Roms

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Roms
(Tziganes, Gitans, Sinti, Manouches, Romanichels)
Drapeau rom
Population totale
8 à 10 millions
Populations significatives par régions
Turquie : entre 2 et 5 millions [réf. nécessaire]
Bulgarie : 850 000 [réf. souhaitée]
Espagne : entre 600 000 et 800 000 [réf. nécessaire]
France : 310 000 [réf. nécessaire]
Italie : environ 600 000 [1]
Hongrie : entre 750 000 et 880 000 [réf. nécessaire]
Brésil : 600 000 et 1 000 000 [réf. nécessaire]
Roumanie: 535.250 selon l'Inst.Nat. de Stat.[2]
Serbie-Monténégro :105 000 [3]
Slovaquie : entre 450 000 et 520 000 [réf. nécessaire]
Macédoine : 240 000 [réf. souhaitée]
République tchèque : entre 150 000 et 300 000 [réf. nécessaire]
Langues
Romani
langue de la région dans laquelle ils vivent
Religions
généralement religions de la région dans laquelle ils vivent
Voir aussi : Liste

Roms (ou Rroms, féminin R(r)oma, pluriel R(r)omané) est un endonyme signifiant êtres humains adopté par le Conseil mondial romané[réf. nécessaire] pour désigner un ensemble de populations initialement nomades, originaires du nord-ouest du sous-continent indien, et constituant des minorités entre l'Inde et l'Atlantique (voire en Amérique du Nord), connues sous de nombreux exonymes dont les plus utilisés en français sont Gitans, Tsiganes ou Tziganes, Manouches, Romanichels, Bohémiens, Sintis, ou parfois Gens du voyage (bien que cette dernière dénomination ne soit pas réservée aux Roms).

« Rom » désigne également un chef de famille manouche.

Sommaire

[modifier] Terminologie

[modifier] Le terme de Rom

Il n'y a pas rapport entre les noms des Roms ou le nom de leur langue, la romani, avec la ville de Rome (Roma en latin, italien et roumain), l'Empire romain, la Roumanie, les Romains, les Roumains ou leurs langues. La plupart des linguistes font remonter l'étymologie de ce terme à Roms ("personne", "homme") ou à leurs noms en Inde: Rabaris ou Doms, noms qui se seraient étendus à tous les migrants indiens.

Beaucoup de Roms se désignent par les noms romano (masculin), romani (féminin) et romané (pluriel) qui signifient "homme", "femme" et "gens", par opposition à gadjo, gadji et gadjé qui désignent les "étrangers" à la population rom.

Roms est un nom adopté par l'Union romani internationale (IRU) et utilisé par les ethnologues, mais certains groupes de Gitans (appelés Kalés) ou les Yéniches ne se reconnaissent pas comme Roms. Concernant les Gitans, il faut noter que si certains d'entre eux se reconnaissent complètement dans le drapeau rom et au sein de l'IRU, ils refusent d'être assimilés aux Roms, car pour eux ce nom désigne seulement les Tsiganes, Romanichels et Bohémiens d'Europe orientale.

Les auteurs de cet article ont adopté la graphie Rom avec un seul R plutôt qu'avec deux, pour le nom du peuple et celui de la langue, même si les deux phonèmes sont distincts dans certains parlers romani, car c'est celui qui est le plus utilisé dans les publications universitaires [4] et les encyclopédies de référence [5]. Quelques Roms disent que c'est une prononciation inexacte, jamais adoptée par les Roms, et rejetée par le dernier congrès Rom, qui a défini l'alphabet romani pour la romani. Les militants du mouvement de reconnaissance du "peuple rom" dans les pays d'Europe orientale, et particulièrement en Roumanie, se rangent à la double écriture du "r" parce qu'elle permet d'éviter plus facilement la confusion, en roumain, entre "Romani" (la langue des Roms) et "Români" (Roumains).

[modifier] Terminologie française

Les divers termes employés en français ont une étymologie très différente :

  • Romanichels est un dérivé de Romani çel en romani (groupe d'hommes).
  • Gypsies en anglais rappelle une ancienne légende selon laquelle les Roms seraient venus d'Égypte ("Egyptos": Αιγύπτοs en grec) mais en fait les noms grecs Γύψ (Gyps) et Γύφτοs (Gyftos), dont dérive Gypsies, signifient respectivement recycleur, équarrisseur, et ferronnier, ferrailleur, chaudronnier.
  • Gitans, de l'espagnol Gitanos, dérive aussi de Gyps et de Gyftos, et a également été rapproché d'"Egiptos". Cet ethnonyme n'a jamais été utilisé par les Roms pour se désigner eux-mêmes. En France, ce terme a longtemps été associé à la persécution dont ils ont fait l'objet, et a acquis une connotation péjorative. Ils furent donc appelés « Égyptiens » en France (pour exemple, Zerbinette est décrite comme « crue égyptienne » dans Les Fourberies de Scapin).
  • Tziganes vient du grec Αθίγγανος (« intouchable »). Cette dénomination a donné Zigeuner en allemand, Cigány en hongrois, Zingaro en italien, etc. Il existe une autre graphie du mot en français : Tsigane. Les Tsiganes préfèrent le S au Z, d'une part, parce que ce dernier évoque trop douloureusement le Z (pour Zigeuner) tatoué par les SS dans les camps de concentrations, ensuite, parce qu'il ne correspond pas à la prononciation du mot[réf. nécessaire]. Pourtant, l'usage du Z est plus courant en français, et recommandé par l'Académie française.
  • On appelait, autrefois, certains groupes tsiganes Bohémiens. Le roi de Bohême leur avait, en effet, accordé un passeport qu'ils montraient en Europe. La variante Boumians de ce dernier terme, que l'on rencontre parfois, est une forme provençale.
Gitane avec tambour basque(œuvre de William Bouguereau - XIXe siècle)
Gitane avec tambour basque
(œuvre de William Bouguereau - XIXe siècle)

[modifier] Trois grands groupes linguistiques

Les tsiganologues divisent actuellement l'ensemble rom en trois groupes linguistiques, correspondant à trois grands ensembles historiquement différenciés en Europe :

  • les Romanichels ou Tsiganes vivent principalement en Europe de l'Est ; ils sont également présents en Europe occidentale (depuis la fin du XIXe siècle), au Proche-Orient, en Amérique et en Australie;
  • les Sintis ou Manouches vivent en France, en Italie, au Benelux et en Allemagne;
  • les Gitans vivent dans le sud de la France, en Espagne et au Portugal.

[modifier] Termes dans d'autres langues

Enfin les Roms sont connus sous différents ethnonymes selon les pays où ils vivent :

