bertrand Imbert et Claude Lorius, Le grand défi des pôles, Découvertes Gallimard, série histoire, 1987, réédition 2006. Page 130 et 131.
  79. Huntford, Scott and Amundsen, p. 509.
  80. Voir « The Reason Why » dans A First Rate Tragedy de Diana Preston, pages 214 à 228.
  81. Diana Preston, A First Rate Tragedy, pages 218 et 219.
  82. Diana Preston, A First Rate Tragedy, p. 181.

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