Crise de mai 1958

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La crise de mai 1958 marque l'arrivée du général de Gaulle au pouvoir dans le contexte insurrectionnel de création du Comité de salut public à Alger par le général Salan le 13 mai. De Gaulle apparaît alors comme l'« homme providentiel  » pouvant résoudre la crise. « Prêt à assumer les pouvoirs de la République », il forme alors un gouvernement et fait voter une nouvelle constitution, établissant un régime semi-présidentiel taillé sur mesure. En octobre, il déclare la « paix des braves » et finit par accepter l'indépendance de l'Algérie.

Sommaire

[modifier] Instabilité de la IVe République

Il a fallu l'insurrection algérienne, déclenchée le 1er novembre 1954 et l'impuissance de la IVe République à y faire face, pour que de Gaulle revienne au pouvoir en mai 1958. En effet le 29 mai 1958, le président de la République, René Coty fait appel au « plus illustre des Français ».

L'instabilité ministérielle, l'impuissance de la IVe République face à la question algérienne, déclenchée par une insurrection le 1er novembre 1954, conduisent le régime à une crise grave. Bon nombre de responsables politiques de tous bords en viennent à souhaiter le retour du Général.

[modifier] Gouvernement par ordonnance

Icône de détail Article détaillé : Putsch d'Alger (1958).

Le 13 mai 1958, un comité de vigilance appelle à manifester contre le FLN à Alger. Un comité de salut public est créé, à la tête duquel se trouve le général Massu. Il lance un appel au général de Gaulle le 15 mai. L'insurrection prend de l'ampleur et risque de dégénérer en guerre civile. Le 19, le Général se dit « prêt à assumer les pouvoirs de la République ». Certains voient dans cette déclaration un soutien à l'armée et s'inquiètent. Il rassure et insiste sur la nécessité de l'union nationale et s'il se présente encore comme le recours, il ne donne aucune caution ni à l'armée ni à quiconque.

Le 29 mai, le président de la République, René Coty, fait appel « au plus illustre des Français ». Charles de Gaulle accepte de former un gouvernement, qui est investi par l'Assemblée nationale le 1er juin, par 329 voix sur 553 votants. Le général de Gaulle devient ainsi le dernier président du Conseil de la IVe République. Les députés lui accordent la possibilité de gouverner par ordonnance pour une durée de six mois, et l'autorisent à mener à bien la réforme constitutionnelle du pays.

[modifier] Constitution de la Ve République

Icône de détail Article détaillé : Constitution de 1958.

La nouvelle Constitution, élaborée au cours de l'été 1958, est très proche des propositions avancées à Bayeux, avec un exécutif fort. Le général de Gaulle accepte cependant que le Parlement ait plus de poids qu'il ne le souhaitait.

La Constitution est adoptée par référendum le 28 septembre 1958, avec 81,69 % de « oui ». L'Empire l'approuve également, sauf la Guinée qui devient ainsi le premier État d'Afrique à obtenir son indépendance. Charles de Gaulle est élu par un large collège électoral, président de la République française et de la Communauté africaine et malgache, le 21 décembre. Il prend ses fonctions le 8 janvier 1959.

Entre le moment de son entrée en fonctions comme président du Conseil et son élection à la présidence de la République, Charles de Gaulle a largement amorcé la politique qui marquera son passage au pouvoir : outre la volonté de doter la France d'une nouvelle Constitution, le Général se soucie de la politique européenne de la France (rencontre avec le chancelier Adenauer le 14 septembre), de l'indépendance du pays face aux États-Unis (mémorandum du 17 septembre adressé au président Eisenhower), de l'assainissement des finances publiques (mesures du 27 décembre) et du sort de l'Algérie (il refuse les choix des comités de salut public et appelle à la « paix des braves » en octobre).

[modifier] Voir aussi