  • albanais : Cigan, Maxhup, Gabel, Arixhi, Jevg
  • alsacien : Tziguinner
  • anglais : Gypsies
  • arabe : Ghajar ou Nawar
  • arménien : Gnchou
  • Basque : Ijito
  • bosniaque et croate : Romi ou Cigani
  • breton : Jipsian
  • bulgare : Цигани (Tsigani)
  • catalan : Gitano
  • chinois : 罗姆人 luōmǔrén (transcription récente)
  • coréen : 로마인 roma-in (transcription récente)
  • danois : Sigøjner
  • espagnol : Gitano, Calé
  • finnois : Mustalaiset (singulier : mustalainen) ou Romani
  • flamand et allemand : Zigeuner
  • français (rappel) : Gitans, Tsiganes ou Tziganes, Manouches, Romanichels, Bohémiens, Sintis, Gens du Voyage, Romano, Gitous, Babanes, Forains.
  • gallo : Bohëmiens, comëdiens, romanicheus
  • gallois ils sont connus comme "Sipsiwn" qui viendrait de l'anglais "Gypsy"
  • grec : Τσιγγάνοι (Tsiggáni), Γύφτοι (Yífti, péjoratif)
  • hébreu : צוענים (Tso-a-nim) (pl.) ou צועני (Tso-a-ni) (sing.)
  • hongrois : Cigány, Gábary.
  • italien : Zingari
  • Inde : Lom-banis, Lom-badis, Hana-badis ou Rabaris
  • Iran : کولی (Kowli).
  • japonais : ロマ roma (transcription récente)
  • Kabyle : Ijwaṭiyen
  • kurde : Asix (Asidjis, qui rappelle Atsiganoi)
  • letton : Čigāni
  • lithuanien : Čigonai
  • macédonien : Роми (Romi) ou Цигани (Tsigani)
  • norvégien : Sigøyner
  • occitan : Caracos, Bomians, Bo(h)èmis, Hitanos
  • persan, farsi : کولی (Kowli)
  • polonais : Cyganie
  • portugais : Cigano
  • roumain : Romi (officiel) ou Ţigani (parfois péjoratif)
  • russe : Цыгане (Tsyganye)
  • serbe : Роми (Romi) ou Цигани (Tsigani)
  • slovaque : Cigáni
  • suédois : Zigenare
  • tchèque : Romové (officiel) ou Cikáni (parfois péjoratif)
  • turc : Çingene, 'Çiganlar
  • ukrainien : Цигани (Tsygany) ou Роми (Romy)
  • yiddish : ציגײַנער ‬(Tsigayner, ou Tsiganer)

[modifier] Autres termes utilisés pour qualifier certains ou tous les Roms

En outre, les Romané "collectionnent" les surnoms, certains endonymes, d'autres exonymes, mais sans signification ethnologique: ces surnoms sont issus de leur histoire, de leurs pérégrinations, de leur occupations ou leur origine territoriale, ou tous ces critères à la fois. Certains désignent parfois les mêmes groupes et ont rarement à voir avec l'activité actuelle des personnes qui se rattachent (encore) à ces groupes:

  1. les Bashaldés ;
  2. les Boyash (peut-être du turc Boyaci, teinturier) ;
  3. les Domars (dans les pays arabes notamment l'Egypte, principalement éboueurs et chiffonniers) ;
  4. les Gabors (jadis connus comme éleveurs de chevaux en Hongrie) ;
  5. les Kalderash (du roumain Căldare = chaudron), jadis forgerons des Balkans et d'Europe centrale ;
  6. les Kokkalares (du grec Kokkala = ossements), jadis fossoyeurs et terrassiers des Balkans et d'Europe orientale ;
  7. les Korakai ou Xoraxai (peut-être du grec Korakia: les corneilles) ;
  8. les Léoutars (du roumain Lăuta = mandoline), musiciens très appréciés dans les Balkans et en Europe centrale, qui apparaissent dans les films d'Emir Kusturica et de Tony Gatlif, et se répandent à présent dans toute l'Europe ;
  9. les Lovaris ;
  10. les Luris ;
  11. les Machvaya (ou Machwaya) ;
  12. les Oursars (du roumain Ursari = montreurs d'ours), initialement saltimbanques et prestidigitateurs des Balkans, de Turquie, d'Europe centrale et d'Europe orientale, ultérieurement devenus chiffonniers, ferrailleurs, parfois voleurs (mais cette frange a été beaucoup exagérée, car en réalité il n'y a pas plus de délinquants parmi les roms que parmi les non-roms de niveau socio-économique égal), et parfois manchards (professionnels de la mendicité) ;
  13. les Romungro (peut-être une contraction de Romanichels, Romani çel signifiant "peuple romané") ;
  14. les Rotars (du roumain Rotari = fabricants de roues), jadis charriers des Balkans et d'Europe centrale ;
  15. les Roudars ou Loudars (en roumain Rudari), exerçant souvent des métiers du bois en Europe centrale.

[modifier] Langues

Les Roms parlent de nombreuses langues: certaines leur sont propres, d'autres sont celles des contrées qu'ils ont traversées et où ils vivent, d'autres encore sont des dialectes nés de ces multiples influences. Les linguistes pensent que les langues qui leur sont propres sont originaires de l'Inde du nord et de l'actuel Pakistan (Sind, Pendjab...). En Europe la langue romané la plus parlée est la romani. La parenté de cette langue avec sanskrit est clairement établie.

La majorité des Roms actuels parle la romani, une langue avec des influences avestiques et hébraïques[6]. Mais en général les Roms parlent aussi la langue dominante de la région dans laquelle ils vivent, voire plusieurs langues. Par exemple, les Roms de Prizren au Kosovo parlent quotidiennement quatre langues, dès leur plus jeune âge : l'albanais, la romani, le serbo-croate et le turc. En Slovaquie, beaucoup de Roms parlent à la fois la romani, le slovaque et le hongrois. De nombreuses unions mixtes font que les Roms se rapprochent aussi du phénotype (type physique) des populations environnantes. Les emprunts linguistiques de la romani rendent possible le suivi de leur migration vers l'Ouest.

Quelques Roms ont développé des sabirs tels que:

  • Ibéro-romani (Caló), qui utilise le vocabulaire romano et la grammaire espagnole. Il est la source de nombreux mots en argot espagnol.
  • Lomavren ou Lovari, ou arméno-romani
  • Angloromani ou anglo-romani ou "cant" (ce dernier terme désignant également la langue des Tinkers irlandais, le Shelta )
  • Ellino-romani ou gréco-romani
  • Nomad Norsk ou norvégo-romani
  • Srpskoromani ou serbo-romani
  • Boyash, un argot roumain avec des emprunts au hongrois et au romani
  • Tavringer romani ou suédo-romani.

Dans les Balkans on trouve aussi les cinq sabirs suivants, à base de romani, d'albanais, de grec et de slavon:

  • Arlisque (Arliskó)
  • Djambasque (Xhambaskó)
  • Tchanarsque (Čanarskó)
  • Tcherbarsque (Čerbarskó)
  • Thamarsque (Thamarskó).

[modifier] Histoire

[modifier] Légendes et controverses des origines

On connait de mieux en mieux l'histoire des Roms, même si elle est fortement liée aux légendes et à l'imagination, qui font partie de leurs traditions. L’origine des Roms a été l’objet de tous les fantasmes. Les hypothèses qui en ont fait les descendants de Caïn côtoient celles qui les affilient à Cham. D'autres les font descendre de mages de Chaldée, des Atlantes, de Syrie, d'une des tribus perdues d’Israël, des Égyptiens de l’époque pharaonique, ou encore d’anciennes tribus Celtes du temps des Druides. La fascination exercée par de tels mythes a encouragé ces nomades, vivant souvent de leurs talents, à se donner eux-mêmes les origines les plus mystérieuses. Les Roms descendent ainsi (au choix, ou tout ensemble) de la divinité hindoue Rāma (en Devanāgarī), ou encore de Rāmachandra (plus respectueusement, Śrī Rāma en Devanāgarī), avatar de Vishnou, de Tubalkaïn le premier forgeron, des enfants de la Marie-Madeleine biblique, des manichéens de Phrygie, des Mayas, des Aztèques, des Incas, de Tamerlan, du Grand Moghol, des Mameluks.

[modifier] L'hypothèse indienne

C'est l'hypothèse sur laquelle s'accordent la plupart des ethnologues : dans l'Inde brahmanique, les bûcherons, les bouchers, les équarrisseurs, les tanneurs, les fossoyeurs, les éboueurs, les chiffonniers, les ferronniers, les mercenaires (Rajputs) et les saltimbanques exerçaient des métiers nécessaires à la communauté, mais considérés comme impurs. Ils n'avaient pas le droit d'être sédentaires et étaient hors-caste (çandales), comme ceux que l'on désigne aujourd'hui comme intouchables. En Inde, où ils sont connus sous les noms de Doms, Lôms ou Hanabadoches (en hindi/ourdou), les ancêtres des Roms étaient des groupes sociaux/professionnels plutôt qu'ethniques, leurs origines étaient géographiquement et socialement multiples, et leurs groupes très perméables (un enfant issu d'une union non-autorisée, un proscrit pour quelque raison que ce soit, étaient aussi « impurs » qu'eux et pouvaient donc les rejoindre).

