Daniel Bouton

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Bouton.

Daniel Bouton (né le 10 avril 1950, à Paris Xe) est actuellement président[1] de la Société générale. Sa femme, Nicole Berckole, est directrice adjointe à la Banque Lazard, chargée en 2004 d'assurer les contacts entre la banque et la bourse.

Sommaire

[modifier] Biographie

Diplômé de l’Institut d'études politiques de Paris et ancien élève de l’École nationale d'administration (Promotion François Rabelais, 1973) dont il était le benjamin, il commence sa carrière à l'Inspection des finances, comme inspecteur adjoint puis inspecteur des finances (1974), et chargé de mission en 1976. L'année suivante, il est chargé de mission à la direction du budget en 1977, puis intègre en 1980 comme conseiller technique, le cabinet de Maurice Papon, ministre du Budget.

Après l'élection présidentielle française de 1981, il est nommé chef de bureau à la direction du Budget, puis sous-directeur à l'administration centrale du ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie à partir de 1984, jusqu'à devenir directeur de cabinet d'Alain Juppé, ministre délégué au Budget de 1986 à 1988. À la fin de la cohabitation, il reste à Bercy, comme directeur du Budget jusqu'en 1991.

En mars 1991, il quitte Bercy pour la Société générale, en tant que directeur de la présidence, poste créé pour lui, puis directeur général (1993), avant de présider la banque depuis novembre 1997 en remplacement de Marc Viénot.

Il a été secrétaire du bureau de l'association des membres de l'Inspection des Finances, puis administrateur et ensuite trésorier de l'Association des anciens de l'ENA (1981-1983). Il est membre du club Le Siècle.

Il est également président de la Fédération bancaire française (FBF). Il préside le groupe « Croissance », et il dirige la Commission régulation de l'Institut de la finance internationale (IIF), depuis 2002.

Il est également administrateur de Total et Veolia Environnement.

A partir du 12 mai 2008, Daniel Bouton quittera le poste de Président-Directeur Général de la Société Générale et en occupera le poste de Président du Conseil d'Administration[2].

[modifier] L'affaire de la perte des 5 milliards d'euros

Le 24 janvier 2008, à l'occasion de la publication des résultats de l'exercice 2007, la direction de la Société générale a annoncé une perte record de 7 milliards d'euros, une partie de la perte pouvant être due selon la Société Générale à une fraude au sein de son activité de courtage de 4,9 milliards d'euros auxquels s'ajoutent 2 milliards d'euros de perte à la suite de la crise des subprimes aux États-Unis. Le responsable serait Jérôme Kerviel, un courtier d'une trentaine d'années qui aurait agi seul et à l'insu de toutes les autorités de la banque.

Daniel Bouton, PDG de la Société générale, prenant acte de ses responsabilités, a, dans un premier temps, proposé sa démission, que le Conseil d'administration de la banque a refusé en annonçant qu'il « lui a renouvelé sa confiance ainsi qu'à l'équipe de direction ». Daniel Bouton a annoncé qu'il renonçait à 6 mois de la part fixe de son salaire (soit 625 millle euros[3]).

Dans un deuxième temps Daniel Bouton a déclaré au quotidien les Echos[4]"je reste, je pilote, je conduis" affirmant à ce journal que le rapport d'étape du comité spécial du 20 février 2008 "tord définitivement le cou à tous les scénarios fantaisistes selon lesquels nous aurions cherché un bouc émissaire pour masquer je ne sais quoi" et se borne à dessiner "plusieurs pistes d'amélioration du contrôle interne". Ces affirmations de Daniel Bouton sont pourtant contredites par les propres services de l'Inspection générale de la Société Générale. En effet, dans les conclusions intermédiaires au 20 février 2008 du rapport de synthèse de la mission Green, l'Inspection générale de la banque a relevé :

  • qu'il n'existait "pas de contrôle sur les transactions annulées ou modifiées, ni sur les transactions à départ différé, ni sur les transactions avec des contreparties techniques, ni sur les nominaux élevés en position, ni sur les flux non transactionnels en cours de mois, autant d’analyses qui auraient probablement permis d’identifier la fraude" [5] ;
  • que différents services de la banque avaient déclenché "sur le périmètre de JK" (Jérôme Kerviel), 2 alertes en 2006 et 46 en 2007 [6], sans que ces alertes n'entraînent de quelconques réactions de la hiérachie.

[modifier] L'affaire des chèques du Sentier (blanchiement d'argent)

Daniel Bouton a été mis en examen en 2002, par le juge Isabelle Prévost-Desprez dans une affaire d'escroquerie à des chèques transitant par Israël, qui aurait permis la circulation d'argent d'origine frauduleuse. [7]

Dans l'affaire dite « Sentier II », la Société générale et son PDG Daniel Bouton, sont mis en cause pour "blanchiment aggravé".

Le dossier avait valu au président de la Société générale, lors de son ouverture en 2002, le soutien explicite de Laurent Fabius, alors ministre de l'Économie et des Finances, mais aussi de Michel Pébereau, président de BNP Paribas.

Le procès a débuté le 4 février 2008[8].

[modifier] Décorations

[modifier] Articles connexes

[modifier] Sources

[modifier] Références

  1. http://www.socgen.com/sg/file/fichierig/documentIG_23987/08036.pdf
  2. Actualités des sociétés cotées - Societe Generale : D Bouton partage le pouvoir avec F Oudéa - Trading Sat
  3. Le classement du magazine Capital de novembre 2007 explique que Daniel Bouton a vu son salaire fixe augmenter de 25 % en 2006 à 1,250 millions d'euros. En y ajoutant la part variable, son salaire total s'élève à 3,3 millions d'euros. Avec les stock-options, ses revenus ont ainsi dépassé les 10,8 millions en 2006 ( 2e PDG le mieux payé de France ).
  4. Les Echos du 25 février 2008 p.1 et 31
  5. [page 7 du rapport, téléchargable en ligne à partir de l'article du 21 février 2008 ce qu'a vraiment fait Jérôme Kerviel de Nicolas Cori, journaliste à Libération disponible sur son blog[1](consultée le 22 février 2008)
  6. [pages 14 à 20 du rapport, téléchargable en ligne à partir de l'article du 21 février 2008 ce qu'a vraiment fait Jérôme Kerviel de Nicolas Cori, journaliste à Libération disponible sur son blog http://cordonsbourse.blogs.liberation.fr/cori/2008/02/ce-qua-vraiment.html#more](consultée le 22 février 2008)
  7. (fr) Exercer les yeux et les oreilles des banques, Le Monde, 22 mai 2006
  8. article sur l'affaire Sentier II sur le site du journal Libération
Autres langues