Biélorussie

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Рэспубліка Беларусь[1] (be)
Республика Беларусь[2] (ru)
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République de Bélarus (fr)
Drapeau de la Biélorussie Armoiries de la Biélorussie
(Détails) (Détails)
Devise nationale : Aucune
Langue officielle Biélorusse, russe
Capitale Minsk
53°55′N 27°33′E
Plus grande ville Minsk
Forme de l’État
 - Président
 - Premier ministre
République parlementaire
Aliaksandr Loukachenka
Siarhieï Sidorski
Superficie
 - Totale
 - Eau (%)
Classé 83e
207 600 km²
Négligeable
Population
 - Totale (2006)
 - Densité
Classé 74e
10 293 011 hab.
49 hab./km²
Indépendance
 - Date
De la Russie
De l'Union soviétique
25 mars 1918
27 juillet 1990
Pays limitrophes Russie Russie
Ukraine Ukraine
 Pologne
Lituanie Lituanie
Lettonie Lettonie
Gentilé Biélorusse
Monnaie Rouble biélorusse (BYR)
Fuseau horaire UTC +2
Hymne national My Bielaroussy (Nous les Biélorusses)
Domaine internet .by
Indicatif
téléphonique
+375

La Biélorussie, ou République de Bélarus pour les usages officiels est un pays d'Europe orientale sans accès à la mer, bordé à l'ouest par la Pologne, au nord par la Lettonie et la Lituanie, à l'est par la Russie et au sud par l'Ukraine.

La Biélorussie se classe parmi les plus vastes États européens, puisque ses 207600 km² la placent juste derrière la Pologne. Pourtant, c'est un pays peuplé par seulement 10 045 200 habitants, qui connaît une des densités de population les plus faibles du continent, 49 habitants par kilomètres carrés. Les Biélorusses vivent majoritairement en milieu urbain ; les plus grandes villes du pays sont Minsk (la capitale) Gomel, Hrodna, Moguilev, Brest, Vitebsk et Bobrouïsk.

Le pays, une vaste plaine au climat continental, est couvert à un tiers par la forêt, celle-ci est à certains endroits inchangée depuis la Préhistoire et abrite des espèces animales disparues dans le reste de l'Europe. Les principales ressources du pays, au sous-sol pauvre, sont l'agriculture et l'industrie.

La Biélorussie est un pays jeune, autrefois inclus dans de grandes puissances telles le Grand-Duché de Lituanie ou l'Empire russe. Les Biélorusses ne prirent réellement conscience de leur spécificité qu'au XIXe siècle et ne furent reconnus par le reste du monde que lorsque leur pays deviendra une république de l'URSS.

Indépendante depuis 1990, la Biélorussie est encore profondément marquée par son passé soviétique ; les Russes représentent encore 20 % de la population, le russe est deuxième langue officielle après le biélorusse et l'économie n'a toujours pas été réformée en profondeur.

La constitution de 1994 fait de la Biélorussie un État laïque, mais la vie des Biélorusses est profondément marquée par la religion orthodoxe.

Sommaire

[modifier] Histoire

Icône de détail Article détaillé : Histoire de la Biélorussie.
Icône de détail Article connexe : Russie blanche.
Histoire de la Biélorussie

[modifier] Origines et formation

Le sud de la Biélorussie est pendant l'Antiquité le berceau des Protoslaves. D'après les fouilles archéologiques, ceux-ci se concentraient entre la Vistule, le Dniestr et le Dniepr. Les peuplades slaves se dispersent lors des Grandes invasions et s'installent dans toute la moitié orientale de l'Europe, où ils constituent ensuite une multitude d'États, plus tard évangélisés.

L'ancêtre de la Biélorussie, la principauté de Polotsk, est mentionnée pour la première fois au Xe siècle, c'est alors un État peuplé par des Slaves de l'Est, orthodoxes. En 1067, Minsk apparaît dans les chroniques. La principauté est incluse en 1129 à la Rus' de Kiev.

[modifier] L'Époque moderne

La Biélorussie actuelle dans le Grand-Duché
La Biélorussie actuelle dans le Grand-Duché

Les invasions des Mongols et de la Horde d'Or au XIIe siècle provoquent la chute de la Rus' de Kiev et sa dislocation en une multitude de petits fiefs. La principauté de Polotsk, sur le déclin, intègre le Grand-Duché de Lituanie, capable de la protéger d'autres invasions. Le Grand-Duché préfigure les nations actuelles, car il est majoritairement constitué de la Lituanie et de la Biélorussie ; ses seuls autres territoires sont le nord de l'Ukraine et la région de Smolensk.

Carte des Voïvodies du Grand-Duché de Lituanie
Carte des Voïvodies du Grand-Duché de Lituanie

En 1413, le Grand-Duché de Lituanie s'unit au Royaume de Pologne et, en 1569, les deux États forment la République des Deux Nations. Minsk, Brest, Polatsk, Vitebsk, Navahrudak et Mstsislaw sont chef-lieu de voïévodies. Le découpage administratif de l'époque préfigure celui des voblasts de la Biélorussie d'aujourd'hui.

En 1569, l'humaniste Francysk Skaryna publie la première bible en biélorusse, elle est le premier témoignage écrit de la langue.

Au XVIIe siècle et au XVIIIe siècle, la Biélorussie est envahie par les Suédois, suivis des Russes. Le pays décline et l'anarchie qui paralyse toute la République des Deux Nations conduit aux partages de la Pologne.

La Biélorussie est alors progressivement annexée par l'Empire russe. Vitebsk, Polotsk et Gomel sont rattachées en 1772, Minsk en 1793 et Brest en 1795.

[modifier] L'Empire russe

Le pays est envahi par les troupes de Napoléon Ier en 1812. Quelques mois plus tard, les Français, défaits à Moscou, doivent retraverser la Biélorussie et connaissent là le pire épisode de leur retraite, le passage de la Bérézina.

Tout au long du XIXe siècle, la Biélorussie se modernise et subit fortement l'influence de la culture russe. L'importance de Minsk devient incontestable et la ville est le foyer de la résistance culturelle biélorusse. Comme les autres régions industrielles de l'Empire, le pays connaît les premiers mouvements ouvriers et Minsk est le lieu en 1898 du premier congrès du Parti ouvrier social-démocrate de Russie.

Pendant la Première Guerre mondiale, la Biélorussie est le théâtre de combats entre les Allemands et les Russes et le front se stabilise sur une ligne allant de Pinsk à Braslau.

[modifier] Première indépendance et Seconde Guerre mondiale

Après la fin des combats entre les deux camps, la Biélorussie s'autoproclame indépendante le 25 mars 1918 et devient la République populaire biélorusse, Minsk est choisie comme capitale. Mais la Russie soviétique n'accepte pas cette décision, envahit le pays et crée la République socialiste soviétique de Biélorussie.

Le traité de Rīga, signé le 18 mars 1921 après la Guerre russo-polonaise de 1920, octroie la partie occidentale de la Biélorussie à la Pologne.

En 1922, la Biélorussie adhère à l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques aussitôt qu'elle est créée.

Le 22 juin 1941, la Biélorussie est envahie par les Nazis. La Seconde Guerre mondiale est pour le pays un terrible désastre ; la population, qui inclut un forte minorité juive, est décimée à 25 % et les grandes villes sont presque entièrement détruites. Néanmoins, des Biélorusses soutiennent l'envahisseur et la 30e division SS de grenadiers est créée le 18 août 1944. Elle réunit des habitants du pays afin de contrer la libération par les Soviétiques. Minsk est pourtant libérée le 13 juillet 1944 et l'ouest de la Biélorussie peu de temps après.

[modifier] De 1945 à 1990

Le 24 octobre 1945, la Biélorussie devient membre des Nations unies, ainsi que l'Ukraine. L'Union Soviétique dispose ainsi, artificiellement, de trois voix à l'Assemblée générale. C'est une récompense concédée par les Alliés pour son effort de guerre exceptionnel. À la proposition de Joseph Staline de doter chaque République socialiste soviétique d'un siège à l'ONU, Franklin Roosevelt proposa d'en faire autant pour chacun des quarante-huit États des Nations-unies. On en resta finalement sur ce compromis pour les seules Biélorussie et Ukraine.

Le pays, meurtri par la guerre, se relève vite grâce à l'industrialisation massive orchestrée par le régime stalinien et les villes sont reconstruites avant le début des années 1960.

Le 26 avril 1986, la Biélorussie est touchée par la catastrophe de Tchernobyl. Le pays (qui ne possède aucune centrale nucléaire) reçoit environ 70 % des retombées radioactives de la centrale ukrainienne voisine, avec une contamination « en tache de léopard ». Deux millions de Biélorusses dont 500 000 enfants vivent dans les zones contaminées. Les populations ne sont pas évacuées et généralement très peu informées.

Signe du changement, le Pape Jean-Paul II nomme en 1989 le premier évêque catholique biélorusse depuis la guerre. Peu de temps après, le 27 juillet 1990, la Biélorussie proclame son indépendance et, Stanislaw Chouchkievitch est élu chef de l’État.