De l'Inde, certains de ces groupes migrèrent (peut-être pour échapper au rejet de la société brahmanique) vers le plateau iranien et l'Asie centrale, où on les appelle Kaoulis et Djâts. En Asie centrale, certains se mirent, comme charriers, éleveurs de chevaux, servants et éclaireurs, au service des mongols, qui les protégèrent et leur laissèrent, en échange, une part du butin[7]. Avec la Horde d'Or et Tamerlan, les Roms parvînrent ainsi en Europe, en Anatolie et aux portes de l'Égypte[8].

Tsiganoi parmi les byzantins (d'où Tziganes), Cingene parmi les Turcs, Romani-çel pour eux-mêmes (c'est-à-dire « peuple rom », d'où Romanichels pour les Croisés francophones), Manuschen pour les Croisés germanophones et Gypsies pour les Croisés de langue anglaise, la plupart des Roms, une fois parvenus en Europe, se mirent sous la protection des seigneurs nobles et des monastères ou abbayes, échappant ainsi à la vindicte des cultivateurs sédentaires, et continuant à exercer leurs métiers traditionnels au service de leurs nouveaux maîtres (leur esclavage était une servitude de type féodal nommée Roba dans les pays slaves, ce qui ressemble à la fois à leur nom de Roma et au mot "Robota": travail). Au XIVe siècle, la plupart des groupes de Rrôms que nous connaissons avaient achevé leur installation en Europe.

Les études linguistiques établissent, dès la fin du XVIIIe siècle, les origines indiennes des Roms, hypothèse recoupée par un récit historico-légendaire datant du milieu du Xe siècle, la Chronique persane de Hamza d’Ispahan, qui fut reproduite et embellie au XIe siècle par le poète Ferdowsi [réf. souhaitée]. Selon cette chronique, plusieurs milliers de Zott, Djâts, Rom ou Dom (hommes) partirent du Sind actuel, et peut-être de la rivière Sindhu vers l'an 900 selon les ordres du roi. Ils devaient rejoindre le roi de Perse, soucieux de divertir ses sujets grâce à leur culture musicale [citation nécessaire]. De là, ils se divisèrent et s'éparpillèrent autour du monde. Longtemps installés en Perse, ces Roms, déjà décrits comme refusant de vivre d’agriculture, finissent par se séparer en deux groupes migratoires : les uns vers le sud-ouest et l’Égypte (Roms orientaux ou Caraques, terme venant soit du grec korakia : "les corneilles", soit du turc kara: "noir"), les autres vers le Nord-ouest et l’Europe (Roms occidentaux ou Zingares : mot venant peut-être une déformation du terme Sinti).

Les Roms pourraient donc avoir quitté le nord de l'Inde autour de 1000 ap. J.-C., et avoir traversé ce qui est maintenant l'Afghanistan, l'Iran, l'Arménie, une grande partie du Caucase et la Turquie. Des populations reconnues par d'autres Roms comme telles, vivent encore en Iran, y compris ceux qui ont migré vers l'Europe, et qui en sont revenus. Au XIVe siècle, les Roms vassaux des Tatars atteignent les Balkans, et au XVIe siècle, l'Écosse et la Suède. Quelques Roms migrent vers le sud. En 1425 ils traversent les Pyrénées et pénètrent en Espagne. La plupart des auteurs estiment que les Roms n'ont jamais transité par l'Afrique du Nord, comme certains le pensent. Toujours est-il que des preuves indiscutables manquent. Certains auteurs font le lien entre les Roms et des populations vivant aujourd'hui en Inde, notamment les nomades Banjara ou Lamani de l'État désertique du Rajasthan. En fait aucune parenté particulière n'a été jusqu'à présent démontrée entre spécifiquement ces populations-là et les Roms. Quoi qu'il en soit, contrairement aux savants et intellectuels, d'origine rom ou non, les intéressés n'attachent aucune importance à cette "origine indienne", quand ils ne la nient pas.

Depuis de nombreuses générations les Roms sont en réalité plutôt sédentaires, si l'on prend en compte les groupes qui se revendiquent comme tels, mais ne sont pas comptabilisés comme Roms dans les recensements. Ce sont les minorités restées nomades et attachées au mode de vie traditionnel qui ont servi, depuis la fin du XVIIIe siècle, de « modèle incontournable » pour définir le Rom aux érudits essentiellement anglais, allemands et français. Ceux-ci ne pouvaient, à l'époque, concevoir d'autre scénario que celui du nomadisme originel et ont cherché, en vain, parmi les nomades de l'Inde les cousins des Roms d'Europe.

[modifier] Migration de l'Inde à l'Europe

La lente migration des Roms à travers l'Europe
La lente migration des Roms à travers l'Europe

Voir l'article : Migration des Roms de l'Inde à L'Europe

La migration de ces nombreux Indiens vers l'Europe à partir de l'an 1000 semble être liée aux déplacements vers l'ouest des Mongols et des Turcs. En Perse et en Anatolie, les Rrôms apparaissent en même temps que les Ghaznévides de 998 à 1030 et que les Seldjoukides en 1071. En Russie et Europe orientale, leur arrivée est liée à celle des Tatars à partir de 1223. Les Rrôms étaient traditionnellement les vassaux de ces peuples : ils élevaient leurs chevaux, défrichaient les forêts, construisaient les chariots, fabriquaient des chaudrons et des armes, reconnaissaient les gués et les territoires.

[modifier] Diaspora

Selon la revue Etudes tsiganes et la plupart des auteurs, la diaspora des Roms vers l'ouest n'est que le prolongement de leur nomadisme en Inde même. La chronique de Mahmud de Ghazni fait état d'un demi-million de prisonniers capturés par les Ghaznévides au XIe siècle au Sindh et au Pendjab, et certains auteurs y voient le début de la diaspora des Romané.

Plus vraisemblablement, le rejet dont ils étaient l'objet en tant qu'artisans de métiers considérés dans l'hindouisme comme impurs ne leur donnait aucune raison de préférer l'Inde au monde musulman ou chrétien. Les Rrôms ont probablement quitté l'Inde, tout simplement en quête d'opportunités, cherchant sur leur route des protecteurs (d'abord turcophones migrateurs, ensuite abbayes, medersas et seigneurs).

L'Empire byzantin en accueille un grand nombre dès le début du XIVe siècle, sous le nom d'Atsinganos (Ατσίγγανος, qui a donné Tsigane, Zigeuner, Zingari, Ciganos, etc.) ou de Gyphtos (Γύφτοs : ferrailleurs, ferronniers, chaudronniers). L'Empire est traversé par les pèlerins occidentaux se rendant en Terre Sainte. Ces voyageurs les appellent alors Égyptiens (Egitanos, Gitanos, Gitans, Egypsies, Gypsies). De Empire byzantin (et ensuite Ottoman) les Roms se dispersent sur les routes d’Europe, et au XVe siècle, la diaspora commence à être visible partout.

En 1427, la centaine de Tsiganes qui arrive aux portes de Paris fait sensation, et leurs talents d'amuseurs les rendent vite populaires. Les groupes de «Voyageurs» se présentent souvent comme des pèlerins, se donnent des titres prestigieux comme comte ou duc d’Égypte (voir la chronique anonyme, Chronique d'un bourgeois de Paris), mangent à la table de grands seigneurs ou sont nourris par les communes en échange de leurs diverses prestations (musiciens, mais aussi vanniers, chaudronniers, maquignons, dresseurs etc.). Ils obtiennent des lettres de protection de monarques, comme les «Bohémiens», un groupe entré en France avec une lettre de protection du roi de Bohême, et recherchent la protection du Pape [réf. souhaitée].

