Dynastie Kadjar

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L'Iran vers 1900.
L'Iran vers 1900.
Histoire de l'Iran

La dynastie Ghajar (en persan: قاجار, aussi transcrit Qajar ou Kadjars) règne sur l'Iran de 1786 à 1925. Les Ghajars sont d'origine turkmène, issue des tribus Qizilbashs qui servaient la dynastie Safavides. Après la mort de Karim khan Zand, Agha Mohammad Khan, eunuque châtré par ce dernier, se met à unifier l'Iran. Vers 1794, il a éliminé ses principaux rivaux, particulièrement Lotf Ali Khan, le dernier souverain de la dynastie Zand et rétabli son contrôle sur les anciens territoires iraniens en Géorgie et dans le Caucase.

«Les Ghajars», première rangée en haut (de droite à gauche) : Agha Mohammad shah, Fath'Ali Shah, Mohammad Shah. Deuxième rangée (de gauche à droite): Nasseredin Shah, Mozaffaredin Shah. Troisième rangée (de droite à gauche) : Mohammad Ali Shah, Ahmad Shah.  .
«Les Ghajars», première rangée en haut (de droite à gauche) : Agha Mohammad shah, Fath'Ali Shah, Mohammad Shah. Deuxième rangée (de gauche à droite): Nasseredin Shah, Mozaffaredin Shah. Troisième rangée (de droite à gauche) : Mohammad Ali Shah, Ahmad Shah. .

A partir du début du XIXe siècle, les Qajars et l'Iran tout entier ont commencé à subir des pressions de la part de deux grandes puissances mondiales: la Russie et la Grande Bretagne, dans le cadre de ce que l'on a appelé le Grand Jeu. L'intérêt des britanniques pour l'Iran était dû à une nécessité de protéger les routes commerciales vers l'Inde alors que l'intérêt des russes était l'expansion à partir du nord du territoire iranien. Après les guerres russo-iraniennes (1804-1813) et deux traités (Golestan (1812) et Turkmanchai (1828)) très défavorables pour les perses, l'Iran perd tous ses territoires du Caucase au nord de l'Araks. Puis, au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, la Russie force les Qajars à leur abandonner tout leurs territoires en Asie centrale. Pendant ce temps, la Grande Bretagne a envoyé des troupes en Iran pour les empêcher de récupérer Herat et les autres territoires d'Afghanistan qui avaient été perdus depuis les Safavides, la perte d'Herat est entériné par le Traité de Paris en 1857.


La période Ghajar est marquée par la résignation de l'Iran devant les Russes et les Britanniques, qui rivalisent en demandant chacun des concessions supplémentaires, et le déclin du pays. Cependant le pays s'ouvre pour la première fois à la modernité et à la technologie venant de l'Occident.

Les premières tentatives iraniennes de modernisation du pays ont commencé sous le règne de Nasseredin Shah, grâce à son premier ministre Amir Kabir, qui a réformé le système fiscal, renforcé le contrôle centrale sur l'administration, encouragé le commerce et l'industrie et réduit l'influence du clergé chiite et des puissances étrangères. C'est lui qui fonde Dar-ol Fonoun, premier établissement d'enseignement supérieur en Iran. Il sera assassiné sous les ordres de certains membres de la cour qui craignaient pour leurs privilèges. En 1871, sous l'influence de Mirza Hosein Khan Moshir od-Dowleh, nouveau premier ministre du Shah, se met en place un gouvernement de style européen. Moshir od-Dowleh est assez rapidement révoqué par le Shah à cause de conservateurs ayant peur de l'influence étrangère; mais le mouvement pour la réforme est maintenant en marche. Les britanniques, vers qui les persans se sont tournés pour contrer l'influence russe, conseillent au Shah d'ouvrir plus le pays au commerce étranger, ce qui sera fait par Nasseredin Shah en 1888 quand il ouvre la rivière Karoun (Khuzestan) au commerce étranger et donne à Paul Reuter une concession pour ouvrir la première banque en Iran, puis donne en 1890 une concession à une autre compagnie britannique pour le monopole sur le tabac. Sous la pression populaire et religieuse, le Shah sera obligé d'annuler ces concessions.

Le long règne de Nasseredin Shah (près de cinquante ans), et ses voyages en Europe, qui sont les premières visites d'un souverain iranien en Occident, ouvrent la voie à des nouveaux courants de pensée auxquels une grande partie du clergé est hostile. Nassereddin Shah est assassiné en 1896 par un clerc, événement unique dans les annales de la Perse moderne qui précède la révolution constitutionnelle, la première dans un pays musulman.

La révolution constitutionnelle, suite à des mécontentements populaires nés de l'ingérence étrangère, des concessions accordées aux Européens, du déclin économique et des nouvelles idées de liberté, de démocratie et de « modernité », aboutit en 1906.

Sous la pression populaire, le combat des intellectuels et l'adhésion d'une partie du clergé et des grands marchands, qui sont désireux de limiter les pouvoirs du Shah, la constitution est accordée par Mozafaredin Shah le 30 décembre 1906. Il meurt cinq jours après.

Mohammad Ali Shah, le fils de Mozafaredin Shah, avec l'aide des Russes, s'oppose à la constitution et, en s'appuyant sur la brigade cosaque persane, les Cosaques, bombarde le bâtiment du Majless (le Parlement) en juin 1908, arrête les députés et ferme le Parlement. Le pays rentre alors dans une période despotique qui dure près d'un an. En juillet 1909, les forces constitutionnelles arrivant de Rasht et de Tabriz, après des batailles et de nombreuses victimes, rétablissent la constitution et destituent le souverain, qui s'exile en Russie.

Son fils, Ahmad Shah, accède au trône à l'âge de 11 ans. L'Iran connaît une autre période troublée. L'Iran est occupé par les armées russes, britanniques et ottomanes durant la première guerre mondiale (1914-1918). Le jeune roi, idéaliste, démocrate mais faible, est incapable de garantir l'intégrité de pays et de faire régner l'ordre.

La dynastie Ghajar est destituée par le Parlement en 1925, en l'absence d'Ahmad Shah, alors en visite en Europe. Reza Khan, le puissant ministre de la guerre est également nommé Premier ministre, à la demande de Majless, et accède ainsi au Trône du Paon et fonde la dynastie Pahlavi en 1925.

Ahmad Shah meurt en octobre 1930 en France, à Neuilly-sur-Seine.

[modifier] Dynastie Ghajar

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