Le 8 décembre 1991 sont signés les accords de Minsk, ceux-ci créent la Communauté des États Indépendants, qui regroupe la Russie et l'Ukraine, puis douze des autres anciennes républiques soviétiques. Minsk est choisie pour le siège de l'organisation et la Biélorussie rejoint la Communauté des États indépendants le 21 décembre.

[modifier] La République de Bélarus

Loukachenko à l'Elysée en 1996
Loukachenko à l'Elysée en 1996

La Biélorussie présente le 12 mars 1993 sa candidature au Conseil de l'Europe, mais le pays n'est toujours pas membre et est un des seuls États européens à n'en pas faire partie. Le pays n'est pas accepté en raison surtout de son régime peu démocratique et, dans cette voie, Alexandre Loukachenko forme un rapport qui mène à la destitution de Stanislaw Chouchkievitch pour corruption.

Loukachenko est élu le 10 juillet 1994 Président de la République avec 80 % des voix, il dote la Biélorussie d'une Constitution. Il appuie sa politique sur la nostalgie du communisme et sur un régime fort. En 1996, il signe un accord de partenariat avec la Russie et visite la France pour la première fois. Il fait amender la Constitution après un référendum, cela augmente le pouvoir présidentiel et allonge la durée du mandat de deux ans.

En 1997, Le traité d’Union russo-biélorusse est signé à Moscou. Ce traité permet à Alexandre Loukachenko et Boris Eltsine d'envisager une union politique et monétaire entre la Russie et la Biélorussie. Le traité instaure aussi des tarifs préférentiels entre les deux pays pour le commerce, ce qui évite à la Biélorussie la pénurie.

En 1998, la « Crise des Résidences » secoue les relations diplomatiques entre les pays occidentaux et la Biélorussie : les ambassadeurs occidentaux sont rappelés suite aux pressions en vue de les expulser de la zone résidentielle de Drozdy jouxtant la Résidence du président. Il faut attendre 1999 pour qu'un compromis soit trouvé et que les ambassadeurs européens et américains retournent à Minsk.

Le 16 mai 1999, l’opposition organise une élection présidentielle non-officielle à la date correspondant à la fin du mandat du président Alexandre Loukachenko selon les termes précédant la modification de la constitution.

L'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine en 2000 freine tout de même le processus de rapprochement entre Russie et Biélorussie, même si cette dernière continue d'être un satellite russe.

Alexandre Loukachenko est réélu haut la main en 2001 puis en 2006, malgré une opposition grandissante inspirée par la Révolution orange ukrainienne.

[modifier] « Biélorussie » ou « Bélarus » ?

En français, le nom de ce pays a connu plusieurs variantes : appelé Russie blanche ou Ruthénie blanche dans les atlas du début du XXe siècle, puis Biélorussie pendant toute la période soviétique, le pays indépendant depuis 1991 est parfois nommé Bélarus dans les documents officiels. La dénomination officielle onusienne en français est République de Bélarus (proposée par le gouvernement biélorusse lui-même), adaptation française de la transcription approximative de Беларусь. En revanche, la Commission nationale de toponymie (française), les ministres français des Affaires étrangères et de l'Éducation nationale, l'Académie française, l'Institut géographique national (IGN) et la Commission de toponymie du Québec ([2]) recommandent l'usage du terme Biélorussie. L'ambassadeur de Biélorussie en France a néanmoins redemandé à la Commission de toponymie de revoir sa position (séance du 11 décembre 2007), mais un revirement semble peu probable.

Drapeau et armoiries de la Biélorussie au poste frontière de Terespol / Brest
Drapeau et armoiries de la Biélorussie au poste frontière de Terespol / Brest

L'ajout de бела- (à prononcer bièla) à la Русь (Rous', Ruthénie) vient, selon certaines sources[3], de ce qu'il s'agissait de désigner par un nom approprié la partie de la Ruthénie insubordonnée aux Tatars. Il faut donc bien comprendre l'adjectif белая (bièlaïa) comme « franche » et non en tant que « blanche », traduction littérale mais donc inexacte. D'autres auteurs ont proposé d'autres étymologies.

La forme Bélarus est cependant exigée dans tous les textes officiels par les autorités biélorusses elle-mêmes depuis le 19 septembre 1991[4], quelle que soit la langue, sans tenir compte des particularités grammaticales et orthographiques de chacune d'entre elles, et des autorités compétentes pour la normalisation de chaque langue. Le russe étant une des langues officielles de la Biélorussie, on y trouve le terme Беларусь (bièlarous) dans les documents imprimés en russe en Biélorussie. Le terme Белоруссия (bièloroussiya) est en revanche utilisé dans la plupart des documents en russe imprimés en Russie et ailleurs. Cependant, l'usage populaire en Russie est de désigner oralement la Biélorussie à l'aide du vocable biélorusse traditionnel (Беларусь), le vocable russe (Белоруссия, créé à l'époque soviétique) étant souvent jugé artificiel et administratif.