Affiche de Valachie annonçant une vente aux enchères d'esclaves roms par un monastère en 1852
Affiche de Valachie annonçant une vente aux enchères d'esclaves roms par un monastère en 1852

En 1865, en Roumanie, le prince humaniste Alexandre Ioan Cuza sécularise les immenses domaines ecclésiastiques et délie les Roms de leurs liens envers les monastères et les seigneurs. Officiellement, cet acte part d'une bonne intention : ils s'agit de mettre fin à l'esclavage. Mais en pratique, cela laisse les Roms sans protection face aux agriculteurs sédentaires qui réclament une réforme agraire, et les oblige à reprendre le nomadisme, alors qu'ils s'étaient sédentarisés en majorité autour des domaines seigneuriaux (konaks) et abbatiaux. Il faudra attendre 1923 pour que des lois leur donnent des droits égaux aux sédentaires et les protègent contre les discriminations [9].

L'immigration rome aux États-Unis commence avec la colonisation, avec de petits groupes en Virginie et en Louisiane. L'immigration à plus grande échelle commence dans les années 1860, avec des groupes de Romanichels ou assimilés (à tort — ainsi : les Pavees) du Royaume-Uni. Le plus grand nombre d'immigrants arrive au début des années 1900, principalement du groupe des Kalderash de Roumanie. Les deux groupes ne s'associent guère. Un grand nombre émigre également en Amérique latine.

[modifier] Le XXe siècle

Au XXe siècle, les grandes vagues de migration cessèrent au moment de la Première Guerre mondiale.

C’est, paradoxalement, la première moitié du XXe siècle, époque de libéralisation dans toute l’Europe, qui fut la plus dure pour les "gens du voyage". En France, une loi sur «l’exercice des professions ambulantes et la circulation des nomades» les oblige, en 1912, à se munir d’un «carnet anthropométrique d’identité» qui doit être tamponné à chaque déplacement.

En Allemagne, le Parti national-socialiste renforce, dès son arrivée au pouvoir, une législation déjà assez dure ; bien qu’Indo-européens, les Zigeuner ne sont pas considérés comme des Aryens mais, au contraire, comme un mélange de races inférieures ou, au mieux, comme des asociaux. Ils sont vite parqués dans des réserves (on envisage d’en classer une tribu comme échantillon, mais le projet est abandonné), puis envoyés en Pologne, et enfin internés dans des camps de concentration sur ordre d’Himmler, puis éliminés dans des camps d'extermination.

Mère Gitane et son enfant, Hongrie, 1917
Mère Gitane et son enfant, Hongrie, 1917

Pendant la Seconde Guerre mondiale, entre 50 000 et 220 000 Tziganes d'Europe sont morts des suites des persécutions nazies [10]. Le terme tsigane le plus courant pour désigner ce génocide est Porrajmos, qui signifie littéralement «dévoration». Les Tziganes ont aussi participé à la résistance armée en France, en Yougoslavie, en Roumanie, en Pologne et en URSS.

La France n’attend pas l’occupation allemande pour interner ses propres populations nomades, «par mesure de sécurité nationale». Les décrets d’avril 1940 les obligent à se fixer dans une commune, et on parle de "camps de concentration" en toutes lettres dans les circulaires destinées aux préfets. L’invasion, qui jette des milliers de personnes sur les routes, brouille les cartes momentanément. Mais, dès que la situation se normalise, les internements par les autorités françaises reprennent. Les autorités allemandes se contentent de confirmer les décrets d’avril et sont même moins sévères ; selon Peschanski, 3 000 Tsiganes ont été internés entre 1940 et 1946. Il n’y aura que peu de déportations vers l’Allemagne. Les derniers internés au camp de Jargeau ne le quitteront qu’en décembre 1945, alors que les déportés survivants sont rentrés d’Allemagne depuis le printemps.

D'autres massacres ont pris une forme particulièrement cruelle dans cette période de chaos : ainsi, en Roumanie, le régime d'Antonescu déporte plus de 5000 Roms vers l'Ukraine occupée par les Roumains ("Transnistrie"): la plupart meurent de froid, de faim et de dysenterie. Quelques habitants courageux parviennent à protéger certains groupes. Le gouvernement roumain a officiellement reconnu ce génocide (en même temps que la Shoah) en 2005.

Le génocide a violemment marqué les consciences et, s’il faut attendre 1969 pour qu’une loi plus libérale remplace en France la loi de 1912, cela se fait sans opposition, ceux qui sont peu favorables aux Tsiganes craignant d'être assimilés aux promoteurs du racisme sous l'occupation allemande. Pourtant, ce n’est qu’en 1988 que la France accepte de se souvenir de la politique conduite par l'État Français à l’égard des nomades entre 1939 et 1945, et dresse une stèle commémorative sur l’un des sites d’internement.

Les dernières décennies sont marquées par une conversion massive de la communauté au protestantisme évangélique. En France, 100 000 adultes au moins rejoignent l'association cultuelle Vie et Lumière fondée en 1953 et membre de la Fédération protestante de France[réf. nécessaire].

[modifier] La société romani

[modifier] Population

Distribution des Roms dans les États européens
Distribution des Roms dans les États européens

Il est difficile de définir avec précision des critères d'appartenance et le nombre exact des Roms car comme pour la plupart des minorités, les nombreuses unions mixtes avec des non-Roms, la sédentarisation et l'acculturation (ou intégration, selon les points de vue) progressent à grande vitesse. Leur nombre est estimé entre 12 et 15 millions sur le continent européen, entre 7 et 9 millions dans l'Union européenne. [1]

Mère Gitane et son enfant en Italie
Mère Gitane et son enfant en Italie

Des estimations laissent à penser qu'il y a approximativement 8 à 10 millions de Roms dans le monde [2]. Entre 7 et 10 millions vivent en Europe. Les plus grandes concentrations de Roms se trouvent dans les Balkans, en Europe Centrale et de l'Est, aux États-Unis, et en Amérique du Sud. De plus petits groupes vivent dans l'ouest et le nord de l'Europe, au Moyen-Orient, et en Afrique du Nord.

Les pays où les populations rom dépassent le demi-million sont la Roumanie, la Bulgarie (un point qui a agité certains esprits avant l'intégration de ces pays dans la Communauté européenne), les pays de l'ex-Yougoslavie, l'Espagne, les États-Unis, le Brésil et l'Argentine. Les Roms sont nombreux aussi en Pologne, en République tchèque, en Allemagne, en Turquie et en Slovaquie.

En 1971, le congrès des associations et mouvements militants roms adopta un drapeau comme symbole du peuple Rom. Sur un fond vert (qui symbolise la Terre fertile) et bleu intense (le Ciel, la liberté), est posé le Chakra (roue solaire à vingt-quatre rayons, symbole de la route et de la liberté), du rouge de l'empereur Ashoka ou Ashok.

[modifier] Génétique

[réf. nécessaire]

Jeunes gitans(œuvre de William Bouguereau - XIXe siècle)

La distribution de leur groupe sanguin ABO est cohérente avec celle des castes guerrières du nord de l'Inde. En fait, une étude récemment publiée dans le magazine Nature suggère que les Roms sont apparentés aux Cingalais du Sri-Lanka, eux aussi originaires de l'Inde du nord.

Des études sur la génétique des Roms balkaniques suggèrent que près de 50% des chromosomes Y et de l'ADN mitochondrial observés appartiennent respectivement à l'haplogroupe homme H et à l'haplogroupe femme M; tous les deux sont largement répandus en Asie du Sud et Asie Centrale. En résumé, les hommes correspondent majoritairement aux haplogroupes H (50%), I (22%) et J2 (14%), Rlb (7%) ; les femmes en H (35%), M (26%), U3 (10%), X (7%), et autres (20%). Les haplogroupes homme H et femme M sont rares dans les populations non-roms, le reste se trouve en Europe. Les haplogroupes féminins U2i et U7 sont pratiquement absents chez les femmes roms, mais sont présents en Asie du Sud (environ 11%-35%). Et on peut dire qu'environ la moitié du patrimoine génétique rom est semblable à ceux des populations européennes environnantes. Mais les hommes sinti d'Asie Centrale sont H (20%), J2 (20%) et une fréquence élevée de R2 (50%) qui se trouve en Inde, fréquemment au Bengale occidental et parmi les Cingalais du Sri Lanka. Le marqueur M217, qui est présent chez 1,6% des hommes roms, se trouve aussi au Bengale occidental (Kivisild (2003) et al). Les haplogroupes L qui se trouvent chez 10% des hommes indiens et pakistanais du nord-ouest sont absents chez les Roms ? (Gresham et son équipe ne semblent pas tester l'haplogroupe L), aussi originaires du Bengale occidental et chez les Sinti de l'Asie centrale. (Kivisild (2003) et al). D'après la base de données Yhrd, on voit que quelques populations roms (en Europe) ont de grands pourcentages d'halogroupe male R1A1. Yhrd donne aussi peu de correspondance avec la population indo-pakistanaise, mais il y a un grand nombre de correspondance sur l'haplogroupe H chez les indo-paskistanais de Londres, un groupe qui a émigré du Bengale et de l'Inde du sud.[11]

Voir aussi : migration indo-aryenne

Les recherches en génétique de Kalaydjieva ont montré que le groupe originel est apparu en Inde il y a quelques 32-40 générations (soit probablement 800 a 1000 ans), et qu'il était petit, moins de 1 000 individus.

[modifier] Méfiance et persécutions

Du fait de leur style de vie nomade et de leurs réticences ou la résistance qui est opposée à leur «intégration», il y a toujours eu une grande méfiance mutuelle entre les Roms et leurs voisins Gadgés. On les disait (et dit encore) traditionnellement vagabonds, voleurs, incapables d'un travail sédentaire, ils furent et sont toujours l'objet de constantes persécutions, sous des formes plus ou moins visibles. Le nom en allemand des Roms, Zigeuner est parfois abusivement assimilé à Ziehende Gauner (voleurs voyageurs). Les Roms n'ayant parfois d'autre choix que d'accepter parmi eux des marginaux font alors l'objet d'amalgames, comme c'est le cas de toutes les minorités.

C'est à partir du XVe siècle que l’état de grâce entre les tribus nomades et les populations se renverse : les villes leur ferment les portes, lassées de les "entretenir", selon la mentalité d'alors. Des conflits éclatent dans les villages. Leur marginalité fait peur, et on les accuse de tous les maux : maraude, vol de poules, de chevaux, et même d’enfants.

Ils deviennent indésirables et tombent, dès la fin du XVe siècle, sous le coup de décrets qui vont de l’expulsion pure et simple à l’exigence de sédentarisation : ce ne sont pas les Tziganes qui sont visés, mais les nomades. Les récalcitrants sont emprisonnés, mutilés, envoyés aux galères ou dans les colonies, et même exécutés. La récurrence de ces mesures montre leur manque d’efficacité, sauf aux Pays-Bas, qui parviennent à tous les expulser au milieu du XIXe siècle.

Mais de tels constats peuvent être établis à propos de tous les nomades du monde, sans exception, y compris les communautés auto-suffisantes et isolées (Amazonie, Asie du Sud-Est, Sahara, etc.), et les politiques de rétorsion ou d'assimilation forcée les ont visés probablement depuis l'opposition entre agriculteurs ou éleveurs sédentaires et les nomades.

Les seigneurs et les abbayes d'Europe les ont accueillis et protégés sur leurs terres, contre la volonté des paysans sédentaires, puisque leurs talents d'artisans, de musiciens et de danseurs étaient très prisés. Cette dépendance féodale fut l'esclavage des Roms. Monastères et seigneurs pouvaient les vendre ou les acheter; eux-mêmes pouvaient racheter leur liberté ou, au contraire, se vendre. Pour montrer leur solvabilité, les Roms, même esclaves, portaient sur eux leur or sous forme de chaînes, de bracelets, de colliers ou de dents en or. En Roumanie par exemple, ce statut dura de 1370 (fin des invasions des Tatars, protecteurs antérieurs des Rrôms) à 1856 (réformes du Prince Cuza). Vers la fin du XVIIIe siècle et tout au long du XIXe siècle, l’Europe éclairée alterne coercition et recherche de solutions «humaines» pour les sédentariser, d’autant que les Rrôms retrouvent avec la Révolution et le mouvement romantique une image plus positive empreinte de liberté. En Hongrie, on leur donne des terres et des bêtes, qu’ils revendent aussitôt à leurs voisins pour reprendre la route. L’échec de la plupart de ces politiques n’est pourtant pas une règle absolue, et une partie de la population nomade se sédentarise.

Au Siècle des Lumières, l'Espagne a essayé brièvement d'éliminer le statut de marginal des Roms en tentant d'interdire l'emploi du mot gitano, et d'assimiler les Roms dans la population en les forçant à abandonner leur langue et leur style de vie. Cet effort fut évidemment vain. Plus récemment, le pouvoir mauritanien, nigérien et malien ont engagé des politiques semblables à l'encontre de groupes Touaregs, des toubous avec le même résultat, et surtout des rebellions armées dans les deux derniers pays. En Amérique du Nord, les Espagnols, puis les Américains, ont toujours préféré les Pueblos aux «bandes» (nomades), évidemment taxées de pillage. Ce problème est universel.

La persécution des Roms atteint son apogée pendant la Seconde Guerre mondiale, lorsque l'Allemagne nazie extermine un grand nombre de Roms. Comme les Juifs, les Roms sont condamnés à la destruction, sont forcés à travailler, sont emprisonnés dans des camps de concentration, ou simplement sont tués à vue. On pense que 220 000 Roms furent assassinés. Voir Porajmos

Beaucoup de Roms continuent à vivre selon leur mode de vie nomade, en voyageant en roulottes ou en caravanes, mais souvent en Europe orientale, ils vivent en communautés marginales au taux de chômage élevé. Quelquefois (par exemple chez les Căldărasi de Roumanie, qui travaillent traditionnellement le cuivre), ils ont prospéré.

À ce jour, il y a encore des heurts entre les Roms et la population sédentaire environnante. La terre arable a souvent été un enjeu dans ces conflits, dont les Rrôms furent les "pions". Au Royaume-Uni, les travellers (voyageurs, en référence à la fois aux Irish Travellers et aux Roms) sont devenus en 2005 un enjeu électoral, quand le chef du Parti conservateur promit de réviser l'Acte des droits de l'Homme de 1998. Cette loi, qui englobe la Convention européenne sur les droits de l'Homme dans la législation du Royaume-Uni, est considérée par beaucoup comme permettant de garantir le droit rétrospectif de planification. Les pressions importantes de la population avaient conduit les travellers à acheter des terres, et à s'établir en contournant ainsi les restrictions de planification imposées sur les autres membres locaux de la communauté. En Roumanie et Bulgarie dans les années 1990-2000, lorsque les paysans ont réclamé la restitution de leurs terres aux ex-communistes (anciens directeurs de kolkhozes devenus entrepreneurs de l'agro-alimentaire), ces derniers ont placé des ouvriers agricoles, souvent Roms, sur ces terres, pour ne pas les rendre (la loi protégeant les cultivateurs occupant le terroir, contre les revendications de propriétaires antérieurs). Ils ont même offert à ces Rrôms de quoi construire des maisons (selon la loi de l'époque, une construction rendait la parcelle définitivement incessible). Exaspérés, les paysans ont, ici ou là, expulsé les Roms manu militari et brûlé leurs maisons. Avec l'entrée de ces pays dans l'Union européenne, un système de compensations équitable devrait pouvoir mettre fin à ces conflits.

En 2008, les Rroms sont au coeur du débat électoral en Italie ou la droite les juge responsables de l'insécurité. Des troubles anti-Roms ont éclaté dans le nord suite au viol d'une italienne par des Roms. Mais ce qui a défrayé la chronique en mai 2008 est la campagne de diabolisation des Roms après une tentative d'enlèvement d'un jeune bébé à Naples par une jeune Rom de 16 ans. Suite à la vague d'indignation de la population napolitaine, des camps Roms ont été brulés et la plupart des Roms de Naples ont été obligés de partir pour des endroits plus sûrs. Cette vague de xénophobie, a fait scandale en Europe et a détérioré les relations Italo-Roumaines car la Roumanie a accusé le gouvernement Berlusconi d'avoir, par sa campagne et ses projets de lois anti-roms, favorisé en Italie la xénophobie et le racisme envers ses resortissants (200.000, sans que l'on puisse connaître qui est Rom et qui ne l'est pas: la plupart sont ouvriers agricoles, du bâtiment et des transports).

[modifier] Situation dans les pays de l’Est

La Bohémienne(œuvre de William Bouguereau - XIXe siècle)
La Bohémienne
(œuvre de William Bouguereau - XIXe siècle)

Beaucoup de pays qui faisaient partie du bloc communiste et de l'ancienne Yougoslavie ont de nombreuses populations de Roms. Le niveau d'intégration des Roms dans la société est variable, et certainement plus important que les statistiques ne peuvent l'exprimer, car lorsqu'un Rom est intégré, il cesse d'être comptabilisé comme Rom. Par exemple, les statistiques roumaines ne reconnaissent qu'un demi-million de Rrôms, alors qu'eux-mêmes estiment leur nombre entre 2 et 4 millions.[12]

C'est pourquoi l'image que l’Occident a de ces Rrôms est assez misérabiliste: l’Occident est persuadé que dans ces pays, les Rrôms restent presque tous en marge de la société, vivant d'expédients dans des ghettos, et entourés de haines (voir Chánov). Il est vrai que seule une petite fraction des enfants Roms comptabilisés comme tels sortent diplômés des écoles, bien que l'école soit depuis le début du XXe siècle gratuite et obligatoire pour tous, Roms ou non. Il est vrai aussi qu'avant l'intégration des pays de l'est, le seul moyen pour un ressortissant de ces pays d'obtenir un asile territorial en Union européenne, était de se dire Rom et persécuté en tant que tel. Il est vrai enfin, que les Roms intégrés n'attirent pas l'attention des forces de l'ordre, des ONG et des médias sur eux.

Cela fausse l'image de cette communauté, dont la majorité, non-comptabilisée comme "rome", est intégrée sans problèmes particuliers. La réalité est loin de l'image de "S.D.F.", de "voleur de poules" ou de "population miséreuse" que trop de "non-Roms" véhiculent encore, comme dans l'exemple du The Guardian du 8 janvier 2003 : « En République tchèque, 75% des enfants Roms suivent des cours dans des écoles pour enfants en difficulté, et le taux de chômage des Rrôms est de 70% (en comparaison avec le taux de chômage national de 9%). En Hongrie, 44% des enfants Roms se trouvent dans des écoles spéciales, et le taux de chômage est de 74% pour les hommes et de 83% pour les femmes Roms. En Slovaquie, les enfants Roms sont 28 fois plus envoyés dans des écoles spéciales que les non-Roms; le taux de chômage chez les Roms atteint 85%. »[13]

Dans certains pays comme la Slovaquie ou la Roumanie, où il est possible de constituer des partis ethniques, les Roms ont constitué des partis et ont au Parlement des représentants en tant que tels (ce qui ne les empêche nullement d'être présents sur d'autres listes). Toutefois leur entrée en politique n'est pas sans risques. Dans ces deux pays, les partis conservateurs (ex-communistes) cherchant à retarder l'intégration en Union européenne, leur ont distribué dans les anciens kolkhozes des terres qui étaient revendiquées par leurs anciens propriétaires, les agriculteurs locaux spoliés par la collectivisation. Les partis rénovateurs pro-européens, favorables à la restitution, soutenaient ces agriculteurs contre les Roms, ce qui a conduit à des désordres civils dans quelques villages. Suite à ces manipulations, la plupart des leaders politiques roms se sont détachés des conservateurs (dits de gauche dans les média occidentaux) et rapprochés des rénovateurs (dits de droite dans ces mêmes média). Ainsi, en juin 2004, Lívia Járóka devint le premier membre rom slovaque du parlement européen (elle avait été précédée d'un seul auparavant: Juan de Dios Ramirez-Heredia, d'Espagne). Depuis lors, deux autres Roms y ont été élus, l'un sur la liste du Parti hongrois Fidesz, l'autre sur celle du parti roumain libéral.

Comme les autres groupes ethniques, les Roms font face à la rigidité des systèmes économiques et sociaux en Europe, qui les empêchent de s'intégrer. La Grande-Bretagne, qui est vue comme l'une des économies les plus libres sur le marché, a reçu beaucoup de Roms d'Europe de l'Est, probablement pour cette raison.

Sept États de l'ancien bloc communiste ont lancé l'initiative Décennie de l'intégration des Roms en 2005, pour améliorer les conditions socio-économiques et le statut de la minorité rom.

[modifier] Traditions

Zacharias, chef Rom de Roumanie
Zacharias, chef Rom de Roumanie
Garçon Rom "Ursar" ("montreur d'ours")
Garçon Rom "Ursar" ("montreur d'ours")

Dans certaines familles, un chef, pour porter le titre de Rom, doit suivre la loi du groupe: pour qu'il soit chef il doit avoir toute la reconnaissance du groupe, et faire partie de la Krishtarie, groupe privilégié dans lequel il doit être initié. Un chef Rom porte volontiers des titres royaux ou impériaux auto-décernés, même si son autorité n'est reconnue que par quelques milliers de personnes; il se doit de construire un château (comme ces palais à clochetons argentés ou dorés que l'on voit dans beaucoup de villages roumains) pour recevoir ses "sujets" lors des fêtes familiales. Il doit aussi porter sur soi les signes extérieurs de sa richesse (or, diamants) afin de monter qu'il peut à tout moment effacer ses dettes et celles de sa famille étendue. Il ne s'agit pas d'ostentation par rapport aux non-Roms, mais de crédibilité par rapport à son propre groupe.

En effet, les Roms traditionnels font de la famille étendue une valeur de la plus haute importance. La virginité est essentielle chez les femmes non mariées. Les hommes et les femmes se marient jeunes. Il y a eu des controverses dans plusieurs pays au sujet de mariages entre enfants en dessous de l'âge de consentement. En 2003, l'un des nombreux "rois" pittoresques d'une famille rom, Ilie Tortică, a banni ceux de ses sujets qui donnaient leurs enfants en mariage trop tôt. Certains virent cette décision comme allant à l'encontre des pratiques traditionnelles roms. Un patriarche rom rival, Florin Cioabă, mit les autorités roumaines mal à l'aise fin 2003, lorsqu'il décida de marier sa plus jeune fille de 12 ans[14].

Chez certains Roms, la famille du mari doit payer la dot aux parents de la future. Le comportement social de certains Roms est réglé de manière stricte par la loi sur la pureté (marime), encore respectée par la plupart des Roms (sauf musulmans) et parmi les groupes Sinti par les générations plus âgées. Cette règle affecte beaucoup d'aspects de la vie courante, et est appliquée aux actions, aux individus et aux choses. Les parties du corps humains qui sont considérées comme impures sont par exemple : les organes génitaux, parce qu'ils produisent des émissions impures, et le bas du corps. Les ongles des mains et des pieds doivent être limés, parce que les couper est impur. Les vêtements du bas du corps, et les vêtements des femmes qui ont leurs règles sont lavées séparément. Les ustensiles de table sont aussi lavés dans un endroit à part. L'accouchement est considéré comme impur, et doit être accompli à l'extérieur de la résidence ; la mère est considérée aussi comme impure pendant 40 jours. La mort est impure, de la même façon que toute la famille du défunt pendant une certaine période. La personne décédée doit être enterrée, et non pas brûlée pour entrer au Paradis.

[modifier] Religion

Le trident de Shiva
Le trident de Shiva

On a suggéré que, lorqu'ils étaient encore en Inde, les Roms étaient hindouistes, le mot romani pour "croix", trushul, est le même mot que le sanscrit "trishula" qui désigne le trident de Shiva. Mais vu le statut que l'hindouisme leur réservait, leurs pratiques, à l'arrivée en Europe, s'apparentaient davantage au chamanisme initial de leurs protecteurs Tatars et à la divination.

Les Roms ont souvent adopté la religion dominante du pays où ils se trouvaient, en gardant toutefois leur système spécial de croyances. La plupart des Roms sont catholiques, orthodoxes ou musulmans. Ceux qui se trouvent en Europe de l'Ouest ou aux États-Unis sont soit catholiques, soit protestants. En Amérique latine, beaucoup ont gardé leur religion européenne : la plupart sont orthodoxes. En Turquie, en Égypte et dans le sud des Balkans, ils sont souvent musulmans. La religion rom a développé un sens aigu de la moralité, des interdits, et du surnaturel, bien que ce dernier soit souvent dénigré par les religions organisées.

Après la Seconde Guerre mondiale, un nombre croissant de Roms rejoint des mouvements évangéliques, et pour la première fois, des Roms s'engagent comme chefs religieux, en créant leurs propres églises et organisations missionnaires. Dans certains pays, la majorité des Roms appartiennent maintenant à des Églises roms. Ce changement imprévu à contribué grandement à l'amélioration de leur image dans la société. Le travail qu'ils font est perçu comme plus légitime, et ils ont commencé à obtenir des permis légaux pour exercer leurs activités commerciales.

Des églises roms évangéliques existent aujourd'hui dans chaque pays où les Roms se sont installés. Le mouvement est particulièrement fort en France et en Espagne (dans ce dernier pays, il y a plus d'un millier d'églises roms, appelées "Filadelfia", dont déjà une centaine à Madrid). En Allemagne, le groupe le plus nombreux est celui des Roms polonais, qui ont leur église principale à Mannheim. D'autres assemblées importantes et nombreuses existent à Los Angeles, Houston, Buenos Aires et Mexico. Quelques groupes de Roumanie et du Chili ont rejoint l'Église adventiste du septième jour.

Dans les Balkans, les Roms de Macédoine et du Kosovo ont été particulièrement actifs dans les fraternités mystiques soufies. Les immigrants roms musulmans vers l'Europe de l'Ouest et vers les États-Unis ont apporté ces traditions avec eux.

[modifier] Croyances et connotations prophétiques

Une fille rrôme pratique "la manche" aux portes d'une église italienne
Une fille rrôme pratique "la manche" aux portes d'une église italienne

Même lorsque les Tsiganes rejoignent au fil des siècles telle ou telle religion, ils n'oublient par leurs origines. Celles-ci remontent très loin dans le passé et la mythologie (voir Origines ci-dessus), et ce qui est parfois devenu ailleurs folklore ou superstition, demeure souvent chez eux une croyance véritable. La principale, fréquente chez les peuples ayant souffert de rejets et de déportations, est l'espérance d'être un jour tous réunis. Cette espérance prend, dans les croyances, un tour prophétique : au rassemblement ultime sur un lieu d'origine mythique est associée la fin du monde actuel, d'où doit ressortir un monde meilleur.

[modifier] Cultures roms

[modifier] Fêtes

[modifier] Musique

Icône de détail Article détaillé : Musique tzigane.

[modifier] Cinématographie

[modifier] Littérature

[modifier] Auteurs roms

  • Rajko Djuric [Đurić] (1947-) :
    • Sans maisons, sans tombe - Bi kheresqo bi limoresqo (recueil de poèmes), Paris, L'Harmattan, s.d.
    • Les rêves de Jésus Christ, Montpellier, N&B, 1996
    • Malheur à qui survivra au récit de notre mort, Buzet-sur-Tarn, N&B, 2003
  • Mateo Maximoff (1917-1999) :
  • Jan Yoors(1922-1977)
    • Tsiganes sur la route avec les Rom Lovara, Éd. Phébus libretto
  • Esméralda Romanez1949 France
    • "Les Chemins de l'arc-en-ciel", édition wallada
    • "De coups de cœur en coups de gueule", édition Lacours à Nîmes

[modifier] Représentations fictionnelles des Roms

Certaines fictions célèbres ont contribué à modeler la représentation du monde rom dans l'imaginaire collectif, comme Notre-Dame de Paris de Victor Hugo et Carmen de Georges Bizet.

Voici quelques autres fictions notables :

  • La gitane de Miguel de Cervantes.
  • Noces de sang de Federico García Lorca.
  • La lyre d'Orphée de Robertson Davies, dont les personnages principaux perpétuent dans le Canada d'aujourd'hui les traditions gitanes, comme le soin et la réparation des instruments de musique.
  • Mulengro, roman de l'auteur canadien de fiction contemporaine Charles de Lint, présente un portrait du Rom et de ses mythes culturels.
  • The Experiment, roman de Stephen (Barbara) Kyle a pour sujet une Rom américaine qui est la sœur d'une victime de l'expérimentation nazie.
  • Fires in the Dark de Louise Doughty est un ouvrage de fiction sur une expérience rom dans l'Europe Centrale pendant la Seconde Guerre mondiale.
  • Mohamed Bertrand-Duval, film d'Alex Métayer.

Parmi les œuvres de littérature populaire française contribuant à transmettre des stéréotypes sur le monde rom, on peut citer les chansons. En effet, depuis le milieu du XIXe siècle jusqu'à aujourd'hui, la chanson évoque souvent le thème du tzigane (homme ou femme), sous diverses nominations : gitan, manouche, bohémien, tzigane ou tsigane. Les mêmes stéréotypes que dans le roman ou l'opéra sont utilisés. Cf l'article d'Eliane Daphy, ethnologue, « Bohémienne aux grands yeux noirs… Essai sur le personnage tzigane dans la chanson », in Etudes tsiganes nlle série vol. 9 (Les Tsiganes de la littérature, La littérature des Tsiganes, Patrick Williams et Evelyne Pommerat eds.), pp. 113- 128 (5 ill.) Image:HALSHS.jpg disponible en archives ouvertes sur Hal-SHS.

[modifier] Spectacle

Les Roms sont connus pour être d'excellents musiciens et danseurs. En Espagne, ils ont influencé le flamenco et ils sont devenus les protagonistes de ce genre. Dans la plupart des pays d'Europe centrale et orientale (Hongrie, Bulgarie, Serbie, Macédoine, Roumanie, République tchèque, Slovaquie…), les musiciens tziganes ont été très recherchés pour les mariages, funérailles, etc. En Roumanie on les appelle lăutari, en République tchèque et Slovaquie lavutari. En France, leurs talents d'amuseurs publics et de dresseurs de chevaux ont généré les familles du cirque célèbres comme les Bouglione ou les Zavatta.

