Cymbalum

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Le cymbalum, czimbalum (Slovaquie), cimbalom (Hongrie), ţambal (Roumanie), ou tsymbaly (Biélorussie, Moldavie et Ukraine), est un instrument à cordes frappées faisant partie de la famille des cithares sur table. On l'appelle aussi le piano tsigane.

Cet instrument dont l'origine, attestée vers le XIe siècle, remonte au santour perse, apparaît en Europe, dans les pays germaniques, dès le XIVe siècle, sous le nom de hackbrett. Il fut certainement apporté par l'avancée de l'Empire ottoman accompagné de sa musique savante, et aussi d'une part par les cymbalistes tsiganes, peuple migrant depuis l'Inde, et d'autre part par la diaspora juive.

Formé d'une caisse de résonance en bois en forme de trapèze, sur laquelle reposent des séries de chevalets (soudés généralement), il est serti d'une centaine de cordes métalliques, frappées à l'aide de petits marteaux ou mailloches tenus entre les doigts. L'accord est le plus souvent, chromatique. Il se rencontre en deux variétés : portable et de concert.


[modifier] Cimbalom hongrois

Cimbalom
Cimbalom

Il est apparu au XVe siècle et se répand très rapidement à toutes les couches sociales sous l'influence tsigane.

Lutherie :

En Hongrie, un cimbalom de concert, large et lourd, comparable au piano, a été fabriqué par József Schunda dans les années 1870. Il repose sur quatre pieds, muni d'étouffoirs actionnés par une pédale, il pèse plus de 100 kg et mesure 130 cm de large et 80 cm de long. Il possède beaucoup plus de cordes (123) que la version portable, en chœurs de trois ou quatre : 47 cordes basses spiralées (en cuivre) et 76 cordes aiguës (en acier) couvrant 4 octaves (ré1 puis mi1 jusqu'à mi5 chromatique). Les cordes sont séparées en deux ou trois parties par 5 rangées de chevalets.

Les mailloches en bois peuvent être recouvertes de coton, de feutre ou de peau de daim.

Jeu :

Allaga Géza a composé la première méthode en 1874. Les compositeurs hongrois comme Franz Liszt, Béla Bartók et Zoltán Kodály ont écrit des pièces pour cimbalom.

Parmi les interprètes, on retient : Aladar Racz (1886-1958) qui présenta l'instrument à Igor Stravinsky (qui y composa des pièces), Marta Fabian (1946 - ), Ágnes Szakály, Kálmán Balogh (1953 -) et Oszkár Ökrös.


[modifier] Czimbalum tchéco-slovaque

L'instrument est tout autant répandu dans les deux pays, notamment en Moravie.

Lutherie :

Le csimbalum est très similaire au cimbalom hongrois.

Jeu :

La musique est là aussi très influencée par les Tziganes.

Parmi les interprètes, on retient : Petr Pavlinec (1974- ), Ludovit Kovac (1968- ).


Tambal de concert
Tambal de concert

[modifier] Tambal roumain

Le tambal apparaît au XVIIIe siècle, dans l'ensemble de « musique de chambre » de la Cour du prince valaque Alexandru Ipsilanti.

C'est un instrument d'accompagnement harmonique populaire en Moldavie, Valachie et Olténie, notamment chez les Tsiganes (appelés lăutari) depuis le XIXe siècle.

Lutherie :

Il en existe deux sortes :

  • le petit tambal (tambalul mic), soit à 51 cordes (couvrant un ambitus de deux octaves avec une seconde mineure) accordé « à la roumaine », soit à 83 cordes (dont l’ambitus est de deux octaves et une septième mineure) accordé « à la hongroise ».
  • le grand tambal (tambalul mare) ou « de concert », à 96 cordes, large de 95 cm, long de 57 cm.

Jeu :

Tambal portable
Tambal portable

Le petit tambal est jouable debout et en marchant grâce à une sangle le tenant à l'horizontale contre la taille. Dans les tarafs, ensembles de musique traditionnelle, il y a les deux sortes de cymbalums : le portatif, et le grand.

En Valachie, il est plutôt utilisé comme une percussion, tandis qu'en Transylvanie le style est plus musical, avec beaucoup d'arpèges. On y joue des formules mélodico-rythmiques appelées titurã (de horã, de sârbã, de geampara, nemteascã).

L'instrument ou les cordes sont souvent recouverts de cuir ou de soie afin d'en atténuer le son.

Parmi les interprètes on retient : Toni Iordache (1942-1987), Paul Stinga (1948- ), Gheorghe Radulesco (né en 1941- ), Nicolae Feraru (1950- ).


[modifier] Tsymbaly biélorusse

Lutherie :

Le tsymbaly biélorusse repose sur trois pieds, un à l'avant et deux à l'arrière de l'instrument et se compose de 78 cordes représentant 4 octaves et offre une palette de tonalités aux très grandes possibilités d’exécution.

Jeu :

La particularité principale de cet instrument réside dans le fait que l'on en joue indifféremment en frappant ou en pinçant les cordes ou en retournant les marteaux et que dans ce pays il est indistinctement utilisé en musique classique, jazz, contemporaine et traditionnelle.

Parmi les interprètes on retient : Olga Mischula


[modifier] Tsymbaly ukrainien

Tsymbaly ukrainien
Tsymbaly ukrainien

Le tsymbaly apparaît au XVIIe siècle en Ukraine.

Lutherie :

Grâce à l'avènement des cordes et des chevilles de piano, il devint asssez facile de construire des petits tsymbalys. Les Hutsuls et les populations de Bucovine et des Carpates en usent d'une petite version portable à 12 chevalets, dont ils jouent debout, à l'aide d'une lanière soutenant l'instrument.

La Chernihiv Musical Instruments Factory produisit de 1950 à 1986 des tsymbalys de semi-concert en trois tailles : prima, alto et bass.

Il existe aussi une version locale (à deux pédales et plus petite) du grand cimbalom hongrois de József Schunda fabriquée par la Melnytse-Podilsk Workshop. Grâce à leur chromatisme, leur quatre octaves et leur justesse, ils ont remplacé les anciens petits tsymbalys.

Jeu :

Les ensembles folkloriques Troyista muzyka utilisent jusqu'à trois tsymbalys en même temps, en plus des autres instruments.

De la musique classique a été écrite par les compositeurs suivants : V. Shumeiko, Volodymyr Zubytsky, Anatoliy Haidenko, Bohdan Kotiuk, Izydor Vymer, Dezyderiy Zador, Myroslav Skoryk, Yevhen Stankovych.

Le tsymbaly est aussi largement utilisé par la diaspora ukrainienne au Canada.

Parmi les interprètes on retiendra : Taras Baran (au Conservatoire de Lviv), Heorhy Ahratina (au Conservatoire de Kiev) et Oleksander Nezovybatko.


[modifier] Autres cymbalums

Tsimbl des musiciens juifs dont Joseph Moskowitz (1879-1958) fut un interpète reconnu.

Lutherie :

Jeu :


[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes