Bouyides

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Histoire de l'Iran

Bouyides ou Buwayhides ou Buyide ou Bouides (arabe : al-buwayhīyūn, البويهيون, ou banū buwīh, بنو بويه) (en persan : بوییان, bōyīān).

Nom donné à une dynastie musulmane qui régna en Perse et dans l'Irak-Adjémi (Jibâl) aux Xe et XIe siècles, de (9451055).

Sommaire

[modifier] Origine

Cette dynastie chiite d'origine perse, vient du nord de l'Iran. Elle fut fondée par les trois fils de Buyeh (ou Buwayh ou Bouyah), pêcheur de la province de Daylam qui vivait vers l'an 900: `Alî, Hasan et Ahmad qui du rang de simples soldats s'élevèrent au souverain pouvoir et qui régnèrent à Bagdad, ainsi que sur la Perse, depuis l'an 932 jusque vers 1055. Ils formèrent deux branches, dont l'une domina l'Irak de 932 à 1029, époque à laquelle elle fut remplacée par les Ghaznévides, et l'autre le Fars (Perse propre) de 933 à 1055, et fut remplacée par les Seldjoukides.

Vers 935, `Alî, gouverneur de Karaj, s'empara d'Ispahan et du Fars tandis que Hasan et Ahmad mirent la main sur le Khuzestan et la province de Kerman. Les trois frères coalisèrent alors leurs forces pour occuper Bagdad en 945.

[modifier] Le protectorat Bouyide

L'Iran vers l'an 1000
L'Iran vers l'an 1000

C'est le début de la tutelle (ou protectorat) des Bouyides sur le califat abbasside. Mu`izz ad-Dawla devient amîr al-umarâ’ (émir des émirs).

Le prince Bouyide Ahmed ibn Buway, émir récemment convertit originaire des montagnes du Daylam au sud de la Caspienne, prend Bagdad et obtient les pleins pouvoirs, le titre d’amîr al-umarâ’ et le nom de Mu'izz al-Dawla. Tous les organes gouvernementaux sont rattachés à l’émir, en particulier le vizir. Le calife ne garde qu’un rôle représentatif et religieux (sur ce dernier point pour les sunnites seulement). L’émir prend la responsabilité des soldes et traitement (l'iqtâ se généralise en Irak) et conserve son autorité sur les chefs militaires.

Les Bouyides sont des chiites et leur pouvoir s’étend désormais sur l’Irak et l’Iran occidental, créant un nouvel ensemble territorial. Ils ne cherchent pas à persécuter les sunnites, majoritaires, ni à établir un califat Alide (ou chiite). Le dernier imam a en effet disparu.

Les Bouyides remettent en état les ouvrages d’irrigations, les routes, les ponts, gravement endommagés à l’époque précédente. Ils construisent des palais, accueillent libéralement des hommes de lettres et de sciences.

L'empire fut, par la suite, fragmenté entre les membres de la famille.

Néanmoins, `Adhud ad-Dawla Fannâ Khusraw (949-983), gouverneur de Fars, parvint à réunifier le tout et même à un peu agrandir le territoire originel. Sous son règne, on construisit des hôpitaux et des barrages, on noua des relations diplomatiques avec les Samanides, les Hamdanides, les Fatimides et l'Empire byzantin. Cet empereur donna au régime bouyide un caractère profondément perse et chi'ite, encourageant notamment les pèlerinages à Najaf et Karbala.

Après la mort de ce "souverain éclairé", l'empire souffrit fort de ses divisions. Ce qui n'empêcha cependant pas le poète Firdawsi d'écrire son Shâh Nâmâ (Livre des Rois), poème épique racontant l' histoire de la Perse des origines à la conquête arabe.

En 1055, le Seldjoukide Toghril Beg déposa le dernier souverain Bouyide (en Iraq: il faudra attendre 1063 en ce qui concerne la branche de Shiraz), Abu Nasr al-Malik ar-Rahim, mettant ainsi fin à ce qu'il est convenu d'appeler l'« Intermède iranien » au sein de l'empire arabo-musulman.

[modifier] Une période d'éclosion intellectuelle

C'est au cours de cette période troublée que la littérature et les sciences se sont particulièrement épanouies.

[modifier] Après les Bouyides

Les Seldjoukides maintiendront les califes Abbassides en place, sous un nouveau protectorat, mais sunnite cette fois. Comme sous les Bouyides, le pouvoir du calife restera strictement théorique.

Ce sont ces mêmes Seldjoukides contre qui les premières croisades seront dirigées. Ils seront, eux et le calife, renversés par les hordes mongoles en 1258.

[modifier] Les émirs et les sultans Bouyides

Daylamides du Khuzestan et du Fars
Daylamides d'Irak à Bagdad
Daylamides du Kerman
Daylamides de Ray puis Ispahan et Hamadan

[modifier] Source partielle

« Bouyides », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions] (Wikisource)