[modifier] Roms célèbres

[modifier] Groupes avec des styles de vie similaires

Voir l'article : Les "Gens du voyage" en France

En Europe, où le style de vie sédentaire est la norme depuis l'Antiquité, d'autres peuples nomades non originaires de l'Inde sont aussi appelés Gitans ou Tziganes par commodité. En Allemagne, en Suisse, en France et en Autriche, il existe ainsi un groupe de Tziganes blancs, appelés Jenische (en allemand), Yéniche (en français), et Yenish ou Yeniche (en anglais). Leur langue semble être identique grammaticalement aux autres dialectes suisses alémaniques, l'origine du lexique mélange en revanche l'allemand, le romani, le yiddish et d'autres mots.[15]

En Norvège (et à un moindre degré en Suède et au Danemark) il existe un groupe qui se nomme lui-même Tatere; ils sont souvent confondus avec les Roms. Les Tater étaient souvent employés à construire des routes et des chemins de fer en Norvège, en Suède et au Danemark, et c'est pourquoi on les confond avec les Roms. Leur nom vient d'une croyance selon laquelle ils seraient originaires du peuple nomade tatar. Le rocker norvégien Åge Aleksandersen est un Tater.

Il y a en Irlande, au Royaume-Uni et aux États-Unis un groupe appelé Irish Gypsies (Gitans irlandais) ou Irish Travellers (Voyageurs irlandais). En Écosse, on les appelle "tinkers", de l'irlandais "tinceard", qui veut dire "ferblantier" ; ce terme est devenu péjoratif, et le mot Irish Travellers est actuellement préféré, mais ils se nomment eux même "Pavees". Ils ne sont pas reliés génétiquement aux Roms, mais leur culture nomade a été influencée par ceux-ci. Leur langue, le shelta, est basée principalement sur un lexique gaélique et une grammaire basée sur l'anglais, avec des influences romani.

Les quinqui ou mercheros d'Espagne sont un groupe minoritaire, auparavant nomade, qui partage le style de vie des Roms espagnols. Leur origine est incertaine, peut-être étaient-ils des paysans sans terre au XVIe siècle. Les quinqui sont souvent restés à part des Roms, même s'ils partageaient les mêmes persécutions.

Enfin, par extension et sans abus de langage, on appelle "Gitans de la mer" (Sea Gypsies) des populations d'Asie du Sud-Est qui vivent sur des bateaux et mènent un mode de vie nomade : Moken de Birmanie et de Thaïlande, Orang Laut d'Indonésie, de Malaisie et de Thailande, Bajau de Brunei, Indonésie, Malaisie et des Philippines. Ces peuples n'ont rien de commun avec les Roms,si ce n'est le nomadisme.Leur surnom est vraiment un abus de langage, car un point commun à tous les Rrôms (même intégrés) est leur amour de la route et leur méfiance vis-à-vis des eaux, et surtout de la mer: lorsqu'un Rrôm est obligé de s'embarquer sur un navire, ils se place généralement de manière à ne pas voir la mer et le plus possible au centre pour ne pas en ressentir les mouvements. Dans de nombreuses langues du Proche-Orient et d'Europe orientale, il existe même un dicton : « se noyer comme un Rrôm à deux doigts du rivage ». Cette aversion pour l'eau est peut-être un souvenir du temps où il fallait traverser les fleuves à gué, opération dangereuse et coûteuse en vies humaines.

[modifier] Notes et références

  1. Le Monde.fr : L'Italie veut expulser des milliers de Roumains
  2. Rezultate Recensamant
  3. Microsoft Word - Delovi_knjiga_III.doc
  4. SUDOC ne donne, en termes de résultats significatifs, que 6 pour Rroms et 4 pour Rrom mais 24 pour Roms et 10 pour Rom
  5. Cf. les encyclopédies Universalis, Encarta et Larousse, entre autres.
  6. Voir : http://www.ethnologue.com/show_family.asp?subid=92037
  7. Stéphane Zweguintzow: Les Roma de l'ex-URSS, in "Echos de Russie et de l'Est", Éd. B. de Saisset, 1994
  8. Voir par exemple le film Latcho Drom de Tony Gatlif pour voir l'évolution géographique des peuples romané au cours du temps
  9. Contitution roumaine de 1923
  10. Denis Peschanski, La France des camps, l'internement 1938-46, Gallimard, 2002, p. 379
  11. Source: Origins and Divergence of the Roma (Gypsies), David Gresham, Bharti Morar, Peter A. Underhill, et al, Am J Hum (2001) ; The Eurasian Heartland : A continental perspective on Y-chromosome diversity, Wells et al.
  12. B. Formoso: Tsiganes et Sédentaires, la reproduction culturelle d’une société. L’Harmattan, Paris, 1986
  13. Source : http://www.guardian.co.uk/g2/story/0,3604,870411,00.html
  14. Voir : http://news.bbc.co.uk/1/hi/world/europe/3168638.stm
  15. Voir : http://www.thata.ch/jenische.htm (de)

[modifier] Références

[modifier] En français

  • ASSEO Henriette, Les Tsiganes, une destinée européenne, Gallimard, 1994
  • AUZIAS Claire, Les Funambules de l'Histoire. Les Tziganes entre préhistoire et modernité, Éditions La digitale, 2002
  • AUZIAS Claire, Samudaripen, le génocide des tsiganes, L’esprit frappeur, 2000
  • BECKER Alice, Paroles de gitan, Albin Michel, 2000
  • BLOCH Jules, Les Tsiganes, PUF, 1953
  • CEPLEANU Ion, Rroms: qui sont-ils?, Dacia, Aulnay, 1998
  • CLEBERT Jean-Claude: Tziganes, Tchou, 1976
  • CLERGUE Lucien, GATLIFF Tony, Les gitans, Marval, 1996
  • CORDELIER Pierre, Les Gitans, Ouest France, 1983
  • COUPRY François, Les Gitans, Milan, 1999
  • DERLON Pierre, Je vis la loi des gitans, Seghers, 1977
  • FILHOL Emmanuel, La Mémoire et l’oubli : l’internement des tsiganes en France, 1940-1946, L’Harmattan, 2004
  • FONSECA Isabel, Enterrez-moi debout : l’odyssée des gitans, Albin Michel, 2003
  • FORMOSO, B., Tsiganes et Sédentaires, la reproduction culturelle d’une société, L’Harmattan, Paris, 1986.
  • FREDERIC Louis, Dictionnaire de la civilisation indienne, Paris, Robert Laffont, 1987
  • FREDERIC Louis, L'Inde de l'Islâm, Paris, Arthaud, 1989
  • GROUSSET René, L'Empire des Steppes, Paris, Payot, 1939
  • KENRICK Donald, De l'Inde à la Méditerranée, Toulouse, Collection Interface n°3, 1994
  • KUZNETZOVA Lala, Tsiganes, vagabonds des steppes, La Martinière, 1998
  • LEVAKOVICH Giuseppe, Tzigari, vie d’un bohémien, Hachette, 1977
  • LEWY Günther, Les Persécutions par les nazis des tsiganes Les belles lettres, 2003
  • McDOWELL Bart, Les Tziganes éternels voyageurs du monde, Flammarion, 1979
  • MOUTOUH Hugues, Les Tsiganes Flammarion, 2000
  • PASQUALINO Caterina, Femmes tsiganes Etudes tsiganes, 1997
  • PERNOT Mathieu, Un camp pour les bohémiens : mémoires du camp pour nomades de Saliers, Actes sud, 2001
  • PIASERE, L., Mare Roma, Catégories humaines et structure sociale, Une contribution à l’ethnologie tsigane, thèse de doctorat publiée par Études et documents balkaniques et méditerranéens, vol. 8, Paris, 1985.
  • PIASERE, L., I rom d’Europa, GLF, Editori Laterza, Roma, 2004
  • ROUX Jean Paul, Histoires des Turcs, Paris, Fayard, 1984
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  • SOLLET, Bertrand; Tsiganes, gitans, manouches ?, La Farandole, 1982
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  • WILLIAMS, P., “Nous on n’en parle pas”, Les vivants et les morts chez les Manouches, Éditions de la MSH, Paris, 1993
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[modifier] En anglais

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