[modifier] Politique intérieure

Icône de détail Article détaillé : Politique de la Biélorussie.

[modifier] Le gouvernement d'Alexandre Loukachenko

Le président Alexandre Loukachenko a été élu président en 1994 et réélu en 2001 et en 2006.

Le siège du gouvernement biélorusse à Minsk
Le siège du gouvernement biélorusse à Minsk

L'élection présidentielle du 19 mars 2006 voit la réélection de Loukachenko mais son déroulement est contesté par le Conseil de l'Europe[5] et par l'OSCE[6] alors qu'au contraire la Communauté des États indépendants qualifie le scrutin de transparent et d'ouvert[7]. La Biélorussie est désignée parfois comme la « dernière dictature d'Europe »[8]. Le 30 mars, l'OTAN décide de réévaluer son partenariat avec la Biélorussie[9]. Le 16 mai, les États-Unis interdisent à Loukachenko et un certain nombre d'officiels biélorusses de visiter les États-Unis[10].

Dans le classement de la liberté de la presse de l'association Reporters sans frontières, la Biélorussie est classée 151e sur 168 pays.[11]

[modifier] L'opposition politique

Pour les opposants biélorusses la seule question d'actualité est de faire barrage au gouvernement autoritaire d'Alexandre Loukachenko et d'établir une démocratie digne de ce nom.

Des nationalistes conservateurs du Front populaire biélorusse au Parti des communistes de Biélorussie, une improbable coalition s'est mise en place et semble fonctionner en bonne intelligence, sans compter les ONG s'opposant au régime Loukachenko.

En octobre 2005, le Congrès des forces démocratiques de Biélorussie a élu comme candidat à la présidentielle Aliaksandr Milinkievitch. Le Congrès de forces démocratiques de Biélorussie représente la très grande majorité des partis d'opposition. Les principaux partis sont :

  • Le Front populaire biélorusse
    Dirigé par Vintsouk Viatchorka. Il est parfois considéré comme le parti de l'intelligentsia. Il se situe clairement à droite. Ces conservateurs défendent l'idée d'une renaissance nationale de la Biélorussie (il faut savoir que la langue biélorusse est parlée par une minorité de la population, la langue de tous les jours dans les villes importantes est le russe). Ce parti est pro-occidental, pro-polonais et anti-russe, reprochant d'ailleurs vivement à Loukachenko sa politique de rapprochement avec la Russie.
  • Parti civique uni de Biélorussie
    Dirigé par Anatol Liabiedzka, d'orientation libérale.
  • Le Parti des communistes de Biélorussie, à ne pas confondre avec le Parti communiste de Biélorussie qui lui est pro-Loukachenko.
    Le Parti communiste s'est scindé sur la question de l'attitude à avoir face au régime en place. Le Parti des Communistes de Biélorussie, qui a gardé une influence certaine, appelle au rétablissement de la constitution démocratique qui a été vidée de sa substance par Loukachenko en 1997 à son profit. Le Parti des Communistes de Biélorussie est bien intégré dans l'opposition malgré les différences idéologiques évidentes qui le sépare des autres partis. C'est lui qui est chargé de la campagne électorale de Milinkievitch. Le régime tente de bâillonner son journal "Tavarych". Ce parti a un mouvement de jeunesse assez actif.
  • Malady Front, « Front de la jeunesse »
    Proche des nationalistes, ce mouvement politique comme son nom l'indique regroupe des jeunes anti-Loukachenko. Il est assez actif. Conservateur, il milite en faveur de la renaissance nationale biélorusse. Pro-occidental et anti-russe.

Mais depuis la coalition a volé en éclat: réunis en congrès, dimanche 27 mai 2007 à Minsk, les participants ont opté pour une présidence collégiale et évincé Alexandre Milinkevitch, le candidat malheureux de l'opposition à la présidentielle de mars 2006[12]. De fait, la coalition d'opposition sera dorénavant conduite par quatre coprésidents réunissant les chefs du Parti communiste, Sergueï Kaliakine, du Parti civil unifié, Anatoli Lebedko, du Front populaire biélorusse, Vintchouk Viachorka, et du Parti social-démocrate, Anatoly Levkovitch.

La question du financement de l'opposition fait apparaître les influences qui sous-tendent ces deux camps. D'un côté, le courant pro-occidental d'Alexandre Milinkevitch a lancé un appel aux investisseurs étrangers pour venir compléter les aides de l'Union européenne et des Etats-Unis. De l'autre, la nouvelle direction collégiale est davantage tournée vers le grand voisin russe, consciente que le sort de la Biélorussie se joue en grande partie à Moscou.

Mis en minorité, M. Milinkevitch a annoncé la création d'un nouveau mouvement, Pour la liberté(ЭА СBАБОДУ), censé intégrer tous ceux qui "ont un potentiel de protestation" et pas seulement les membres des partis politiques.

[modifier] Le Mouvement associatif pro-démocratique

Bien que ses liens soient assez évidents avec les partis d'opposition, les associations n'inscrivent pas leur action dans un cadre purement politique.

  • Zubr (« Le Bison »)
    Reprenant le nom de l'animal emblématique de Biélorussie, Zubr est une organisation de jeunesse. Elle revendique environ 2 000 membres. Le but de cette organisation est l'établissement de la démocratie en Biélorussie, l'intégration à l'Union européenne et à l'OTAN. Créée en 2001, cette organisation revendique une certaine filiation avec les Serbes de Otpor (étudiants serbes très actifs dans la lutte contre le régime de Slobodan Milošević) et des Ukrainiens de Pora (actifs dans la révolution orange). Au départ cette association était surtout estudiantine, beaucoup de ses membres ont par ailleurs été chassés de l'université, depuis elle s'est élargie à l'ensemble de la jeunesse.

Mouvement depuis auto-dissous pour se fondre au sein du mouvement d'opposition unitaire.

  • Les Journées de la solidarité
    Ceci n'est pas à proprement parler une association. À l'initiative d'Iryna Krassouskaïa, veuve d'Anatol Krassouski, un homme d'affaire proche de l'opposition disparu en 1999 et très probablement assassiné, d'Iryna Khalip, journaliste très connue pour son combat contre le régime, et de Mikita Sassim, activiste de Zubr.

Depuis octobre 2005, tous les 16 du mois, les Journées de la solidarité appellent à des manifestations silencieuses aux chandelles pour commémorer l'enlèvement de Viktar Hantchar et d'Anatol Krassouski. Plus largement cette action a comme but d'appeler à la solidarité envers tous ceux qui luttent pour la démocratie en Biélorussie.

[modifier] Politique extérieure

[modifier] Relations avec la France

Conformément au cadre adopté au niveau européen, les autorités françaises n'ont pas de contacts avec leurs homologues biélorusses au niveau ministériel. Les relations politiques entre les deux pays demeurent donc très limitées.

La visite à Paris en janvier et en mai 2006 d'Alexandre Milinkevitch, chef de l'opposition, a été l'occasion de marquer le soutien de la France aux évolutions démocratiques dans le pays.

En étroite concertation avec les partenaires européens, la France s'efforce de mener une action spécifique dans le domaine des droits de l'Homme. L'ambassade de France à Minsk entretient des contacts réguliers avec les ONG actives dans le domaine des Droits de l'Homme. Les proches des personnalités disparues et l'épouse du Professeur Bandajevsky ont été reçus à plusieurs reprises à Paris.

[modifier] Relations avec l'Union européenne

La Présidence réitère l'offre de l'Union européenne de conclure un partenariat à part entière avec la Biélorussie dans le cadre de la politique européenne de voisinage. Des propositions détaillées à ce sujet figurent dans le document exposant ce que l'Union européenne pourrait apporter à la Biélorussie, présenté en novembre 2006. (Rappel : Projet de stratégie de l'Union européenne à l'égard de la Biélorussie qui a été rendu public à Bruxelles. Les généreuses promesses économiques faites à Minsk s'accompagnent de recommandations politiques, dont aucune ne lèse les fondements du régime du président Alexandre Loukachenko. Parmi les détails les plus substantiels: l'UE ne remet pas en doute les résultats de la récente élection présidentielle biélorusse, c'est-à-dire la légitimité d'Alexandre Loukachenko.) Cette coopération suppose cependant que le gouvernement de la Biélorussie souscrive clairement aux valeurs démocratiques, aux Droits de l'Homme et à l'Etat de droit et engage des réformes démocratiques.

[modifier] Relations avec la Russie

Avec la Russie, la Biélorussie s'est engagée dans un processus d'union de type confédéral qui dépasserait les objectifs d'une simple union douanière et monétaire. La dépendance de Minsk en énergie et en termes de débouchés permet à Moscou de préserver son influence dans cette république slave. Fin 2006, la Biélorussie a ardemment négocié le prix de son gaz, qu'elle payait jusqu'à cette date 47 USD pour 1 000 m³ (contre plus de 250 dollars alors sur le marché européen). Menaçant de couper les robinets à moins d'obtenir le prix demandé, la Russie a obtenu un accord final in extremis le 31 décembre 2006 à un prix de 100 USD pour 1 000 m³. De plus, elle a obtenu une compensation en 50 % de titres dans la société gazière biélorusse Beltransgaz (dont le montant de 5 milliards de USD est estimé surévalué par les experts russes). Outrée par cette augmentation, la Biélorussie a appliqué une taxe sur le transit du petrole russe vers les pays plus à l'Ouest (45 USD/tonne) qu'elle a du enlever quelques jours après sous la pression de la Russie. Cette confrontation des deux alliés traditionnels survient malgré le soutien que la Russie apporte traditionnellement au président Loukachenko, toujours au pouvoir suite à l'élection présidentielle controversée du 19 mars 2006, qui lui a valu les critiques des pays européens. Certains analystes estiment que la Russie veut également marchander d'autres concessions substantielles de la part de la Biélorussie, allant jusqu'à la solution plus radicale de l'annexion de la Biélorussie, sous une forme ou une autre, au sein de la Fédération de Russie. Les autorités russes quant à elles rejettent tout leitmotiv politique de la crise, stipulant n'être régi que par des motivations économiques.

[modifier] Sanctions internationales

  • Le Canada avait déjà pris des sanctions contre la Biélorussie en décembre 2006, en restreignant les exportations canadiennes vers la Biélorussie. Aout 2007 : Ottawa a retiré à la Biélorussie, à compter du 1er août, le bénéfice du Tarif de préférence général du Canada, ce qui entraînera une augmentation des droits de douane sur certaines exportations en provenance de ce pays[13] .
  • Les États-Unis : Le 19 juin 2006, les autorités américaines ont annoncé la promulgation d'un décret prévoyant le gel de tous les avoirs financiers éventuels aux Etats-Unis du président bélarusse Alexandre Loukachenko et de neuf autres personnes. Aout 2007 Washington a annoncé mardi avoir ajouté de nouveaux noms à la liste des Biélorusses interdits d'entrée aux Etats-Unis[14] .
  • L'Union Européenne : le 23 Octobre 2006, le Conseil de l'Union européenne a élargi la liste des fonctionnaires biélorusses haut placés désormais interdits d'entrée dans les pays membres et dont les comptes financiers - si ceux-ci existent - sur le territoire de l'Union seront gelés.

Les noms des juges de deux arrondissements de Minsk, Alexeï Rybakov et Leonid Iassinovitch, ainsi que ceux des procureurs d'Etat Sergueï Bortnik et Andreï Migoun ont été portés sur cette "liste noire".Le nouvel élargissement de la liste des fonctionnaires biélorusses haut placés, dont le président Alexandre Loukachenko, responsables, de l'avis de l'Union européenne, des infractions à la législation électorale lors des élections présidentielles de mars 2006 et des persécutions de représentants de l'opposition, porte leur nombre à 35[15]. Juin 2007 : La Biélorussie pourrait être exclue du système général de préférences de l'Union européenne qui accorde des facilités aux pays en voie de développement dans les échanges avec les Etats européens. Cette décision a été prise il y a six mois, suite à la violation par Minsk, aux yeux de Bruxelles, des droits des syndicats indépendants. Selon les médias européens, les pertes de Minsk en cas d'exclusion du système de préférences pourraient s'élever à 400 millions de dollars par an[16].

[modifier] Découpage administratif

Les voblasts et les raions de Biélorussie
Les voblasts et les raions de Biélorussie

Les principales divisions administratives biélorusses sont les voblasts (Вобласць en biélorusse). Ces voblasts, au nombre de six, sont nommés d'après leur chef-lieu. Minsk, en temps que capitale et plus grande ville du pays, possède un statut particulier qui fait d'elle un chef-lieu de voblast et une municipalité autonome de ce voblast.

Les voblasts sont eux-mêmes divisés en d'autres unités, qui varient selon l'environnement. Les principales unités sont les raions et les villes.

[modifier] Géographie

Icône de détail Article détaillé : Géographie de la Biélorussie.
Carte de Biélorussie.
Carte de Biélorussie.
Un paysage naturel biélorusse.
Un paysage naturel biélorusse.

La Biélorussie est située au centre de l'Europe, bordée à l'ouest par la Pologne (605 km de frontières), au sud par l'Ukraine (891 km), au nord-ouest par la Lituanie (502 km) et la Lettonie (102 km) et à l'est par la Russie (959 km) — soit 3 098 km de frontières terrestres en tout.

La Biélorussie a une superficie de 207 600 km² (à titre de comparaison, un peu moins que le Royaume-Uni).

Le territoire biélorusse est un territoire ouvert (sans limites naturelles précises) et dépourvu d'accès à la mer. Il s'agit d'une grande plaine de faible altitude (159 mètres d'altitude en moyenne) dont le point culminant est le mont chauve, appelé par les Soviétiques mont de Dzerjinski (345 mètres).

Ce pays plat possède une des plus vastes région marécageuse d'Europe et est couvert de vaste forêts. Il est aussi sillonné par de grands fleuves (la Dvina et le Niémen, qui drainent les cours d'eau du nord et de l'ouest du pays vers la mer Baltique, et le Dniepr ceux de l'est et du sud vers la mer Noire), et de nombreuses rivières. Le territoire est ponctué de plus de dix mille lacs (le plus grand, le lac Naroch, a une superficie de 79,6 km²) qui lui valent le surnom de « pays aux yeux bleus ». Les terres marécageuses ou humides occupent ainsi presque un tiers du territoire, et les forêts un autre tiers.

La Biélorussie connaît un climat continental et humide. La moyenne annuelle des précipitations varie entre 550 et 700 mm. Les températures oscillent entre -4 ⁰C et -8 ⁰C d'ouest en est en janvier, et 17 ⁰C et 19 ⁰C en juillet.

On divise le territoire biélorussien en trois grandes régions naturelles :

  • le Nord : le climat est rigoureux, les terres pauvres, la densité de la population particulièrement faible ;
  • le centre du pays, plus dense et avec des terres plus riches ;
  • le Sud (Polésie et région de Gomel) : marécages et forêts dominent, la densité de la population est faible.

Outre la capitale Minsk (1 800 000 habitants), les principales villes sont Gomel (500 000), Moguilev (370 000), Vitebsk (350 000), Grodno (310 000), Brest (300 000) et Bobrouïsk (227 000). Au total, près de 15 villes comptent plus de 100 000 habitants.

[modifier] Économie

Icône de détail Article détaillé : Économie de la Biélorussie.
  • Relations économiques avec la France

Les relations économiques bilatérales restent peu développées : les échanges avec la France représentent moins de 1 % du commerce extérieur de la Biélorussie et les investissements français constituent seulement 1 % des IDE dans ce pays. L'industrie pharmaceutique française affiche toutefois une certaine présence (Beaufour-Ipsen, Bio Mérieux, Rhône Poulenc, Pierre Fabre). Si de nombreuses entreprises françaises sont représentées à Minsk et si les opportunités de coopération avec les entreprises biélorusses sont réelles, notamment dans le secteur des technologies de pointe, l'absence de réformes structurelles et le climat des affaires dans le pays obèrent pour l'heure le développement des relations économiques.

Sur les 10 premiers mois de 2005, les exportations françaises ont enregistré une baisse de 1,3 % par rapport à la même période de l'année précédente. Leur croissance, de 15 % en 2003 et de 19 % en 2004 par rapport à la même période de l'année précédente, avait été régulière depuis 2000, mais s'est altérée suite à une réduction de nos exportations dans l'industrie automobile (-17 %), les équipements mécaniques (-8 %), les composants électriques et électroniques (-23 %) et les produits textiles (-40 %). Nos exportations sont essentiellement composées de matériel industriel, dont 20 % de machines pour divers types de fabrication (fils textiles, nappes en fibre non tissée de type « mats », appareils industriels), 15 % de produits chimiques, 12 % de véhicules automobiles, 7 % d'appareils d'optique, puis, en faibles quantités, de matières plastiques, de produits pharmaceutiques et d'alcools.

Les importations françaises de produits pétroliers en provenance de Biélorussie progressent depuis 1999. Leur montant est passé de 6 M EUR en 1999 à 304 M EUR sur les 10 premiers mois 2005. Cette hausse s'explique en partie par l'augmentation de la valeur des produits énergétiques. En 2005, les hydrocarbures représentent 86 % des importations totales françaises en provenance de Biélorussie, contre 12 % en 2001, 47 % en 2002 et 80 % en 2003. Les 14 % restants de nos importations en provenance de Biélorussie se répartissent de façon homogène entre les produits suivants : meubles, bois scié, ouvrages, caisses et emballages ; vêtements, essentiellement féminins et d'hiver ; pièces pour les machines outils ; torons et câbles.[17]

[modifier] Démographie

Icône de détail Article détaillé : Démographie de la Biélorussie.
  • Les crises démographiques majeures connues par le pays:
Évolution de la démographie entre 1992 et 2003 (chiffre de la FAO, 2005). Population en milliers d'habitants.
Évolution de la démographie entre 1992 et 2003 (chiffre de la FAO, 2005). Population en milliers d'habitants.
  • Population :
    • 10 350 194 habitants (2005)
    • 78 % de Biélorusses, 13 % de Russes, 5 % de Polonais, 2,3 % d'Ukrainiens.
    • 0-14 ans : 16 % — — 15-64 ans : 68,21 % — — plus de 65 ans : 14,6 %
  • Espérance de vie :
    • des hommes : 63 ans (2005)
    • des femmes : 75 ans (2005)
  • Taux de croissance de la population : - 0,4 % (2004)
  • Taux de natalité : 10,83 ‰ (2005)
  • Taux de mortalité : 14,15 ‰ (2005)
  • Taux de mortalité infantile : 13,37 ‰ (2005)
  • Taux de fécondité : 1,4 enfants par femme (2005)
  • Taux de migration : 2,42 ‰ (2005)

[modifier] Culture

Icône de détail Article détaillé : Culture de la Biélorussie.
Fêtes et jours fériés
Date Nom français Nom local Remarques
1er janvier Nouvel an Novy Hod
7 janvier Noël orthodoxe
14 janvier Nouvel an orthodoxe
8 mars Journée internationale de la femme
15 mars Jour de la Constitution Adoptée en 1994
variable Pâques catholique
variable Pâques orthodoxe
9 jours après Pâques orthodoxe Jour du Souvenir Radunitsa
1er mai Fête du Travail
9 mai Jour de la Victoire Victoire sur l'Allemagne durant la Grande Guerre patriotique
3 juillet Jour de l'Indépendance
25 décembre Noël catholique

[modifier] Chiffres divers

  • Lignes de téléphone : 3,37 millions (en 2006)[18]
  • Téléphones portables : 5,96 millions (en 2006)[19]
  • Postes de radio : 3 millions (en 1997)
  • Postes de télévision : 2,52 millions (en 1997)
  • Utilisateurs d'Internet : 5,48 millions (en 2006) [20]
  • Nombre de fournisseurs d'accès Internet : 4 (en 2000)
  • Routes : 63 355 km (dont 60 567 km goudronnés) (en 1998)
  • Voies ferrées : 5 512 km (en 2005)
  • Voies navigables : n.c.
  • Nombre d'aéroports : 101 (dont 44 avec des pistes goudronnées) (en 2005)

[modifier] Codes

La Biélorussie a pour code :

[modifier] Voir aussi

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur la Biélorussie.

[modifier] Notes, références et sources

  1. prononcé à peu près Bièlarous avec un l labialisé et un s palatalisé
  2. prononcé à peu près Bièloroussyia avec un l labialisé et un s palatalisé
  3. Virginie Symaniec Parlons biélorussien, livre sur la langue et la culture biélorusse (qu'elle appelle « biélorussienne »). Éd. L'Harmattan, 1997. Dans son ouvrage l'auteur fait le point sur la variété des dénominations et leur origine car une grande confusion règne sur les termes employés en Europe de l'Ouest.
  4. Voir l'annonce sur le site de l'ONU : [1]
  5. « Dans un pays où la liberté d’expression et d’association fait l’objet d’une répression si absolue et si agressive, le vote n’est pas un exercice démocratique mais une farce ». Déclaration prononcée le 20 mars 2006 par le Secrétaire général au Conseil de l'Europe, Terry Davis.
  6. Voir (en) le communiqué de presse de l'OSCE daté du 20 mars 2006.
  7. Voir (en) l'article sur Xinhua
  8. Le Nouvel Observateur, 21 avril 2005
  9. NATO to Review Partnership Pact With Belarus, MosNews, 30 mars 2006
  10. (en) U.S. Issues Travel Ban On Belarusian Officials, RFE-RL, 16 mai
  11. Classement mondial de la liberté de la presse 2006, selon Reporters sans frontières
  12. Le Monde du 28/05/2007
  13. www.cyberpresse.ca. du 01 août 2007
  14. journal du dimanche 07/08/2007
  15. Ria novosti 23/10/2006
  16. RIA Novosti 14/06/2007
  17. Ministère des afffaires étrangères
  18. CIA : https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/bo.html
  19. CIA : https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/bo.html
  20. CIA : https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/bo.html

[modifier] Bibliographie

  • Arkadiusz Tieplakoff, « La Biélorussie, une nation qui se cherche », Etvdes, juillet-août 2006 (ISSN 0014-1941)
  • Alena Lapatniova, Biélorussie. Les mises en scène du pouvoir, Éditions L'Harmattan, avril 2001 (ISBN 2747504174)
  • Jean-Charles Lallemand et Virginie Symaniec, Biélorussie, mécanique d'une dictature, Éditions Les petits matins, mars 2007 (ISBN 978-2-915-87925-4)

[modifier] Lien interne

[modifier] Liens externes

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